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Titre du blog : Les CATHIGNOL (depuis 1830)
Auteur : Cathignol
Date de création : 14-12-2012
 
posté le 26-05-2020 à 15:51:11

XXVI. Les étapes de la vie de Jean CATHIGNOL premier du nom

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Voici maintenant un article original. Il sera suivi d’un autre article, très différent, très court mais très original aussi.

La plupart des informations ci-dessous (et notamment PRESQUE TOUTES celles qui concernent mes ancêtres) ont été déjà vues dans d’autres articles mais je les récris car je pense que mes lecteurs n’ont pas tout en tête.

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Note : les numéros de Sosa-Stradonitz qui précèdent ci-dessous très souvent le nom de mes ascendants ne sont valables que pour mes frères et sœurs et moi-même. Mes lecteurs hors famille peuvent les laisser. Les lecteurs de ma famille autres que mes frères et sœurs peuvent les modifier pour les rendre corrects pour eux ; en ce cas, le texte est à modifier aussi.

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Principales couleurs, dans cet article (il y a de petites exceptions) :

En gras fuchsia alias magenta : comme dans tous mes blogs, ce qui est amusant, bizarre, comique, curieux, drôle, étonnant, farfelu, gai, humoristique, ironique, plaisant, etc.

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— En bleu gras, les grands évènements de la vie de mon trisaïeul Jean CATHIGNOL, premier du nom. C’est le thème du présent article. Pour mes frères et sœurs et moi, il porte le numéro de Sosa-Stradonitz 16.

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En gras noir, ce que je veux mettre en évidence.

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En gras violet, ce qui est de moi. Le violet est la couleur des Sagittaire.

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En gras rouge, mes ascendants et ancêtres, souvent précédés de leur numéro de Sosa-Stradonitz (pas toujours car, à chaque fois que je le fais, ça éclaire mais AUSSI alourdit mon texte).

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En gras vert, leurs frères et sœurs. Pas tous de la même génération, bien sûr.

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En gras bleu vert, leurs cousins germains. Pas tous de la même génération, bien sûr.

Note : un cousin germain d’ancêtre est TOUJOURS un petit-fils d’ancêtre. Toutefois j’ai préféré cette formulation car un petit-fils d’ancêtre peut AUSSI être un ancêtre (donc en gras rouge) ou un frère d’ancêtre (donc en gras vert).

Idem pour les filles bien sûr.

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En gras jaune foncé, les conjoints du frère et des sœurs de 16.Jean CATHIGNOL, et celui de la sœur de 17.Antoinette LENÈGRE. À savoir :

A) Pierre VERNAYRE (1785-1849) époux de Marie CATIGNOL née "CATINOT" (1788-1843).

B) Jean SERVIÈRE (1790-1852) époux de Françoise CATIGNOL née "GATINIOL" (1791-1879).

C) Pierre VIGIER (1794-1855) époux de Charlotte dite "Anne" CATIGNOL (1797/1798-1833).

D) Jeanne BARBAT (1792-1859) épouse de Jean CATIGNOL né "CATINIOL" (1801-1885).

Le tout en Auvergne, de Bagnols (Puy-de-Dôme) à Condat (Cantal).

E) Jean SUCHAIRE (1818-1880 à Bernay, Eure) époux de Marie LENÈGRE (1821-1866 à Bernay, Eure).

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En gras orange, les gendres et brus de 16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE. À savoir :

A) Joseph MAILLET, époux Marie CATHIGNOL première du prénom.

B) Adèle Virginie BUNEL épouse Léger CATHIGNOL.

C) Marie Rose AMIOT épouse Jean CATHIGNOL second du prénom.

D) Alexis Nicolas RENAULT époux Françoise CATHIGNOL.

E) Camille Anastasie AUGÉ épouse Pierre CATHIGNOL second du prénom.

Et aussi :

F) Marthe Alphonsine LÉCAILLON, seconde épouse (1899) de Pierre CATHIGNOL second du prénom, que 16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE n’ont jamais connue, étant morts 20 et 16 ans avant ce remariage tardif.

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Une exception :

G) Ma bisaïeule 9.Maria Amélie LEROUX, épouse 8.Pierre CATHIGNOL premier du prénom, qui garde bien sûr sa couleur rouge d’ancêtre.

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En gras marron, d’autres personnages que je veux mettre en évidence : par exemple des descendants de 16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE et leur conjoint, mais pas uniquement.

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L’article N°25 a en effet terminé l’ascendance des CATHIGNOL en ligne paternelle continue.

Rappelons qui nous avons trouvé :

— A) Mon père, 2.Jean Robert CATHIGNOL (1908-1964), le communiste résistant.

Principale épouse, sa seconde, ma mère : 3.Anne-Marie Andrée Charlotte Julia WALTER (1913-2003).

— B) Mon aïeul : 4.René Dominique CATHIGNOL (1879-1909), le fragile.

Épouse : 5.Juliette Ernestine Alphonsine CHORIN (1882-1918).

— C) Mon bisaïeul : 8.Pierre CATHIGNOL (1832-1892), l’employé aux Chemins de Fer de l‘Ouest.

Épouse : 9.Maria Amélie LEROUX (1836-1915).

— D) Mon trisaïeul : 16.Jean CATHIGNOL (vers 1804-1879), le grand migrateur.

Épouse : 17.Antoinette LENÈGRE (1813-1883).

— E) Mon quadrisaïeul, 32.Antoine GATINIOL / CATINIOL / CATIGNOL (1743-1809), le petit migrateur.

Épouse : 33.Anne BAP/BAPT (1765-1810).

— F) Mon quinquaïeul 64.Jean GATINIOL (1703-1760), le versatile. Deux fois fiancé, à six jours d‘intervalle.

Épouse : 65.Gabrielle FERREYROL (1701-1760).

— G) Mon sexaïeul : 128.Michel CATINIOL / GATINIOL / GATINIOL (1681-1736), le séducteur.

Épouse : 129.Anna SABATIER (1672?-1722).

— H) Mon septaïeul : 256.Pierre GATINIOL (1654-1715), le fiable.

Épouse : 257.Anna BOURSIN (1655-1689/1696).

— I) Mon octaïeul : 512.Jozef GATINIOL (?-?), le mystérieux patriarche.

Épouse : 513.Jane BONHOMME (1631-1693).

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Un mot sur leur instruction, leurs professions, et un peu de leur vie :

— Les cinq plus anciens furent laboureurs et ne savaient pas écrire ni même signer. Leurs épouses n’étaient pas davantage instruites et exerçaient la même profession, en dehors de leurs maternités bien sûr.

Tous vivaient à Bagnols, précisément au hameau d’Espinasse (Antoine, né en 1743, émigrant à Condat, Cantal, vers 1775, environ dix ans avant son mariage), et c’était le cas d’à peu près tous les Bagnolais. Toutefois, de temps à autre, on trouvait des laboureurs plus instruits qui savaient signer. Mais pas chez mes GATINIOL.

À noter que je ne sais pas trop pourquoi on disait "laboureur". J’ai vu ce mot plus de dix mille fois, et JAMAIS, pas une seule fois, le mot "éleveur". Pourtant les vaches (les chèvres aussi) leur étaient très utiles. Certains mêmes ne mangeaient que du fromage l’hiver, fromage qu’ils avaient fabriqué eux-mêmes. J’ai lu un témoignage là-dessus, d’une femme qui avait des dettes et elle dit à l’huissier (en substance et de mémoire) :

« Vous pouvez emporter tout ce que vous voulez, monsieur, mais laissez-nous quand même nos fromages car sinon nous mourrons de faim, n’ayant que ça à manger cet hiver. »

Les morts de faim n’étaient pas rares avant la Révolution. J’ai même lu un curé qui demandait au gouverneur (ou plutôt à son représentant, mais peu importe) de bénéficier d’un feuillet supplémentaire pour tenir son état civil l’année suivante « en vue de tous les gens qui mourraient très vraisemblablement de faim durant cette année à venir ». Inutile de dire que, quand on lit ça, on a froid dans le dos. L

Bref, de nos jours c’est pareil : on parle souvent du difficile métier d’agriculteur (étymologiquement « celui qui cultive les champs »), alors que le lait de leurs vaches est toujours très important pour eux. On me l’a dit quand je travaillais dans la Somme, vers mes vingt ans, et que j’étais logé chez une fermière et son mari :

« Vous savez, sans les vaches laitières, on n’y arriverait pas ! »

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— 16.Jean CATHIGNOL premier du nom (éponyme), né au hameau de Courtilles en Condat, ne reçut pas davantage d’instruction, le bourg le plus proche, celui de Égliseneuve-d’Entraigues étant situé à près de 6 km et celui de Condat un peu plus loin encore. Le tout dans des montagnes enneigées l’hiver (Courtilles est à 1039 mètres d‘altitude).

Mais, ayant épousé une jeune fille instruite (17.Antoinette LENÈGRE), il finit par apprendre à signer sur le tard, probablement aidé par son épouse et peut-être son fils aîné 8.Pierre, mais il ne savait sans doute que signer, ce qu’il fit toujours difficilement, et toujours en écriture scripte.

Lui aussi fut laboureur, ou plutôt cultivateur (le terme "laboureur" étant tombé en désuétude) tant qu’il vécut en Auvergne, puis exerça divers métiers à Bernay (voir plus bas). Il sera aussi très souvent cité « journalier ». Le journalier était le plus souvent un ouvrier agricole ; mais pas toujours : il pouvait faire des "journées" occupé à un autre travail.

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— Son fils 8.Pierre eut la chance d’aller à l’école, ce qui ne fut pas le cas de la plupart de ses frères et sœurs. C’est dû au fait que, comme sa mère 17.Antoinette LENÈGRE, il vécut suffisamment longtemps au hameau de "La Farge" en Égliseneuve-d’Entraigues, pas bien éloigné du bourg de cette commune.

Cela lui permit de faire carrière au Chemin de Fer de l’Ouest à Bernay (Eure) après divers métiers dans son adolescence (sans doute laboureur et journalier à Égliseneuve-d’Entraigues) et sa jeunesse (émouleur en 1851 dans sa première jeunesse, sans doute aidant alors son père, puis domestique à son mariage en 1854, journalier en 1856).

Deux (au moins) des frères de Pierre ont bien tenté de travailler au Chemin de Fer de l’Ouest et ils étaient sans doute aussi courageux que lui, mais, faisant peut-être un travail plus dur et surtout étant vraisemblablement payés moins cher, n’y sont pas restés. Retraité, Pierre se fit journalier et mourut peu après.

Son épouse 9.Maria Amélie LEROUX, une Normande, donc instruite aussi, exerça, entre ses sept maternités, divers métiers (couturière en 1856; lingère à son mariage en 1854 ainsi qu’en 1861 et 1879) dont celui inattendu de… marchande de journaux (1876).

Il faut dire qu’elle était fille de facteur, ceci pouvant expliquer cela.

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— Leur fils 4.René Dominique, né sur le tard, appartint à l’époque de l’école gratuite et obligatoire mais aussi hélas à celle des conditions très dures de l’industrialisation naissante, l’époque des métiers inhumains ; ce qui fit qu’à trente ans, il était mort. C’était l’âge où mouraient en général les ouvriers bâtisseurs de pyramides égyptiennes, ai-je lu un jour, eux aussi terriblement exploités, mais par les pharaons à l’époque.

De simple ouvrier fondeur à son mariage, il était pourtant parvenu à devenir employé d’octroi (en 1908) puis employé de commerce, mais ça n’a pas suffi : il n’a pas passé l’hiver.

5. Juliette Ernestine Alphonsine CHORIN, longtemps ouvrière d’usine, son épouse, puis sa veuve, puis épouse de son beau-frère Georges CATHIGNOL longtemps greffier, écrivait couramment et faisait très peu de fautes : il nous reste une lettre d’elle, écrite à sa sœur Berthe, marraine de mon père. Juliette y écrit vraiment presque sans faute ; ce devait être une bonne élève, au moins en orthographe.

Très vite usée elle aussi, elle ne vécut pas longtemps, même si elle eut le temps, sur la fin de sa vie, de tenir avec son nouvel époux (qui avait abandonné le métier de greffier après le décès de sa propre mère en 1915, car il fut son unique soutien et famille à partir de 1909) un petit commerce à Saint-Vincent-du-Boulay (Eure).

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— Enfin mon père exerça divers métiers avant d’entrer au chemin de fer à 29 ans. J’avoue ne pas les connaître tous. Je sais simplement qu’il fut mécanicien en 1927, l’année où il écopa de 15 jours de prison (ferme !) pour « outrages aux agents ».

C’était suite à une manifestation communiste. Ah, rien n’échappe à GENEANET ! J

Tous en date du 25 août 1927, "Le Petit Parisien", "Le Petit Dauphinois", "le Petit Provençal", "L’Est Républicain", "Le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire" et le "Journal de Roubaix" le disent « mécanicien » tandis que "L’Action Française", moins bien renseignée semble-t-il, le dit « métallurgiste ». Par contre, ce dernier journal précise, dans son article intitulé « Le bilan de l‘émeute communiste », que mon père avait crié aux gardiens de la paix :

« Je vais vous crever ! » J L

Ah, rien n’échappe à GENEANET ! J

À noter qu’il ne fut pas libéré par la cinglée criminelle Nicole BELLOUBET car il n’était pas musulman.

De fait il était athée et, pour mon malheur, je suis le premier non baptisé de la famille.

Il était encore mécanicien à son premier mariage (1934).

Ma mère eut une vie très simple et très droite, d’un point de vue professionnel : elle suivit l’École Normale pour devenir institutrice, métier qu’elle poursuivit jusqu’à la retraite. On lui a même proposé le poste de directrice, qu’elle refusa, n’ayant pas goût à punir ses inférieurs, m’a-t-elle dit un jour.

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Nous allons maintenant étudier, les unes après les autres, toutes les étapes de la vie de 16. Jean CATHIGNOL, premier du nom. Il n’est pas toujours cité, notamment à l’occasion des naissances de ses petits-enfants mais ces évènements ont compté pour lui, bien sûr.

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Il est né après l’Ancien Régime, contrairement à ses deux sœurs les plus aînées, Marie (1788) et Françoise (1791), ce qui fait qu’il n’apparaît jamais comme parrain, même s’il l’a dû l’être bien souvent, d’abord à Égliseneuve-d’Entraigues, puis dans les nombreuses familles auvergnates amies qui ont émigré à Bernay avant lui, avec lui et après lui. Pour rappel, c’est un de ses cousins (un Auvergnat, donc) qui déclarera son décès.

Et je pense qu’il était catholique très pratiquant (donc très souvent parrain) vu qu’il a eu douze enfants. Au 19ème siècle en effet, quand on n’était plus qu’un "catholique de sapin, dragées et œufs en chocolat", on "s’arrangeait" pour avoir deux enfants, parfois trois, parfois (rarement) même quatre, mais pas plus.

C’est donc dommage que je n’ai pas accès aux registres de catholicité normands du 19ème siècle, ni même à ceux du Puy-de-Dôme, vu que les Archives Départementales sont actuellement fermées pour cause de pandémie, pour trouver des actes où il fut parrain. Idem d’ailleurs pour son épouse.

Plutôt que d’étudier la vie de mon trisaïeul 16.Jean CATHIGNOL, j’aurais pu choisir d’étudier celle de son épouse, qui elle aussi fit la même migration vers Bernay, mais bon, notre civilisation donne (parfois bien imprudemment) à chaque enfant le nom de son père et non celui de sa mère, ce qui fait que c’est de Jean que je tiens ce nom de "CATHIGNOL". De toute façon leurs vies furent très liées, commun va le voir, Jean habitant chez ses beaux-parents après son mariage.

Par ailleurs, Antoinette a eu une jeunesse classique ; Jean moins, avec cet acte de notoriété qu’il dut se faire faire pour se marier.

Question profession, tous les hommes, ci-dessous, sont cultivateurs, sauf mention contraire ; ménagère ou cultivatrice pour les femmes, souvent les deux.

Note grammaticale : ci-dessous, « son », « sa » ou « ses » feront souvent référence à mon trisaïeul 16.Jean CATHIGNOL car il est le sujet de cet article. Et non pas donc au personnage précédent. Mais, une fois ceci expliqué, je pense que mon texte devient clair pour le lecteur et sans ambiguïté.

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PRÉHISTOIRE (principaux événements avant son existence)

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— A) 27 mars 1743 : acte de baptême de son père, né Antoine "GATINIOL" au hameau d’Espinasse en Bagnols (Puy-de-Dôme), mon ancêtre N°32, 7ème enfant sur 8 de ses parents, 64.Jean et 65.Gabrielle FERREYROL, mariés hors de Bagnols en février 1728.

Le prêtre rédacteur de l’acte n’a pas indiqué la date de naissance, car il souffrait d’un cancer du bras droit, ceci expliquant cela.

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— B) 16 décembre 1765 : acte de baptême de sa mère, Anne BAP, au hameau de Courtilles en Condat (Cantal), mon ancêtre N°33, née le matin du dit jour, 1ère enfant connue de ses parents, 66.Bernard et 67.Françoise SAVIGNAT, mariés le mardi 20 octobre 1761 à Condat.

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-1775-1785 : Antoine s’installe dans la commune de Condat. C’est indiqué sur son acte de mariage : « demeurant depuis dix ans à Condat ».

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— C) Samedi 11 juin 1785 : acte de mariage de mes quadrisaïeuls 32.Antoine (né ci-dessus), nommé "CATINIOL", 42 ans, et 33.Anne BAP, née ci-dessus, 19 ans. D’où six enfants connus, avec seulement quatre actes de naissance. Aucun enfant connu décédé en bas âge.

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— D) 4 janvier 1788 : acte de baptême, à Égliseneuve-d’Entraigues, de Marie CATINOT, leur première fille connue, née le dit jour à Courtilles en Condat. Ses parents sont qualifiés de laboureurs.

Parrain : Étienne GALEYRAND, sans doute un ami d’Antoine. Et qui devait lui avoir rendu un fier service, pour être ainsi préféré à un de ses frères. Rappelons qu’Antoine fut traîné en justice par une jeune femme qui lui avait prêté cinq francs, somme qu’il ne parvint pas à rendre.

Marraine : Marie BAP, sans doute l’aînée des tantes de la nouveau-née ; je ne l’ai pas, mais, entre 1765 et 1774, je n’ai pas trouvé d’éventuels frères et sœurs à Anne. Je n’en ai que quatre, nés de 1774 à 1785. Une grand-tante ou une cousine de l’enfant est possible, bien sûr.

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— E) 3 avril 1791 : acte de baptême, à Condat cette fois, de Françoise GATINIOL, leur deuxième fille connue, née la veille (2 avril 1791) à Courtilles en Condat.

Parrain : Annet GATINIOL, « oncle paternel, soussigné ». En fait, il n’a pas signé. C’est le quatrième des cinq frères d’Antoine, né à Espinasse en Bagnols comme toute la fratrie, baptisé le 22 février 1737. On ne connaît pas sa date de naissance, car le prêtre rédacteur souffrait d’un cancer du bras droit, ceci expliquant cela.

Le parrain ne fut pas l’aîné des oncles de la nouveau-née, François GATINIOL, né en 1730, veuf d’Anne JOURDE, j’ignore pourquoi. Ce ne fut pas le deuxième des oncles, Jacques GATINIOL, né en 1732, disparu, sans doute décédé enfant. Ce ne fut pas le troisième des oncles, Jean GATINIOL, né en 1734, disparu, sans doute décédé enfant.

Marraine : Françoise BAPT, « tante maternelle ». Logique : c’est la première tante que j’ai, née le 9 décembre 1774 à Courtilles.

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— F) 16 février 1794 : 28 pluviôse an II de la « république française indivisible », acte de naissance de Charlotte CATHILINIAT, leur troisième fille connue, née la veille (15 février 1794) à Courtilles en Condat, fille du « citoyen » Antoine CATHILINIA (répété deux fois, les deux fois avec cette orthographe, la seconde fois nous indiquant qu‘il est cultivateur) et d’Anne BAP, « son épouse en légitime mariage ».

Parrain : inconnu. Sous le Nouveau Régime, les maires et autres officiers publics n’indiquent pas (normalement) parrain et marraine.

Marraine : sans doute Charlotte BAP, la tante maternelle suivante, baptisée le 8 avril 1782, née à Courtilles en Condat. Mais ce n’est qu’une supposition de ma part, même si c’est très vraisemblable. On ne connaît pas sa date de naissance, car le prêtre rédacteur souffrait d’un cancer du bras droit, ceci expliquant cela.

Note : (au moins sur Internet) ne figure que la collection communale. Je donne les références car l’acte est difficile à trouver, vu que se suivent : l’an 2, puis l’an 3, puis de nouveau l’an 2 (mais sans le 28 pluviôse), puis de nouveau l’an 3, etc.

Collection communale : 5 Mi 541/1 ; vue 81/298, page de droite.

Collection départementale : cette collection figure aussi sur Internet, mais ne débute qu’en l’an 3.

IMPORTANT : il y eut deux "Charlotte CATIGNOL" nées de façon assez rapprochée. Actuellement, j’estime que c’est ici l’acte de naissance de celle qui sera surprénommée "Françoise" (mère célibataire de cinq enfants naturels). Mais c’est peut-être le contraire.

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— G) Sans acte, vers 1797/1798, sans guère de doute à Courtilles en Condat : naissance de la seconde "Charlotte CATIGNOL". Actuellement, j’estime que c’est celle qui sera surprénommée "Anne", qui se mariera et n’aura pas d’enfant. Je pense qu’elle a usé de l’acte de naissance de sa sœur qui n’en avait pas besoin et ne devait jamais en avoir besoin, puisque les recensements successifs nous la montrent certes en famille, mais uniquement avec ses enfants naturels, sans mari ni concubin. "Charlotte dite Françoise" avait en effet déjà eu trois filles (1818, 1821, 1824) lorsque "Charlotte dite Anne" se maria avec Pierre VIGIER le mardi 10 août 1824.

Si "Charlotte dite Anne" était née le 15 février 1794, elle aurait été trentenaire et plus âgée que son mari à son mariage. C’est certes possible mais les âges au décès des deux "Charlotte" correspondent à une naissance vers 1793 pour "Françoise" et en 1797/1798 pour "Anne". En plus, le remariage de Pierre VIGIER montre, par son texte très étrange, qu’il avait quelque chose à cacher. Et il fut célébré DEUX JOURS après une possible prescription de dix ans pour son précédent mariage (difficile de faire moins vu que le 10 août 1834 tombait un dimanche ; on a donc attendu le mardi 12 août 1834, moins "louche" que le lundi 11 août 1834).

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— H) 21 mai 1801 : 1er floréal an IX de la République Française, acte de naissance de Jean CATINIOL, leur premier fils connu, né la veille (donc le 30 germinal IX, soit 20 mai 1801) à Courtilles en Condat, fils de 32.Antoine et 33.Anne BAP, cultivateurs.

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— 1 : en 1803 ou vers 1803 selon moi : création de l’âme et du corps de mon trisaïeul Jean CATHIGNOL.

C’est le début de sa vie, CELLE-CI COMMENÇANT AVEC LA CONCEPTION.

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— 2 : en 1804 ou vers 1804 selon moi : naissance de mon trisaïeul, prénommé aussi Jean, comme son unique frère connu, vu ci-dessus. Acte de naissance inexistant ou bien disparu.

Né sans guère de doute à Courtilles en Condat.

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— 3 : 5 décembre 1809 : décès de son père, 32.Antoine, sous le nom de "CATIGNOL", à Courtilles en Condat.

Antoine était âgé de 66 ans et demi. Jean, âgé de 5 ans ou environ selon moi, l’a très peu connu.

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— 4 : jeudi 5 juillet 1810 à Condat : Marie CATINOT, l’aînée de ses quatre sœurs, épouse, sous le nom plus normal de "CATIGNOL", Pierre VERNAYRE (né "VERNEYRE") d‘Égliseneuve-d’Entraigues.

Âgé d’environ 6 ans selon moi, 16.Jean a pu être présent à cette cérémonie. Comme ce nouveau couple s’installera à Courtilles en Condat, il restera très proche de Jean. Et Pierre VERNAYRE sera témoin (soussigné) à son mariage.

Note : peu à peu l’administration condataise va se faire à ce nom de "CATIGNOL", et ce d’autant plus facilement qu’un autre jeune homme, François, celui-là originaire de Chastreix (commune touchant Bagnols, située sur les pentes du Puy de Sancy), va s’y installer, s’y marier en 1801, et y avoir six enfants. Mais il y aura de nombreuses "rechutes", touchant d’ailleurs aussi cette famille-là, un des fils de François (époux Françoise PAPON), Jean, second du prénom, étant né "CATHINIOL" le 26/04/1814 et décédé "GRATINOL" âgé d’un mois, le 2/6/1814.

Cette famille a eu la bonne fortune de s’installer au hameau de Féniers, là où existait une abbaye qui sera à moitié détruite en 1857 puis complètement en 1872 (Wikipédia). Sans doute influencée en bien par les moines locaux, une des six enfants de François et Françoise PAPON, Marie CATIGNOL (1807-1874), deviendra religieuse (sœur de Saint-Dominique) (et accessoirement tisserande).

En tant que "CATIGNOL", cette famille est éteinte aujourd’hui. Mais il y a une descendance, peut-être par les deux aînés disparus (Jean Premier et Antoine) mais à coup sûr par Catherine, épouse Jean ROBERT. À noter que Catherine (prénom qui rime avec taquine et surtout coquine), qui pourtant avait un acte de naissance (1809), se fit appeler "Anne" à son mariage et se maria donc avec l’acte de naissance de sa dernière sœur, née et décédée en 1815.

Là, le motif était différent : c’était pour se rajeunir aux yeux du monde. Enfin je pense, ne voyant pas d’autre motif. Ah, les femmes ! J

Quoi, moi, misogyne ? Mais comment avez-vous deviné ? Euh, je veux dire : « Mais pas du tout ! ou si peu… » J

À noter que, née "Catherine", mariée "Anne", elle mourra en 1891 sous le prénom de "Marie", sa sœur religieuse n’ayant plus besoin de rien en ce bas monde depuis un peu plus de 17 ans.

Note : Condat (Cantal) a d’ailleurs comme nom populaire Condat-en-Féniers, ce qui est une autre manière de la différencier des deux autres communes nommées Condat, situées, elles, dans le Puy-de-Dôme, ainsi que d‘autres Condat, dont un Condat tout court situé dans le Lot.

Pour en revenir à Marie CATINOT / CATIGNOL, désormais épouse Pierre VERNEYRE / VERNAYRE, elle sera mère de huit enfants, dont deux "Jean", l’aîné se mariant à Condat et le puîné à… Bernay (dans l‘Eure ; il existe aussi une commune nommée Bernay dans la Sarthe et d’autres communes françaises aux noms composés débutant par "Bernay").

À noter encore que Marie CATINOT / CATIGNOL avait une cousine au 7ème degré (3+4) qu’elle ne connaissait pas, Antoinette GAY, née AUSSI le 4 janvier 1788 (mais à Bagnols). Antoinette GAY se maria aussi et eut aussi huit enfants. Les deux cousines, jumelles cosmiques, moururent à 47 jours d’intervalle, les 3 avril et 20 mai 1843.

Elles étaient cousines pour descendre l’une et l’autre de mes sexaïeuls 130.François FERREYROL (1667-1739), le maître menuisier qui savait signer (et même sans doute écrire, vu sa jolie signature cursive), et 131.Françoise JUILLARD (1663/1670-1717).

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— 5 : 30 octobre 1810 : décès de sa mère, 33.Anne, sous le nom de "BAPT", à Courtilles en Condat.

Anne était âgée de 44 ans et demi. 16.Jean, âgé de 6 ans ou environ selon moi, l’a très peu connue.

Par qui donc Jean sera-t-il élevé, désormais ? Eh bien par sa grand-mère maternelle 67.Françoise SAVIGNAT (vers 1741-1823).

Sans doute aidée aussi, jusqu’en 1815, par sa sœur Françoise GATINIOL, âgée de 19 ans et demi depuis le 3 octobre 1810.

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— Sans numéro, car je ne considère pas que ce fut un événement de la vie de mon trisaïeul Jean :

Jeudi 26 septembre 1811 à Égliseneuve-d’Entraigues : mariage de mes ancêtres 34.Jacques LENÈGRE et 35.Catherine, seconde du prénom, MATHEUF, tous deux d’Égliseneuve-d’Entraigues.

À noter une curiosité lors de ce mariage : le maire dit que 34.Jacques LENÈGRE est né le 16 août 1787 au hameau de "Bost de Village", ce qui est exact, mais il ne dit rien de 35.Catherine seconde du prénom MATHEUF, dont il escamote les date et lieu de naissance. Sans doute les a-t-on cherchés, mais on ne les a point trouvés. Un (très et surtout trop méconnu ! J) détective né le 3/12/1949 va vous donner l’explication de ce mystère. Voici :

35.Catherine seconde du prénom MATHEUF, qui ne connaissait sans doute pas sa date de naissance, comme c’était courant autrefois, ni ses parents, pourtant présents et « qui autorisent le mariage », a dû expliquer, soutenue par ses parents, qu’elle était née au hameau de "La Farge" comme ses cinq frères et sœurs. Mais il se trouve qu’elle est née avant 1793 comme son cher et tendre, et, sous l’Ancien Régime, on tombe dans les griffes des "vénérables prêtres", restés célèbres pour leur immense mépris envers nous, leur incompétence et leur je-m’en-foutisme difficilement égalables !

Or le "vénérable prêtre" qui baptisa ma quadrisaïeule venait d’être nommé à Égliseneuve-d’Entraigues. Dans une paroisse qui comptait quelque soixante-seize hameaux. C’est était trop pour ce "vénérable prêtre" (ou ce "triste sire", comme vous voulez, biffez la mention inutile ^^) et il confondit le hameau de La Farge avec celui de Dressondeix, situé pas bien loin, c’est vrai, environ 1 km au nord-ouest. Et comme ces "vénérables prêtres" étaient aussi bêtes que fainéants, ils n’étaient pas foutus, pardon, fichus, de mettre dans la marge le nom du baptisé. Non, ils mettaient le nom du hameau., car pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Bref, le jour de son mariage, tout le monde a cherché dans les marges du registre paroissial, le nom du hameau de "La Farge". Et, bien sûr, on a trouvé plein de gens hors famille, plus les cinq frères et sœurs de Catherine, mais pas Catherine !

Il y avait pourtant une "Catherine MATHEUF", fille des mêmes parents, née à La Farge en 1784. Mais JAMAIS, JAMAIS, une femme n’a accepté qu’on la vieillisse ! ^^

Quoi, moi, misogyne ? Mais comment avez-vous deviné ? Euh, je veux dire : « Mais pas du tout ! ou si peu… » J

Donc, pas question ! Du reste Catherine MATHEUF première du prénom était décédée en bas âge et ses parents ne s’en souvenaient sans doute que trop bien, hélas.

Voilà pourquoi on ne trouva pas l’acte de baptême de ma quadrisaïeule, pourtant bien existant, et indiquant qu’elle était née le 25 mai 1791 à… Dressondeix !

Normalement, faute d’acte de naissance (ou de baptême), le maire aurait dû, il me semble, exiger un acte de notoriété. Mais bon, ma quadrisaïeule était si jolie ♥ qu’on décida de la « gracier » ! J

Voili, voilou. J

Ah, c’était le bon temps, où les choses étaient si simples. Il y a 700 mètres entre les hameaux de "La Farge" et de "Bost de Village".

34.Jacques LENÈGRE et 35.Catherine seconde du prénom MATHEUF, auront quatre enfants, tous nés au hameau de La Farge :

—— 1) Renée LENÈGRE, née le 27 avril 1812, décédée le lendemain « âgée de trois jours » [SIC]. J

Elle était prématurée (née 7 mois et 1 jour après le mariage) et ça explique qu’elle n’ait pas vécu.

—— 2) Antoinette LENÈGRE, mon ancêtre N°17, née le 18 mai 1813, décédée le 12 décembre 1883 à Bernay (Eure).

—— 3) Pierre LENÈGRE, né le 24 janvier 1820, décédé, lui aussi en bas âge, onze jours plus tard, le 4 février 1820, toujours à La Farge.

—— 4) Marie LENÈGRE, née le 15 avril 1821, décédée le 3 juin 1866 à Bernay (Eure).

Bizarrement, on ne connaît pas d’enfant né entre 1813 et 1820.

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— 6 : lundi 12 juin 1815 à Condat : Françoise GATINIOL, la deuxième de ses quatre sœurs, épouse, aussi sous le nom normalisé de "CATIGNOL", Jean SERVIÈRE, de Gioux en Bagnols.

D’où 6 ou 7 enfants, tous nés à Gioux en Bagnols.

Sans doute une jolie fête pour Jean, âgé d’environ 11 ans selon moi. Mais hélas c’est peut-être la dernière fois qu’il voit cette sœur, que son époux va ramener chez lui, à Gioux en Bagnols, à 15 km de là, vers le nord-ouest.

Françoise, née à Courtilles le 2 avril 1791, vivra longtemps, mourant veuve à Gioux en Bagnols le 17 janvier 1879, âgée de 87 ans et demi donc. Elle aussi a eu pas mal de noms :

— Elle est née "GATINIOL", comme son père, Antoine, en 1743.

— Elle fut mariée "CATIGNOL".

— Elle fut mère sous les noms de "GATINIOL", mais aussi "GATINIOLS", "GATIGNOLS".

Son mari (1790-1852), ordinairement cultivateur, fut cité « scieur de long » en 1851. Propriétaire dès 1826.

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Vers 1820 : mon trisaïeul va venir travailler à Égliseneuve-d’Entraigues et même y vivre. On le sait par son acte de mariage qui nous dit « né […] à Condat et habitant et depuis long temps cette commune d’Égliseneuve. »

Pourquoi s’en est-il allé travailler à Égliseneuve-d’Entraigues et non Condat ? Eh bien (par exemple, c‘est une idée), s’il ne trouvait pas de travail à Courtilles, il lui fallait aller au bourg pour s’informer (par exemple en mairie) de qui cherchait un journalier. Et, rappelons-le, le bourg d’Égliseneuve-d’Entraigues était (un peu) plus proche que celui de Condat.

C’est là qu’il a dû faire connaissance de la famille LENÈGRE et surtout d’Antoinette, bien sûr, qui, elle, toute jeune cultivatrice-ménagère au hameau de La Farge, n’avait aucune raison d’aller plus loin vers le sud que jusqu’au bourg d’Égliseneuve-d’Entraigues.

Sauf bien sûr, si la curiosité l’y poussait. On dit que les femmes sont curieuses, mais bon, on dit tant de choses… J

Quoi, moi, misogyne ? Mais comment avez-vous deviné ? Euh, je veux dire : « Mais pas du tout ! ou si peu… » J

Jean devait être à la fois sérieux, sobre et travailleur, car elle l’épousa mineure et ses parents ne lui auraient sans doute pas permis d’épouser le premier venu, pauvre et illettré de surcroît, même s’il était beau et séduisant.

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— 7 : 16 juin 1823 : décès de son aïeule maternelle, 67.Françoise SAVIGNAT, à Courtilles en Condat.

Elle est dite âgée de 82 ans, ce qui est possible, ses parents s’étant mariés le 7 février 1741 (à Espinchal, Puy-de-Dôme).

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— 8 : mardi 10 août 1824 à Condat : sa sœur Charlotte, dite "Anne", épouse, sous le nom de "CATHINIOL", Pierre VIGIER, né à La Borie d'Estaule en Condat.

Ni mon trisaïeul Jean ni son frère aîné, autre Jean, pourtant majeur, lui (né en 1801) ne sont témoins.

Trois raisons sont possibles pour le non choix de mon trisaïeul comme témoin :

— Selon moi, il n’est pas encore majeur (il est âgé d’environ 20 ans).

— Il n’a aucune pièce d’identité. Vaut mieux se faire discret, dans ces cas-là.

— Il ne sait pas signer. Furent en effet choisis quatre témoins qui surent tous signer. C’est en effet préférable, en cas de contestation de mariage ; par exemple si un homme veut répudier "en douce" son épouse pour en épouser une "plus fraîche".

Ou bien si une femme veut quitter définitivement son mari, pour en épouser un "plus sobre".

La règle des quatre témoins durera jusqu’au début du 20ème siècle. Alors seulement on descendit à deux. Mon père, qui fit un premier mariage on ne peut plus bizarre, n’eut même pas de témoins, le père et la mère de cette première épouse étant cités comme les deux témoins, ce qui n’était pas régulier, je crois, d‘autant plus qu‘il y avait une femme parmi ces deux témoins. Surtout quand, en plus, l’épouse se marie sous un faux nom, les parents de celle-ci sous un faux prénom, et la mère de l’épouse sous un faux nom de jeune fille, ce qui fut le cas. Ils étaient CINQ en tout à ce mariage, en comptant l’officier public, ça ne se voit pas souvent ! L

Cette remarque sur la signature vaut aussi pour Jean CATINIOL né le 20 avril 1801, frère de mon trisaïeul, non choisi comme témoin lui non plus, bien que majeur.

Seul témoin de la famille : Pierre VERNAYRE, soussigné.

Ce couple "mystérieux" (jamais recensé car défait trop tôt par la mort), qui n’aura pas d’enfant, n’apparaîtra plus jamais dans la vie de mon trisaïeul Jean. D’autant plus que l’épouse mourra jeune, le 15 juin 1833, et que Pierre VIGIER se remariera. Ils vécurent pourtant à Condat, comme la famille VERNAYRE, mais les liens affectifs n’étaient visiblement pas les mêmes.

Pour de toutes autres raisons, l’autre sœur prénommée Charlotte, celle dite "Françoise", mère de cinq enfants naturels, ne gardera pas non plus de liens avec son frère mon ancêtre.

Je le sais car aucune des deux "Charlotte" ne fut marraine d’un des enfants de Jean et Antoinette LENÈGRE. Ni Pierre VIGIER.

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— 9 : mardi 12 octobre 1830 : acte de notoriété dressé par le juge de paix du canton de Marcenat (Cantal).

Cet acte est manquant aux Archives Départementales du Cantal à Aurillac. Donc pas moyen de savoir comment y fut écrit son nom.

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— 10 : samedi 23 octobre 1830 : homologation de l’acte de notoriété ci-dessus par le Tribunal civil de Murat (Cantal).

Jean, absent, y était représenté par son avoué, Maître Pierre DURÀLIRE. Son nom est écrit sept fois, et les sept fois il est écrit : "CATIGNOL". Cet acte réaffirme que mon trisaïeul est né à Courtilles en Condat, ce qui est vrai, et le 20 mai 1797, ce qui est complètement faux.

Dans ce texte d’homologation, mon trisaïeul est dit « cultivateur ». C’est la première profession que je lui connaisse.

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— 11 : jeudi 28 octobre 1830 (sans doute vers neuf heures) : contrat de mariage de 16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE, passé à Égliseneuve-d’Entraigues par-devant Maître Jean-Baptiste François BOYER. La lettre "H" est toujours présente dans ce document.

Vous pouvez en lire le texte complet dans l’article N°21 du présent blog, qui lui est consacré.

On y voit que Jean CATHIGNOL est cité deux fois, son défunt père une fois et son frère aîné (né en 1801) une fois aussi, à chaque fois avec un "H".

C’est le document le plus ancien parvenu jusqu’à nous où mon nom de famille est écrit avec un "H".

Donc ce nom de "CATHIGNOL" est né soit ce matin-là à Égliseneuve-d’Entraigues, soit il est né seize jours plus tôt à Marcenat dans un document à jamais perdu.

Dans ce contrat de mariage, mon trisaïeul est aussi dit « cultivateur ». Sa fiancée est dite « du même état », ce qui veut dire « cultivatrice ». Elle le sera encore une heure après, mais c’est la première et la dernière profession que je lui connaisse.

Dans la table des contrats de mariage du bureau de Besse (63), Jean est écrit sans la lettre H ; il y est dit « propriétaire » (ce qui est curieux et sans doute inexact, sauf si l‘on considère qu‘il était propriétaire de ses vêtements, úh, úh, úh ! J) et il est dit qu’il possède 200 francs. Son épouse est dite « cultivatrice » et il est dit qu’elle possède 1 600 francs.

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— 12 : jeudi 28 octobre 1830, dix heures. Acte de mariage de Jean CATHIGNOL et d’Antoinette LENÈGRE, à Égliseneuve-d’Entraigues mariés par le même Jean-Baptiste François BOYER, en tant que maire cette fois. La lettre "H" est logiquement toujours présente dans ce texte et les professions y sont logiquement les mêmes : « cultivateur » pour le futur époux et « du même état » pour la futur épouse.

À partir de ce jour et jusqu’à la fin de sa vie, Antoinette LENÈGRE devient "femme au foyer". Cette locution étant inusitée en ce temps-là, elle sera toujours citée « sans profession ».

Jean CATHIGNOL y est dit « âgé de 33 ans, né le 20 mai 1797 ».

À cause de cette fausse date de naissance officielle, le (notaire) maire, en faisant une simple soustraction, ne pouvait que donner cet âge, même s’il savait qu’il était faux, ce qui est probable quoique pas certain.

Antoinette LENÈGRE a signé aisément, d’une écriture curviligne aisée, mais sans accents : Lenegre

Les frères CATHIGNOL n’ont pas su signer. Pierre VERNAYRE, leur beau-frère, a signé aisément : vernaire

Les deux autres témoins ont signé aussi, ainsi qu’Antoine MOINS, non cité dans l’acte de mariage, mais cité dans le contrat de mariage comme « témoin instrumentaire ». Un ami, sans doute.

À noter cette étrange chose concernant cet acte de mariage : dans la collection communale, pas de souci : le nom de mon trisaïeul y est toujours orthographié "CATHIGNOL" (marge et corps du texte). Mais, dans la collection départementale (celle qui est en ligne sur Internet), quand mon trisaïeul "comparaît" (en tant que "futur époux", donc), son nom est orthographié "CATHIGNIOL" ! Ce "I" supplémentaire disparaît ensuite les trois fois où Jean, son défunt père et son frère sont cités, ainsi que dans la marge. Mais ce double n'est pas parfait, donc.

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— 13 : 8 mai 1832 : naissance de mon bisaïeul, 8.Pierre CATHIGNOL, premier du prénom, aîné des douze enfants de Jean et Antoinette, né au hameau de La Farge en Égliseneuve-d’Entraigues. Ce hameau est situé à seulement deux petits kilomètres du bourg, au nord, presque sur la grand-route qui monte doucement vers Besse. Les enfants — et notamment les garçons — ne risquaient donc rien pour aller à l’école et mon bisaïeul en profita pour s’instruire, comme sa mère avant lui, née au même hameau.

Ses parents y restèrent jusqu‘en 1845. Ils n’y vivaient plus en 1846.

Donc mon bisaïeul a pu suivre une assez bonne scolarité, ce qui ne fut pas, par exemple, le cas de sa sœur Marie, née en 1836, et qui ne sut pas signer à son mariage.

Son père y est dit « cultivateur, âgé de 34 ans ». C’est un âge inexact, tiré de sa fausse date de naissance, qui lui donne 34 ans et 11 mois.

C’est la dernière fois qu’un acte le fait naître avant 1800.

Parrain : Pierre, né "VERNEYRE", marié et décédé "VERNAYRE", oncle par alliance, époux de Marie CATIGNOL depuis 1810. Il remplace l’aïeul paternel, 32.Antoine CATIGNOL, décédé en 1809.

La marraine ne nous est pas connue car il y a des lacunes dans les registres de catholicité de cette paroisse, pourtant bien après les troubles révolutionnaires.

Le parrain nous est connu par l’acte d’état civil, ce qui est un comble !

La marraine fut très vraisemblablement la grand-mère maternelle, mon ancêtre N°35 Catherine seconde du prénom MATHEUF. Elle ne mourra que le 1er mai 1840, âgée de presque 49 ans.

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— 14 : 2 août 1832 : décès de mon ancêtre N°71.Madeleine FLAGEL, veuve 70.Pierre MATHEUF, au même lieu et dans la même maison, sans guère de doute.

Une génération arrive, une autre s’en va. Madeleine FLAGEL aura eu le temps de voir naître ce premier arrière-petit-enfant, et donc de savoir que sa petite-fille Antoinette LENÈGRE n’était pas stérile, signe de bénédiction en ces temps-là.

Née au hameau de Bohémy en Égliseneuve-d'Entraigues le 29 juillet 1753, sans doute pas très riche ou pas très belle, de surcroît "victime" du "Père inconnu" en 1780 (mère en 1781 d’un garçon disparu), elle avait presque trente ans le mercredi 11 juin 1783 lorsqu’elle réussit à trouver un mari, un veuf encore jeune, 70.Pierre MATHEUF n’ayant que 33 ans. Six enfants naquirent de cette union, dont mon ancêtre 35.Catherine seconde du prénom MATHEUF, le 25 mai 1791.

Née et mariée sous l’Ancien Régime, elle en a connu bien d’autres ensuite et devait se demander, sur la fin de sa vie, où la France décadente allait encore tomber.

C’est son gendre, 34.Jacques LENÈGRE, qui a déclaré ce décès, accompagné d’un voisin. Elle n’avait que 79 ans, mais il a "arrondi" sa défunte belle-mère à 80 ans. ^^

Le hameau de Bohémy est situé seulement 500 mètres au nord-ouest de celui de La Farge.

Note : Antoinette LENÈGRE a eu bien sûr trois autres grands-parents dont deux décédés du vivant de mon trisaïeul Jean.

Notamment 70.Pierre MATHEUF ci-dessus, décédé à La Farge le 30 septembre 1820. Mais, à cette époque, Jean ne connaissait pas encore Antoinette, ou bien, s’il la connaissait (pas impossible, on ne sait jamais), elle n’était encore qu’une fillette de sept ans et le mariage à venir dix ans plus tard n’était encore imaginé par personne. Le décès de ce vieux grand-père d’Antoinette n’a donc pas été une étape de la vie de Jean, contrairement à celui de sa veuve, qui dut avoir lieu dans la maison où il habitait désormais.

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— 15 : lundi 29 octobre 1832 à Condat : Jean CATINIOL, son seul frère connu, épouse, sous l’étrange nom de "CATHINIOLLE", Jeanne BARBAT, de Condat.

Sans doute moins "brillant" que son jeune frère (pas de profession mentionnée sur son acte de mariage), Jean CATINIOL ne trouve à épouser qu’une quadragénaire, cultivatrice elle, mais mère naturelle d’une petite fille de 7 ans et demi, alors que lui n’a que 31 ans. Mais bon c’est mieux que de vivre seul !

Bizarrement, le couple a pris quatre témoins hors famille. Peut-être parce que ces quatre témoins savaient signer. En ce cas, il aurait pu prendre son beau-frère Pierre VERNAYRE, mais bon, il ne l’a pas fait.

Sans doute voulait-il vivre sa vie de son côté, car je ne l’ai jamais revu dans les parages de son frère Jean, mon trisaïeul. L

Jeanne BARBAT (née, selon l’acte de mariage, le 16/02/1792 à Condat, mais cet acte de naissance n’existe pas) ne lui donnera qu’un enfant, une fille, Catherine dite Jeanne, née "CATINIOL" le 16/2/1834, mariée "CATIGNOLE" le mercredi 5 septembre 1860 avec un certain Jean BAPT (né le 1/3/1838 à Condat, selon… un acte de notoriété), d’où sept enfants.

Avant cela, en 1859, Catherine a bien eu un fils né de père inconnu, Jean, qui aurait pu transmettre le nom de "CATIGNOL" s’il n’était pas mort-né. L

Jean CATINIOL vivra longtemps et mourra veuf à Condat le 11 septembre 1885, âgé de 84 ans donc.

Il mourut sous le nom de "CATIGNOL" ; comme quoi tout vient à point à qui sait attendre ! J

Sa fille Catherine vivra longtemps aussi, décédant veuve le 18 mars 1917, âgée de 83 ans donc, toujours à Condat.

Elle mourut "CATINIOL", comme elle était née ; comme quoi quand ça veut pas, ça veut pas ! J

À noter que Jean CATINIOL a « reconnu » pour sa fille Françoise BARBAT, fille naturelle de Jeanne, née le 30/01/1825, mais… pas moi !! Néanmoins cette enfant sera ensuite nommée CATIGNOL ; heureusement ce fut une fille qui se maria, et donc elle ne fut pas source d’une branche CATIGNOL qui eût été totalement hors famille.

À noter que certains généalogistes de GENEANET, ne craignant pas le ridicule, « reconnaissent » aussi des enfants nés de père inconnu des mois ou même, comme ici, des années avant le mariage ; leur généalogie est donc complètement fausse. Pour ma part, je ne « reconnais » un enfant que s’il est déclaré par son père à sa naissance. Les enfants nés de père inconnu le restent toujours dans mon fichier. Je n’ai fait qu’une seule exception car le généalogiste connaissait la famille : il s’agissait d’une jeune domestique qui tomba enceinte. Son (vieux) patron, sans doute honteux, ne reconnut pas l’enfant à sa naissance (enfant donc né de père inconnu) ni plus tard mais lui paya toutes ses études et en fit son héritier. Ça ne s’est pas passé dans ma famille mais j’ai étudié de très nombreuses familles auvergnates.

Et, pour vous faire sourire un peu, je vous communique aussi l’acte de naissance suivant, qui concerne un des nombreux descendants de nos ancêtres Jozef GATINIOL et Jane BONHOMME.

Comme vous allez le voir, cet acte, à la fois amusant et émouvant, dépasse, et de très loin, EN LONGUEUR, tous les actes de naissance (ou de baptême) que jaie pu lire en 31 ans de généalogie ! Bien des curés dautrefois qui bâclaient leurs actes de baptême en oubliant dindiquer lidentité de la mère seraient SIDÉRÉS de voir un tel acte, si sérieux et si complet !

Je l’ai intitulé :

Coupable mais responsable ^^

Voici le texte de cet acte original de naissance, entre deux lignes d’astérisques. ♥ J

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Lan mil huit cent soixante-quinze, le premier février à quatre heures et demie du soir par-devant nous maire officier de létat civil de la commune de BAGNOLS, canton de LA TOUR-DAUVERGNE, département du PUY-DE-DÔME, est comparu Antoine ROYAT, âgé de soixante-quinze ans, vitrier, habitant le village dAntijoux, lequel nous a déclaré que ce matin à six heures la demoiselle Reine DENAMIEL âgée de dix-sept ans, sa petite-fille, sans profession, habitant le bourg de BAGNOLS, est accouchée dans sa maison dhabitation au bourg de BAGNOLS, dun enfant du sexe masculin quil nous a présenté et auquel il déclare vouloir donner les nom et prénoms dÉmile Antoine CHARBONNEL daprès la présentation dun acte de notaire ainsi qui suit ; par-devant Me MALÈGUE notaire à la résidence de LA TOUR-DAUVERGNE (PUY-DE-DÔME) en présence des témoins ci-après nommés soussignés, [a comparu] M. Michel CHARBONNEL cultivateur demeurant à La Fage commune de BAGNOLS, fils majeur de François CHARBONNEL et de Louise GROUFFAUD ; lequel a déclaré volontairement que Mademoiselle Reine DENAMIEL, sans profession, demeurant à BAGNOLS, fille mineure de Jean DENAMIEL et de Catherine ROYAT, est enceinte par suite de sa liaison intime avec lui et que lenfant qui naîtra de la sus-nommée dici à fin février étant le résultat de ses œuvres et de la liaison du comparant avec la dite DENAMIEL sera et devra être tenu comme né du comparant. En conséquence le comparant consent que cet enfant soit inscrit sur les registres de létat civil quil appartiendra comme né du comparant et de la dite Reine DENAMIEL ; le dit comparant le reconnaissant dès à présent et pour opérer la mention de reconnaissance et déclaration à lacte de naissance à dresser ultérieurement tous pouvoirs sont donnés au porteur dune expédition des présentes. Dont acte. Fait et passé à LA TOUR-DAUVERGNE en létude lan mil huit cent soixante-quatorze le vingt-six décembre en présence de MM François Eugène GARDEL percepteur et Michel VÉDRINE greffier tous deux demeurant à LA TOUR ; après lecture le comparant a déclaré ne savoir signer de ce requis par le notaire qui a signé avec les témoins ; les témoins ont été réellement présents à la lecture et à la déclaration de ne savoir signer faite par le comparant ; à la minute sont les signatures GARDEL, VÉDRINE et MALÈGUE, ce dernier notaire. En marge est écrite la mention suivante : enregistré à TAUVES le deux janvier mil huit cent soixante-quinze folio quatre-vingt-dix-sept recto case cinq. Reçu neuf francs trente-huit centimes, décimes compris ; signé RONGIER receveur pour expédition MALÈGUE notaire. De quoi avons dressé le présent acte en présence de Guillaume PASSELAIGUE âgé de trente-huit ans, maçon, habitant le bourg de BAGNOLS, et de Jean MADEUF, âgé de vingt-huit ans, aubergiste au bourg de BAGNOLS, lesquels ont signé avec nous le présent acte de naissance et de reconnaissance après que lecture leur en a été faite ; le déclarant a dit ne savoir signer.

MADEUF PASSELAIGUE GUITTARD [avec parafe : cest le nom du maire]

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Voili, voilou ! J

À noter plusieurs choses :

— 1) Michel CHARBONNEL ne se pressa pas d’épouser Reine DENAMIEL, mais il l’épousa tout de même, 3 ans 9 mois après, le 16 novembre 1878 à Bagnols. Pourquoi tous ces retards, et pourquoi n’a-t-il pas lui même déclaré la naissance de son fils, ce qui eût été dix fois plus simple et en plus gratuit ? On peut penser qu’il n’était pas présent à la naissance de son fils (militaire, peut-être).

— 2) Émile Antoine CHARBONNEL, le nouveau-né, bien que né en 1875, était de la génération de mon père (né en 1908) par rapport à leurs ancêtres communs 512.Jozef GATINIOL et 513.Jane BONHOMME ; ils furent cousins au 16ème degré : 8+8.

Né, marié et décédé à Bagnols, cité « garçon de salle » à son mariage, il épousa, à 23 ans le 29 septembre 1898, une jeune Bagnolaise cultivatrice de 21 ans avec qui il fêta ses noces de lilas (63 ans de mariage) avant de mourir fin 1961. Très beau mariage, donc, assorti d‘au moins un enfant.

3) Ça lui a coûté cher, à Michel CHARBONNEL ! Payer le notaire et payer lenregistrement ! Sans doute payer aussi les deux témoins, le percepteur et le greffier. Voilà pourquoi ce genre de déclaration de reconnaissance de paternité devant notaire navait jamais lieu. Les jeunes hommes "corrects" se contentaient daller à la mairie déclarer la naissance hors mariage de leur enfant donnant lidentité de leur "petite amie", mère de lenfant.

4) Comme jai déjà eu loccasion de le dire, les hommes et les femmes nés APRÈS 1850 savaient en général signer.

Feu notre cousin Michel CHARBONNEL, né le 22 janvier 1853, aurait donc dû savoir signer. Certes, il savait baiser, mais ce nest pas la même chose ! ^^

Voilà pourquoi le notaire insiste (lourdement) sur le fait que ses témoins (percepteur et greffier) étaient présents lorsque Michel CHARBONNEL a déclaré ne pas savoir signer. Il fallait en effet que lacte notarié de reconnaissance de paternité ne puisse pas être mis en doute.

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— 16 : 15 juin 1833 : décès, sous les prénom et nom de "Anne CATINIOL", de Charlotte épouse de Pierre VIGIER, à La Borie d'Estaule en Condat.

On la dit « âgée de 35 ans ». Ce qui la fait naître, soit en 1797 après le 15 juin, soit en 1798, le 15 juin au plus tard.

Le décès n’a pas été déclaré par son époux mais par deux voisins. C’est sans doute pourquoi elle est citée par son surprénom et non son vrai prénom.

Cette naissance en 1797/1798 explique aussi pourquoi je crois qu’elle a pris, pour se marier, l’acte de naissance de sa sœur du même prénom.

Premier décès dans la fratrie de Jean, donc. Il perdra ses quatre sœurs de son vivant, mais pas son frère.

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— 17 : 7 mai 1834 : naissance de Jacques CATHIGNOL, deuxième des douze enfants de Jean et Antoinette, né au même lieu que son frère aîné.

C’est le seul CATHIGNOL à porter ce prénom qui est celui de son grand-père maternel et parrain Jacques LENÈGRE, chez qui il est né. Car Jacques LENÈGRE sera cité « chef de famille » au recensement de 1836 (le premier de l’histoire, même s’il y eut des ébauches avant cela) et à celui de 1841.

Là encore, lacune dans les registres de catholicité, et je connais donc ses parrain et marraine grâce à… l’état civil.

La marraine est en effet citée dans cet acte qui n’aurait dû mentionner ni le parrain ni la marraine, mais bon, on ne va pas s’en plaindre !! J

C’est Marie LENÈGRE, la seule des frères et sœurs d’Antoinette qui ait vécu. Née huit ans après sa sœur, elle se mariera et émigrera aussi à Bernay (avec son mari bien sûr), mais environ 5 ou 10 ans plus tard que sa sœur, ce qui est étonnant car elle s‘est mariée le 9/9/1841, à 20 ans. Mais bon, le couple a dû se décider plus tard.

Je ne sais pas si Jacques CATHIGNOL a pu bénéficier de l’école comme son frère aîné, vu qu’il est mort jeune soldat, à l’armée à 21 ans et demi (Constantinople, 25 mars 1856).

L’âge de son père n’est pas précisé.

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— Sans numéro, car je ne considère pas que ce fut un événement de la vie de mon trisaïeul Jean :

Mardi 12 août 1834 : remariage de son beau-frère Pierre VIGIER, cultivateur, avec Élisabeth GAUTHIER, cultivatrice, née, selon un acte de notoriété, « dans le courant du mois de mai 1807 » (on ne dit pas où mais ce fut sans doute à Condat).

Mariage hallucinant, avec 8 (huit !) témoins au lieu de quatre (du jamais vu !) « témoins choisis par les parties » (comme si ce n’était pas le cas pour ses autres mariages !) nous dit le maire Antoine SAVIGNAT, qui cherche visiblement à se dédouaner de tout ennui éventuel à venir. Parmi ces huit témoins les quatre parents (donc deux femmes !) des quatre mariés dont pourtant on nous avait dit en début d’acte qu’ils étaient présents et consentants, et même autorisant puisque, bien que majeurs (et même veuf pour Pierre VIGIER, 39 ans !), les futurs époux « procédaient du consentement de leur père et mère » !

Mais ce n’est pas tout ! Le cinquième témoin est un certain Jean PAPON, oncle de l’époux, domicilié à… Gisors !

Ouais, à Gisors dans l’Eure (c’est écrit) ! Le gars est venu à pied (ou en trottinette, je ne sais pas), marchant jour et nuit, pour ne pas rater le mariage de son neveu, mariage du siècle sans doute. Alors qu’on avait à disposition Pierre VERNAYRE, beau-frère du marié, témoin au précédent mariage de Pierre VIGIER, mais que, là, on s’est bien gardé d’inviter, bien qu’il sache signer lui aussi ! À moins que ce dernier ait refusé, ne voulant pas tremper dans une magouille. Car un mariage avec un texte pareil sous-entend FORCÉMENT quelque chose de louche.

Ce mariage est d’ailleurs déjà rendu louche par les deux témoins qui sont des femmes ; en effet celles-ci ne furent autorisées à être témoins que par la loi du mercredi 8 décembre 1897. Paru au Journal Officiel du lendemain. Lien :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6257183v/f1.item

Avant, le code Napoléon prévoyait que les témoins « devaient être âgés de 21 ans au moins et de sexe masculin ».

Mais, même après 1897, cet acte de mariage n’eût pas été réglementaire car cette nouvelle loi précise qu’un mari et une femme ne peuvent pas être témoins du même acte d’état civil. Or il y a deux couples pour débuter la liste des huit témoins.

Mais ce n’est pas tout ! Pierre VIGIER avait (au moins) un frère marié et bien vivant prénommé Antoine âgé de 30 ans, et qui eût bien pu être témoin ; mais non, on lui a préféré l’oncle Jean PAPON, venu en bicyclette (ou en skateboard, je ne sais pas) de Gisors dans l’Eure !

Note : il a dû se dépêcher de venir, car même avec un TGV, il ne pouvait pas être là… dans l’heure, úh, úh, úh ! J

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— 18 : 19 janvier 1836 : naissance de Marie CATHIGNOL, première du prénom, troisième des douze enfants de Jean et Antoinette, née à La Farge, comme ses frères aînés.

Jean CATHIGNOL y est dit « journalier, âgé de 33 ans ». On note deux choses :

— Le fait que Jean ne travaille plus que "par journées" donne à penser que lui et sa famille ne possédaient pas beaucoup de terres personnelles. L’inverse n’étant pas vrai. C’est signe d’une certaine pauvreté, mais sans plus.

— Cette fois il n’a pas amené son acte de notoriété et on lui donne un âge déjà plus en rapport avec la réalité, qui le fait naître en 1802, ou tout début 1803.

Si ma préférence va pour 1804, c’est que je tiens compte que son fameux « frère aîné »,, autre Jean, témoin à son contrat de mariage puis à son mariage le même jour, possède bien, lui, un acte de naissance : il est né à Courtilles le 20 avril 1801. Or les naissances étaient espacées dans cette fratrie : 1788-1791-1794-(1797/1798 ?)-1801. C’est une des raisons qui me poussent à considérer l’année 1804 comme "assez vraisemblable".

Anne BAP n’avait que 19 ans à son mariage (née le 16 décembre 1765, elle s’est mariée le 11 juin 1785), donc pas de problème pour avoir un enfant en 1804, 19 ans après.

Quant au fait qu’une fille (une des deux « Charlotte ») puis un garçon n’aient pas été déclarés, cela s’explique par le fait que Courtilles était vraiment très loin du bourg de Condat. Rappelons que Marie CATIGNOL, aînée des sœurs de Jean, fut baptisée à Égliseneuve-d’Entraigues, bourg plus proche. Évidemment, le curé a dû faire remarquer au père que « ça allait pour une fois », mais qu’il faudrait faire baptiser l’enfant suivant au bourg de Condat. Ce qui fut fait avec Françoise (1791).

Parrain : Jean "CATHIGNOL" (né "CATINIOL").

Marraine : Marie LENÈGRE.

Les noms et prénoms du parrain et de la marraine figurent sur l’acte de naissance (où ils n’avaient rien à faire) mais aussi sur l’acte de baptême des registres de catholicité, non en ligne sur Internet, mais consultables aux A.D. du 63, car la période lacunaire (1814-1835) est terminée. Ce dernier registre précise qu’il s’agit d’un oncle et d’une tante. Tout à fait normal.

Marie LENÈGRE avait déjà un filleul (Jacques), elle a maintenant une filleule (Marie CATHIGNOL), ce qui en fit ce jour-là la plus heureuse de toutes les ados d’Auvergne ! J

Avouez que c’est mieux qu’une poupée et qu’un nounours, quand même !! J

Comme dit dans l’article N°19, consacré aux parrains et marraines, on peut s’étonner que, avant de prendre Jean CATINIOL pour parrain, on n’ait pas pris, du côté paternel, le second beau-frère de mon trisaïeul. Françoise CATIGNOL est en effet mariée depuis 1815 avec un dénommé Jean SERVIÈRE.

L’explication est la suivante : Jean SERVIÈRE, qui passa toute sa vie à Gioux en Bagnols, sauf quelques jours dont celui de son mariage, habite loin, et, en plus, n’a jamais été très lié à la famille CATHIGNOL, au contraire de Pierre VERNAYRE, né à Égliseneuve-d’Entraigues, et qui est domicilié à Courtilles en Condat. Présent soussigné au contrat de mariage de mes trisaïeuls, il fut l’un des deux témoins de mon trisaïeul à son mariage une heure après (l’autre étant Jean, frère du marié). Bref, il faisait complètement partie de la famille.

C’est d’ailleurs un « Jean VERNER, journalier, 42 ans, cousin du décédé », qui déclarera le décès de mon trisaïeul Jean à Bernay, en 1879.

Toujours comme dit dans l’article N°19, on aurait pu aussi prendre leur beau-frère Pierre VIGIER, autre oncle par alliance de la nouveau-née, qui, lui, habitait Condat. Mais il était VEUF de Charlotte dite "Anne" CATIGNOL, déjà décédée (1833). Comme en plus il était remarié, il ne faisait plus vraiment partie de la famille.

Bref, les deuxième et troisième oncles par alliance ne seront pas parrains de nos CATHIGNOL.

À noter enfin que, si Marie est bien née "CATHIGNOL", elle fut baptisée (le lendemain) "CATINOLLE". J

Le prêtre (curé ?) FERRY était un peu sourd, ceci expliquant cela. J

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— Sans numéro, comme tous les recensements suivants, car je ne considère pas que ce furent des événements de la vie de mon trisaïeul Jean :

16 août 1836 (ou peu avant) : recensement (le premier de l’histoire de France).

En France, les recensements avaient normalement lieu au printemps ou en été. Tous ceux ci-dessous eurent lieu en été.

On aura une fois (1856) une personne (Paul CATHIGNOL) recensée deux fois. Ça arrivait. C’est dû au fait que les recensements ne se font pas en un jour. Sauf peut-être dans de toutes petites communes, mais ce n’était pas le cas d’Égliseneuve-d’Entraigues, dont la superficie (56,43 km²) vaut plus de la moitié de celle de Paris (105,40 km²) et dont la population s’élevait à 2125 personnes.

Pas non plus le cas de Bernay, où ce défaut se produira (1856).

Mon trisaïeul a rajeuni ! J

Il est maintenant âgé de 30 ans ! Ça le fait naître en 1805 ou 1806.

Il est toujours journalier et vit toujours chez ses beaux-parents, mes ancêtres 34.Jacques LENÈGRE et 35.Catherine seconde du prénom MATHEUF, qualifiés, eux, de « cultivateurs ». Peut-être donc que la famille possédait encore quelques terres mais que mes quadrisaïeuls suffisaient à les cultiver, d’où le fait que Jean faisait des journées ailleurs, pour rapporter davantage d’argent à la maison. Dans cette même maison vit bien sûr 17.Antoinette LENÈGRE et ses trois enfants, ainsi que sa sœur Marie LENÈGRE, 15 ans, qui s’occupe activement de ses deux filleuls, et, parce que c’est une chic fille, elle s’occupe aussi de mon bisaïeul 8.Pierre CATHIGNOL. Ils sont donc 8 dans ce foyer, dont 5 de mes ancêtres.

Quand j’ai visité ce hameau de La Farge, avec mes sœurs et ma mère, nous y avons vu des ruines de deux très anciennes maisons. Peut-être là vécurent tous ces ancêtres, et même parents et grands-parents paternels de 35.Catherine seconde du prénom MATHEUF, tous de La Farge, mais bien sûr impossible de le savoir.

À noter la présence, dans un autre hameau (je suppose car, bizarrement les hameaux ne sont pas indiqués) d’une certaine Anne CATHIGNOL, 24 ans, célibataire, domestique, qui présente la particularité de n’avoir jamais existé, du moins avec cette orthographe. J’ignore qui elle est. Il n’y a jamais eu de Anne dans la famille CATHIGNOL. Pour rappel, Jean, frère de mon trisaïeul, s’est bien marié, mais ce fut en 1832, et son unique enfant, une fille, est née en 1834 : Catherine, surprénommée Jeanne. Et c’était une CATIGNOL, bien sûr, pas une CATHIGNOL. Idem pour les enfants naturels de Charlotte surprénommée "Françoise", nés à partir de 1818. En plus, ces branches de ma famille habitaient Condat.

Je pense que le recenseur, qui a bien orthographié le nom de mon trisaïeul et de ses enfants, avait dû pour cela lire l’acte de notoriété et a jugé que ce nom devait être orthographié aussi ainsi quand il rencontra cette jeune fille un peu plus tard.

Pour en revenir à cette mystérieuse Anne CATHIGNOL, 24 ans, célibataire, domestique, il se peut qu’il s’agisse de Catherine CATIGNOL, née le 4 octobre 1809 à Féniers en Condat, fille de François et Françoise PAPON (hors famille donc), qui se mariera à Condat le mercredi 15 mai 1839, précisément sous ce surprénom de "Anne". Lors de ce recensement, elle avait 26 ans et non 24, mais bon…

Ceci dit, il peut s’agir de quelqu’un d’autre. Peu importe.

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— 19 : 13 mai 1837 : naissance de Géraud CATHIGNOL, quatrième des douze enfants de Jean et Antoinette, né à La Farge, comme ses frères et sœur aînés.

Jean CATHIGNOL y est dit « cultivateur, âgé de 30 ans ». Ce qui le fait naître en 1806 ou 1807.

C’est lui qui fut baptisé (cf. article N°19) « Jérôme GATHIGNOLE » le lendemain, sans même dailleurs que soit donnée l’information comme quoi lenfant était né la veille. Tout ça confirme ce que j’ai maintes fois écrit : les prêtres « nous » précisaient énormément. Et, en plus, ils bâclaient leur travail. Jusqu’où s’étendait ce « nous » ? Cela, je ne le sais pas. Sans doute avaient-ils une certaine considération pour ceux qui leur léchaient le cul, et pour ceux qui leur donnaient de l’argent. Mais ils devaient y en avoir peu, si j’en crois les BMS, et là, ce registre de catholicité. Car pour confondre Saint Géraud, comte d’Aurillac au 9ème siècle vénéré dans toute l’Auvergne, avec saint Jérôme de Stridon, saint dalmate ou croate du 4ème siècle, père de l’Église demeuré célèbre pour sa traduction de la Bible (la Vulgate), mais totalement inconnu du peuple auvergnat, il faut presque le faire exprès !

Et que dire du nom de famille qu’il a complètement écorché ! Écœurant ! L

Le parrain est un ami de la famille, Géraud AMBLARD, appelé évidemment improprement Jérôme AMBLARD, et la marraine est Françoise CATIGNOL, tante de l’enfant, ce qui est indiqué sur l’acte de naissance. Rappelons qu’elle habite Gioux en Bagnols, à 15 km de là (au nord-ouest). Ne pouvant pas faire 15 kilomètres pour venir, elle a délégué sa nièce et filleule Françoise VERNAYRE pour servir de marraine à sa place, puisque le vicaire DODET cite cette dernière comme marraine dans le registre de catholicité, sans même préciser qu’elle n’est pas la marraine officielle, mais seulement déléguée. Bref, son acte de baptême est absolument lamentable ; dans son genre, c’est presque un chef-d’œuvre ! L

Pour la suite des parrains et marraines, se reporter à l’article N°19. Marie LENÈGRE sera notamment encore deux fois marraine et son futur époux, Jean SUCHAIRE, le sera aussi deux fois, une fois marié. Marie CATINOT / CATIGNOL, aussi tante des enfants de mes trisaïeuls, sera aussi marraine une seconde fois.

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— 20 : 10 juin 1837 : décès de Géraud CATHIGNOL, décédé au même lieu.

16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE viennent de perdre leur premier enfant. Ils en perdront six (sur douze), dont deux adultes. L

Ce décès en bas âge fut déclaré par son père, 16.Jean CATHIGNOL et le beau-père de ce dernier, 34.Jacques LENÈGRE, tous deux qualifiés de « cultivateurs ».

Jean CATHIGNOL y est dit « âgé de 32 ans », ce qui le fait naître en 1804 ou 1805.

Sépulture le lendemain par un prêtre (pas le même, un dénommé CHANTEMERLE) qui nommera l’enfant « Giraud CATIGNOL », se trompant à la fois sur le prénom et le nom et n’indiquant pas la date du décès.

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— 21 : 9 octobre 1838 : naissance de Léger CATHIGNOL, cinquième des douze enfants de Jean et Antoinette, né à La Farge, comme ses frères et sœur aînés.

Je suis content qu’il y ait eu un "Léger" dans cette famille. Et je regrette qu’il n’y ait pas eu d’Annet CATHIGNOL, car ce prénom auvergnat manque énormément.

Jean CATHIGNOL y est dit « journalier, âgé de 33 ans », ce qui le fait naître à nouveau en 1804 ou 1805.

À noter que, 33 ans, c’est l’âge archi-faux qu’on lui a donné le jour de son mariage, huit années plus tôt.

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— 22 : 1er mai 1840 : décès de ma quadrisaïeule 35.Catherine seconde du prénom MATHEUF, au hameau de La Farge en Égliseneuve-d’Entraigues.

Morte relativement jeune à moins de 49 ans, ma quadrisaïeule n’aura pas eu à connaître le départ pour la Normandie ni même la misère qui obligea à ce départ. Pas sûr que, si elle avait vécu, elle et son époux seraient partis.

Ce décès affecte principalement 34.Jean LENÈGRE bien sûr, mais aussi sa fille Antoinette, épouse de Jean, son autre fille Marie LENÈGRE, mais sans doute aussi son gendre et les aînés de ses petits-enfants.

En particulier, Jean lui doit beaucoup. N’oublions pas qu’elle accepta de lui donner en mariage sa fille mineure, plus de trois ans et demi avant la majorité de celle-ci. Et ce n’était sans doute pas pour l’argent, Jean n’en ayant presque pas. Par ailleurs, son époux et elle, tous deux cités « cultivateurs » n’avaient que deux filles à nourrir et n’étaient sans doute pas dans le besoin, en octobre 1830, d’autant plus qu’Antoinette, 17 ans, ne devait pas manquer d’aider ses parents, dans leurs différents travaux. Une seule "bouche inutile" était vraiment à nourrir en octobre 1830 : Marie LENÈGRE, 9 ans.

Peut-être aussi mon ancêtre N°71.Madeleine FLAGEL (veuve 70.Pierre MATHEUF), 77 ans, sans doute plus bien capable de travailler, quoique je n‘en sache rien. De toute manière, c’est peu.

Rappelons que 35.Catherine seconde du prénom MATHEUF n’avait eu que deux autres enfants : Renée (née en 1812) et Pierre (né en 1820) LENÈGRE, tous deux morts quelques jours après leur naissance.

34.Jean LENÈGRE ne se déplaça pas pour signaler le décès de la femme de sa vie. Ce décès fut déclaré par son gendre, mon trisaïeul 16.Jean CATHIGNOL, accompagné d’un voisin. On le dit « cultivateur, âgé de 36 ans », ce qui le fait naître en 1803 ou 1804.

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— 23 : 3 juin 1840 : naissance de Jean CATHIGNOL, premier du prénom, sixième des douze enfants de Jean et Antoinette, né à La Farge, comme ses frères et sœur aînés.

16.Jean CATHIGNOL a encore rajeuni ; il y est dit « journalier, âgé de 32 ans », ce qui le fait naître à nouveau en 1807 ou 1808.

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— Sans numéro, comme tous les recensements, car je ne considère pas que ce furent des événements de la vie de mon trisaïeul Jean :

26 août 1841 (ou peu avant) : recensement.

Cette fois le nom du hameau est indiqué (La Farge) mais les âges ont été omis !

Jean CATHIGNOL et son beau-père 34.Jacques LENÈGRE, devenu veuf le 1er mai 1840, sont tous deux qualifiés de cultivateurs. Neuf personnes au foyer car Marie LENÈGRE est toujours présente : elle épousera Jean SUCHAIRE le 9 septembre suivant. Beau mariage : 23 ans et 20 ans ; hélas couple stérile. L

Sans doute pour cette raison, ce couple n’est connu d’aucun membre de GENEANET, auvergnat ou normand.

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— 24 : jeudi 9 septembre 1841 à Égliseneuve-d’Entraigues : mariage de Marie LENÈGRE, sa belle-sœur.

Ce mariage a compté, dans la vie de Jean. Cette jeune fille, née à La Farge le 15 avril 1821, fut en effet marraine de quatre de ses douze enfants. En plus, tous deux habitaient dans la même maison depuis le mariage de Jean (28/10/1830), donc depuis plus de dix ans : celle de mes ancêtres 34.Jacques LENÈGRE et 35.Catherine seconde du prénom MATHEUF, parents de Marie et d’Antoinette.

Elle épouse un journalier (qui sera aussi cité cultivateur plus tard, et maître ramoneur à son décès), Jean SUCHAIRE, né à Bogon en Égliseneuve-d’Entraigues le 4 mars 1818.

— Note : Jean SUCHAIRE est né par erreur « Jean JOVENT », nom non auvergnat. C’est une certitude car son acte de mariage nous fournit ses date et lieu de naissance, hameau compris. Mais ce jour-là, à Bogon en Égliseneuve-d’Entraigues est né un certain « Jean JOVENT ». La mère est la bonne (Jeanne RICHARD, celle du mariage) et le prénom du père aussi (Antoine, celui du mariage).

D’où vient cette erreur ? Eh bien, ce fut un "officier de santé" (qu’est-ce ?), avec un nom non auvergnat lui aussi, qui déclara la naissance. Bref, ce brave homme, pour une raison qu’il vaut peut-être mieux ne pas connaître, s’a complètement gouré ! J

Le couple s’installera logiquement à Bogon. Les deux familles resteront amies puisque Jean SUCHAIRE fut parrain de deux enfants de Jean et Antoinette. D’abord parrain en 1843, de Jean CATHIGNOL second du prénom, qui vécut presque 80 ans, auquel donc il avait donné son prénom. La marraine avait été Jeanne SUCHAYRE, sans doute une sœur du parrain. Puis, son épouse Marie LENÈGRE étant marraine, il fut parrain de Marie CATHIGNOL, seconde du prénom (1847-1848).

Marie LENÈGRE a pris un cousin germain (Pierre GELLY) comme second témoin à son mariage, mais le premier témoin fut son beau-frère : 16.Jean CATHIGNOL, cultivateur, 36 ans, ce qui le fait naître en 1804 ou 1805. C’est, je crois, la seule fois où j’ai vu mon trisaïeul comme témoin à un mariage. Le fait qu’il n’ait pas d’acte de naissance et celui qu’il ne sache pas (encore) signer lui étaient évidemment préjudiciables.

Pierre GELLY (1811-1891), qui fêtera ses noces de merisier (53 ans de mariage) avec son épouse Jeanne BOUDET (1819-1891) était de notre famille. Sa mère se nommait en effet… Antoinette LENÈGRE (1778-1847) et était la 5ème enfant sur 15 (QUINZE !) de mes ancêtres N°68.Jean LENÈGRE et 69.Antoinette GAYME, parents de 34.Jacques LENÈGRE (futur époux de 35.Catherine seconde du prénom MATHEUF), pour sa part onzième enfant de ses parents.

34.Jacques LENÈGRE présente une particularité rare (unique je crois) dans ma généalogie : c’est le seul ancêtre que je me connaisse qui ne soit pas né parmi les dix premiers enfants de ses parents. Étonnant qu’il ait vécu, les derniers nés, issus de parents affaiblis par le temps, mourant souvent en bas âge.

Je vais maintenant vous parler du treizième enfant de mes ancêtres N°68.Jean LENÈGRE et 69.Antoinette GAYME, car sa courte vie mérite d’être racontée.

D’abord sachez qu’on ne la baptisa pas "Jean" comme la plupart de ses frères (les 2ème, 3ème, 4ème et 15ème enfants), car… c’était une fille ! J

Mais, bien plus étonnant, son véritable prénom nous demeure encore aujourd’hui inconnu.

Ça fait partie des grandes énigmes de l’Histoire de France, à mettre sur le même plan que celle de l’identité du porteur du "Masque de Fer" ! J

Née et baptisée à Égliseneuve-d'Entraigues le 12 avril 1791 dans un acte qu’aucun prêtre ne signa (tous les autres actes de la page étant signés « LENÈGRE, vicaire » ! J), cette enfant possède un blanc (!!) à la place de son prénom ! Et idem pour le prénom de la marraine !

Elle passa sa courte vie au hameau de "Bost de Village", où vivaient ses parents et sa nombreuse famille, et monta au Ciel le 15 août de la même année, « âgée d’environ quatre mois » (ce qui est exact, pour une fois), mais toujours avec un blanc (!!) à la place de son prénom ! Et cette fois, Mr le vicaire LENÈGRE a signé !

Drôle d’histoire quand même, et quel mépris pour ma famille ! L

Ceci dit, outre une mémoire particulièrement défaillante pour un homme qui ne se souvenait pas, cinq minutes après, du prénom (= nom de baptême) qu’il venait de donner à cette enfant, il souffrait (du moins c’est ce qu’on raconte) pas mal du bras droit (un cancer, peut-être ?) et ces trois blancs lui ont permis de le reposer un peu.

Bref, moi, je l’ai rebaptisée « Blanche LENÈGRE », c’est ainsi qu’elle figure sur mes fichiers généalogiques !

On me dira bien que ce n’est pas un prénom auvergnat mais bon, une fois n’est pas coutume !

À noter pour finir qu’Antoinette LENÈGRE, épouse Pierre GELLY, et mère d’autre Pierre GELLY, ce dernier second témoin au mariage de Marie LENÈGRE, fut probablement la marraine de mon ancêtre 17.Antoinette LENÈGRE épouse 16.Jean CATHIGNOL, sa nièce. En effet, sur les registres de catholicité de la série 33J (après 1793), j’ai dit plus haut qu’il y avait des lacunes jusqu’en 1835. Mais, coup de chance, l’année 1813, isolée, n’est pas lacunaire, et j’ai pu lire l’acte de baptême de mon ancêtre et le nom de ses parrain et marraine, donc. Le parrain est un certain Pierre MATHEUF, de La Farge, peut-être donc un de ses oncles maternels. Et la marraine se prénomme évidemment Antoinette. Mais, coup de malchance, le prêtre rédacteur souffrait d’arthrite au doigts (le début d’un cancer, peut-être ?) et il a écrit une espèce de gribouillis incompréhensible pour le nom de la marraine, que j’ai donc nommée "DURÀLIRE". Toutefois cette marraine était évidemment du côté paternel, donc possiblement une tante aussi nommée "Antoinette LENÈGRE". Or, malgré ses 14 frères et sœurs, la maman de Pierre GELLY, témoin, n’avait aucune sœur du même prénom. Et elle vécut jusqu’en 1847. Donc elle put être marraine de ma trisaïeule née en 1813. En plus, c’était l’aînée des sœurs de sa fratrie, donc toute désignée pour être marraine de ma trisaïeule, deuxième de sa fratrie mais première à devoir avoir une LENÈGRE comme marraine, à cause de l’alternance paternel / maternel des familles de parrains et marraines.

En plus, le prêtre, après son gribouillis, a indiqué que la marraine était de « Bois de Village ». Et c’était bien à "Bost de Village" (nom plus habituel de ce hameau, même de nos jours) qu’était née cette sœur aînée de 34.Jacques LENÈGRE. Elle s’était certes mariée, mais son époux, Pierre GELLY, était lui aussi natif de "Bost de Village" et elle y passa donc toute sa vie.

Ajoutons que, s’il est vrai qu’il existait bien d’autres LENÈGRE en cette commune, ils n’habitaient pas tous ce même hameau, vu qu’Égliseneuve-d'Entraigues en compta jusqu’à (au moins !!) 76 (SOIXANTE-SEIZE !!). Eh oui, Égliseneuve-d'Entraigues a une très grande superficie (56,43 km²), c’est plus grand que Lyon (‎47,87 km2) !

J’ajoute que si ce fainéant de prêtre, euh, pardon, ce "vénérable prêtre", s’était donné la peine, d’écrire, après « Antoinette DURÀLIRE », « tante paternelle », je n’aurais pas à me perdre en conjectures ! Idem pour Pierre MATHEUF, le parrain, dont je ne peux que présumer qu’il fut un oncle maternel de la baptisée. Mais voilà, ces prêtres auvergnats ont établi des records de je-m’en-foutisme qui seront difficiles à battre ! L

Tout cela n’est pas de grande importance mais on voit que les deux témoins de Marie LENÈGRE à son mariage furent judicieusement choisis.

Note : 69.Antoinette GAYME détient, à ce jour, le record d’enfants parmi mes ancêtres féminines. J’ai bien, dans je ne sais plus quelle région, un ancêtre qui eut 17 enfants, mais il eut deux épouses, l’une morte en couches qui lui donna un seul enfant, et la seconde qui lui donna 16 enfants. Mais… nous descendons de l’unique enfant de la première épouse.

En Alsace, mon ancêtre 394.Jean Valentin KOCHER (meunier à Oberrœdern, ancêtre d‘une magnifique descendance de meuniers, à Oberrœdern et alentour, fils d’un pasteur protestant, et converti au catholicisme pour épouser sa première belle) eut (sans doute) 18 enfants, mais à peu près également répartis entre deux épouses (10 sans doute + 8). Il maria trois de ses enfants le même jour (lundi 31 janvier 1735), ce qui ne se voit plus guère de nos jours ! J

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— 25 : 20 mai 1843 : décès, sous ses prénom et nom usuels, de Marie CATIGNOL (née CATINOT), épouse de Pierre VERNAYRE propriétaire, à La Grangeoune-sous-Courtilles en Condat.

Jean perd une deuxième sœur. Marie avait 55 ans.

Jean ne reverra plus son frère ni ses deux autres sœurs, qui mourront en Auvergne quand lui se trouvera à Bernay, vivant puis mort.

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— 26 : 23 juillet 1843 : naissance de Jean CATHIGNOL, second du prénom, septième des douze enfants de Jean et Antoinette, né à La Farge, comme ses frères et sœur aînés.

Futur grand jardinier à Bernay. Il mourra à près de 80 ans et donna naissance à une branche CATHIGNOL qui ne s’éteindra qu’en 2017, avec le décès de sa petite-fille, Pierrette Jacqueline CATHIGNOL, veuve Roland Désiré CHEMIN.

16.Jean CATHIGNOL y est dit « cultivateur, âgé de 38 ans », ce qui le fait naître en 1804 ou 1805.

Comme son frère aîné Léger, Jean second du prénom CATHIGNOL passa très peu de temps au hameau de La Farge et n’alla donc pas à l’école car trop petit. Comme son frère aîné Léger, il ne savait donc pas signer, et ne s’attarda pas à la Compagnie des Chemins de Fer de l’Ouest où il travailla en 1880 (Léger en 1868). Toujours comme Léger, il finit par apprendre signer mais fut le dernier des frères CATHIGNOL à savoir signer. Mais dès lors, il "fit" tous les mariages, et il signa, il signa, il signa, oh qu’est-ce qu’il signa ! J

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— 27 : 26 juin 1845 : naissance de Françoise CATHIGNOL, huitième des douze enfants de Jean et Antoinette, née à La Farge, comme ses frères et sœur aînés..

16.Jean CATHIGNOL y est dit « cultivateur, âgé de 41 ans », ce qui le fait naître en 1803 ou 1804.

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— Sans numéro, comme tous les recensements, car je ne considère pas que ce furent des événements de la vie de mon trisaïeul Jean :

1er septembre 1846 (ou peu avant) : recensement.

Beaucoup de choses ont changé. Notre famille habite désormais au hameau de La Boubouille. J’ignore où il était situé car il n’a existé, à ma connaissance, que le temps de ce recensement. Et ne fut constitué que d’une seule famille : la nôtre.

Autre nouveauté : c’est désormais 16.Jean CATHIGNOL qui est chef de ménage, 34.Jacques LENÈGRE étant relégué au rang de « beau-père du chef de ménage », et cité en dernier.

Pourquoi ce déménagement ? Je pensais que la maison de La Farge appartenait à Jacques LENÈGRE, depuis le décès de son épouse 35.Catherine seconde du prénom MATHEUF, au moins le père et l’aïeul paternel de celle-ci ayant habité La Farge.

Peut-être qu’une accumulation de dettes les a obligés à vendre. Car il y a beaucoup d’enfants à nourrir.

Toutefois, ce ne doit pas être le manque de place qui a obligé notre famille à déménager. Certes, ils sont maintenant dix et non neuf, mais Marie LENÈGRE, qui était une jeune fille en 1841, devait avoir besoin d’une chambre pour elle. Or, comme elle n’habitait plus avec son père et sa sœur, on aurait bien pu entasser plusieurs bébés dans ce qui fut sa chambre.

J’opte donc pour la pauvreté (dettes) ; mais on peut aussi penser que la maison s’est détériorée et qu’on n’avait plus de quoi la réparer.

Voici le détail de ce dernier recensement de notre famille en Auvergne (vu aussi dans l’article N°3) :

—— Jean CATHIGNOL, cultivateur, chef de ménage, 41 ans

—— Antoinette LENÈGRE, sa femme, 33 ans

—— Pierre CATHIGNOL, leur fils aîné, 14 ans

—— Jacques CATHIGNOL, leur fils cadet, 12 ans

—— Léger CATHIGNOL, leur fils 3ème, 8 ans

—— Jean CATHIGNOL, leur fils 4ème, 6 ans

—— Jean CATHIGNOL, leur fils 5ème, 3 ans

—— Marie CATHIGNOL, leur fille aînée, 10 ans

—— Françoise CATHIGNOL, leur fille cadette, 1 an

—— Jacques LENÈGRE, beau-père du chef de ménage, 57 ans

On remarque que les garçons sont placés avant les filles. Mais il n’est pas sûr que ce soit du sexisme. En effet, il y a six colonnes à cocher pour célibataire masculin, homme marié, veuf, célibataire féminine, femme mariée, veuve. Et, comme, à la fin, le maire devait comptabiliser ces six catégories pour toute sa commune, c’était peut-être plus aisé de les regrouper, dans chaque famille.

On remarque aussi que sept âges sont exacts. Léger n’avait pas tout à fait 8 ans. Et, surtout, Jacques LENÈGRE avait 59 ans et non 57. Pour Jean, on ne sait pas, bien sûr ; mais 41 ans, ça le fait naître en 1804 ou 1805.

Enfin Marie LENÈGRE et Jean SUCHAIRE, cultivateur, sont recensés à Bogon, un des très nombreux hameaux d’Égliseneuve-d’Entraigues. Sans enfant, donc.

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— 28 : 17 mai 1847 : naissance de Marie CATHIGNOL, seconde du prénom, neuvième des douze enfants de Jean et Antoinette, née au hameau de La Boubouille. Les trois derniers naîtront à Bernay (Eure).

À ma connaissance, elle fut la seule personne au monde à naître dans ce hameau éphémère.

Jean CATHIGNOL y est dit « cultivateur, âgé de 40 ans », ce qui le fait naître en 1806 ou 1807.

Baptisée "CATIGNOL" ; née au hameau de "La Boubol" selon le prêtre, ce qui prouve que ce hameau fut bien éphémère, puisque inconnu du prêtre, qui le nomme à sa façon.

Marraine : Marie LENÈGRE, tante maternelle. Parrain : Jean SUCHAIRE, époux de la marraine.

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— 29 : 17 février 1848 : décès de Marie seconde du prénom CATHIGNOL, décédée au hameau de Bogon.

Elle est en effet décédée chez Antoine SUCHAYRE, 54 ans, cultivateur, beau-père de Marie LENÈGRE, qui l’avait prise chez lui, sans doute pour éviter une contagion.

L’enfant y est dite fille de Jean CHATHIGNOL, « cultivateur, habitant au hameau de La Boubouille, et d’Antoinette LENÈGRE, son épouse ».

Mais l’âge de Jean n’est pas précisé.

16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE viennent de perdre leur deuxième enfant.

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Elle fut inhumée le lendemain, 18 février 1848, sous son vrai nom (CATHIGNOL). À partir de là, plus de trace de la famille CATHIGNOL à Égliseneuve-d’Entraigues. On les retrouvera à Bernay.

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— 30 : fin d’hiver ou printemps 1848 : départ pour Bernay.

Il eut lieu donc après ce jour, et avant le 18 juin 1848, date de la naissance de Jean-Marie à Bernay.

J’ignore comment ils ont voyagé ; j’ai acheté un numéro spécial de la "Revue Française de la Généalogie" consacré aux migrations entre 1814 et 1914. Je l’ai lu en entier et je n’ai RIEN appris ! L

Ce qui est sûr, c’est que, comme je l’ai déjà dit, ils n’ont pas pu partir en train de Clermont-Ferrand, car le train, en 1850, de Paris vers le sud, n’atteignait que Montluçon et Châteauroux, deux villes situées bien au nord de Clermont-Ferrand. Pas sûr non plus que la ligne Paris-Bernay existait déjà, mon bisaïeul Pierre et deux de ses frères (Léger et Jean Second) ayant sans doute posé certains des premiers rails de la région.

Le chemin direct qui mène d’Égliseneuve-d’Entraigues à Bernay ne passe du reste pas par Paris. Je pense donc qu’à aucun moment ils n’ont pris le train, puisque les lignes SNCF ne passant pas par Paris furent construites bien plus tard, hormis quelques lignes autour de très grandes villes comme Marseille.

Le voyage a dû être très difficile, selon moi. N’oublions pas que, quelle qu’ait été la date de départ, Antoinette LENÈGRE était enceinte. Il faut vraiment que la misère ait été très forte pour qu’ils aient choisi de quitter leurs familles, leurs amis et leur chère Auvergne natale.

Sont-ils partis seuls, tous les dix ? je ne le pense pas. Je pense qu’ils étaient accompagnés d’autres futurs Bernayens. Ça réduisait les divers frais. Mais c’est sans preuve. Dans notre famille, Mon bisaïeul Pierre et son frère Jacques ont pu aider leur père, et Marie a pu aider sa mère. Les autres enfants étaient plutôt des charges, car très jeunes.

Enfin, la "Revue Française de la Généalogie" rappelle que, pour un voyage inter-départemental, il fallait à cette époque un passeport, ce que je savais déjà, qu’on peut parfois trouver la trace de ce document, ce que je savais aussi, mais que c’est très rare qu’on le trouve, ce que je n’ignorais pas non plus. Ce passeport était délivré en mairie de la commune de départ, mais il a bien sûr voyagé, et, s’il n’a pas été perdu il se trouve dans la série M des Archives Départementales de l’Eure, autant dire inaccessible pour moi. De toute façon, que nous apprendrait-il ? Que notre famille était autorisée à voyager jusqu’à Bernay. Peut-être toutefois aurions-nous la liste des départements autorisés à traverser, ce qui est intéressant. Quelques descriptions physiques aussi, pour les adultes.

Note : on trouvera beaucoup de variantes du nom "CATHIGNOL" dans l’Eure, mais l’initiale "C" et le digraphe "GN" (donc la prononciation) seront toujours respectés. Exemple : CATIGNOLLES.

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— 31 : 18 juin 1848 : naissance de Jean-Marie CATHIGNOL, dixième des douze enfants de Jean et Antoinette, rue des Manufactures à Bernay.

"Manufactures", le ton est donné : la plupart des Bernayens travaillaient en usine. Antoinette LENÈGRE devait être vraiment solide pour n’avoir pas fait de fausse couche et avoir réussi à porter cet enfant à terme, son dixième.

Son nom est écrit normalement : CATHIGNOL. Mais l’âge de son père n’est pas précisé dans l’acte. Mais sa profession, oui : Jean est devenu ramoneur. Il va tenir trois années ce métier, mais, l’âge augmentant, il devra se contenter par la suite d’être émouleur, métier peut-être moins lucratif (encore que je n’en sache rien) mais assurément plus à l’air et moins fatigant pour le physique.

Je n’ai jamais trouvé l’acte de décès de Jean-Marie. Comme dit dans l’article N°17 sur les recensements à Bernay, la famille va se couper en deux, les aînés restant avec leur père et mère, tandis que les autres enfants logeaient hors de Bernay, je ne sais où. C’est là qu’a dû mourir Jean-Marie, puisque, quand la famille se ressoudera à nouveau (recensement de 1961) il n’en fera pas partie.

Parrain et marraine inconnus de moi. Cela viendra peut-être un jour, quoique je n’y croie guère car c‘est d‘une utilité toute relative, et les registres de catholicité d’après 1793 ne sont pas en ligne.

Jean-Marie est le premier CATHIGNOL à avoir un prénom double.

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— 32 (ou plus ?) : décès de Jean-Marie CATHIGNOL né ci-dessus, dans un lieu inconnu, pas à Bernay, à situer avant 1861, moment où la famille sera à nouveau réunie à Bernay, vu que la place d‘un enfant de 13 ans, c‘est chez ses parents.

La famille CATHIGNOL va en effet se scinder en deux (voir recensements de 1851 et 1856, plus bas).

Les grands enfants (Pierre, Jacques et Marie) étant recensés en 1851 avec leurs parents, rue Étroite à Bernay tandis que les autres enfants ont disparu.

À quel moment ont-ils tous quitté la rue des Manufactures pour se séparer ? Pas avant évidemment les derniers jours de juin 1848. Car Antoinette LENÈGRE était certes une femme d’un courage et d’une solidité incroyables (elle est descendue du d’Égliseneuve-d’Entraigues jusqu’à Bernay alors qu’elle était enceinte, et en deuil de surcroît), mais elle a quand même dû se reposer quelques jours après cet accouchement. On en déduit que Jean-Marie a au moins vécu quelques jours puisque son acte de décès ne figure pas sur les registres de Bernay.

16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE viennent de perdre leur troisième, quatrième ou cinquième enfant. Cette imprécision est due au fait que j’ignore sa date de décès, à situer entre 1848 et 1861.

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— Sans numéro, car je ne considère pas que ce fut un événement de la vie de mon trisaïeul Jean :

Décès, le 29 avril 1849 à Courtilles en Condat, de son beau-frère préféré, Pierre VERNAYRE, témoin à son mariage, veuf de Marie CATIGNOL.

J’aurais donné un numéro d’ordre à cet événement s’il avait eu lieu deux ans auparavant. Mais maintenant, Jean CATHIGNOL habite Bernay et ses soucis sont ailleurs, ainsi que les grands événements de sa vie, donc.

Pierre VERNAYRE s’était d’ailleurs remarié, le 7 septembre 1846 à Condat, avec une certaine Jeanne GRAVÈRE, née le 7 avril 1820 à Bourbouloux en Cros (63), fille d’autre Jeanne GRAVIÈRE et de père inconnu, et elle-même mère célibataire d’une petite fille née onze mois avant le mariage, mais que Pierre VERNAYRE a « reconnue ».

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— 33 : 22 mai 1850 : décès de Jean CATHIGNOL, premier du prénom, à l’hospice de Bernay.

Décédé "CATIGNOLLES". Deux témoins hors famille. Aucune information sur son père (ni sa mère) sauf les noms et prénoms. On le dit « âgé de 8 ans » alors qu’il en a presque 10.

16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE viennent de perdre leur quatrième ou troisième enfant.

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— 34 : 7 janvier 1851 : décès de 34.Jacques LENÈGRE, à l’hospice de Bernay.

Mon quadrisaïeul n’aura pas tenu trois ans loin de sa chère Auvergne, en ville de surcroît, lui né en montagne et campagne. L

Ce décès affecte principalement l’épouse de Jean, bien sûr, mais sans doute toute la famille. En particulier, Jean lui doit beaucoup. N’oublions pas qu’il accepta de lui donner en mariage sa fille mineure, plus de trois ans et demi avant la majorité de celle-ci..

Jean n’est pas cité comme témoin à cause de ce décès survenu dans un hospice. Il n’y a que des étrangers comme témoins.

34.Jacques LENÈGRE est décédé sans revoir sa fille Marie, donc, recensée à Égliseneuve-d’Entraigues cette année-là. Il avait 63 ans et est décédé « marchand de peaux de lapins ».

Pourquoi n’est-il pas resté en Auvergne avec sa fille Marie et son autre gendre ? L’histoire ne le dit pas mais on peut penser que c’est à cause de la présence d’Antoine SUCHAYRE, toujours vivant. Ce dernier avait accueilli chez lui sa bru, mais le père de celle-ci en plus, ça faisait peut-être beaucoup, trop peut-être, vu qu’il avait d’autres enfants chez lui en plus en 1848 (au moins une fille, peut-être deux).

On trouve en effet, en 1851 à Bogon en Égliseneuve-d’Entraigues (recensement de 1851, non daté) :

— Antoine SUCHAYRE, propriétaire, cultivateur, veuf, 54 ans.

— Jean SUCHAYRE (orthographié ainsi), cultivateur, homme marié, 33 ans.

— Marie LENÈGRE, cultivatrice, femme mariée, 29 ans.

— Michelle SUCHAYRE, vivant avec son père, fille, 16 ans.

L’âge des frère et sœur SUCHAYRE est exact. Mais Marie LENÈGRE a sans doute 30 ans (née 15 avril 1821).

Quant au vieil Antoine, on n’a pas son acte de naissance. L’acte de notoriété qu’il fit faire pour se marier lui donnerait 58 ans.

Marie LENÈGRE et Jean SUCHAIRE émigreront à Bernay entre les recensements de 1851 et 1856.

Le vieil Antoine SUCHEYRE (les deux fois orthographié ainsi) sera, pour sa part, recensé seul à Bogon en 1856 et 1861, toujours cultivateur. Mais je ne pense pas qu’il mourra seul, n’ayant pas trouvé son acte de décès. Il a dû finir par aller vivre chez un de ses gendres (ou un de ses fils s’il en a eu). Peut-être à Paris, où sa fille Jeanne s’était mariée début 1861.

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— 35 : 18 juillet 1851 : naissance de Pierre CATHIGNOL, second du prénom, onzième des douze enfants de Jean et Antoinette, rue Étroite à Bernay.

Son père est dit « ramoneur, âgé de 47 ans ». Cet âge est intéressant car celui de son épouse est exact : 38 ans.

Si donc les âges sont fiables, Jean CATHIGNOL est né en 1803 (après le 18 juillet) ou 1804 (jusqu’au 18 juillet).

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Maintenant, en 1851 aussi, premier recensement bernayen de notre famille.

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— Sans numéro, comme tous les recensements, car je ne considère pas que ce furent des événements de la vie de mon trisaïeul Jean :

Recensement de 1851 (date inconnue de moi, mais après le 18 juillet).

Il figure dans l’article N°17 mais je le recopie ici car il est très précieux.

Voici d’abord le texte que m’a envoyé par Mr Daniel SALLET (couleurs et numéros de Sosa-Stradonitz sont de moi, bien sûr) :

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Un seul foyer fait état de CATIGNOL ; il est situé rue Étroite :

— 16.CATIGNOL Jean, 45 ans, émouleur

— 17.LENÈGRE Antoinette, 38 ans, sa femme

— 8.CATIGNOL Pierre, 19 ans, émouleur, leur fils

— CATIGNOL Jacques, 17 ans, idem

— CATIGNOL Marie, 15 ans, leur fille

Pas d’autre enfant ni en nourrice ni domestique dans d’autre famille.

La rue Étroite était une rue de Bernay intra-muros.

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Commentaires : ce document est très intéressant à divers titres.

— 1) Les quatre derniers âges sont tous exacts, puisque ce recensement a été effectué après le 18 mai 1851.

On peut donc penser que "l’âge du Capitaine" J doit être exact ou à peu près, lui aussi.

"45 ans", cela le fait naître en 1805 ou 1806. Ceci dit, c’est peut-être une approximation, car "45", c’est un chiffre "rond".

Comme on le voit, Jean vient juste de changer de métier. Il aura tenu un peu plus de trois ans comme ramoneur (sa profession aux naissances de Jean-Marie, 18 juin 1848 et de Pierre second, 18 juillet 1851).

À noter que son fils mon bisaïeul Pierre est aussi émouleur. Jean a donc débuté ce nouveau métier avec son fils, mais il continuera seul.

— 2) Mon bisaïeul Pierre a sans doute travaillé quand il avait 15 ans et vivait à Égliseneuve-d’Entraigues. Mais je ne lui connais pas de profession là-bas. Là, il est émouleur. C'est donc sa première profession connue. Ensuite il sera domestique (à son mariage, en 1854), journalier (1856), puis fera carrière au Chemin de Fer de l'Ouest.

— 3) Jacques... Ah, ce fameux "idem" ! Jacques est-il simplement "aussi leur fils" ou bien "aussi leur fils et aussi émouleur" ? On ne le saura évidemment jamais mais il n'est pas impossible que Pierre et Jacques accompagnaient leur père durant ses tournées, pour l'aider.

— 4) Enfin, l'information la plus précieuse, c'est que les (quatre ou cinq) plus jeunes enfants (Léger, 12 ans et demi, Jean second du prénom, presque 8 ans, Françoise, 6 ans ou presque, Jean-Marie, 3 ans ou pas loin, s‘il est vivant, et Pierre second du prénom) ne vivent pas chez leurs parents !!

Pour une raison évidemment inconnue [maladie contagieuse, manque de place dans la maison, manque de place pour jouer dehors (eh oui, la rue est étroite ! J), etc.], ils vivent ailleurs, et hors de Bernay en plus !

C'est donc dans cette mystérieuse commune qu'a dû décéder Jean-Marie CATHIGNOL, porté disparu depuis sa naissance, à Bernay le 18 juin 1848.

Mais où vivent ces quatre ou cinq enfants ??????? L

C’est vraiment un mystère ! Pour tenter de le savoir, usant des tables décennales j’ai cherché l’acte de décès de Jean-Marie CATHIGNOL dans les VINGT communes du canton de Bernay, de 1848 à 1852. Mais il n’y est pas !

Puis, j’ai cherché l’acte de décès de Jean-Marie CATHIGNOL dans les DIX-HUIT communes du canton de Bernay (deux toutes petites communes avaient disparu entre-temps), de 1853 à 1862. Mais il n’y est pas !

J’ai même cherché cet acte à Évreux, mais sans trop y croire, car il y avait un hospice à Bernay, et, donc, en cas de maladie grave, on l’eût ramené à Bernay et non à Évreux.

L’hypothèse qui me paraît la plus vraisemblable, c’est que Jean-Marie CATHIGNOL vivait dans une autre famille (ça, c’est sûr) auvergnate (probable) TOUT PRÈS de Bernay, et qu’il est décédé sous son vrai prénom mais sous un FAUX NOM, par erreur, celui du couple qui l’hébergeait, lui et ses frères et sœur. En consultant les recensements des communes jouxtant Bernay, je devrais pouvoir retrouver cette famille. Malheureusement, les Archives Départementales de l’Eure n’ont mis en ligne les recensements qu’à partir de 1891, j‘ignore pourquoi ! L

Voilà pourquoi les recensements de 1851 et 1856, seulement consultables à Évreux, m’ont été fournis (bénévolement !) par Mme et Mr Daniel SALLET, et ceux de 1861 à 1886 par Mme et Mr Jean Paul CHORIN, gratuitement aussi.

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— Sans numéro, car je ne considère pas que ce fut un événement de la vie de mon trisaïeul Jean :

Décès, le 4 avril 1852 à Gioux en Bagnols, de son beau-frère Jean SERVIÈRE, époux de sa sœur Françoise CATIGNOL.

Il avait 61 ans et était marié depuis 36 ans.

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— Sans numéro, car je ne considère pas que ce fut un événement de la vie de mon trisaïeul Jean :

Décès, le 26 août 1855 à l’hospice de Condat, de son beau-frère Pierre VIGIER, veuf de sa sœur Charlotte dite "Anne" CATIGNOL, et époux en secondes noces d’Élisabeth GAUTHIER.

Il avait 60 ans et était marié depuis 21 ans avec sa seconde épouse.

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Maintenant, mes trisaïeuls 16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE vont marier, de 1853 à 1875, six de leurs enfants, les six qui se marieront. Ce furent six beaux mariages, tous les six entre jeunes gens, le marié étant plus légèrement âgé que la mariée, cinq fois sur six. Mais les destinées furent bien différentes, hélas pour beaucoup.

Tous les six se marieront à Bernay (Pierre CATHIGNOL, second du prénom, le boucher de notre famille, une fois devenu veuf, se remariera certes à Paris en 1899, mais ce fut un remariage), et tous les six avec un Normand (ou une Normande) et non un(e) Auvergnat(e) émigré(e), mais pas toujours né(e) à Bernay ni même dans l‘Eure.

Âges des mariés :

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Joseph MAILLET x Marie CATHIGNOL, première du prénom (1853) : 22 ans et 17 ans.

8.Pierre CATHIGNOL, premier du prénom x 9.Maria Amélie LEROUX (1854) : 22 ans et 18 ans.

Léger CATHIGNOL x Adèle Virginie BUNEL (1861) : 22 ans et 27 ans.

Jean CATHIGNOL, second du prénom x Marie Rose AMIOT (1864) : 21 ans et 17 ans.

Alexis Nicolas RENAULT x Françoise CATHIGNOL (1865) : 20 ans (et demi) et 20 ans (sans demi).

Pierre CATHIGNOL, second du prénom x Camille Anastasie AUGÉ (1875) : 24 ans et 19 ans.

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Cinq autres enfants sont morts ou mourront avant d’atteindre 22 ans ; et Désirée CATHIGNOL (pas encore née) ne se mariera pas.

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Il semble que, à cette époque, il y avait deux âges pour la majorité :

— La majorité "normale", fixée à 21 ans.

— La majorité "relativement au mariage" : 25 ans.

En conséquence, les six enfants de 16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE auront besoin du consentement de leurs parents, puisque tous se marieront à moins de 25 ans. Dans la pratique, mes trisaïeuls seront à chaque fois présents en plus d’être consentants, et, dans cinq cas sur six, soussignés.

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Les cinq premiers mariages commenceront par la date et l’heure puis ceci :

« Devant nous, Pierre Hippolyte HACHE, adjoint au maire de Bernay, chargé des fonctions de l’état civil, a été dressé l‘acte de mariage de…»

Cette profusion de "H", jusqu’au nom de l’adjoint au maire dont le nom se prononce "H", m’a évidemment frappé, et je pense qu’elle a dû frapper aussi pas mal de membres de notre famille de l’époque. Tout, en ce monde, a un sens et rien n’arrive par hasard. Alors que faut-il y voir ? Là, c’est une autre histoire, mais une chose est sûre : cette lettre "H", à laquelle nous devons notre nom si particulier, a, dirai-je, insisté lourdement !

Personnellement, je vois là une manifestation de plus du fait que tout est écrit à l’avance, ce que je sais depuis longtemps. Le "H" nous attendait à Bernay, bien avant que l’idée de la migration de 16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE et de leur famille ait germé dans leur esprit.

Le patronyme HACHE, du reste, n’est pas vraiment un patronyme normand : il vient du nord de la France.

Bref, pour tous ceux qui l’ignoreraient encore, Dieu a créé le monde en une seule fois, passé présent et avenir. Inutile donc d’imaginer qu’on peut croire échapper à sa destinée. J’en ai d’ailleurs eu des kyrielles de preuves très concrètes dans ma propre vie.

Et ce n’est pas fini ! Car, si Pierre second du prénom CATHIGNOL fut marié par un autre adjoint (signe que ce mariage ne serait pas unique, et que son fils unique naîtrait d’une seconde épouse ?), 8.Pierre CATHIGNOL, premier du prénom, nous réserve une autre surprise : son contrat de mariage fut passé par-devant Maître HACHE, notaire à Bernay (il s’agit de Pierre Hippolyte, qui cumulait donc deux professions). Et il est le seul dans ce cas-là !! Comme si Dieu avait voulu nous faire comprendre que toutes les descendances CATHIGNOL (avec un "H" donc) s’éteindraient un jour, SAUF la branche de Pierre premier du prénom, ce qui est bien le cas.

Et pour Désirée, née en 1855 (voir plus bas), la seule née sans "H", elle n’a même pas trouvé à se marier !

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— 36 : mariage, à Bernay le mercredi 23 novembre 1853, sous le nom de CATIGNOL (sans H donc), de Marie CATHIGNOL, première du prénom, avec Joseph MAILLET, né à Bernay le 14 juin 1831.

Par-devant Pierre Hippolyte HACHE, le mariage eut lieu à 16 heures et le contrat de mariage, passé devant Maître Thomas SIMON, avait eut lieu le même jour.

Comme sa mère, Marie se marie à 17 ans. Et elle épouse son voisin, battant les "records de proximité" de notre famille ! J

Elle est ouvrière rubanière et Joseph MAILLET, jeune Bernayen de 22 ans, couvreur en paille. Ce fut donc un beau mariage.

Elle est dite « mineure », bien sûr, et, comme expliqué plus haut, son fiancé est dit « mineur relativement au mariage ».

Quatre témoins normands sans aucun intérêt. L

Je n’ai pas compris pourquoi Marie n’a pas pris son frère aîné Pierre comme témoin, vu qu’il avait 21 ans. Mais bon, ce fut son choix. Ou alors peut-être existait-il aussi une majorité pour être témoin à un mariage. Je ne sais pas.

Ses parents, qui marieront de leur vivant leurs six enfants mariés, sont présents et consentants, bien sûr.

Et, pour la première fois, mon trisaïeul 16.Jean CATHIGNOL va signer. Mais sans la lettre "H".

Il signe en écriture scripte : jean catignol

De son côté, ma trisaïeule 17.Antoinette LENÈGRE signe aussi, mais d’une écriture cursive : antoinette lenegre

Marie déclare ne pas savoir signer mais Joseph MAILLET a signé très aisément : J. Maillet

Le père de l’époux a signé très difficilement (il ne savait pas signer à la naissance de son fils), d’une écriture scripte lui aussi. Et la mère de l’époux n’a pas su signer.

L’âge des quatre parents n’est pas indiqué. Ce sera le cas pour les six mariages, ce qui nous privera d’informations intéressantes.

Par contre, on a les professions des pères : Jean est émouleur. Et Adrien Joseph MAILLET couvreur en paille comme son fils (à moins que ce ne soit le contraire ^^).

Descendance jusqu’à nos jours mais, bien sûr, pas sous le nom de CATHIGNOL.

Quatre enfants naîtront de cette union, nés de 1855 à 1864. Dont Alexandre (1855) et Eugène MAILLET (1859), qui se marieront.

Joseph MAILLET apprendra à signer à Marie, qui signera d’une écriture cursive au mariage d’Alexandre (1880) : f. maillet (pour "femme MAILLET")

Ce dernier mariage eut lieu à Épreville-en-Lieuvin (Eure), située, à vol d'oiseau, à 13 km au nord-ouest de Bernay.

Sans doute pris par leur travail, les frères de Marie (ici nommée "CATIGNOLE") n’ont pas fait le déplacement. Sauf un : Jean CATHIGNOL (1843-1923), second du prénom, ici nommé "CATIGNOLLE", employé au chemin de fer (il n’y restera pas et deviendra jardinier), qui a appris à signer sur le tard, mais depuis, il "fait" tous les mariages, et il signe, il signe, il signe, oh qu’est-ce qu’il signe ! J

Bizarrement, Joseph et Marie, qui formaient un beau couple, et qui avaient la rare chance d’habiter une maison voisine de celles de leurs père et mère (logés dans deux maisons à côté, le tout au hameau de la Pilette), vont quitter ce hameau pour un autre entre 1861 et 1863, puis, après 1864 (naissance de leur quatrième enfant le 28 décembre), vont carrément quitter Bernay et ne feront plus d’enfants. Marie n’a pourtant que 28 ans mais bon, ils ont sans doute décidé d’appliquer la "méthode du 19ème siècle" utilisée depuis la Révolution par les "catholiques de sapin, dragées et œufs en chocolat". Évidemment ça nous prive d’une belle descendance mais bon, c’est comme ça. L

Joseph MAILLET mourra à La Hêtraie en Drucourt (dans le Lieuvin aussi) le 23 avril 1892. Il avait 60 ans. Il était rubanier depuis 1891, après avoir été contremaître de filature (1886). Deux amis déclarèrent son décès.

Marie mourra dans ce même hameau le 23 mars 1896. Elle avait 60 ans. Elle vivait seule, même si son fils Eugène MAILLET (Alexandre était déjà décédé) n’habitait pas loin de chez elle, dans la commune voisine de Bournainville (de nos jours Bournainville-Faverolles), et devait lui donner de quoi manger car elle fut citée « sans profession » à son décès.

Elle avait été citée « rubanière » en 1886, 1891 et 1893. Un ami et un voisin déclarèrent son décès.

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— 37 : mariage, à Bernay le mercredi 27 septembre 1854 de 8.Pierre CATHIGNOL, premier du prénom, avec 9.Maria Amélie LEROUX, née à Saint-Martin-du-Manoir (Seine-Maritime) le 27 juillet 1836.

Le mariage eut lieu à 20 heures et le contrat de mariage avait été passé l’avant-veille. Devant Maître HACHE, notaire à Bernay comme dit plus haut. Un membre de notre famille possède ce contrat et même un document encore plus ancien, celui du mariage des parents de 9.Maria Amélie LEROUX, mes trisaïeuls 18.François Léon LEROUX (1802-1854) (jardinier, marchand épicier, puis facteur) et 19.Catherine Mélanie GUILLOUARD (1803-1861) (repasseuse puis ouvrière de fabrique), qui date de 1834. C’est notre document familial le plus ancien. J’ai gardé toutes les photocopies de ces contrats et de tout ce que mes parents possédaient, mais, comme dit plus haut, je les ai égarées, suite à mon déménagement forcé de 2012.

Ce n’est pas terrible, ce que nous ont légué mes ancêtres à mon père, mais c’est mieux que rien même si la plupart des gens possèdent des documents bien plus anciens. Du reste, du côté de ma mère, nous n’avons rien. Pas même la photo de sa propre mère, emportée par les huissiers en 1923. Elle en a énormément souffert.

Le notaire est Pierre Hippolyte HACHE, qui cumulait donc deux fonctions donc, avec celui d’adjoint au maire.

À noter que, parmi tous les notaires de toutes les époques qui ont eu leur résidence à Bernay (des centaines selon les Archives Départementales de l’Eure, qui remontent jusqu’au 12ème siècle), un seul s’appela HACHE ! Le nôtre !

Et ne me dites pas que mon bisaïeul l’a choisi exprès à cause de son nom car la coutume était qu’on prenne le notaire de la fiancée. Ce qui est d’ailleurs confirmé par la grande variété des notaires des frères CATHIGNOL mariés.

Pierre Hippolyte HACHE n’était en effet pas le successeur de son père et il n’eut pas de fils qui prit sa succession.

Né le 29 décembre 1811 à Bailleau-l'Évêque, petite commune d’Eure-et-Loir, fils d’un simple propriétaire cultivateur, il fut d’abord clerc de notaire à Chartres avant de devenir notaire à Bernay en même temps (ou peu avant ou peu après) qu’adjoint au maire de Bernay. Il est décédé à Bernay le 10 août 1893, âgé de 81 ans donc. Selon le membre de GENEANET qui semble le connaître le mieux, il n’a eu que deux enfants, un garçon puis une fille, tous deux morts enfants. On comprend dès lors qu’il n’a pas pu avoir, à Bernay, un prédécesseur ni un successeur de son nom.

Comme dit plus haut, tout est écrit, et il était donc écrit que Pierre Hippolyte HACHE quitterait son petit village de l’Orléanais pour venir écrire à Bernay le contrat de mariage puis y célébrer le mariage d’un certain Pierre CATHIGNOL, lui aussi émigré en Normandie, afin que la lettre H y soit mise en très grande lumière !

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On apprend que 8.Pierre CATHIGNOL, premier du prénom n’était plus émouleur mais domestique ; tandis que sa promise, 9.Maria Amélie LEROUX, était lingère.

L’acte de mariage est encore mal rédigé : par trois fois, notre nom est écrit CATIGNOL, sans "H" donc, deux fois pour le marié, une fois pour son père. Heureusement, dans la marge, 8.Pierre CATHIGNOL est écrit correctement, sans faute. Pierre Hippolyte HACHE s’est "rattrapé" juste à temps ! Pour la première fois de sa vie, il écrit notre nom correctement, avec la lettre H ! N’oublions pas qu’il avait été nommé à Bernay pour ça ! J

Tout le monde signe mais il n’y a que dix signatures et non onze car 18.François Léon LEROUX était mort le 14 juin de cette année 1854. Les mariages avec les onze signatures sont très rares, même entre familles instruites car il faut que les quatre parents soient vivants. Et, à partir de 1900 ou environ, quand tout le monde savait signer, deux témoins et non plus quatre seront nécessaires pour un mariage, les deux autres étant facultatifs.

8.Pierre signe très aisément, d’une écriture cursive mais sans respecter les majuscules, ni… hum… l’orthographe ^^ : pierre catiGnolle

9.Maria Amélie LEROUX signe très aisément de façon impeccable : Maria Leroux

16.Jean CATHIGNOL signe comme un an auparavant, sans la lettre "H", et en écriture scripte : jean catignol

17.Antoinette LENÈGRE signe aussi, toujours d’une écriture cursive, mais de façon inattendue : f catignol

Ce qui signifie « femme CATIGNOL ». Elle a donc abandonné son nom de jeune fille.

On constate que 8.Pierre et ses parents ne s’inquiètent pas de l’orthographe du nom CATHIGNOL. Cela viendra plus tard, peut-être quand ils se heurteront davantage à l’administration. N’oublions pas que la fixation de l’orthographe des noms de famille ne se fit qu’avec l’apparition du livret de famille en 1877, et surtout sa généralisation en 1884 (Wikipédia).

19.Catherine Mélanie GUILLOUARD signe aisément, de façon cursive aussi : femme herveux

Là c’est un mystère pour moi ! L

Car elle ne s’est pas remariée ! D’abord elle n’a eu guère de temps pour cela. Ensuite, son acte de décès est clair : « décédée le 3 mai 1861 à Bernay, veuve de 18.François Léon LEROUX ». Il précise même l’identité de ses parents, dont mon quadrisaïeul 38.Mathieu GUILLOUARD (1776-1863) encore vivant, ancien marchand et ancien aubergiste, veuf (remarié) de ma quadrisaïeule 39.Marie-Louise CALMÉNIL (1779-1807).

Et le premier témoin est un homme fiable ^^ :

8.Pierre CATHIGNOLLE (je ne l’avais pas encore, cette orthographe-là ! J), employé au chemin de fer, gendre de la défunte, 29 ans, soussigné !

Donc comment pouvait-elle être « femme d’un dénommé HERVEUX » ? Il est possible que Mr HACHE, avec tout le respect que je lui dois, se soit trompé sur la personne et ait fait signer une autre femme présente à ce mariage.

Pour les quatre témoins, dont deux Auvergnats, se reporter à l’article N°4.

Pierre n’a pas de frère parmi ses témoins mais là, c’est normal : aucun d’entre eux n’est majeur. C’est dommage car Jacques n’était peut-être pas encore parti pour Constantinople et j’aurais pu savoir s’il savait signer. Mais il n’avait que vingt ans.

16.Jean CATHIGNOL est cité « émouleur », son métier de 1851 à au moins 1861. Voir en fin d’article.

8.Pierre sera cité « journalier » en 1856 mais très vite il entrera au Chemin de Fer de l’Ouest, où il fera carrière, y restant au moins 24 ans, de 1861 à 1885. Il mourra le 10 janvier 1892 à Bernay, peu avant ses 60 ans, « retraité de la Compagnie des Chemins de fer de l’Ouest ». Il travailla toutefois encore après sa retraite, étant de nouveau cité « journalier » en 1891.

Ses sept enfants furent tous malheureux, à titres divers. Paul, l’aîné, fut le plus malheureux de tous, ayant perdu six de sept enfants très jeunes, puisque le total de leurs âges n’atteignit pas six mois.

9.Maria Amélie LEROUX a principalement exercé son métier de lingère (1854, 1861, 1871) entre ses sept maternités. Elle fut aussi citée « couturière » en 1856 et… « marchande de journaux » en 1876 !!

Devenue veuve de Pierre en 1892, elle vécut longtemps, mourant à 78 ans, à Bernay le 8 janvier 1915. Mais, revers de la médaille, elle vit mourir six de ses sept enfants. Seul le sixième, Georges CATHIGNOL (1875-1945) lui survécut. C’était l’intellectuel de la fratrie, il était greffier, et fut appelé « Maître » dans un acte judiciaire trouvé par hasard par moi dans les NMD à l’occasion d’un jugement de divorce (hors famille).

Après le décès de sa mère, il abandonna ce métier et quitta Bernay pour Saint-Vincent-du-Boulay et se fit quelque temps commerçant. Il vivait là avec son épouse (mariage "de raison" le VENDREDI 31 octobre 1913 à Bernay, sans postérité) mon aïeule 5.Juliette Ernestine Alphonsine CHORIN (1882-1918), veuve depuis l’hiver 1909 de mon aïeul 4.René Dominique CATHIGNOL (1879-1909), et son beau-fils et neveu 2.Jean Robert CATHIGNOL (1908-1964) mon père ainsi que Désirée CATHIGNOL (1855-1917) sa plus jeune tante. Mais après les décès successifs de ces deux femmes (1917 et 1918), il partit pour Rouen, où vivait la tante et marraine de mon père, Berthe Léontine Félicie CHORIN (1886-1966), et l’époux de celle-ci Louis Léon Gabriel TOUZEAU (1885-1962).

Ma mère, 3.Anne-Marie Andrée Charlotte Julia WALTER (1913-2003), qui a connu Georges, Berthe et Louis, les tenait tous trois en très haute estime.

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— 38 : 13 janvier 1855 : naissance d’Alexandre MAILLET, fils de Joseph et Marie CATHIGNOL première du prénom, hameau de la Pilette à Bernay.

À environ 50 ans, Jean CATHIGNOL devient grand-père. C’est évidemment une étape importante de sa vie.

Et Antoinette LENÈGRE devient grand-mère à seulement 41 ans (et demi), alors qu‘il lui reste encore une enfant à mettre au monde.

Jean et Antoinette LENÈGRE n’auront que 15 petits-enfants. C’est évidemment très peu, cela fait une moyenne d’1,25 enfant par enfant. L

En théorie, il est possible qu’il m’en manque car je ne sais pas si Camille Anastasie AUGER, première épouse de Pierre second du prénom CATHIGNOL, a eu des enfants entre son mariage à Bernay (1875) et son décès à Paris (1899), ignorant où ils ont vécu. Mais tout porte à croire que ce couple n’a pas pu (ou pas voulu) avoir d’enfant, car on ne trouve trace nulle part de "CATHIGNOL" inconnus.

De même je n’ai trouvé que quatre enfants au couple Joseph MAILLET / Marie première du prénom CATHIGNOL, ayant pourtant cherché dans tout le canton de Thiberville.

Mais bon, d’autres petits-enfants me sont encore peut-être inconnus, nés je ne sais où et de je ne sais qui.

Nés de 1855 à 1875, les 13 premiers petits-enfants naquirent du vivant de Jean CATHIGNOL et Antoinette LENÈGRE.

Né en 1879, mais après le 24 juin, mon aïeul 4.René Dominique CATHIGNOL n’a connu qu’Antoinette LENÈGRE, devenue veuve.

Né en 1906, Ernest Eugène CATHIGNOL, fils (tardif !) de Pierre second du prénom CATHIGNOL et de seconde épouse Marthe Alphonsine LÉCAILLON, semble n’avoir connu que son père, en fait de "CATHIGNOL".

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Alexandre MAILLET sera employé de fabrique (mariage), apprêteur de rubans (1882), épicier (1891-décès). Il mourra prématurément, au village de l’église en Bournainville le 16 janvier 1893. Il avait épousé Céline Noémie LABOS (née le 2 novembre 1860 à Épreville-en-Lieuvin, morte après 1906) à Épreville-en-Lieuvin le samedi 29 mai 1880. Celle-ci fut couturière et épicière, de son mariage à 1906 au moins.

La branche MAILLET continue sa politique de faire très peu d’enfants et de fait ils n’en ont eu qu’un, un fils (marié).

Ce fils, René Joseph MAILLET, né à Bournainville le 16 juillet 1882, était comptable à son mariage, le mardi 24 avril 1906 à Épreville-en-Lieuvin (canton de Thiberville, Eure), lorsqu’il épousa Marguerite Octavie RENARD, y née le 4 juillet 1887.

Son premier témoin fut son oncle (sans doute aussi ex-tuteur de 1893 à 1903) Eugène MAILLET, 44 ans, contremaître de fabrique, et son second témoin fut… « Georges COURCOL, 55 ans, manufacturier à Bournainville, ami du futur » ! C’était son patron, ni plus ni moins ! J

René et Marguerite fêteront leurs noces d’orchidée, 55 ans plus tard, le 24 avril 1961, avant de mourir l’un après l’autre cette année 1961, à Rouen.

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— 39 : 3 juin 1855 : naissance de Désirée CATHIGNOL, hameau de la Pilette à Bernay.

En fait, elle est née "CATIGNOL", sans H. Elle est la seule "CATHIGNOL" dans ce cas. Tous les autres (plus de cinquante) sont nés "correctement" "CATHIGNOL".

Nous avons son testament et elle se nomme logiquement « CATHIGNOL », nom de son acte de décès du reste.

Son père est dit « émouleur, âgé de 50 ans ». Cet âge est intéressant car celui de son épouse est exact : 42 ans.

Si donc l’âge est fiable, Jean CATHIGNOL est né en 1804 (après le 3 juin) ou 1805 (jusqu’au 3 juin).

En combinant les deux seuls âges d’état civil normand qui existent (naissances de Pierre second et de Désirée), que l’on peut espérer être les deux âges les plus fiables, on déduit que Jean CATHIGNOL est né en 1804, après le 3 juin et avant le 19 juillet.

Voilà pourquoi je le dis « né en 1804 ou environ ». Et ça va bien avec beaucoup d’âges trouvés précédemment ou plus bas, qui le font naître en général entre 1801 et 1807.

Mais bon, tout ça est très théorique. Notons quand même que ça colle bien avec son âge au décès : 75 ans le 24 juin 1879.

En combinant le tout, on le trouve né en juin 1804.

Et, si l’on considère son caractère, qui tient plus d’un "Gémeaux" que d’un "Cancer", on déduit qu’il est né au plus tard le 21 juin ! J J

Je plaisante, bien sûr, surtout que cet âge de 50 ans donné à la naissance de Désirée fut peut-être un arrondi d’un âge estimé au pifomètre, mais bon, mes remarques ont quand même leur intérêt.

Désirée travailla toute sa vie (principalement en tant qu’ouvrière en rubans, plus tard concierge de son même employeur) et ne fut guère heureuse évidemment, puisque célibataire. Toutefois, restant toujours proche de sa famille, elle put avoir quelques joies. Elle mourut durant la guerre (à l’hospice de Bernay le 8 novembre 1917) non sans s’être rendue utile en soignant des soldats blessés qui lui firent un joli cadeau en retour. Elle avait 62 ans.

À son décès, elle était domiciliée à Saint-Vincent-du-Boulay et aidait son neveu Georges CATHIGNOL (1875-1945) et l’épouse de celui-ci, mon aïeule 5.Juliette Ernestine Alphonsine CHORIN, qui y tinrent (pas bien longtemps) un petit commerce. Sans enfant, elle testa le 2 septembre 1912 en faveur de son susdit neveu Georges CATHIGNOL, et comme celui-ci, sans enfant aussi, testa en faveur de mon père, nous possédons les deux testaments.

— Note sur le prénom : À mes débuts, découvrant ce prénom totalement inconnu en Auvergne, j’avais pensé que ce douzième enfant avait été fortement « désiré », d’où ce prénom. Douze est en effet un nombre sacré, au contraire de onze, qui rappelle plutôt de mauvais souvenirs aux chrétiens, et je pensais que 16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE étaient très soulagés et heureux d’avoir un douzième enfant. Ce fut peut-être le cas du reste mais, quand j’ai vu, plus tard, que ce prénom était très répandu à Bernay, j’ai pensé que c’était peut-être là tout simplement le prénom de la marraine. Je regrette bien de ne pas connaître les identités des parrains et marraines des trois enfants nés à Bernay, car ce serait très intéressant à savoir, mais bon, je les connaîtrai peut-être un jour.

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— 40 : 25 mars 1856 : décès de Jacques CATHIGNOL, à l’hôpital temporaire de Constantinople.

« Les hommes meurent à la guerre et les femmes meurent en couches », affirme un dicton.

Triste fin pour ce jeune homme, pas encore 22 ans, mort loin de sa famille. L

Décédé "CATIGNOL", il était fusilier au 30ème Régiment de ligne de l‘Armée d‘Orient.

Il est mort « par suite de diarrhée ».

J’ignore si, à cette époque, il fut contraint d’être militaire ou bien si ce fut son choix personnel.

Selon Wikipédia, cela s’est déroulé durant la "Guerre de Crimée" (1853-1856), qui s'acheva par la défaite de la Russie, entérinée par le traité de Paris du 30 mars 1856. »

Notre pauvre Jacques est mort cinq jours avant. L

Wikipédia précise encore que « les conditions de vie des soldats dans les deux camps étaient particulièrement difficiles ; le froid, la faim et les maladies firent des dizaines de milliers de victimes et tuèrent bien plus que les combats. »

Ce fut le cas de Jacques, mort de diarrhée.

16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE viennent de perdre leur cinquième ou quatrième enfant.

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— 41 : 15 mai 1856 : naissance de Paul CATHIGNOL, rue de la Couture à Bernay, fils et premier enfant sur sept de mes bisaïeuls 8.Pierre et 9.Maria Amélie LEROUX.

À environ 52 ans, Jean CATHIGNOL devient grand-père d‘un "CATHIGNOL". C’est évidemment une étape importante de sa vie.

Paul CATHIGNOL est le charcutier de notre famille. Mais, au contraire de son jeune oncle Pierre le boucher, il ne fera pas carrière dans cette profession. Il ne le sera qu’en 1876 et à son mariage (1878) (les deux fois "garçon-charcutier"). Ensuite, on le retrouvera employé au Chemin de Fer de l’Ouest (1879-1880), journalier (1881-1885-1888), tisserand (1891), terrassier (1896-décès). Il mourut à 44 ans le 16 mai 1900 à l’hospice de Bernay.

Il avait épousé, le 7 décembre 1878 à Bernay, Henriette Désirée DELAMARE, née à Appeville-Annebault (Eure) un peu avant son futur époux, le 9 août 1855, décédée à l’hospice de Bernay (domiciliée à Menneval) le 24 novembre 1927.

Elle fut ouvrière de filature (mariage-1881-1884), journalière (1885-1892-décès), ouvrière (1888-1896), SP (1905-1923).

Paul eut une vie turbulente causée par la naissance de ses quatre premiers enfants, tous mort-nés. Dès lors il quitta Bernay pour Lisieux pour vivre quelque temps avec une veuve ; pas d’enfant issu de ce concubinage cette veuve. Plusieurs fois condamné par la police pour divers délits, il revint vivre avec sa femme quelques années avant de mourir, d’abord à Lisieux puis à Bernay.

De ses sept enfants, une seule a vécu plus de cinq mois, Marie Désirée CATHIGNOL, qu’elle eut le bonheur de marier, le 4 septembre 1905 à Menneval. Un de ses rares bonheurs depuis son mariage.

Marie Désirée CATHIGNOL, qui avait déjà travaillé avec sa mère étant jeune fille, fut casquettière (1906), confectionneuse à son remariage en 1923 (elle devint veuve). D’où au moins un fils.

À noter un membre de sa famille à son premier mariage : son grand-oncle Jean (second du prénom) CATHIGNOL, 62 ans, époux de Marie Rose AMIOT, qui fut le dernier des frères CATHIGNOL à savoir signer. Mais depuis il "fait" tous les mariages, et il signe, il signe, il signe, oh qu’est-ce qu’il signe ! J

Voici sa signature à ce mariage en 1905 : cathignol

Paul CATHIGNOL fut le seul petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE à se marier du vivant de son grand-père. Jean mourut le surlendemain de la naissance (et de la mort) de son premier arrière-petit-enfant, mais il est bien possible qu‘il n‘ait pas été mis au courant de cette affreuse nouvelle.

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— Sans numéro, comme tous les recensements, car je ne considère pas que ce furent des événements de la vie de mon trisaïeul Jean :

Recensement (de Bernay) de 1856 (date inconnue, mais en deux fois au moins, environ du 1er juillet au 30 juillet).

Il figure dans l’article N°17 mais je le recopie ici car il est très précieux.

Voici d’abord (en substance) une partie du texte que m’a envoyé Mr Daniel SALLET (couleurs et numéros de Sosa-Stradonitz sont de moi, bien sûr ; et j‘ai ôté le faux couple CATHIGNOL, due à une grosse étourderie du recenseur) :

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Plusieurs foyers de Bernay comportent le nom CATHIGNOL.

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A) Rue de la Couture (la rue de la Couture était une rue de Bernay.)

8.CATIGNOLLE Pierre, journalier, 24 ans (âge exact)

9.LEROUX Marie Amélie, sa femme, couturière, 19 ans (âge exact ou presque exact à quelques jours près)

CATIGNOLLE Paul, fils, 2 mois (âge exact ou presque exact à quelques jours près)

19.GUILLOUARD Mélanie, veuve 18.LEROUX, 52 ans, belle-mère du premier (âge exact)

Le bébé du couple qui vient de naître est recensé avec ses parents mais également recensé chez la nourrice (voir ci-dessous hameau de la Couture).

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B) Hameau de la Couture

CATHIGNOL Paul, nourrisson de 6 semaines (âge exact) en nourrice chez Delphine THULOUP épouse PHILIPPE.

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C) Hameau de la Pilette

(hameau agricole situé à l’extérieur du centre ville)

CATHIGNOL Léger, 18 ans (âge inexact, il aura 18 ans le 9 octobre), domestique, chez François Maurice VASTEL, rentier, 70 ans, et son épouse.

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D) Hameau de la Pilette

À un autre endroit de ce hameau se trouvaient trois maisons voisines :

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MAILLET Joseph, ouvrier rubanier, 25 ans (âge exact)

CATHIGNOL Marie, sa femme, 20 ans (âge exact)

MAILLET Alexandre, leur fils, 1 an (âge exact)

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MAILLET Joseph, couvreur en chaume, 55 ans (âge inexact, il a 54 ans)

ÉTARD Euphrasie, sa femme, 45 ans (âge inexact, elle a 46 ans)

MAILLET Marcelline, leur fille, 9 ans (inconnue des généalogistes de GENEANET)

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16.CATHIGNOL Jean, émouleur, 52 ans (ce qui le fait naître en 1803 ou 1804)

17. LENÈGRE Antoinette, sa femme, 43 ans (âge exact)

CATHIGNOL Pierre Alexis, leur fils, 4 ans (âge exact si recensé avant le 18 juillet)

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Commentaires : ce document est lui aussi très intéressant à divers titres.

— 1) Le nombre d’âges exacts est assez ahurissant, pour un recensement ! Et il n’y a jamais plus d’une année d’erreur.

On peut donc penser que "l’âge du Capitaine" J doit être exact ou à peu près, lui aussi.

Jean est toujours émouleur, métier qu’il conservera au moins dix ans (1851-1861- avant 1864).

— 2) Mr SALLET a bien fait de me communiquer la famille Adrien Joseph MAILLET / Marie Euphrasie ÉTARD.

Car c’est ce document qui nous montre que Marie CATIGNOL première du prénom a épousé un voisin immédiat. Et le nouveau couple s’est installé juste à côté.

— 3) Paul CATHIGNOL, fils de 8.Pierre premier du prénom et futur frère aîné de 4.René Dominique (23 ans d’écart !!) a été recensé deux fois. Ça arrivait.

Normalement, un citoyen déjà recensé doit le signaler pour éviter un double recensement ailleurs. Mais Paul CATHIGNOL était bien trop petit pour pouvoir signaler quoi que ce soit. Rien de choquant, donc.

— 4) Ma bisaïeule 9.Maria Amélie LEROUX est nommée par erreur Marie Amélie LEROUX. Une petite erreur (qui se reproduira) pas bien grave.

— 5) Je ne pense pas que Joseph MAILLET ait été ouvrier rubanier à cette époque-là ; il fut toujours cité « couvreur » sur l’état civil (six fois sur six) de 1853 à 1864, sans interruption. C’était là le métier de son épouse, Marie CATHIGNOL première du prénom. Sans doute donc là encore une petite erreur comme on en trouve souvent dans les recensements. Joseph sera bien ouvrier rubanier lui aussi, mais seulement dans sa vieillesse, en 1891, quand, sexagénaire, il ne pourra plus travailler sur les toits.

Ceci dit, je n’ai pas de preuve. Il a pu essayer ce métier durant quelque temps.

— 6) Pour ce qui est des enfants de Jean et Antoinette LENÈGRE, on peut constater que, quoique dispersés, quatre sont maintenant recensés à Bernay :

—— Enfant N°1/12, Pierre CATHIGNOL premier du prénom, ici nommé CATIGNOLLE, vit désormais avec son épouse 9.Maria Amélie LEROUX, son nourrisson Paul (aussi recensé chez sa nourrice un peu plus tôt) et sa belle-mère, 19.Catherine Mélanie GUILLOUARD.

—— Enfant N°3/12, Marie CATHIGNOL première du prénom, vit désormais avec son époux Joseph et son fils Alexandre MAILLET.

—— Enfant N°5/12, Léger CATHIGNOL, 17 ans et demi, est de retour : il est domestique. Se mariera en 1861.

—— Enfant N°11/12, Pierre second du prénom CATHIGNOL, surprénommé ici "Pierre Alexis", 4 ans (presque 5 ans), est de retour : il vit normalement chez ses parents. Se mariera en 1875.

Qui manque-t-il ? Deux catégories :

A) Les décédés bien sûr (au moins quatre, peut-être cinq) :

—— Enfant N°2/12, Jacques CATHIGNOL, décédé en 1856 à Constantinople.

—— Enfant N°4/12, Géraud CATHIGNOL, décédé en 1837 à Égliseneuve-d’Entraigues.

—— Enfant N°6/12, Jean premier du prénom CATHIGNOL, décédé en 1850 à Bernay.

—— Enfant N°9/12, Marie seconde du prénom CATHIGNOL, décédée en 1848 à Égliseneuve-d’Entraigues.

B) Les absents (dont peut-être un décédé) :

—— Enfant N°7/12, Jean second du prénom CATHIGNOL, environ 13 ans. Se mariera en 1864.

—— Enfant N°8/12, Françoise CATHIGNOL, environ 11 ans. Se mariera en 1865.

—— Enfant N°10/12, Jean-Marie CATHIGNOL, vivant ou décédé, je l’ignore. Si vivant, environ 8 ans.

—— Enfant N°11/12, Désirée CATHIGNOL, nourrisson, environ 1 an.

CONCLUSION : à la lumière de tout ceci, on déduit qu’une bonne partie de la famille n’est toujours pas de retour à Bernay. Au moins trois enfants, et donc, peut-être aussi Jean-Marie.

Les futurs conjoints de Jean second du prénom et Françoise CATHIGNOL étant nés tous deux à Bernay, ça ne me donne hélas aucune piste pour trouver le lieu où ils se trouvent actuellement. L

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— Sans numéro, car je ne considère pas que ce fut un événement de la vie de mon trisaïeul Jean :

Décès, le 9 avril 1859 à Veysset en Condat, de sa belle-sœur Jeanne BARBAT, épouse de son frère Jean CATIGNOL.

Elle avait 67 ans, du moins si l’on en croit sa date de naissance fournie par son acte de mariage, sans doute fantaisiste, et était mariée depuis 27 ans.

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— 42 : 25 avril 1859 : naissance de Paul Fortuné MAILLET, fils de Joseph et Marie CATHIGNOL première du prénom, hameau de la Pilette à Bernay.

C’est le deuxième (sur quatre) enfant de ce couple et le troisième (sur quinze) petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE. Hélas, il ne vivra pas longtemps. L

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— 43 : 7 novembre 1859 : naissance de Pierre Gustave CATHIGNOL, rue de la Couture à Bernay, deuxième fils de mes bisaïeuls 8.Pierre et 9.Maria Amélie LEROUX.

C’est le deuxième (sur sept) enfant de ce couple et le quatrième (sur quinze) petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE. Hélas, il ne vivra pas très longtemps. L

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— 44 : mariage, à Bernay le vendredi 28 juin 1861 de Léger CATHIGNOL avec Adèle Virginie BUNEL, née au Pin (Calvados) le 10 avril 1834.

Célébré par notre ami Pierre Hippolyte HACHE, le mariage eut lieu à 17 heures et le contrat de mariage avait été passé chez Maître Désiré RAFIN le… 25 mars de cette même année.

Les deux futurs époux étaient domiciliés "depuis temps de droit" au hameau de la Pilette, à Bernay.

— Note : l’expression "depuis temps de droit" signifie quelque chose comme "depuis suffisamment longtemps".

Malheureusement je n’ai trouvé nulle part la durée exigée, ni pourquoi elle était exigée. Dans le numéro spécial de la "Revue Française de la Généalogie" consacré au mariage, vous trouvez beaucoup de ce qui ne vous intéresse pas et bien peu de ce qui vous intéresse ! Et il y a d’énormes erreurs, en plus de ça ! L

Ça ne parle en plus que des mariages de gens qui ont témoigné par écrit, donc d’un certain niveau de culture quand c’est pré-révolutionnaire. Rien pour les gens du peuple ! Bref, utilisez "Lotus", c’est quand même bien plus agréable. L

— Pour revenir à ce mariage, il est plutôt étrange, c’est le moins qu’on puisse dire.

Je passe sur la différence d’âge de quatre ans et demi en faveur de l’épouse, car ça arrivait. Mon frère Dominique et son épouse ont prouvé que ça pouvait très bien marcher : ils ont dépassé leurs noces d’or depuis longtemps.

Évidemment l’un et l’autre sont natifs d’un "signe stable", astrologiquement parlant (Lion, Taureau), et forcément, ça aide. Mais quand même, 50 ans de mariage, il faut le faire ! Surtout qu’ils visent les noces de chêne ! J

On peut aussi, à la rigueur, passer sur le jour de la semaine (un vendredi) car il s’agit là de la date du mariage civil et rien ne nous prouve qu’il n’y a pas eu mariage religieux le lendemain samedi. J’ai aussi ça dans ma famille.

Mais par contre, un contrat de mariage passé PLUS DE TROIS MOIS AVANT LE MARIAGE, je n’ai jamais vu ça.

Qu’est-ce que ça signifie ?

Par chance, mon cousin Jean Paul CHORIN m’a offert gracieusement trois contrats de mariage dont celui de Léger, toujours à titre gratuit, donc. Ce dont je le remercie vivement.

Et j’ai noté ceci :

—— C’est un contrat de mariage très sérieux, comme on en trouve beaucoup.

—— Le sérieux est confirmé par les signatures, non des futurs époux, qui ne savent pas signer, mais de Jean CATHIGNOL et Antoinette LENÈGRE d’une part (qui signent de leurs prénom et nom), et, d’autre part, de la mère de l’épouse, Marie Madeleine FÉRET (son mari, Jean-Baptiste BUNEL est décédé), et même d’Alphonsine BUNEL, sans doute une sœur ou une tante de la future (le notaire ne l‘a pas précisé car les témoignages des femmes étaient sans valeur aux yeux des lois d‘alors L), qui a signé elle aussi.

—— Pour la première fois, Jean CATHIGNOL est qualifié de « rémouleur » et non de « émouleur ». C’est le même métier, bien sûr, mais le terme "émouleur" est tombé en désuétude vers 1934 (ARISTIDE QUILLET, 1934 : « on dit plus tôt "rémouleur" ») et il est inconnu de mes dictionnaires d’après l’an 2000.

—— En outre, il est dit que ce mariage doit avoir lieu « incessamment », soit "très prochainement". Certes j’ai cherché vainement la formule « à la première réquisition de l’un d’eux » mais elle ne figure pas non plus dans mes autres contrats de mariage normands de cette époque, donc rien de grave.

—— Enfin, on peut comprendre que les deux fiancés, qui conclurent ce contrat en carême, n’aient pas voulu se marier en carême et c’est tout à leur honneur. Mais Pâques tombant le 31 mars cette année-là, ils avaient tout le mois d’avril pour se marier (le mois de mai est déconseillé aux catholiques). Pourtant, ils attendirent jusqu’au 28 juin. On peut trouver (au moins) quatre explications :

——— A) À l’époque du contrat, Léger CATHIGNOL était journalier. Peut-être que sa fiancée souhaita qu’il eût un emploi stable. Ce fut fait le 28 juin : il était alors ouvrier rubanier.

——— B) Léger CATHIGNOL habitait Bernay depuis longtemps. Mais qu’en était-il de sa fiancée, née au Pin dans le Calvados ? Y habitait-elle "depuis temps de droit" ? Son père était décédé au Pin le 2/11/1859, nous apprennent plusieurs généalogistes de GENEANET. La famille a donc émigré après et a pu arriver sur le tard à Bernay en 1861. Toutefois, cette hypothèse me semble peu probable car on ne se fiance pas du jour au lendemain, et donc, au 25 mars 1861, Adèle Virginie BUNEL habitait sans doute Bernay déjà "depuis temps de droit".

——— C) Marie Madeleine FÉRET, devenue veuve, s’était installée à Moyaux (Calvados), commune touchant Le Pin. Elle avait fait le déplacement pour le contrat de mariage de sa fille Adèle (elle est dite présente et elle a signé) et refit le déplacement pour le mariage (de nouveau présente et soussignée). Or rien ne dit qu’elle n’a pas eu un empêchement entre ces deux dates, et que les fiancés ont dû attendre qu’elle fût disponible à nouveau.

——— D) L’un(e) des fiancés a pu, lui ou elle aussi, se trouver empêché : petite maladie par exemple ; ou bien encore besoin d’aller aider sa famille, etc.

CONCLUSION : mariage original mais en rien choquant !

Les deux époux occuperont divers métiers :

— Domestique (1856 et 1881), journalier (Cm), ouvrier rubanier (mariage), employé au Chemin de fer de l’Ouest (1868), à nouveau journalier (1891-1896-décès), et aussi ouvrier agricole pour Léger.

— Domestique (mariage et 1891), servante (1881), rubanière (1896-1901-1906) pour Adèle.

On voit qu’en 1881, l’un et l’autre étaient des serviteurs. Dans la même maison, chez le même propriétaire, travaillait aussi, aussi domestique, leur neveu Jules CATHIGNOL.

Léger CATHIGNOL est décédé le premier, village de l'église à Bournainville le 28 mai 1902. On a déjà vu ce lieu, où est décédé Alexandre MAILLET et où a longtemps vécu son frère Eugène, tous deux fils de Marie CATHIGNOL première du prénom et Joseph MAILLET. De fait, ces deux branches CATHIGNOL étaient très proches. Cela peut s’expliquer par le fait que Léger n’était né que moins de trois ans après sa sœur Marie. Quant au fait que les deux couples aient fui Bernay, cela peut s’expliquer par leur désir d’habiter la campagne, et non la ville, comme durant leur enfance.

Adèle Virginie BUNEL est décédée après 1906 mais j’ignore où car en ce qui concerne la commune de Bournainville-Faverolles, les A.D. de l’Eure ont commis une erreur de manipulation, nous donnant deux fois Faverolles et zéro fois Bournainville ; pas de chance !

En conclusion : quarante ans de mariage pour ce couple, mais hélas, aucun enfant. C’est triste. L

Pourtant, d’un point de vue onomastique, ce mariage est TRÈS IMPORTANT !

Car, pour la première fois depuis la création du monde, mon trisaïeul Jean CATHIGNOL va signer avec un "H" !!

Plus tard, mon bisaïeul Pierre CATHIGNOL l’imitera, mais il sera long à assimiler ce "H" !

Voici la signature de Jean, ce 28 juin 1861 : c a t H i g n o l (les lettres sont espacées, mais mieux formées qu’en 1854 et 1855). Antoinette LENÈGRE signe aussi très aisément, comme de coutume, avec prénom et nom, le tout d’une élégante écriture cursive.

Et le premier témoin, qui n’est autre que mon bisaïeul Pierre CATHIGNOL, employé au chemin de fer (ça y est ! il entame sa longue carrière au CFO !), signe aisément de son nom, une jolie écriture cursive (avec parafe s’il vous plaît ! J) mais donc… sans la préciosissime lettre "H" !! J Les trois autres témoins sont trois Normands, non parents des mariés ; parmi eux : un émouleur de 47 ans.

Pour mon bisaïeul, c’est la première fois que je le vois témoin à un mariage ; mais, sachant signer, il le fut peut-être avant en d’autres occasions.

À noter que mon trisaïeul a tout écrit en minuscules sauf le… "H" ! J

Retrouvez ce document historique ici (après avoir cliqué sur l’acceptation des conditions de licence) :

https://archives.eure.fr/ark:/26335/a011440744726EttI0D/f26c5f2974

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— Sans numéro, car je ne considère pas que ce fut un événement de la vie de mon trisaïeul Jean :

Décès, le 3 juillet 1861 à Bernay, de ma trisaïeule 19.Catherine Mélanie GUILLOUARD, mère de ma bisaïeule 9.Maria Amélie LEROUX, et donc belle-mère de mon bisaïeul 8.Pierre CATHIGNOL.

Elle est morte rue du Cosnier, où jamais un CATHIGNOL n‘habita. Adresse de l‘hospice, peut-être ?

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— Sans numéro, comme tous les recensements, car je ne considère pas que ce furent des événements de la vie de mon trisaïeul Jean :

Recensement (de Bernay) de 1861 (date inconnue, mais forcément après le 3 juillet, sans doute vers le 31 juillet).

Il figure dans l’article N°17 mais je le recopie ici car il est très précieux.

Source : Jean Paul CHORIN.

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Rue des Charrettes

8.CATHIGNOL Pierre, employé au chemin de fer, 29 ans (âge exact)

9.LEROUX Amélie Marie, lingère, 25 ans (âge exact)

CATHIGNOL Paul, fils, 5 ans (âge exact)

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Hameau de la Pilette

16.CATHIGNOL Jean, émouleur, 57 ans (ce qui le fait naître en 1803 ou 1804)

17.LENÈGRE Antoinette, sa femme, 48 ans (âge exact)

CATHIGNOL Léger, rubanier, 23 ans (pas encore ! Décidément on le surestime souvent !)

BUNEL Adèle, sa femme, 26 ans (non, 27 ans)

CATHIGNOL Jean, domestique, 18 ans (âge exact)

CATHIGNOL Françoise, ouvrière en ruban, 16 ans (âge exact)

CATHIGNOL Alexis, 11 ans (non, 10 ans)

CATHIGNOL Désirée, 6 ans (âge exact)

CATHIGNOL Gustave, 2 ans (pas encore)

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Notes :

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1) Jean, Antoinette et leur nombreuse famille sont enfin réunis à Bernay.

Lâge dAntoinette est toujours exact. Lâge de Jean éponyme "me convient très bien". Lâge des enfants qui suivent nest pas toujours très exact mais il est assez correct dans lensemble.

Léger, 22 ans et non 23, qui vient de se marier le 28 juin, vit provisoirement encore chez ses parents, avec Adèle Virginie BUNEL, son épouse, 27 ans et non 26. Mais QUI osera jamais reprocher à une femme de sêtre rajeunie ? J

Quoi, moi, misogyne ? Mais comment avez-vous deviné ? Euh, je veux dire : « Mais pas du tout ! ou si peu… » J

On trouve Jean second du prénom, Françoise et Pierre second du prénom, surprénommé désormais « Alexis » tout court (qui a peut-être déjà 10 ans mais certainement pas 11 ans comme c‘est écrit), mais pas Jean-Marie.

C’est donc ce recensement (conjugué aux deux précédents) qui me "prouve" que Jean-Marie CATHIGNOL est décédé enfant. Car il aurait eu 13 ans le 18 juin 1861, et, à cet âge-là, un enfant vit chez ses parents. Il lui manque au moins un ou deux ans pour être domestique ailleurs, surtout hors de Bernay, donc assez loin du domicile de ses parents.

Conclusion générale sur Jean-Marie CATHIGNOL : il est décédé HORS DE BERNAY, sans doute chez des amis sûrs (auvergnats), entre 1848 et 1861. Pas certain cependant qu’il ait eu un acte de décès, par exemple s’il a disparu brutalement un jour ; exemple : noyade, avec corps jamais retrouvé.

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2) À noter la présence de Pierre Gustave CATHIGNOL, né en 1859, 2ème fils de mon bisaïeul Pierre, et qui est provisoirement logé chez ses grands-parents alors que son frère aîné Paul est recensé normalement chez ses parents. On peut penser que Paul était malade et que les parents craignaient la contagion pour leur second fils. Ou bien un manque de place provisoire. Peu importe.

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3) Qui manque-t-il donc lors de ces recensements de 1861, que je mattendais à trouver à Bernay ?

Eh bien, seulement Marie CATHIGNOL première du prénom et son époux Joseph MAILLET, mariés à Bernay en 1853, et que l'on retrouvera plus tard, mais ailleurs.

Là, c’est plus étonnant car un fils (Eugène MAILLET) leur est né à Bernay, le 30-9-1861, et un autre avant (Paul Fortuné) le 25-4-1859, aussi à Bernay. Un oubli du recenseur, peut-être ?

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— 45 : 30 septembre 1861 : naissance d’Eugène MAILLET, fils de Joseph et Marie CATHIGNOL première du prénom, hameau de la Pilette à Bernay.

C’est le troisième (sur quatre) enfant de ce couple et le cinquième (sur quinze) petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE.

Eugène MAILLET sera rubanier (mariage-1888-1891-1896), contremaître rubanier (1901-1906-1911), propriétaire (1906).

Il a toujours vécu près de son frère Alexandre.

Il épousera Louise Émilie VY le 6 mars 1886 à Épreville-en-Lieuvin, qui y était née comme sa belle-sœur Céline Noémie LABOS, l‘épouse d‘Alexandre) le 17 juillet 1863. Et elle aura les mêmes professions que sa belle-sœur !! À savoir :

Couturière (mariage-1888-1891-1896-1901-1906), épicière (1911), propriétaire (1906).

Je n’ai pas la date de leur décès qui eut lieu après 1911, peut-être à Bournainville où ils habitaient alors.

La branche MAILLET continue sa politique de faire très peu d’enfants et de fait ils n’en ont eu qu’une, une fille (mariée deux fois pour cause de veuvage).

Cette fille, Rachel Marie Cécile MAILLET, née le 28 juin 1888 à Bournainville (canton de Thiberville, Eure), épousera en premières noces, à Drucourt le mercredi 12 septembre 1906, à l’occasion d’une superbe mariage avec les ONZE signatures (2 mariés, 4 parents, 4 témoins, 1 maire), un gendarme à cheval du nom d’Amand Édouard PITON, né au Mesnil-Rogues (Manche) le 29 janvier 1879, hélas décédé durant la Grande Guerre dans les Ardennes en 1918.

Et, comme premier des quatre témoins à ce mariage, un… CATHIGNOL !! Jean, jardinier à Bernay.

Ce Jean CATHIGNOL, je m’en vas vous le présenter un peu :

C’était un homme de 63 ans, grand-oncle de la mariée, qui apprit sur le tard à signer ; oui, vraiment très tard ; mais dès lors, il "fit" tous les mariages, et il signa, il signa, il signa, oh qu’est-ce qu’il signa ! J

Le troisième témoin nous est connu aussi : « Georges COURCOL, 54 ans, fabricant de rubans à Bournainville, conseiller municipal, délégué cantonal, ami des futurs époux » !

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— 46 : 4 avril 1863 : naissance de Jules CATHIGNOL, rue de Lisieux à Bernay, troisième fils de mes bisaïeuls 8.Pierre et 9.Maria Amélie LEROUX.

C’est le troisième (sur sept) enfant de ce couple et le sixième (sur quinze) petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE.

C’est le premier musicien connu de la famille CATHIGNOL. Oh, on a fait mieux depuis mais bon, il savait jouer d’un instrument à vent dont j’ignore le nom. Il fut recensé domestique en 1881, sans doute chez des gens riches puisque son oncle Léger CATHIGNOL et l’épouse de ce dernier (Adèle Virginie BUNEL, improprement appelée Adèle CATHIGNOL) y servaient aussi. Puis Jules fit le trajet jusqu’à Évreux pour s’engager volontairement, pour 5 ans, dans le 3ème régiment de zouaves, le 11 (octobre ?) 1882. C’était un pari risqué et il n’en est pas revenu vivant. L

Après des passages à Philippeville (Belgique) et Constantine (Algérie), il fut envoyé en Indochine pour y faire la guerre.

Il fut d’abord zouave de deuxième classe, puis zouave de première classe à son décès.

En 1885, il reçut la Médaille Commémorative de l'Expédition du Tonkin.

Wikipédia appelle pudiquement cette guerre « Expédition du Tonkin » (1883-1885) pour cacher le fait qu’on est allé emmerder et tuer à l’autre bout du monde des gens qui ne nous avaient rien fait, ne nous connaissant pas.

Jules mourut à l’hôpital militaire de Nam-Dinh le 27 décembre 1886, plus d‘un an après la fin de la guerre donc. Il devait donc avoir été très gravement blessé, je suppose. Mais bon, il avait une jolie médaille. L

De tout temps il y eut des gens au pouvoir, qui, pour une monstrueuse gloriole, envoyèrent à la mort des jeunes gens de leur propre pays, tout en restant assis bien au chaud sur leur canapé.

« La guerre, c’est un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas. » (Paul VALÉRY)

Jules mourut après ses grands-parents paternels, Jean et Antoinette LENÈGRE.

Pour cette raison, il n’y aura plus de paragraphe sur lui dans cet article, excepté à l’occasion des recensements.

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— 47 : 16 décembre 1863 : décès de Paul Fortuné MAILLET, deuxième fils de Joseph et Marie CATHIGNOL première du prénom, hameau des Champeaux à Bernay.

On le dit « âgé de 4 ans et 7 mois », ce qui est exact.

C’est le premier décès d’un petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE.

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— 48 : 3 mai 1864 : naissance de Gabriel Alfred CATHIGNOL, rue de Lisieux à Bernay, quatrième fils de mes bisaïeuls 8.Pierre et 9.Maria Amélie LEROUX.

C’est le quatrième (sur sept) enfant de ce couple et le septième (sur quinze) petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE.

Lui non plus n’a pas réussi sa vie. Il est mort à Évreux, célibataire sans profession, le 21 mai 1905, en son domicile, route de Conches. Âgé de 41 ans, donc. Je ne lui connais aucune profession ni activité.

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— 49 : mariage, à Bernay le jeudi 13 octobre 1864, de Jean CATHIGNOL, second du prénom, avec Marie Rose AMIOT, née à Bernay le 11 avril 1847.

Le jardinier de notre famille se marie à son tour.

Par-devant Pierre Hippolyte HACHE, le mariage eut lieu à 10 heures et le contrat de mariage, passé devant Maître Désiré RAFIN, avait eut lieu quatre jours avant, un dimanche donc, ce qui est assez étonnant.

Tout le monde signe, sauf… le marié (!) et la mère de la mariée.

Premier témoin : son frère, mon bisaïeul Pierre CATHIGNOL, employé au chemin de fer. Les trois autres témoins sont trois employés normands.

Mon trisaïeul Jean, alors journalier, a "oublié" son "H" cette fois-ci, mais il n’est pas perdu car Pierre l’a "ramassé" ! J

Mon bisaïeul Pierre signe en effet pour la première fois avec un "H". Sa signature n’est toutefois pas encore parfaite car il manque la majuscule du "C" de CATHIGNOL. Ça viendra.

Ouais, Jean CATHIGNOL second du prénom n’a pas su signer à son propre mariage, et c’est d’autant plus "humiliant" que son épouse a su le faire, et aisément de surcroît : Marie Amiot

Mais il apprendra, ouais il apprendra ; il a le temps, il vivra presque 80 ans ! Et alors, quand il saura signer, il "fera" tous les mariages, et il signera, il signera, il signera, oh qu’est-ce qu’il signera ! J

Là, en ce jour, il a 21 ans et il est journalier. Sa fiancée, couturière, est toute jeune : 17 ans et demi.

C’est un très beau couple qui fêtera ses 46 ans de mariage.

Lui habite chez ses père et mère, rue d’Alençon, où il demeure "depuis temps de droit". Elle habite aussi chez ses père et mère, hameau des Champeaux.

Les parents de Marie Rose AMIOT, tous deux rubaniers, présentent une particularité rare et originale. Ils se nomment Louis Michel AMIOT (Versailles 1824-1900 Bernay) et Marie Françoise ADELINET (Plasnes 1820-1911 Bernay). Versailles est une commune des Yvelines (!!), Plasnes est une commune de l’Eure, près de Bernay.

Quand elle s’est mariée, à 19 ans, Marie Françoise ADELINET espérait sans doute pouvoir vivre longtemps avec son mari, comme tout le monde. Las, il est mort jeune ! Du coup, elle s’est remariée, avec un certain Louis Michel AMIOT ; et c’est avec ce second mari qu’elle fêta, le 16 août 1900, ses… noces d’orchidée (55 ans de mariage) !!

Jean CATHIGNOL second du prénom a laissé de beaux souvenirs dans notre famille. Peu après son mariage, il a hébergé son beau-frère, autre Louis Michel AMIOT ; et, sur la fin de leur vie, il a hébergé ses beaux-parents, très longtemps, jusqu’à la mort de chacun d’eux.

Jean CATHIGNOL second du prénom fut domestique (1861), journalier (mariage-1866-1868), employé au chemin de fer (1880), avant de trouver sa vocation : jardinier durant au moins 25 ans : 1886-1891-1905-1911.

Marie Rose AMIOT fut couturière (mariage), apprêteuse de rubans (1891), rubanière (1893), marchande de légumes (décès). On peut supposer qu’alors elle vendait les légumes cultivés par son mari.

Marie Rose AMIOT ne quitta jamais Bernay. Elle y était née "rue des Ruisseaux", et y mourut, le 25 janvier 1911, … "rue des Sources" ! ^^

Après son veuvage, Jean CATHIGNOL second du prénom quitta Bernay pour Broglie, où il mourut chez lui, route de Laigle, le 5 février 1923, âgé de 79 ans et demi.

Le couple n’a pas été très fécond : une fille née sans vie en 1866, puis Georges Pierre CATHIGNOL, né en 1868. Et ce fut tout. D’où postérité jusqu’à nos jours et postérité CATHIGNOL jusqu’en 2017.

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— 50 : 28 décembre 1864 : naissance de Marie Anaïs MAILLET, fille de Joseph et Marie CATHIGNOL première du prénom, hameau des Champeaux à Bernay.

C’est le quatrième (sur quatre) enfant de ce couple et le huitième (sur quinze) petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE.

Disparue. Elle n’est pas restée longtemps à Bernay puisque ses parents ne sont plus cités en cette ville après sa naissance.

Parents que je n’ai retrouvés qu’en 1880, au mariage de leur fils aîné Alexandre. Ils étaient alors domiciliés à Drucourt, dans le canton de Thiberville (Eure), où ils resteront jusqu’à leur mort. Bien des choses ont pu arriver entre-temps.

Et, comme déjà dit, ne sont en ligne, pour ce département, que les recensements de 1891 à 1911.

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— 51 : mariage, à Bernay le lundi 17 juillet 1865, de Françoise CATHIGNOL avec Alexis Nicolas RENAULT, né à Bernay le 1er septembre 1844.

Par-devant Pierre Hippolyte HACHE, le mariage eut lieu à 10 heures et il n’y eut pas de contrat de mariage.

Ce mariage ne semble pas avoir plu aux parents de Françoise, puisque, bien que présents et consentants, ils ont déclaré « ne pas savoir signer ». Ils l’ont pourtant autorisée à se marier puisque Françoise, qui venait d’avoir 20 ans, était mineure.

Les quatre témoins, quatre Normands, ne sont pas non plus enthousiasmants puisqu’ils sont tous quatre « non parents des mariés ».

Je ne vois pourtant rien à reprocher à Alexis Nicolas RENAULT, soussigné ainsi que son père, des mêmes prénoms que son fils, ainsi que trois témoins sur quatre : alexis renault alexis Renault

Il était journalier, mais beaucoup se marièrent ainsi, et Françoise était ouvrière rubanière.

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— 52 : 3 juin 1866 : décès, hameau des Chesnets à Bernay, de Marie LENÈGRE, sœur de 17.Antoinette, et épouse de Jean SUCHAIRE.

Elle est décédée chez elle ; elle « s’occupait du ménage ». La profession de son mari n’est pas mentionnée. Elle n’avait que 45 ans. Lui avait 48 ans mais ne se remariera pas. Il mourra à Bernay le 6 juin 1880, âgé de 62 ans, chez lui, rue Étroite à Bernay, âgé de 62 ans, qualifié de « maître ramoneur ». Ce sera un jeune Auvergnat qui déclarera son décès.

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— 53 : 28 juin 1866 : naissance et décès d’une fille mort-née, hameau des Champeaux à Bernay, première enfant de Jean second du prénom CATHIGNOL et Marie Rose AMIOT.

Son père est toujours journalier. Il avait 23 ans et son épouse 19 ans.

Ce fut le neuvième (sur quinze) petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE.

Et la première d’une série effrayante de six CATHIGNOL nés sans vie, dont les quatre premiers enfants de Paul et d’Henriette Désirée DELAMARE.

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— 54 : 30 juin 1866 : naissance de Paul Désiré Alexis RENAULT, rue du Collège à Bernay, unique enfant de Françoise CATHIGNOL et Alexis Nicolas RENAULT.

Son père est toujours journalier.

C’est le dixième (sur quinze) petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE. Hélas, il ne vivra pas très longtemps. L

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— 55 : 29 juillet 1866 : décès de Paul Désiré Alexis RENAULT, rue du Collège à Bernay, unique enfant de Françoise CATHIGNOL et Alexis Nicolas RENAULT.

Âgé de 29 jours. Il est décédé au domicile de son aïeul paternel, autre Alexis Nicolas RENAULT, aussi journalier, chez lequel il était en nourrice.

Sa mère, mourante, n’était en effet pas en état de le nourrir. L

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— 56 : 6 août 1866 : décès de Françoise CATHIGNOL, rue du Collège à Bernay, épouse d’Alexis Nicolas RENAULT.

« Les hommes meurent à la guerre et les femmes meurent en couches », affirme un dicton.

16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE viennent de perdre leur sixième enfant, morte après une longue agonie de 37 jours. L

Les six autres leur survivront, mourant dans cet ordre :

— 8.Pierre CATHIGNOL mourra en 1892 à Bernay, âgé de 59 ans.

— Marie première du prénom CATHIGNOL mourra en 1896 à Drucourt, âgée de 60 ans.

— Léger CATHIGNOL mourra en 1902 à Bournainville, âgé de 63 ans.

— Désirée CATHIGNOL mourra en 1917 à l’hospice de Bernay (domiciliée à Saint-Vincent-du-Boulay, Eure), âgée de 62 ans.

— Pierre second du prénom CATHIGNOL mourra en 1921 à Paris 18ème, âgé de 69 ans.

— Jean second du prénom CATHIGNOL mourra en 1923 à Broglie (Eure), âgé de 79 ans.

Alexis Nicolas RENAULT, toujours journalier bien sûr, se remariera avec une mère célibataire en 1872.

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— Sans numéro, comme tous les recensements, car je ne considère pas que ce furent des événements de la vie de mon trisaïeul Jean :

Recensement (de Bernay) de 1866 (date inconnue, mais finalisé forcément après le 6 août).

Il figure dans l’article N°17 mais je le recopie néanmoins ici.

Source : Jean Paul CHORIN.

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Rue dAlençon

CATHIGNOL Pierre, employé de chemin de fer, 34 ans (âge exact)

LEROUX Marie, lingère, 30 ans, sa femme (âge exact)

CATHIGNOL Paul, 10 ans, leur fils (âge exact)

CATHIGNOL Gustave, 7 ans, leur fils (pas encore)

CATHIGNOL Jules, 3 ans, leur fils (âge exact)

CATHIGNOL Gabriel, 2 ans, leur fils (âge exact)

CATHIGNOL Pierre Alexandre, garçon boucher, 14 ans (non, 15, sauf si recensé avant le 18 juillet)

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Hameau des Champeaux

CATHIGNOL Jean, journalier, 22 ans (non, 23, sauf si recensé avant le 23 juillet)

AMIOT Marie Rose, 19 ans, sa femme (âge exact)

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Hameau de la Pilette

CATHIGNOL Léger, employé de chemin de fer, 36 ans (complètement faux : il a 27 ans)

BUNEL Adèle, journalière, 31 ans, sa femme (non, 32 ans)

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Notes :

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1) De nouveau, une partie de la famille de 16.Jean CATHIGNOL éponyme a disparu de Bernay, notamment lui-même (c‘est la première fois !), son épouse 17.Antoinette LENÈGRE et leur fille Désirée qui na que 11 ans cette année-là.

C’est assez bizarre, quand même. Où peuvent-ils donc être ? Un oubli du recenseur, peut-être ? L

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2) Pierre second du prénom CATHIGNOL, né le 18 juillet 1851, est logé chez son frère, autre Pierre CATHIGNOL, mon bisaïeul. Il travaille déjà, malgré son jeune âge : garçon boucher. Boucher, ce sera son principal métier, durant au moins quarante ans (1866-1906 et sans doute plus) ; il fut cité « concierge » à son décès, le 5 juin 1921 à près de 70 ans.

À noter quil nest plus prénommé « Alexis » mais « Pierre Alexandre ». Ces deux "surprénoms" (Alexis et Alexandre) sont de pures inventions, habituelles en Auvergne.

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3) Léger est employé de chemin de fer mais il n’y restera pas longtemps ; jusqu‘en 1868 au moins toutefois. Peut-être que, vu son manque d’instruction (il est né au début de la "période pauvre" de ses parents et n'a sans doute jamais dû aller à l'école), on lui donnait à faire des travaux plus pénibles qu’à son frère aîné Pierre, mon bisaïeul, qui y fit carrière, lui.

Léger a toujours travaillé, bien sûr, mais, pour la même rémunération, il préférait sans doute être domestique, son métier de prédilection, qu'il exerça en plus par moments en couple avec son épouse, ce qui est quand même plus agréable. Il pouvait même se permettre d'être moins bien payé qu'au Chemin de Fer de l'Ouest, vu que, formant un couple stérile avec sa femme, il n'eut jamais de bouche à nourrir.

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4) Jean second du prénom CATHIGNOL, marié depuis un an (avec Marie Rose AMIOT), n’est pas encore jardinier. Il le sera à partir de 1886 (et peut-être un peu avant). Avant cela, il sera lui aussi employé au Chemin de Fer de l'Ouest (1880). Lui non plus n'y restera pas longtemps, peut-être aussi pour la même raison que Léger.

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— 57 : 13 février 1867 : naissance de Marie CATHIGNOL, rue du Collège à Bernay, unique fille de mes bisaïeuls 8.Pierre et 9.Maria Amélie LEROUX.

C’est la cinquième (sur sept) enfant de ce couple et la onzième (sur quinze) petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE.

À noter que, toute sa vie, mon bisaïeul n’a pas arrêté de déménager. Et ce n’est pas fini !

Marie fut la blanchisseuse de la famille CATHIGNOL. Durant au moins 20 ans, de son mariage à son décès, survenu à 38 ans seulement, le 22 novembre 1905 à Bernay où elle a toujours vécu.

Elle avait épousé, âgée de 18 ans, le samedi 10 octobre 1885 un dénommé Pierre Adolphe HULBERT, 25 ans, apprêteur de rubans, né à Bernay le 6 septembre 1860, fils d‘Adolphe HULBERT, ouvrier rubanier à la naissance de son fils et à son mariage, et de Françoise CLÉMENTINE, blanchisseuse à la naissance de son fils et à son mariage.

Il est donc probable que Marie CATHIGNOL travaillait chez Françoise CLÉMENTINE, et qu’elle a épousé le fils de sa patronne.

Marie CATHIGNOL et son mari n’eurent qu’un enfant, Louis Gustave HULBERT, né à Bernay le 20 décembre 1886, y décédé 13 jours après le 2 janvier 1887.

Et comme rien n’échappe à GENEANET, je sais par le Journal Officiel du 15 janvier 1897, qu’Adolphe HULBERT (père) fut décoré d’une "médaille d’honneur" récompensant « les ouvriers et employés comptant plus de trente années consécutives de services dans le même établissement industriel ou commercial ». Il travaillait chez "MASSELIN frères", à Bernay. C’était une entreprise prospère (où de nombreux membres de notre famille ont travaillé) car "le monde appartient à ceux qui ont des ouvriers qui se lèvent tôt !" J L

Pierre Adolphe HULBERT ne s’est pas remarié et il est décédé à Bernay, sans profession, le 16 mai 1913, âgé de 52 ans donc. Il vivait avec sa mère, Françoise CLÉMENTINE, veuve, sans profession non plus mais toujours vivante.

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— 58 : 24 avril 1868 : naissance de Georges Pierre CATHIGNOL, hameau des Champeaux à Bernay, second enfant de Jean second du prénom et Marie Rose AMIOT.

Son père est toujours journalier. Il avait 24 ans et son épouse 21 ans.

C’est le douzième (sur quinze) petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE.

Triste : ce couple pourtant si jeune n’aura plus d’enfant. L

Par contre l’acte de naissance m’a rempli de joie quand je l’ai lu pour la première fois, il y a désormais plus d’un quart de siècle, plus de quatre treizièmes de siècle même, plus de cinq seizièmes de siècle, même !

Le déclarant fut le père. Tout est normal jusque-là.

Les deux témoins sont des employés au chemin de fer domiciliés à Bernay :

—— A) Pierre CATHIGNOL, soussigné, mon bisaïeul, aîné des frères du déclarant : Cathignol

—— B) Léger CATHIGNOL, soussigné, second des frères aînés vivants du déclarant : cathignole

Quelle sympathique réunion de famille ! ♥

Mais on notera que la coutume auvergnate a disparu : le nouveau-né ne porte pas le prénom du parrain, à moins que celui-ci soit un troisième homme.

Ouais, les deux témoins ont su signer, et avec un "H", et d’une écriture cursive encore bien !

Ouais, Jean second du prénom n’a pas su signer, mais il apprendra, vous savez ! Il a le temps, il n’est même pas rendu au tiers de son existence, ni même aux cinq seizièmes ! Et alors, là, quand il saura signer, il "fera" tous les mariages, et il signera, il signera, il signera, oh qu’est-ce qu’il signera ! J

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Georges Pierre CATHIGNOL épousera, jardinier comme alors son père, sa mère étant rubanière, à Bernay le lundi 10 avril 1893, Clémence Eugénie HERVIEU (née "MULLOT", du nom de sa mère prénommée Irma Uranie, car fille de père inconnu, mais légitimée "HERVIEU" après le mariage de cette dernière Pierre Anselme HERVIEU en 1870), employée de commerce (elle l’était déjà avant son mariage), née à Fontaine-la-Louvet (Eure) le 15 novembre 1869.

Ce 10 avril 1893, sa mère, Irma Uranie MULOT, veuve et remariée, étant alors marchande de légumes.

Georges Pierre CATHIGNOL signa à son mariage, et… son père aussi ! Ah, je vous l’avais bien dit ! J

Jean signa presque en écriture cursive, même ! j c athi gnol

Nous possédons une superbe photo de chacun de ces deux jeunes gens ; beau couple donc, qui, malheureusement ne dura pas. L

Leur unique enfant fut un garçon mort-né, le sixième et dernier de la famille CATHIGNOL, rue des Charrettes à Bernay le 12 février 1894. Par la suite le couple se sépara, sans divorcer.

Georges Pierre CATHIGNOL s’en vint vivre à Broglie, où il fut père d’une enfant adultérine, née d’Hélène Marie GIRARD, Pierrette Jacqueline CATHIGNOL (1923-2017).

Cette dernière ne connut pas son père qui mourut peu après, route de Laigle à Broglie le 30 novembre 1923.

Presque dix ans après, Clémence Eugénie HERVIEU, alors âgée de 63 ans, se remaria, à Paris-16 le mardi 28 mars 1933 avec un veuf italien ou d’origine italienne, Louis Joseph PIOVANI, âgé de 70 ans. Elle était marchande de légumes et lui cordonnier. Elle mourut à Bernay le 3 juin 1947, âgée de 77 ans donc.

Georges Pierre CATHIGNOL avait atteint le grade de caporal lors de son service militaire ; ce n’est pas bien haut mais c’est mieux que ses cousins germains CATHIGNOL, dont plusieurs furent exemptés, il est vrai.

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— 59 : 13 septembre 1871 : décès de Pierre Gustave CATHIGNOL, rue du Collège à Bernay.

Deuxième fils et enfant de 8.Pierre et 9.Maria Amélie LEROUX, Pierre Gustave CATHIGNOL n’avait pas 12 ans.

Après les décès prématurés (enfants) de Paul Fortuné MAILLET (1859-1863) et de Paul Désiré Alexis RENAULT (1866-1866), voici maintenant un troisième petit-enfant de 16.Jean et 17.Antoinette LENÈGRE qui décède. Il n’y en aura pas d’autre de leur vivant, sauf si Marie Anaïs MAILLET (née le 28 décembre 1864) est, elle aussi décédée enfant, mais cela, je l’ignore.

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— 60 : 10 novembre 1871 : décès de Charlotte dite "Françoise" CATIGNOL (née CATHILINIAT), à Vaurs en Condat.

Non mariée, elle est ("heureusement") décédée sous ce nom.

Perdre une sœur (ou un frère), ce n’est pas rien, évidemment, même si on (ne) la fréquentait pas, peu ou plus.

Mais, pour que ç’ait été VRAIMENT un événement de la vie de Jean, il est impératif qu’il ait été MIS AU COURANT de ce décès.

Le fut-il ? J’ai plutôt tendance à croire que oui, car en 1871 (et années alentour), il devait recevoir régulièrement du courrier venant d’Auvergne, lui donnant des nouvelles du "pays".

Charlotte, qui a toujours vécu au hameau de Courtilles ou tout près, est décédée dans ce hameau de "Vaurs", disparu aujourd’hui, et parfois nommé jadis "Vaurs près Courtilles".

Ce décès fut déclaré par le quatrième de ses cinq enfants naturels, son fils aîné Pierre CATHINIOL / CATIGNOL (1828-1907), 43 ans, cultivateur, époux Marie FLORAT (1830-1897), qui eut une vie normale à Condat mais ne laissa pas de descendance "CATIGNOL", sauf ses deux filles, Antoinette dite "Marie" CATIGNOL (1856-1920, le tout à la Grangeoune de Courtilles en Condat), célibataire, et Jeanne dite "Eugénie" CATIGNOL (la Grangeoune de Courtilles en Condat 1867-1930 La Garenne-Colombes, Hauts-de-Seine), mariée à Condat le samedi 7 juillet 1888 à un dénommé Antoine BARBAT (la Grangeoune de Courtilles en Condat 1853-1911/1930), dont postérité..

Charlotte dite "Françoise" CATIGNOL y est dite « âgée de 78 ans, célibataire, journalière, fille à 32.Antoine sans autres renseignements » [SIC]. Cela la fait naître en 1793 ou toute fin 1792. Comme dit plus haut, je la pense née le 15 février 1794.

On connaît assez bien sa vie, notamment grâce aux recensements de Condat et au mariage de quatre de ses cinq enfants.

Elle y fut toujours recensée en famille, mais jamais avec un concubin. Souvent qualifiée de « cultivatrice » ou « journalière », parfois « sans profession ». Une fois surprénommée « Marie » (dans un recensement).

Charlotte dite "Françoise" CATIGNOL représente un cas unique dans ma généalogie, ayant eu un enfant naturel de plus qu’une de mes défuntes cousines alsaciennes (19ème siècle aussi) qui en eut quatre.

Son frère Jean CATINIOL / CATIGNOL n’ayant eu qu’une fille, son fils Pierre CATHINIOL / CATIGNOL ci-dessus témoin n’ayant eu que deux filles, et son autre fils Jean CATIGNOL n’ayant épousé que des femmes ménopausées, c’est elle, et uniquement elle, qui est la source de nos cousins "CATIGNOL", nombreux encore aujourd’hui, à peu près autant que les "CATHIGNOL".

Leur ancêtre commun se nommait Jean CATIGNOL (Condat-1845-1937-Nogent-le-Rotrou), mort à 82 ans, qui a bien réussi sa vie puisque, à 81 ans, il se permit de faire un don de 5000 francs à l’hospice de Compains (Puy-de-Dôme).

Je sais tout cela car rien n’échappe à GENEANET, y compris les articles de journaux ! J

Marié en 1874 à une… Bagnolaise ^^, il était fils naturel de Marie première du prénom sur trois CATHINIOL / CATIGNOL (née en 1818, fille aînée de Charlotte dite "Françoise" CATIGNOL), qui trouva à se marier plus tard (1853), contrairement à sa sœur cadette Marie deuxième du prénom sur trois CATIGNOL (née en 1821 sans acte de naissance, deuxième fille de Charlotte dite "Françoise" CATIGNOL), qui se maria "directement", et contrairement aussi à sa sœur benjamine Marie troisième du prénom sur trois CATHINIOL / CATIGNOL (née en 1824, troisième fille de Charlotte dite "Françoise" CATIGNOL), qui prit la suite de sa mère et ne se maria pas, mettant au monde trois enfants CATIGNOL dont un garçon, Léger CATIGNOL (1851-1906/1914) qui, marié à Montpellier en 1877 avec une Ariégeoise, n’eut malheureusement que des filles (quatre, nées à Montpellier ou à côté dans l‘Hérault), d’où disparition du nom "CATIGNOL" dans cette branche.

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— Sans numéro, comme tous les recensements, car je ne considère pas que ce furent des événements de la vie de mon trisaïeul Jean :

Recensement (de Bernay) de 1872 (date inconnue).

Il figure dans l’article N°17 mais je le recopie néanmoins ici.

Source : Jean Paul CHORIN.

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Pour rappel, le recensement de 1871 fut reporté à 1872 pour cause de guerre avec l’Allemagne.

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Hameau du Petit Cosnier

CATIGNOL Léger, journalier, 32 ans, né au Pin (Orne) (âge inexact : 33 ans)

BUNEL Adèle, son épouse, journalière, 36 ans, née à Bernay (âge inexact : 38 ans)

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Hameau du Bois Taillefer

CATIGNOLES Jean, journalier, 72 ans, né à Égliseneuve (Puy-de-Dôme) (âge fantaisiste)

LENÈGRE Marie Antoinette, sa femme, 58 ans, née à Égliseneuve (Puy-de-Dôme) (âge inexact : 59 ans)

CATIGNOL Désiré, ouvrier en ruban, 17 ans, né à Bernay (c’est "Désirée", pas "Désire" !!) J (âge exact)

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Hameau de Champeaux

CATHIGNOL Jean, journalier, 29 ans, né à Égliseneuve (Puy-de-Dôme) (âge exact si recensé après le 23 juillet)

AMIOT Rose Marie, son épouse, ouvrière en ruban, 23 ans, née à Bernay (âge inexact : 25 ans)

CATHIGNOL Georges Pierre, leur fils, 4 ans, né à Bernay (âge exact)

AMIOT Louis Michel, cordonnier, 27 ans, né à Bernay (âge inexact : 28 ans)

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Notes :

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1) « LENÈGRE Marie Antoinette », c’est 17.Antoinette LENÈGRE bien sûr. Le prénom "Marie" est faux (pure invention).

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2) L’âge de 16.Jean CATHIGNOL (72 ans) ne me convient pas du tout. Mais bon, c’est un âge que l’on retrouvait souvent dans les documents administratifs, car 72, c’est six douzaines. Eh oui, on comptait beaucoup par douzaines, en ce temps-là. Surtout quand il y en avait six, car six douzaines, c'était la moitié d'une douzaine de douzaines (une "grosse").

Il est clair que ce recenseur a fait du travail très médiocre :

— rajoutant un prénom.

— confondant une fille et un garçon.

— ne donnant pas à la fille le nom de son père, tous les deux faux.

Le recenseur qui recensera Jean CATHIGNOL second du prénom et son foyer sera plus sérieux, lui, donnant une orthographe exacte, des prénoms corrects, et des âges pas toujours exacts mais presque.

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3) Étrange : labsence de mon bisaïeul Pierre et de sa famille. Par contre Léger est présent, avec son épouse.

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4) Pierre second du prénom CATHIGNOL (21 ans cette été-là) est aussi absent de Bernay et il le sera désormais toujours. Je ne pense pourtant pas quil soit déjà "monté" à Paris car il se mariera à Bernay en 1875. Mais bon, il est peut-être boucher dans le voisinage de Bernay.

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5) Jean CATHIGNOL second du prénom et son épouse Marie Rose AMIOT ont désormais la joie d’avoir un fils : Georges Pierre, né en 1868, après une fille mort-née en 1866, leurs deux seuls enfants.

Ils hébergent Louis Michel AMIOT, frère aîné de Marie Rose. Bien plus tard, ils hébergeront jusqu'à leur mort les vieux parents de Marie Rose, qui fêteront leurs 55 ans de mariage chez eux.

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— 61 : 14 juin 1875 : naissance de Georges CATHIGNOL, Grand bourg d’Alençon à Bernay, cinquième fils de mes bisaïeuls 8.Pierre et 9.Maria Amélie LEROUX.

C’est le sixième (sur sept) enfant de ce couple et le treizième (sur quinze) petit-enfant de Jean et Antoinette LENÈGRE.

Plus de huit années ont passé depuis la naissance de sa sœur Marie. Leurs parents ont encore déménagé, et, si l’on se fie au recensement de 1872, la famille vivait hors de Bernay en 1872.

En théorie donc il a pu naître un enfant (et même plusieurs !) durant tout ce temps. Mais je n’ai pas trouvé d’autre nouvelle naissance (ni de décès) "CATHIGNOL" dans tout le canton de Bernay. Et pas davantage dans le canton de Thiberville, où ont vécu Léger CATHIGNOL et sa sœur aînée Marie (Bournainville, Drucourt). On ne peut pas faire toute la France, bien sûr, surtout pour rechercher des naissances qui n’ont probablement pas existé. L

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Georges CATHIGNOL eut une vie étrange.

Il fut très tôt « expéditionnaire », avant ses 16 ans (recensement du 25 mai 1891). Ce terme, qui a plusieurs sens, est à prendre ici dans le sens suivant : « commis aux écritures, chargé de faire les copies ». Il vit normalement chez ses parents.

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Au recensement du 15 mai 1896, son père mon bisaïeul 8.Pierre CATHIGNOL est décédé depuis quatre ans et, à près de 21 ans, Georges vit donc chez sa mère veuve 9.Maria Amélie LEROUX, bientôt 60 ans, ainsi que son jeune frère 4.René Dominique, mon futur aïeul, 16 ans, qui lui, moins doué intellectuellement, est apprenti menuisier tandis que Georges est « expéditionnaire au greffe civil ». C’est un métier qui lui fera faire d’innombrables annotations en mentions marginales de mariage sur l’état civil à partir du jour où elles existeront, en 1897.

9.Maria Amélie LEROUX est alors qualifiée de « chef de famille, sans profession ». Bref, elle s’occupe de la maison où les autres habitants travaillent. Car vit aussi avec eux, et ce depuis au moins le recensement de 1876, donc depuis au moins 20 ans, Désirée CATHIGNOL, 41 ans, autrefois en tant que sœur du chef de famille, et depuis 1892, en tant que belle-sœur. Elle est ouvrière rubanière, dans une fabrique (patrons : "MASSELIN frères", vus plus haut) où travailleront aussi les sœurs CHORIN et c’est peut-être ainsi que 4.René Dominique CATHIGNOL et sa future épouse 5.Juliette Ernestine Alphonsine CHORIN feront connaissance.

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Au recensement du 30 avril 1901, Georges CATHIGNOL, presque 26 ans, vit seul avec sa mère, bientôt 65 ans. Mon aïeul René est absent de Bernay ; je pense qu’il fait son service militaire. Il ne le fit pas en entier car partiellement exempté en raison du décès à la guerre de son frère aîné Jules, mais il en fit une partie et nous possédons d’ailleurs son livret militaire.

Désirée CATHIGNOL, 46 ans, a fini par quitter ce foyer et vit désormais seule, toujours ouvrière rubanière.

Georges CATHIGNOL est « employé de bureau au greffe civil ».

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Au recensement du 10 juillet 1906, Georges CATHIGNOL, 31 ans désormais, vit toujours avec sa mère âgée désormais de presque 70 ans, et il est qualifié de « commis greffier ». Son patron est un dénommé Henri PUEL, greffier du tribunal civil.

Mais depuis 1902, la famille a changé car mon aïeul René a épousé mon aïeule Juliette CHORIN et, en 1906, ce couple vit désormais chez Georges et sa mère, ma bisaïeule 9.Maria Amélie LEROUX.

4.René CATHIGNOL, 26 ans, étonnamment appelé « Dominique » (son second prénom), est livreur.

5.Juliette CHORIN, pas encore 24 ans, est ouvrière rubanière, chez Mr MASSELIN bien sûr.

Vivent aussi dans cette maison en 1906 :

Berthe Léontine Félicie CHORIN, deuxième sœur de la précédente et âgée de tout juste 20 ans, aussi ouvrière rubanière, chez Mr MASSELIN bien sûr, et encore le huitième et dernier enfant de la fratrie CHORIN :

Paul Gustave Albert CHORIN, dix ans. Paul CHORIN sera, bien plus tard, après un remariage pour cause de veuvage, père, en 1946, de mon cousin Jean Paul CHORIN, à qui je dois tant d’informations précieuses vues plus haut dans cet article et dans d‘autres sur le présent blog.

Pour l’instant, il n’est qu’un simple écolier. Plus tard il deviendra gendarme.

La présence de Berthe et Paul CHORIN dans cette maison s’explique par le fait qu’ils ont perdu leur mère, ma bisaïeule 11.Amélie Julia MARCHAND, en 1903. Leur père, mon bisaïeul 10. Jules Léon Gustave CHORIN, ouvrier maçon, devenu veuf, ne peut pas les élever tout seul chez lui sans personne à la maison pour garder les plus jeunes enfants, quand il travaille, et ce d’autant plus qu’il est alcoolique.

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Au recensement du 29 mai 1911, bien des choses ont encore changé dans la maison.

Georges CATHIGNOL, presque 36 ans maintenant, est toujours « commis greffier ». Son patron est toujours Henri PUEL.

5.Juliette CHORIN, pas encore 29 ans, est toujours ouvrière rubanière chez Mr MASSELIN.

Mais, entre-temps, en 1909, elle est devenue veuve. Et elle vit à côté de sa belle-mère (presque 75 ans) et de son beau-frère, en compagnie de son fils unique, 2.Jean Robert CATHIGNOL, mon père, né en 1908.

Berthe CHORIN a disparu car elle s’est mariée en 1910 et son petit frère Paul a disparu aussi.

On voit l’utilité des grands-parents en ces temps-là. Car comme Georges et Juliette travaillaient tous deux, il fallait bien quelqu’un pour garder mon père, âgé alors de seulement quelques mois. C’était visible aussi durant les précédents recensements, avant que ma bisaïeule ne fût grand-mère.

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Ensuite, le vendredi 31 octobre 1913, Georges CATHIGNOL, 38 ans désormais, finira par épouser la veuve de son jeune frère, et, d’oncle de mon père, il deviendra en plus son beau-père. Il était alors (toujours) « commis greffier au tribunal civil de Bernay », tandis que Juliette est qualifiée de « apprêteuse de rubans ». Pas de changement donc, sauf que ce mariage fut blanc. L

Après le décès de sa mère en 1915, Georges CATHIGNOL va quitter ce métier qui était le sien depuis environ 22 ans (avec de petites montées en grade). Lui et son épouse deviendront commerçants à Saint-Vincent-du-Boulay, aidés par Désirée CATHIGNOL, 60 ans désormais, et qui était devenue entre-temps concierge chez "MASSSELIN frères".

Cette aventure aurait peut-être pu marcher, mais Désirée mourut en 1917 et Juliette en 1918.

Du coup, Georges CATHIGNOL, resté seul avec mon père âgé de seulement dix ans, choisit d’émigrer à Rouen pour vivre auprès de Berthe CHORIN et de Louis Léon Gabriel TOUZEAU, mari de Berthe, et ce fut là qu’il mourut, le 2 mai 1945, à près de 70 ans, instituant héritier universel mon père, à la fois son neveu et son beau-fils.

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— 62 : mariage, à Bernay le mercredi 13 octobre 1875, de Pierre second du prénom CATHIGNOL avec Camille Anastasie AUGÉ, née à Orbec (Calvados) le 25 octobre 1855.

16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE marient leur dernier enfant, puisque Désirée restera célibataire.

Pierre est boucher, il a 24 ans. Camille est blanchisseuse, elle n’a pas encore 20 ans. Beau mariage donc mais dont je ne connais pas d’enfant. Ils quitteront Bernay sans doute aussitôt après, puisqu’ils seront absents aux recensements bernayens de 1876 suivants.

16.Jean CATHIGNOL (journalier) et 17.Antoinette LENÈGRE sont présents, consentants et soussignés (avec un "H" pour Jean).

Le père de la mariée est décédée, sa mère est blanchisseuse. Ils forment un couple totalement inconnu de GENEANET, de telle sorte que je n’ai aucun indice pour chercher où Pierre second du prénom CATHIGNOL et Camille Anastasie AUGÉ ont pu aller après leur mariage. Directement à Paris ? C’est possible, mais il faut des fonds pour ouvrir une boucherie à Paris. Quoi qu’il en soit, les recensements parisiens de 1876 à 1921 ne sont pas parvenus jusqu’à nous ; on ne peut donc rien savoir des 24 années qui séparent 1875 de 1899.

Premier témoin : 8.Pierre CATHIGNOL, 43 ans, employé au Chemin de Fer de l’Ouest, frère de l‘époux.

Quatrième témoin : Victor AUGÉ, tisserand, 35 ans, frère de l’épouse.

Dix belles signatures. Trois "H" pour les trois CATHIGNOL.

Pierre second du prénom CATHIGNOL signe : Pierre Cathignol

Camille Anastasie AUGÉ signe : Camille Auger

Cette dernière mourra à Paris-15, après plus de 23 ans de mariage, le 14 mai 1899, sans doute dans un hôpital, vu les déclarants, ainsi que l’adresse (151 rue de Sèvres), adresse actuelle de la clinique Robert-Debré.

Elle habitait avec son époux (c’est précisé) 143 boulevard Saint-Germain, et tous deux sont déclarés « journaliers », ce qui est très vraisemblablement faux. Mais ce métier équivoque, qui consiste à dire qu’on fait des journées de travail (sans plus de précision) est très pratique quand on ignore le vrai métier d’un individu. J’ai déjà vu d’autres actes de décès comme ça.

Du reste Pierre second du prénom CATHIGNOL se remariera en fin d’année, le samedi 9 décembre 1899, et là, il sera cité « boucher », habitant toujours 143 boulevard Saint-Germain. En plus il épousera (à 48 ans donc), une caissière, Marthe Alphonsine LÉCAILLON. Preuve qu’il n’a jamais dû quitter le milieu de la boucherie.

Marthe Alphonsine LÉCAILLON était née à Chéry-Chartreuve, dans l’Aisne, le 19 octobre 1866. C’était donc une "vieille fille" de 33 ans, qui a trouvé sur le tard un veuf pour se marier. Peut-être son patron. Ce mariage durant l’Avent prouve que les nouveaux époux ne se souciaient guère de la religion, et ça peut expliquer pourquoi Pierre second du prénom CATHIGNOL n’avait pas eu d’enfant de sa première épouse. Il en aura toutefois un de sa seconde épouse, Ernest Eugène CATHIGNOL, né à Paris-18 le 19 avril 1906. Probablement malgré lui car, s’il avait voulu un enfant, il l’aurait sans doute fait dès 1900.

Bien entendu, aucun CATHIGNOL témoin à ce mariage. Savait-on seulement, dans les familles "CATHIGNOL", que Pierre habitait Paris ?

Parmi les témoins (au moins trois du côté de l’épouse), le second est à retenir : Ernest Juvénal LÉCAILLON, 38 ans, boucher, frère aîné de l’épouse, et sans guère de doute futur parrain (car premier témoin et de même prénom) d’Ernest Eugène CATHIGNOL en 1906.

Ernest Juvénal LÉCAILLON enterrera son beau-frère décédé à Paris-18 le 5 juin 1921, puis sa sœur, logiquement venue s’installer à Saint-Denis où résidait Ernest, décédée à Saint-Denis, le 27 février 1929. J’ai réussi à retrouver Marthe Alphonsine LÉCAILLON à Saint-Denis, au recensement de 1926. Elle vivait seule, rue Fontaine, à quelques pas de la maison de son frère Ernest, boucher, marié. Mais pas de trace de son fils Ernest Eugène CATHIGNOL, qui, à 20 ans, semblait avoir quitté sa mère. Il ne s’est pas marié à Saint-Denis avant 1943 et n‘y est pas décédé non plus avant cette année-là, m’a assuré un correspondant bénévole local Mr Jean CAVALIER, du Cercle Généalogique du 93, que je remercie ici. Et il n’est pas décédé après 1970, m’a assuré GENEANET.

Ernest Eugène CATHIGNOL a tout de même vécu au moins 15 ans, puisqu’il n’est pas cité dans les décès des VINGT arrondissements parisiens entre 1906 et 1921. Ensuite, mystère.

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— Sans numéro, comme tous les recensements, car je ne considère pas que ce furent des événements de la vie de mon trisaïeul Jean :

Recensement (de Bernay) de 1876 (date inconnue).

Il figure dans l’article N°17 mais je le recopie néanmoins ici.

Source : Jean Paul CHORIN.

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C’est le dernier qui aurait dû recenser mon trisaïeul Jean.

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Rue de la Couture

CATIGNOLE Jean, journalier, 34 ans, né à Clermont-Ferrand (Non ! environ 33 ans ; et né à Égliseneuve-d'Entraigues le 23 juillet 1843)

AMIOT Marie Rose, son épouse, 29 ans, née à Bernay (EXACT : née à Bernay le 11 avril 1847)

CATIGNOLE Georges, leur fils, 7 ans, né à Bernay (c’est Georges Pierre ; plutôt déjà 8 ans, je pense : il est né à Bernay le 24 avril 1868)

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Rue de Morsan

(chez ses employeurs, un couple)

CATHIGNOL Paul, garçon charcutier, 16 ans, né à Bernay (Non ! environ 20 ans : né à Bernay le 15 mai 1856)

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Rue de Morsan

8.CATIGNOLLES Pierre, employé du chemin de fer, 44 ans, né à Égliseneuve Auvergne (EXACT : né à Égliseneuve-d'Entraigues le 8 mai 1832)

9.LEROUX Maria, son épouse, marchande de journaux, 39 ans, née au Havre (Non ! née à Saint-Martin-du-Manoir) (le 27 juillet 1836)

CATIGNOLLES Jules, leur fils, 12 ans, né à Bernay (Non ! cest Gabriel Alfred !) (né à Bernay le 3 mai 1864)

CATIGNOLLES Marie, leur fille 10 ans, née à Bernay (Non ! 9 ans seulement car née le 13 février 1867)

CATIGNOLLES Jules, leur fils, 1 an, né à Bernay (Non ! cest Georges !) (né à Bernay le 14 juin 1875)

CATIGNOLLES Désirée, ouvrière de fabrique, célibataire, 21 ans, née à Bernay (EXACT : née à Bernay le 2 juin 1855)

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Notes :

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1) Le recenseur sest souvent trompé sur lorthographe des noms, les prénoms, les âges et les communes de naissance ! L

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2) Seconde absence du couple 16.Jean CATHIGNOL / 17.Antoinette LENÈGRE. Jignore où ils sont.

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3) Absence aussi de Léger et de son épouse. Pourtant ils ne sont pas encore partis (définitivement) dans le canton de Thiberville puisqu’ils seront encore recensés à Bernay en 1881.

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4) Paul travaille désormais. Un peu comme son oncle Pierre le boucher (né 5 ans avant lui), il a choisi un métier du même genre : charcutier. Mais il naura pas la vie équilibrée de Pierre, à cause des malheurs qui suivront son mariage (1878). À noter lâge vraiment farfelu qui lui est donné : 16 ans au lieu de 20 ou presque 20.

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5) Les parents de Paul, 8.Pierre CATHIGNOL et 9.Maria Amélie LEROUX, ont bien eu un fils prénommé « Jules ». Mais celui-ci, né le 4 avril 1863 à Bernay, a 13 ans. Bizarrement, il n’est pas recensé, tandis que ses deux "petits" frères Gabriel Alfred et Georges lui ont "chapardé" son prénom. J

Je vous l'avais dit, qu'on aurait encore d'étonnantes surprises dans les prénoms ! J

On peut penser que le "vrai" Jules était lui aussi domicilié chez ses parents, chose normale vu son âge, mais que le recenseur n'a pas bien compris les explications données (Jules était peut-être sorti).

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6) Désirée CATHIGNOL vit chez son frère 8.Pierre CATHIGNOL, né plus de 23 ans avant elle ! Comme elle demeurera célibataire, elle y vivra jusqu’à la mort de ce dernier, et même encore quelques années après (chez sa veuve). Elle a toujours tenu, de façon stable, ce même métier d’ouvrier rubanière chez "MASSELIN frères", qui lui offriront un poste de concierge, plus tard dans sa vie (1911).

Ayant travaillé au moins 39 ans de suite chez le même employeur, elle aurait bien mérité, elle aussi, comme en 1897 Adolphe HULBERT cité plus haut, d’être décorée de la "médaille d’honneur" récompensant « les ouvriers et employés comptant plus de trente années consécutives de services dans le même établissement industriel ou commercial ». Lui aussi travaillait chez "MASSELIN frères", à Bernay.

Les médailles servent à nos dirigeants pour calmer le peuple, l‘endormir et le saigner plus aisément. L

L’assassin (par procuration) Emmanuel MACRON est en train d’en offrir plein aux infirmières en ce moment où j‘écris ces lignes, après en avoir envoyé des milliers « à la guerre » [SIC DIXIT] SANS MASQUES, dont beaucoup (plus de cent !) sont mortes au front.

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— 63 : mariage, à Bernay le samedi 7 décembre 1878, de Paul CATHIGNOL avec Henriette Désirée DELAMARE, née à Appeville-Annebault (Eure) le 9 août 1855.

16.Jean CATHIGNOL et 17.Antoinette LENÈGRE marient leur premier petit-enfant. Ce sera la dernière fête de la vie de mon trisaïeul.

L’épouse est déjà enceinte, lors de ce mariage. Mais j’ai vu ça très souvent et je ne pense pas que ce soit à l’origine de la malédiction effroyable qui va s’abattre sur eux.

Paul a 22 ans et est garçon charcutier.

Désirée DELAMARE a 23 ans et est ouvrière de filature.

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Les parents de Paul, 8.Pierre CATHIGNOL et 9.Maria Amélie LEROUX, sont présents et consentants bien sûr, vu que Paul est à son tour « mineur relativement au mariage ». Pierre est toujours employé au Chemin de Fer de l’Ouest, Maria s’occupe du ménage (elle ne vend donc plus de journaux).

Le père de Henriette Désirée DELAMARE est décédé. Celle-ci, « demeurant depuis temps de droit » à Bernay, vit donc avec sa mère qui s‘occupe du ménage, aussi présente et consentante.

Deux frères de l’épouse sont témoins mais rien du côté de notre famille. L

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Paul CATHIGNOL fut employé au Chemin de Fer de l’Ouest dès 1879 et jusqu’en 1880, une année donc.

Il est le seul "CATHIGNOL" qui fut qualifié de "poseur de rails au Chemin de Fer de l'Ouest" (31 mai 1880).

Puis il devint journalier (1881-1888), tisserand (1891) et enfin terrassier (de 1896 à son décès en 1900).

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Il quitta sa femme pour Lisieux (Calvados) peu après la naissance de son cinquième enfant (vers 1886), pourtant la première à avoir vécu. On le retrouve à Lisieux en couple avec une certaine Rose Léonie Nat(h)alie SIMON (1855-1895), veuve Louis Aimé ROGERON (1845-1881), et ses deux enfants, Gabrielle (née en 1876) et Roger ROGERON (né en 1879), qui tous deux se marieront malgré une enfance et une adolescence compliquées. Après le décès de sa maîtresse, Paul CATHIGNOL fit venir sa femme à Lisieux et on les retrouve ainsi au recensement de 1896 à Lisieux, en compagnie de leur fille Marie Désirée CATHIGNOL et de… Roger ROGERON, alors jeune peintre en bâtiment de 17 ans.

Peu après, Paul CATHIGNOL et sa famille ont dû retourner dans le département de l’Eure puisque c’est à l’hospice de Bernay qu’il mourra, le 16 mai 1900, âgé de 44 seulement.

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Henriette Désirée DELAMARE fut ouvrière de filature jusqu’à la naissance de son quatrième enfant (1884), une fille mort-née comme les précédents. Puis elle fut tour à tour journalière, ouvrière, sans profession, en général domiciliée à Menneval, commune qui touche Bernay, et qui fut son dernier domicile. Vivant seule depuis 1905 après le mariage de sa fille que son mari emmena en Seine-Maritime, elle mourut à l’hospice de Bernay le 24 novembre 1927, âgée de 72 ans, après une solitude totale de plus de 22 ans. L

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Paul CATHIGNOL fut condamné trois fois par la justice à de petites peines de prison pour "outrage à agents" (Bernay, 1885), puis "tapage et violence" (Lisieux, 1892), enfin "coups à sa femme" (Lisieux, 1897).

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— 64 : 18 janvier 1879 : décès de Françoise GATIGNOL (née "GATINIOL", mariée "CATIGNOL"), à Gioux en Bagnols.

Perdre une sœur (ou un frère), ce n’est pas rien, évidemment, même si on (ne) la fréquentait pas, peu ou plus. .

Mais, pour que ç’ait été VRAIMENT un événement de la vie de Jean, il est impératif qu’il ait été MIS AU COURANT de ce décès.

Le fut-il ? J’ai plutôt tendance à croire que oui, et ce pour la même raison que celle exposée plus haut, à l’occasion de leur sœur Charlotte dite "Françoise" : Jean devait recevoir régulièrement du courrier venant d’Auvergne, lui donnant des nouvelles du "pays".

Françoise et son époux Jean SERVIÈRE (1790-1852) avaient eu six ou sept enfants ; je n’ai que quatre naissances, toutes à Gioux en Bagnols, celles des quatre premiers nés, de 1816 à 1823 :

Hilarion dit "Pierre", Michel, Pierre décédé en bas âge, et Michelle, mariée comme les deux fils aînés.

Mais les recensements semblent en donner six ou sept en tout (difficile de savoir, à cause d‘âges imprécis, de surprénoms et des derniers actes de naissance non trouvés).

Les deux fils aînés ont vécu loin, dans d’autres départements, mais Michelle SERVIÈRE (1823-1899) était restée vivre à Gioux, ayant épousé à Bagnols en 1852 un certain Jean ESPINASSE (1821-1902), natif de Singles (au nord-ouest de Bagnols, tout près de cette commune même si elle ne la touche pas), d’où postérité à Gioux. Et donc, dans cette descendance, certains devaient savoir écrire.

Françoise a vécu 87 ans et demi, répartis ainsi :

— 24 ans avec sa famille biologique d’origine : 1791-1815.

— Presque 37 ans avec son époux Jean SERVIÈRE (1790-1852).

— 26 ans et demi de veuvage (1852-1879).

Elle semble avoir eu une vie tranquille et classique, avec sans doute le seul regret d’avoir dû s’éloigner de ses frères et sœurs, en épousant un Bagnolais.

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— 65. 22 juin 1879 à Bernay : naissance d’un garçon mort-né, premier enfant sur sept de Paul CATHIGNOL et Henriette Désirée DELAMARE.

Il n’est pas sûr que 16.Jean CATHIGNOL ait été mis au courant de cette naissance de son premier arrière-petit-enfant.

Ça demeure néanmoins une grande étape de sa vie : c’est la première fois qu’il devient arrière-grand-père.

Trois filles mort-nées suivront (1880, 1881, 1884) avant la naissance de Marie Désirée CATHIGNOL, née à l’hospice de Bernay le 29 décembre 1885, la seule qui se mariera de cette fratrie de sept enfants. Suivront encore une fille et un garçon qui ne vivront pas six mois à eux deux.

Marie Désirée CATHIGNOL fut la seule des sept enfants de Paul CATHIGNOL et Henriette Désirée DELAMARE à naître à l’hospice ; c’est peut-être ce qui lui a sauvé la vie. Elle se mariera deux fois (1905 et 1923), pour cause de veuvage, vivant toujours hélas loin de sa mère, près de Rouen. Cette dernière ne sera même pas présente au second mariage de sa fille, donnant seulement, depuis son domicile de Menneval, son consentement par écrit.

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— 66. 24 juin 1879 : décès de 16.Jean CATHIGNOL, gardien d’herbages, hameau de la Planquette, à Bernay.

Il est décédé « à 11 heures, en son domicile, âgé de 75 ans ».

Une dernière profession et un dernier domicile pour mon trisaïeul. Le décès fut enregistré le lendemain 25 juin en mairie de Bernay, sur déclaration de « Jean VERNER, journalier, âgé de 42 ans, cousin du décédé, soussigné ».

L’âge fait naître mon trisaïeul en 1803 (après le 24 juin) ou en 1804 (jusqu’au 24 juin).

L’âge de Jean VERNER (alias "VERNAYRE" bien sûr) me chiffonne beaucoup et m’empêche de l’identifier avec certitude.

D’abord je ne connais pas de cousins à mon trisaïeul portant ce nom. Des neveux et petits-neveux, oui. Mais pas tous émigrés en Normandie. J’ai un de ses neveux, Jean VERNAYRE, né le 18 septembre 1829 à Condat, âgé alors de 49 ans et demi et non 42. Marié à Bernay avec une Normande en 1861. Pas mieux. C’est peut-être lui, mais ça fait une grosse erreur d’âge pour l’époque.

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ÉPILOGUE : ainsi s’est terminée une longue vie qui ne fut pas de tout repos. Très belle vie néanmoins, je trouve, même si elle comporta bien des malheurs, comme toute longue vie.

Antoinette LENÈGRE avait fait le bon choix, en acceptant la demande en mariage que lui fit Jean, malgré sa pauvreté, attestée par la table des contrats de mariage du bureau de Besse-en-Chandesse (200 francs pour Jean contre 1600 francs pour Antoinette), doublée d’une absence d’identité officielle qui ne peut être source que d‘ennuis à venir, et triplée de l‘existence de trois nièces et d‘un neveu nés de père inconnu (1818, 1821, 1824 et 1828).

J’ai sans doute bien d’autres ancêtres dont la vie mériterait d’être longuement étudiée aussi mais celle de Jean est vraiment passionnante, avec ses douze enfants aux destinées très diverses, que son épouse et lui ont presque tous mariés (seule manque Désirée, jamais mariée), cette grande pauvreté qui descendit jusqu’à la misère en 1848 et obligea la famille à un exode incertain vers une terre très lointaine, dans une petite ville si éloignée des immenses et magnifiques étendues montagnardes et campagnardes d’Égliseneuve-d’Entraigues, ces nombreux déménagements et changements de profession qui témoignent aussi d’une vie difficile.

Mais Jean a tenu jusqu’au bout son rôle d’homme en travaillant jusqu’au bout, tandis qu’Antoinette a tenu aussi jusqu’au bout son rôle de femme, mettant notamment au monde à Bernay un enfant conçu en Auvergne, après un voyage dont les femmes qui me lisent doivent penser à juste titre qu’il ne dut pas être une partie de plaisir, et vivant suffisamment longtemps pour élever complètement ses douze enfants (sauf les morts en enfance bien sûr).

Comme Moïse qui n’atteignit pas la terre promise mais dut se contenter de l’apercevoir, Jean n’a pas vu naître celui qui perpétuera son nom, son quatorzième petit-enfant (sur quinze), mon aïeul 4.René Dominique CATHIGNOL.

Mais il a pu voir que l’épouse de son fils aîné (normalement le plus béni, même si les exceptions ne manquent pas ; voir la vie effroyable de Paul plus haut) attendait un septième enfant (sept, nombre sacré), et, cet ancêtre de tous les "CATHIGNOL" vivants, Antoinette, elle le verra naître, le gardant, dans sa vieillesse, durant ses toutes premières années (1979-1983) puisqu’elle les vécut chez son fils aîné, mon bisaïeul 8.Pierre CATHIGNOL, né pile quatre mois après la mort de son époux (24 octobre 1879).

Je suis content que l’un et l’autre soient décédés chez eux, lui, auprès de son épouse, elle auprès de son fils aîné, et non à l’hôpital.

Je suis content qu’un Auvergnat ait déclaré la mort de Jean ; sans doute son neveu, fils de Pierre VERNEYRE / VERNAYRE, qui fut témoin à son mariage, et de l’aînée de ses sœurs Marie CATINOT / CATIGNOL.

Et je me demande si ce Jean VERNER ne les pas accompagnés durant leur périple de 1848. Il avait alors 18 ans révolus, et a pu se montrer, dans toute la force de sa jeunesse virile, d’une très grande utilité. Car, bien que le numéro spécial de la "Revue Française de la Généalogie" "consacré aux migrations entre 1814 et 1914" ne m’ait ABSOLUMENT RIEN APPRIS (les rédacteurs ne s’intéressent qu’aux bourgeois et n’ont même pas indiqué que "bougnat" est l’aphérèse de "charbougnat" qui signifie "charbonnier"), je persiste à croire que, pour qui n’était pas fortuné, et de plus habitait dans les montagnes du cœur de l’Auvergne, ce voyage dut être une très dure expédition. Le train n’existait pas encore et les diligences coûtaient bien trop cher, selon moi.

Mais je suis content aussi que le décès d’Antoinette (18 décembre 1883 à Bernay) (âgée de 70 ans et demi) ait été déclaré par un Normand, Pierre Eugène AMIOT, car la vie de mes trisaïeuls est très loin de se résumer à celle de leur fils aîné, et Jean second du prénom, époux Marie Rose AMIOT, a si longtemps hébergé les parents de son épouse (et même un de leurs fils au début de leur mariage) que je trouve sympathique qu’un autre de leur fils, assez jeune marié et ourdisseur de profession celui-là, ait fait le déplacement jusqu’à la mairie pour déclarer ce décès.

Ainsi, de l’Auvergne à la Normandie, la boucle était bouclée. Après tout, les six enfants mariés de Jean et Antoinette avaient tous choisi un(e) Normand(e) pour conjoint(e), non ?

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Résumé des 66 grandes étapes de la vie de Jean CATHIGNOL premier du nom

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Il me manque bien des étapes bien sûr (le premier chagrin d‘amour d‘un adolescent, ça ne s‘oublie jamais et ça vous marque pour toujours, mais ce n‘est écrit nulle part dans l‘état civil, pas plus que le premier jour où l’on fut parrain pour la première fois, ni celui où on a touché de l‘argent pour un travail rémunéré, ni le jour si béni où on a croisé le chemin de la future femme de sa vie, ni encore la maladie ou l’accident qui, un jour, a failli vous emporter), mais j’ai donné celles que je connaissais.

Et que je résume donc ci-dessous (à noter que Jean ne fut pas toujours cité présent, et ne le fut pas toujours, loin de là !) :

— Au nombre de 3 : sa conception, sa naissance et son décès, bien sûr.

— Au nombre de 3 : décès de ses parents et de sa grand-mère maternelle (1809, 1810, 1823).

— Au nombre de 4 : mariage de trois de ses quatre sœurs (1810, 1815, 1824) et celui de son frère (1832).

J’aurais pu ajouter toutes les naissances de ses neveux et nièces, surtout les huit de Marie CATIGNOL et Pierre VERNAYRE (nés de 1811 à 1829), d’autant plus qu’il fut sans doute parrain de l’un ou l’une d’eux [il y a eu un premier "Jean VERNAYRE" né (1815) et marié (1835) à Condat] mais je ne l’ai pas fait.

— Au nombre de 2 : les actes judiciaires qui ont précédé son mariage, en octobre 1830.

— Au nombre de 1 : son contrat de mariage, de bonne heure le jeudi 28 octobre 1830.

— Au nombre de 1 : son mariage, à dix heures le jeudi 28 octobre 1830.

— Au nombre de 12 : la naissance de ses douze enfants (de 1832 à 1855).

— Au nombre de 1 : son départ en famille pour Bernay (1848).

— Au nombre de 6 : le mariage de six de ses douze enfants (1853-1854-1861-1864-1865-1875). Il n’a pas connu le remariage, à Paris en 1899, de son ultime fils, Pierre second du prénom.

— Au nombre de 6 : le décès de six de ses douze enfants, les six morts de son vivant (1837-1848-1850-1856-1866-plus date inconnue pour Jean-Marie).

— Au nombre de 13 : la naissance de ses 13 premiers petits-enfants (1855-1875). Il n’a pas connu les naissances, à Bernay en 1879, du quatorzième, René Dominique CATHIGNOL, ni à Paris en 1906, du quinzième, Ernest Eugène CATHIGNOL.

— Au nombre de 1 : le mariage de l’aîné de son fils aîné, Paul CATHIGNOL (1878), le seul de ses petits-enfants marié de son vivant.

— Au nombre de 3 : le décès de trois de ses petits-enfants : Paul Fortuné MAILLET (1863), Paul Désiré Alexis RENAULT (1866), Pierre Gustave CATHIGNOL (1871). En 1866 eut lieu aussi le décès d’une fille mort-née, déjà comptabilisé dans les naissances ci-dessus.

— Au nombre de 1 : deux jours avant sa mort, la naissance d’une fille mort-née, qui le fit devenir arrière-grand-père.

— Au nombre de 4 : le décès de ses sœurs Marie, Charlotte dite "Anne", Charlotte dite "Françoise" et Françoise. Son unique frère mourra après lui (1885).

— Au nombre de 2 : mariage et décès de sa belle-sœur Marie LENÈGRE.

— Au nombre de 3 : les décès des parents et de la grand-mère maternelle de son épouse (1832, 1840, 1851).

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Résumé des professions de Jean CATHIGNOL premier du nom

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— De ses 15 ans environ jusqu’à son mariage : comme tous les adolescents puis jeunes hommes de sa condition, de son époque et de sa région, Jean a dû être journalier (ouvrier agricole) par-ci par-là. Peut-être aussi laboureur, cultivateur ou même domestique mais je n’ai AUCUN document me prouvant quoi que ce soit avant le 23 octobre 1830, alors qu’il avait 26 ou 27 ans environ.

Tous ces métiers se ressemblent plus ou moins ; à moins d’être domestique dans une belle, grande et riche demeure, mais ce n’était sans doute pas son cas.

— Homologation de l’acte de notoriété (samedi 23 octobre 1830) : première profession officielle connue : cultivateur.

— Contrat de mariage et mariage (jeudi 28 octobre 1830) : cultivateur. Certes, on se doutait bien qu’il n’allait pas changer de profession cinq jours avant son mariage, mais l’acte de mariage est intéressant en ce sens qu’il nous dit que Jean « habitait depuis long temps à Égliseneuve-d’Entraigues. » Il ne vivait donc plus en son lieu de naissance (Courtilles en Condat), et, pour pouvoir se loger, se vêtir et manger, ne pouvait plus compter sur le logement, le travail et l’entrecôte de Charlotte dite "Françoise" : il devait donc travailler, et ce depuis… « long temps ».

De toute façon, jamais 34.Jacques LENÈGRE et 35.Catherine MATHEUF n’auraient accepté de donner leur fille de 17 ans à un fainéant. Dans certaines communes voisines (très rarement à Bagnols mais c‘est arrivé là aussi, y compris dans notre famille hélas), les parents "vendaient" parfois leur fille de douze ou treize ans (en général : pas avant 12 ans ni après 13 ans). Mais toujours à des gens riches, bien sûr (marchands et autres). Mais Jean était pauvre comme Job. Donc à exclure.

— De ce mariage au 17 février 1848 : la plupart du temps « cultivateur » mais parfois « journalier ».

Jean va ensuite complètement changer de métier à son arrivée à Bernay :

— Durant au moins 37 mois, du 18 juin 1848 (naissance de son 10ème enfant, Jean-Marie) au 18 juillet 1851 (naissance de son 11ème enfant, Pierre second du prénom) : ramoneur.

— Durant au moins dix ans, du recensement de 1851 à celui de 1861 : émouleur. Sur le contrat de mariage de son fils Léger (25 mars 1861), il sera, pour une unique fois, qualifié de « rémouleur », qui est la forme moderne du nom de ce métier.

— Puis, l’âge venant et le travail suivi devenant de plus en plus dur, Jean sera désormais cité « journalier » (1864-1865-1866-1875). On ne portait pas de lunettes en ces temps-là, du moins chez les pauvres. Or, pour être rémouleur, il faut y voir clair ; sinon, on risque de s’affûter… les doigts ! L

— Enfin, à son décès, ce très poétique métier que je n’ai jamais rencontré ailleurs : gardien d’herbages.

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Résumé des domiciles de Jean CATHIGNOL premier du nom

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— Naissance et premières années : hameau de Courtilles, commune de Condat (Cantal).

— Peut-être vers l’âge de 15 ans jusqu’à son mariage (28/10/1830) : Égliseneuve-d’Entraigues, dans un hameau inconnu.

— De son mariage au 26 juin 1845 (naissance de son 8ème enfant : Françoise) : chez son beau-père, hameau de "La Farge", commune d’Égliseneuve-d’Entraigues.

— Du recensement de l’été 1846 au 17 mai 1847 et sans doute même au 17 février 1848 : chez lui, au hameau éphémère de "La Boubouille", qui n’exista que lors de ce recensement et qui ne comptait qu’une seule famille : la nôtre, alors composée de dix personnes (avec une pointe à onze personnes à la naissance le 17 mai 1847 de Marie seconde du prénom) : lui-même, son épouse, son beau-père, et ses sept enfants encore vivants (le 4ème, Géraud, n’ayant vécu que 28 jours en 1837).

— En voyage quelque temps ensuite, entre Auvergne et Normandie ; soit sans domicile fixe, soit avec un domicile bernayen loué d’avance.

— 18 juin 1848 (naissance de son 10ème enfant, Jean-Marie) : rue des Manufactures à Bernay (Eure).

— 18 juillet 1851 (naissance de son 11ème enfant, Pierre second du prénom) : rue Étroite, à Bernay.

— 23 novembre 1853 (mariage de son 3ème enfant, Marie première du prénom) - recensement de 1861 : hameau de la Pilette, à Bernay.

— 13 octobre 1864 (mariage de son 7ème enfant, Jean second du prénom) - 13 octobre 1875 (mariage de son 11ème enfant, Pierre second du prénom) : rue d’Alençon à Bernay.

Note : curieux, ces deux mariages tous deux un 13 octobre. Mais bon, ces coïncidences peuvent arriver.

— 24 juin 1879 (décès) : hameau de la Planquette, à Bernay.

Note : je ne m’explique pas son absence aux recensements bernayens de 1866 et 1876. Des omissions ? L

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Rédacteur de ce blog : Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans le 3 décembre 1949.

Pour tout contact : cathignol@laposte.net.

Édition du dimanche 9 octobre 2022 à 2h26.

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