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Titre du blog : Les CATHIGNOL (depuis 1830)
Auteur : Cathignol
Date de création : 14-12-2012
 
posté le 07-11-2019 à 14:57:35

XXIII. Mes quinquaïeuls Jean GATINIOL et Gabrielle FERREYROL

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Cet article continue l’ascendance patronymique de Jean CATHIGNOL, premier du nom, né en 1804 ou vers 1804 à Condat (Cantal), marié le jeudi 28 octobre 1830 dans la commune voisine d’Égliseneuve-d‘Entraigues (Puy-de-Dôme) avec Antoinette LENÈGRE (Égliseneuve-d‘Entraigues 1813-1883-Bernay), et décédé, gardien d’herbages, à Bernay « âgé de 75 ans » le 24 juin 1879.

Nous avons vu les parents de Jean CATHIGNOL dans l’article N°22.

Nous allons passer à la génération antérieure, celle de ses grands-parents paternels.

Ceux-ci sont nés et morts dans la paroisse de Baignols, devenue la commune de Bagnols.

Ils se nommaient Jean GATINIOL et Gabrielle FERREYROL. 

Ils se marièrent lors de l’année particulièrement sainte 1728. 1728, en effet, c’est douze à la puissance trois, deux nombres particulièrement sacrés, et je ne pense pas qu’on puisse faire mieux, comme « année sainte ».

On verra plus bas la triste façon dont ils ont « honoré » cette année. L

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Avertissement : les registres paroissiaux de Bagnols sont assez complets dans les années qui vont nous intéresser.

À mon grand regret, il manque les mariages (pas les baptêmes !!) de l’année 1650. Après c’est assez complet.

Il manque toutefois, en totalité, les années 1680, 1697 et 1709. Et ce doit être tout. Je n’ai pas tout en tête mais peu de passages des autres années sont illisibles ou contenant des pages en partie déchirées.

À La Tour-d’Auvergne, c’est moins simple car il y a des années incomplètes, d’autres illisibles (encre effacée car devenue trop pâle), etc.

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Dans les articles suivants on étudiera la vie de Michel, père de Jean GATINIOL ci-dessus, puis celle de Pierre, père de Michel et enfin celle de Joseph, père de Pierre. Tous ont vécu à Bagnols et tous sont nés au hameau d’Espinasse, sauf peut-être Joseph dont je n’ai ni la naissance ni le mariage (sans doute en 1650 à Bagnols dans une année lacunaire) ni le décès. Mais son épouse, Jeanne BONHOMME (1631-1693) était née au hameau d’Espinasse, y mit au monde 5 de ses 6 enfants et y mourut.

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Couleurs dans cet article :

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En gras rouge : mes quinquaïeuls 64.Jean GATINIOL et 65.Gabrielle FERREYROL.

Note : certaines informations importantes sont aussi en gras rouge.

Note : certaines autres choses sur lesquelles je veux insister sont aussi en gras rouge

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En gras jaune foncé : les parents de 64.Jean GATINIOL et 65.Gabrielle FERREYROL :

128.Michel (né "CATINIOL", marié et décédé "GATINIOL") (1681-1736), laboureur.

129.Anna (mariée "Anne") SABATIER (1672-1722).

130.François FERREYROL (ou autre orthographe pour ce patronyme à multiples variations) (1667-1739), maître menuisier et laboureur, et qui savait signer.

C’est assez rare parmi mes ancêtres pour être souligné :

Mon sexaïeul 130.François FERREYROL, fils d’un maître charpentier illettré de La Tour-d’Auvergne, y a fait des études et il savait signer. Lui fut laboureur et maître menuisier. J’ai très souvent vu son élégante signature :

fferreyroL

131.Françoise JUILLARD (1663/1670-1717).

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En gras orange : les oncles et tantes véritables (pas ceux par alliance, qui sont en gras noir) de 64.Jean GATINIOL et 65.Gabrielle FERREYROL.

Voici les principaux, qui apparaîtront dans cet article (quatre patronymes existent, comme toujours) :

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Jean GATINIOL (né Jehan CATINIOL) (1686-1736) le tout à Espinasse en Bagnols. Marié ? Je ne sais pas.

Antonia GATINIOL (née Anthonia CATINIOL) (Bagnols 1690-1730 Trémouille-Saint-Loup), épouse François CHEZAL (1693-1715/1729).

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Léonarde SABATIER (décédée « Gilberte ») (1666-1702), épouse Jacques DIF (1650/1665-1701).

Jacmé alias Jammet SABATIER (1669-1744), époux Gilberte ESPINASSE (1664/1674-1722) (devenu veuf, il se remariera avec une veuve).

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Gabrielle FERREYROL (1671-1724), épouse Antoine (premier du prénom) RULHIER (1659/1670-1730).

 

Antonia FERREYROL (1672/1674-1718/1745), épouse François BOYER (1660/1678-après 1718).

Géraud FERREYROL alias Giraud FERREYROLLES (ou autre orthographe pour ce patronyme à multiples variations), né le 10/02/1677 à La Tour-d’Auvergne.

Marié ? Je ne sais pas. Décédé après le 6 février 1728.

Bien moins instruit que son frère mon ancêtre ci-dessus né plus de 9 ans avant lui, il ne savait pas signer. L’explication, c’est le déménagement de son père qui quitta la ville de La Tour-d’Auvergne pour la modeste paroisse de Bagnols vers 1684. Bagnols était à peu près aussi peuplé mais là, il n’y avait pas d’instituteur. 

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Ligier JUILLARD / JULLIARD (1650/1675-1702/1705), premier époux de Catherine LADEVIE (1660/1676-après 1725) remariée Jean BASSET (à Larodde le mardi 24 février 1705).

Antoine JUILLARD / JULLIARD (1667/1677-1744), époux Françoise BONHOMME (1669/1679-1744). 

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En gras bleu : les grands-parents de 64.Jean GATINIOL et 65.Gabrielle FERREYROL :

 

256.Pierre GATINIOL (1654-1715), laboureur.

257.Anna (seconde du prénom) BOURSIN (1655-1689/1696).

258.Jean SABATIER (1623/1633-1708).

259.Françoise BOUCHEIX (1630/1650-1699/1740).

 

260.Antoine FERREYROL (1615/1626-1687), maître charpentier.

261.Antonia MAULE (1632/1636-1700).

262.Jean JUILLARD alias JULLIARD (1620/1650-avant 1700)

263.(autre) Antonia MAULE, selon des généalogistes de GENEANET (non citée dans cet article).

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En gras bleu-vert : tout cousin germain de 64.Jean GATINIOL ou bien de 65.Gabrielle FERREYROL.

De nombreux patronymes peuvent exister car on y retrouve ceux des oncles par alliance en plus de ceux des quatre parents.

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Cousins germains paternels de 64.Jean GATINIOL apparaissant dans cet article (branche GATINIOL) :

Anne CHEZAL (1716-1754), seule connue à jour, épouse Jean CHARBONNEL (1707-1760).

Annet CHEZAL (cousin à ce jour présumé) (pas avant 1717-après 1737).

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Cousins germains maternels de 64.Jean GATINIOL apparaissant dans cet article (branche SABATIER) :

Gilberte DIF (1697-1742) épouse Michel FAUCHER (1701-1760).

Françoise SABATIER (1690-1740) épouse Pierre AUDHUY (1693-1730).

Jean SABATIER (1695-1734) (marié ? pas marié ? je ne sais pas).

J'en connais six autres, absents de cet article. 

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Cousins germains paternels de 65.Gabrielle FERREYROL apparaissant dans cet article (branche FERREYROL) :

Aucun (sur 17 connus à ce jour).

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Cousins germains maternels de 65.Gabrielle FERREYROL apparaissant dans cet article (branche JUILLARD) :

Aucun (sur 7 connus à ce jour). 

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En gras vert : chacun des huit enfants de 64.Jean GATINIOL et 65.Gabrielle FERREYROL.

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En gras marron : les frères et sœurs de 64.Jean GATINIOL et ceux de 65.Gabrielle FERREYROL.

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En gras fuchsia alias magenta : comme dans tous mes blogs, ce qui est amusant, bizarre, comique, curieux, drôle, étonnant, farfelu, gai, humoristique, ironique, plaisant, etc.

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— En noir gras, ce que je veux mettre en évidence (beaucoup d’internautes font pareil) ; notamment beaucoup d'individus non coloriés et les orthographes bizarres dans les contrats de mariage.

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Jean GATINIOL (toujours vu avec cette orthographe) était issu d’une fratrie de huit enfants composée de trois garçons, nés de 1699 à 1703, puis de quatre filles, nées de 1705 à 1714. À quoi s’ajoute un(e) enfant de sexe et prénom inconnus né(e) dans l’année lacuneuse 1709. Jean n’était pas l’aîné mais ses deux frères connus, Pierre, l’aîné, et autre Jean GATINIOL, moururent très probablement en bas âge.

Il faut savoir qu’à cette époque, à Bagnols en tout cas, les curés n’indiquaient pas les décès des enfants en bas âge, et même des enfants tout courts. Il faudra attendre 1722 pour trouver un acte de sépulture d’une mineure de 15 ans.

Jean GATINIOL se trouva donc être l’héritier principal de ses parents, et, pour cette raison, n’eut pas à quitter Espinasse où il était né, comme son père Michel (1681-1736), son aïeul paternel Pierre (1654-1715) qu‘il a connu, sa bisaïeule Jeanne BONHOMME (1631-1693) et, aussi presque tous ses enfants.

Je viens de le dire : deux Jean GATINIOL sont nés dans cette fratrie de huit enfants ; et ils sont nés consécutivement à peu d’écart de distance : 1701 et 1703.

Comment dès lors savoir lequel des deux est notre ancêtre ? Un acte notarié va nous le faire savoir.

Le premier Jean GATINIOL est né le 24 juin 1701 ; le second Jean GATINIOL est né le 6 octobre 1703.

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La "preuve" qu’il s’agit de Jean né en 1703, la voici :

Lors du contrat de mariage qui eut lieu le 31 janvier 1728, Jean est dit « sous l’autorité » de son père. Ce qui veut dire qu’il n’était pas majeur. La majorité de l’époque et du lieu étant de 25 ans, il ne peut pas s’agir de Jean né en 1701 (qui avait 26 ans) mais seulement de Jean né après le 31 janvier 1703, celui qui avait 24 ans.

Le tout en supposant qu’ils sachent compter correctement, ce qui n’est point sûr.

Toutefois, il semble que, pour ce qui est de la minorité et de la majorité, on sût compter, au moins jusqu’à 25.

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Mais bon, je reste sans preuve formelle car les notaires peuvent aussi se tromper, et personne n’en trouvera jamais.

Ceci dit, l'un ou l'autre, c'est sans grande importance.

À noter pour finir qu’un autre Jean GATINIOL, frère des précédents, a très bien pu naître en 1709 (année lacunaire dans les deux collections, donc perdue pour toujours) et que lui aussi pourrait convenir, même si l’écart d’âge avec sa future épouse (mariage en février 1728) commence à faire vraiment beaucoup. Mais, ceci dit, j’ai vu bien pire.

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L’identité de 64. Gabrielle FERREYROL, sera formellement établie plus bas, grâce à  la naissance d'un enfant tardif. Son contrat de mariage la dit « fille de François et Françoise JUILLARD » ; or ce couple semble n’avoir eu que deux "Gabrielle" parmi leurs enfants : l’une née en 1695, 1696, ou 1697 (cette dernière année, lacuneuse, est perdue pour toujours), l’autre née le 26 juillet 1701. Question âge, cette dernière convient bien mieux pour épouser un jeune homme né en 1703.

D’autant plus qu’une des deux Gabrielle FERREYROL a épousé, le 25 février 1716 à Bagnols, un dénommé Guillaume MADEUF, né, semble-t-il, le 17 mars 1681, et que la première convient bien plus pour ce mariage avec ce MADEUF déjà âgé, même si les mariages d’une adolescente de 14 ans et demi n’étaient pas rares (même, pour ne pas dire surtout, avec un homme mûr, ce que j‘ai souvent vu). Ce sont les jeunes filles de 16 ou 17 ans qui choisissaient un jeune homme de leur âge pour mari. Les jeunes adolescentes de 12, 13 ou 14 ans, étaient souvent vendues (il n’y a pas d’autre mot) à un riche homme mûr.

Mais bon, on va quand même conserver le plus vraisemblable, qui sera d'ailleurs prouvé plus bas : l’aînée des deux s’est mariée en 1716, et notre ancêtre, née quelques années plus tard, s’est mariée en 1728.

Quels furent les enfants de 130.François FERREYROL et 131.Françoise JUILLARD ? (mariés j’ignore où et quand)

J’en ai sept, mais il doit m’en manquer, d‘autant que je ne sais pas où sont nés certains, donc où la famille a pu vivre.

130.François FERREYROL est né à La Tour-d’Auvergne le 19 octobre 1667, j’ai eu beaucoup de mal à le trouver pour pouvoir en être fier !

Pour 131.Françoise JUILLARD, aucune idée. Comme il y avait des JUILLARD alias JULLIARD (écrits en général LH au lieu de LL) partout dans la région, le couple a pu vivre n’importe où. Au début j’ai pensé que François FERREYROL avait vécu d’abord au bourg de La Tour-d’Auvergne puis à Juilles en Bagnols.

En effet, je possède un acte notarial (un "prisfaict", mot inconnu de moi mais où il est question de « faire un prix ») daté du 9 octobre 1684 entre mon ancêtre 260.Antoine FERREYROL (père de François) et une cliente, et où le notaire, Maître BARADUC, précise assez vite qu’Antoine FERREYROL « maître charpentier, habitant de la ville de La Tour, résidait à présent au village de Julhie paroisse de Baignols […] » etc.

Donc (Julhie étant l’ancien nom de Juilles) il me semblait clair que François FERREYROL, suivant son père, n’avait vécu qu’au bourg de La Tour-d’Auvergne (où il est né) et au hameau de Juilles en Bagnols, où son père et lui sont décédés à plus de 52 ans d‘écart (13 mars 1687 ; 13 ou 14, date de la sépulture, octobre 1739).

Deux seuls domiciles donc pour François :

— 1) De sa naissance (1667) à la fin de son adolescence (1684 ou à peu près) : la ville de La Tour-d’Auvergne où il apprit à lire et écrire.

— 2) Ensuite, jusqu’à sa mort (1739) le hameau de Juilles en Bagnols.

Mais ce ne doit pas être aussi simple puisqu’il me manque plusieurs actes de baptême des enfants du couple 130.FERREYROL / 131.JUILLARD !! L

Voyons toutefois ce que j’ai (les numéros d'ordre sont très incertains, sauf pour les deux premiers) :

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— 1) Géraud, né vers 1687/1688, [pas à Bagnols, sans doute pas non plus à La Tour-d’Auvergne même s'il y a un fameux fouillis pour ces deux années-là (ordre bizarre, avec des reprises)], laboureur, époux Jeanne VAREILLE, née Jehane VAREILHE le 13 mai 1683 à La Prugne en Bagnols, laboureur, veuve Jacques BOYER (1667-1710) (d'où au moins quatre enfants dont deux filles mariées) morte en couches à son sixième enfant "FERREYROL", le 9 février 1718, aussi à La Prugne en Bagnols.

Mariage à Bagnols le mardi 17 février 1711. Décédé à La Prugne en Bagnols ; inhumé le 26 mars 1739.

Notons qu’il porte le prénom de son oncle paternel Giraud FERREYROL (Géraud ou Giraud, c’est la même chose) et non celui de son aïeul paternel 260.Antoine FERREYROL. D’où sa naissance à situer après le 13 mars 1687, son père ayant donc 19 ans au moins.

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— 2) Antoinette, née le 8 janvier 1692, à Juilles en Bagnols, épouse Jacques LACHÈZE, né le 30 juillet 1672 à Lessart en Bagnols, décédé à Juilles en Bagnols, inhumé le 17 mai 1736.

Mariage à Bagnols le samedi 2 août 1710. Mère de 12 enfants. Décédée à Juilles en Bagnols ; inhumée le 15/3/1733.

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Parrain : son aïeul maternel (du moins je le suppose) 262.Jean JUILHARD.

Marraine : son aïeule paternelle (du moins je le suppose) : (un blanc) "MAILLE" soit sans doute 261.Antonia alias Antoinette MAULE (Antonia ou Antoinette, en général d’ailleurs écrits avec un "h" après le "t", c’est la même chose), qui lui donne son prénom.

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— 3) Gabrielle Première, née vers 1695/1697, épouse Guillaume MADEUF, mère de 10 enfants. Mariage à Bagnols le mardi 25 février 1716. Je n’ai pas davantage son décès que sa naissance. Serait morte entre 1740 et 1761. Laboureurs tous deux.

Guillaume MADEUF était né (« Guilhe », baptisé le 18 par un prêtre qui, visiblement, souffrait du bras droit) le 17 mars 1681 à Lessart en Bagnols et il y mourut âgé de 75 ans (et demi). Inhumé le 4 décembre 1756. 

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— 4) 65.Gabrielle (seconde du prénom) FERREYROL, mon ancêtre, née donc le 26 juillet 1701 à Juilles en Bagnols, épouse 64.Jean GATINIOL. 

Mariage hors de Bagnols en février 1728 (voir plus bas son contrat de mariage).

Décédée à Espinasse en Bagnols. Inhumée le 4 avril 1760, trois jours après son mari.

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Parrain : Ligier JULLIARD, l’aîné de ses oncles maternels connus.

Marraine : Gabrielle FERREIROL [SIC], l’aînée de ses tantes paternelles connues.

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— 5) Catherine (filiation non prouvée), née vers 1697/1706, décédée célibataire (du moins je le suppose) à Juilles en Bagnols, « âgée d’environ 35 ans ». Inhumée le 27 juin 1736. C’est parce qu’elle est restée vivre à Juilles que je la suppose célibataire. Mais ce n’est pas une preuve bien sûr vu que, parfois, c’est l’époux qui venait vivre chez l’épouse. Par ailleurs deux futurs époux peuvent être nés non seulement dans la même paroisse mais aussi dans le même hameau.

Par contre, il ne faut pas compter sur les prêtres de cette époque pour nous dire si elle était célibataire, ou au contraire épouse ou veuve d’un homme. Ils mariaient même des veufs sans dire qu’ils étaient veufs. Mais bon, presque tous étaient atteints du cancer du bras droit, et ceci explique cela.

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Marraine : je n'ai pas de Catherine FERREYROL ni de Catherine JUILLARD / JULLIARD. Mais elle a pu avoir comme marraine Catherine LADEVIE (1660/1676-après 1725), épouse (ou veuve) de Ligier JUILLARD / JULLIARD ci-dessus.

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— 6) Antonia, née le 23 juillet 1705 à Juilles en Bagnols, épouse Michel LACOSTE, mère d’au moins 3 enfants. Mariage à Bagnols le mardi 30 avril 1737. Décédée veuve à Gioux en Bagnols ; inhumée le 6/2/1776.

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Parrain : Antoine JULIARD [SIC], sans doute le deuxième de ses oncles maternels connus.

Marraine : Antonia FERREIROL [SIC], sans doute la deuxième de ses tantes paternelles connues.

Michel LACOSTE, sans doute né entre 1702 et 1706 à Gioux en Bagnols, est décédé avant 1775, sans doute à Gioux en Bagnols.

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7) Louis, né peut-être en 1709 à Bagnols (année lacunaire), époux Catherine BERNARD, père d’au moins 8 enfants. Mariage à Bagnols le jeudi 4 mars 1734. Décédé à Bertineix en Bagnols. Inhumé le 21 juin 1767.

Pour ce dernier du reste, je n’ai pas non plus de preuve de filiation. Les généalogistes de GENEANET le disent tous fils de François FERREYROL et Françoise JUILLARD, mais je n’ai personnellement AUCUNE PREUVE à ce jour. Je chercherai un jour son contrat de mariage car il se trouve qu’il a eu une grande descendance et j’aimerais donc bien avoir une preuve. L

Au passage je verrai si Catherine ci-dessus est ou non citée. 

Catherine BERNARD a dû naître entre 1707 et 1714 au hameau de La Vialle, paroisse Saint-Gal de Tauves (qui avait plusieurs paroisses). Elle est décédée à Bertineix en Bagnols et fut inhumée le 15 décembre 1759. 

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On voit donc que ces enfants ne peuvent pas TOUS être nés à Juilles en Bagnols. Car :

— Il n’y a pas de lacunes à Bagnols pour les années où Géraud a pu naître.

— À supposer que Gabrielle Première soit née dans l’année lacunaire 1697, qu’en est-il de Catherine (et réciproquement) ?

Je vous rappelle qu’il n’y avait qu’une chance sur cent que deux jumeaux deviennent tous les deux adultes à cette époque-là.

Il y a plus de chances que l’une soit née en janvier 1697 et l’autre en décembre 1697, le tout donc dans l’année lacuneuse 1697. Mais ça reste peu probable.

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Un mot sur les patronymes et leurs variations. 

Le père de Jean GATINIOL est né Michel CATINIOL (avec un C comme dans Cocorico).

Le patronyme SABATIER était parfois écrit avec deux B ou deux T, ce qui n’a guère de sens puisque ces deux consonnes sont des occlusives, ce qui fait qu’il est impossible techniquement d’en prononcer deux à la suite, mais bon…

Le patronyme FERREYROL a subi d’innombrables déformations. De nos jours encore du reste.

On trouve FAREROL, FÉREYROLLES, etc. Cette dernière graphie est celle, sur ma carte IGN orange N°2432, d’un hameau de La Tour-d’Auvergne, commune (ville, à l’époque, remplie de notaires et autres bourgeois ; et même des aristocrates comme Anne Gilberte Laurence Clémence BURIN DES ROZIERS) touchant Bagnols.

À mes débuts, j’ai trouvé la graphie FERREYROL (celle qu’utilisait François), et je l’ai toujours gardée, ne faisant pas d’étude particulière sur ce patronyme, contrairement au mien.

Enfin, comme dit plus haut, JUILLARD alternait parfois avec JULLIARD. Et, dans ces temps anciens, on trouvait plus encore les graphies JUILHARD et JULHIARD.

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Voici maintenant un récapitulatif complet de la liste des enfants de mes sexaïeuls 128.Michel CATINIOL / GATINIOL et 129.Anna alias Anne SABATIER (mariés le lundi 10 février 1698 à Bagnols), la plupart nés "GATINIOL", tous à Espinasse en Bagnols.

Note : la parenté des 7 parrains et des 7 marraines n’est pas indiquée mais je pense les avoir identifiés quand même.

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— 1) Pierre, né le 9 novembre 1699. Disparu.

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Parrain : son aïeul paternel 256.Pierre GATINIOL, qui lui a donné son prénom.

Marraine : son aïeule maternelle 259.Françoise BOUSCHET [SIC] (les orthographes BOUCHEIX et BOUSCHEIX étaient plus fréquentes).

Note : je n’ai JAMAIS compris le pourquoi de la lettre "S" dans "BOUSCHEIX" ou "BOUSCHET". L

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— 2) Jean Premier, né le 24 juin 1701. Disparu.

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Parrain : son aïeul maternel 258.Jean SABATIER, qui lui a donné son prénom.

Marraine : Anne BOURSIN, peut-être la sœur aînée de feue son aïeule paternelle 257.Anna (seconde du prénom) BOURSIN, (aussi née "Anna", mais on ne faisait guère de différence entre "Anna" et "Anne", le 6 décembre 1633 à Cornillat en Bagnols).

Comme j'ignore si cette sœur aînée a vécu, la marraine est peut-être une autre personne de la même famille.  

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— 3) 64.Jean GATINIOL, mon ancêtre, né le 6 octobre 1703, laboureur. Épousera 65.Gabrielle FERREYROL. 

Mariage hors de Bagnols en février 1728 (voir plus bas son contrat de mariage).

Décédé à Espinasse en Bagnols. Inhumé le 1er avril 1760, trois jours avant sa veuve.

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Parrain : son oncle paternel (né "Jehan CATINIOL"), qui lui a donné son prénom. 

Marraine : Gilberte ESPINASSE, tante maternelle par alliance car épouse de Jacmé SABATIER.

Note : ce dernier avait une sœur aînée, Léonarde, qui aurait été marraine si elle n’était pas décédée en 1702.

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— 4) Antonia, née le 4 mars 1705. Disparue.

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Parrain : Jacmé SABATIER, vu ci-dessus, seul oncle maternel connu de moi.

Marraine : sa seule tante paternelle connue (née "Anthonia CATINIOL"), qui lui a donné son prénom.

Les trois disparus ci-dessus sont décédés AVANT le 31 janvier 1728.

Note : disparition aussi, chez les filleuls, de la lettre "h" de Jehan et Anthonia, sans qu'il y ait changement de prononciation dans les deux prénoms (on me l'a appris).

Note sur l’acte de baptême de cette enfant :

— Sur le 3E 28/6, vue 33 sur 95, page de gauche, elle est née « Anthonia CATINIOL ».

— Sur le 6E 28/1, Vue 288 sur 312, page de gauche, elle est née « Antonia GATINIOL ».

L’exemplaire 3E 28/6, celui qui reste dans la commune, est l’original. Il est signé par le curé lui-même, nommé ROUX.

L’exemplaire 6E 28/1, celui qui va en préfecture, est le double. Il a été recopié par un vicaire qui a ajouté, en fin d’acte : « signé ROUX curé ».

La prononciation du prénom est la même et j’ai coutume de supprimer les "h" après les "t" (comme vous pouvez le voir ici) pour Anthoine, Anthonia, etc., dans mon fichier généalogique car sinon je pourrais avoir à faire deux essais pour retrouver un personnage. Et surtout ne pas les trouver quand je les cherche, ce qui arrive souvent à cause des multiples variations : Antoinette = Anthoinette, Antonia, Anthonia, Toinette, Toinete, Tounette, Tounete, etc.

Mais il est CHOQUANT de voir que le patronyme de la nouveau-née n’est PAS LE MÊME sur les deux exemplaires, AVEC UNE PRONONCIATION DIFFÉRENTE ! L

C’est une manifestation (entre mille !) de l’effrayant MÉPRIS que les prêtres éprouvaient envers la plupart de leurs paroissiens ! L

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— 5) Gilberte, née le 23 mars 1708, décédée jeune célibataire le 20 décembre 1729. À Espinasse.

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Parrain : Jacmé GATINIOL, peut-être l’aîné des grands-oncles paternels (né en 1651, mort entre 1707 et 1722).

Marraine : une certaine Gilberte DIF, probablement cousine germaine maternelle de la nouveau-née, seule fille connue de feue sa tante Léonarde SABATIER et Jacques DIF, née probablement en 1697, année lacuneuse, âgée donc d’à peu près 11 ans ; et qui lui a donné son prénom.

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TRÈS IMPORTANT : on constate que 128.Michel CATINIOL et 129.Anna SABATIER ont tenu à respecter l’alternance "paternel / maternel" pour les parrains et marraines de leurs enfants. À savoir :

— Pour les enfants de numéro impair (1, 3, 5), un parrain du côté du père (GATINIOL) et une marraine du côté de la mère (SABATIER).

— Pour les enfants de numéro pair (2, 4), un parrain du côté de la mère (SABATIER) et une marraine du côté du père (GATINIOL).

Et ça va continuer ! Mais à la condition EXPRESSE d’admettre la naissance d’un(e) enfant né(e) en 1709, sinon nous aurions deux enfants consécutives (Gilberte ci-dessus et Françoise à venir) qui auraient toutes deux un parrain du côté paternel et une marraine du côté maternel.

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— 6) Logique GATINIOL, né ou née dans l’année lacunaire 1709, sans doute vers la fin. Disparu(e), donc décédé(e) pas bien âgé(e) avant le 31 janvier 1728, sans doute dans cette même année 1709, qui nous manque.

"Logique" est un prénom mixte comme Amable, Camille, Claude, Dominique, Maxime ou encore "Possible", "Probable", etc. J

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Parrain : quelqu’un du côté maternel (côté SABATIER).

Marraine : quelqu’un du côté paternel (côté GATINIOL).

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— 7) Francoize, née le 15 mars 1711, décédée célibataire (je crois) âgée le 4 avril 1755. À Espinasse.

Là encore, aucune preuve de son célibat. Comme pour Catherine FERREYROL vue plus haut, je la suppose célibataire car elle est décédée dans le hameau de sa naissance. 

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Parrain : Michel GATINIOL, sans doute autre grand-oncle paternel de la nouveau-née, né en 1663, décédé en 1720. Les trois autres grands-oncles, Jehan, Guillaume et François, nés en 1657, 1660 et 1666 sont morts avant 1694.

Marraine : une certaine Françoise SABATIER, sans doute aussi cousine germaine maternelle de la nouveau-née, née le 9 juillet 1690, mariée en 1721 et décédée en 1740, seule fille connue de Jacmé SABATIER oncle de la nouveau-née et de Gilberte ESPINASSE, première épouse (encore vivante) de ce dernier ; et qui lui a donné son prénom.

Note : on peut s’étonner de ce que Françoise SABATIER fut marraine APRÈS Gilberte DIF, alors qu’elle avait 7 ans de plus. Mais c’est oublier que Gilberte DIF la précède dans la hiérarchie de primogéniture, étant fille de Léonarde SABATIER, sœur AÎNÉE de Jacmé SABATIER.

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— 8) Jeanne CATINIOL, baptisée le 18 juillet 1714 ; elle épousera (à Trémouille-Saint-Loup, Puy-de-Dôme, le lundi 10 février 1755) Michel BRU, laboureur, né le 3 juin 1719 à Cornillat en Bagnols, décédé à Jouvion en Bagnols le 6 février 1776.

Décédée à Cornillat en Bagnols le 11 octobre 1760. Couple apparemment sans postérité.

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Parrain : Jean SABATIER, soussigné. C’est un cousin germain maternel de la nouveau-née, frère de Françoise SABATIER ci-dessus née en 1690. Celle-ci n’a pas eu de sœur connue mais elle a eu quatre frères connus, tous puînés, nés aussi à Espinasse en Bagnols, dont un Jean (l’aîné de ces quatre garçons), né le 30 septembre 1695, décédé à Espinasse en Bagnols et inhumé le 2 juillet 1734.

Marraine : une dénommée Jeanne BOURSIN, qui devait être une proche parente de feue l’aïeule paternelle de la nouveau-née, 257.Anna (seconde du prénom) BOURSIN. On peut penser qu’il s’agit d’une sœur ou d’une nièce ou encore d’une petite-nièce de cette aïeule maternelle. J'ai une sœur de ce prénom, née le 5 mars 1645 à Cornillat en Bagnols, et elle convient très bien puisque c'est la deuxième fille de la fratrie, après Anna (première du prénom) BOURSIN peut-être marraine plus haut de Jean Premier GATINIOL. Mais, comme cette dernière, j'ignore si cette Jeanne BOURSIN a vécu ; il peut donc s'agir d'un autre membre de cette famille BOURSIN.

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Étudions maintenant la vie de Jean GATINIOL et celle de Gabrielle FERREYROL.

Jusqu’à son mariage, je ne sais rien de Gabrielle FERREYROL. Elle a sans doute eu une enfance normale, avec comme fêtes les mariages de ses aînés et les naissances de ses neveux et nièces. Avec aussi beaucoup de deuils hélas bien sûr, comme très fréquents en ces temps-là. Son plus grand deuil fut la perte de sa mère en décembre 1717, alors qu’elle n’avait que 16 ans. Elle aura par contre 38 ans au décès de son père, qui vécut « environ 75 ans » (72 ans moins 5 ou 6 jours en réalité).

Elle ne connut pas ses grands-parents, tous quatre décédés avant 1701.

Le hameau d’Espinasse est à 3 km à l’ouest du bourg de Bagnols et celui de Juilles à 2,5 km à l’est-nord-est de ce même bourg. Mais en ce temps-là, les messes du dimanche et autres jours fériés, et plus encore les fêtes paroissiales permettaient vite aux jeunes gens d’une même paroisse de se rencontrer puis de se fiancer et de s’épouser. Ce fut leur cas.

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La vie de Jean GATINIOL, maintenant.

Lui connut (probablement) trois de ses quatre grands-parents. Il faut dire que son père s’était marié à 16 ans !

Il n’avait pas 19 ans quand il perdit sa mère mais en avait 32 quand il perdit son père. Une certaine similitude sur ce plan-là avec sa future épouse, donc.

À ma connaissance, il n’eut ni neveu ni nièce. Là, c’est tout le contraire de sa future épouse, qui en eut au moins 39.

Les grands deuils de son enfance furent la perte de ses trois grands-parents, en 1708 et 1715 (j’ignore la date de décès de son aïeule maternelle, à situer entre 1699 et 1740). Et peut-être quelques frères et sœurs, quatre au maximum, les "disparus" ci-dessus.

Son mariage avec Gabrielle FERREYROL dura 32 ans, ce qui n’est pas si mal pour l’époque.

Le fait qu’elle mourut quelques jours après lui est une chose assez souvent vue, mais seulement trois jours, c’est rare.

De quoi mourut-elle ? Les actes d’état civil ne le disent hélas pas.

— De faim ? Certainement pas, vu qu’elle avait plusieurs enfants pour la nourrir.

— De contagion ? C’est possible, si son mari était atteint d’une maladie contagieuse.

— D’épuisement, à soigner son mari ? Possible aussi.

— De chagrin ? Possible encore mais assez peu probable à cause de la présence près d’elle de plusieurs enfants.

Ce qui nous conduit à l’étude de ces enfants.

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Ils sont tous nés à Espinasse en Bagnols, de 1729 à 1745.

Au passage cela nous prouve que 65.Gabrielle FERREYROL ne peut pas être née en 1697, et à plus forte raison en 1696 ou 1695 (voir plus haut sa sœur du même prénom). En effet la ménopause était bien plus précoce autrefois (je le tiens de source sûre, car je n’ai rien trouvé à ce sujet sur Wikipédia). Et, dans mon fichier d’environ 10 000 Auvergnats, je n’ai trouvé qu’une seule fois, au 18ème siècle, une mère à 47 ans. 47 ans et 14 jours précisément, et en fin de 18ème siècle : 1798.

De très nombreux généalogistes de GENEANET donnent pour cette époque des mères plus âgées, dépassant même largement les 50 ans ; je les ai TOUS "démolis" !! Le cas classique est celui de la confusion entre deux sœurs de même prénom. J’avoue que j’ai été très surpris de ces erreurs, surtout quand elles sont le fait de femmes généalogistes.

Après, oui, au 19ème siècle j’ai trouvé plusieurs mères à 47 ans. Je n’en ai pas encore trouvé à 48 ans, mais j’en trouverai certainement une un jour.

Bref, 65.Gabrielle FERREYROL a eu son dernier enfant à l’âge de 44 ans et 4 mois moins 8 jours. 

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— 1) Antoinette GATINIOL, née à Espinasse, baptisée à Bagnols le 25 janvier 1729.

Décédée à Espinasse, veuve remariée. Inhumée le 30 juin 1782.

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Parrain : son aïeul paternel, comme de coutume : 128.Michel GATINIOL.

Marraine : son aïeule maternelle étant décédée, on a choisi l’aînée des tantes maternelles : Antoinette FERREYROL (épouse Jacques LACHÈZE), qui lui donna son prénom.

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Son premier époux fut un certain Michel MAMPON de Trémouille-Saint-Loup, né vers 1710/1720.

Mariage à Bagnols le lundi 21 février 1746. À 17 ans, donc. Lui avait donc environ 30 ans.

Six enfants dont au moins deux mariés, nés de 1748 à 1758.

Puis décès de Michel MAMPON à Espinasse en Bagnols ; inhumé le 9 mai 1760.

Six témoins inconnus pour ce premier mariage, tous cités étrangement dans l’acte suivant, deux mariages s’étant succédés.

Antoinette tarde à se remarier mais finit par épouser un veuf, Jean MADEUF, le lundi 27 juin 1768 à Bagnols.

Elle a alors 39 ans et lui la quarantaine, étant sans doute né à La Touraille en Bagnols vers 1720/1730. Une fille naîtra de cette union.

À noter, ce qui est rare, que deux hommes avaient fait opposition à ce mariage, sans succès :

— François GRÉGOIRE, de Chassagnoux, hameau de Bagnols.

— François ROUX, de Chanet, autre hameau de Bagnols.

Je n’ai aucune idée du pourquoi de ces oppositions car ils ne semblent pas être de ma famille ; pas non plus de celle de Jean MADEUF, qui était veuf d’une certaine Antoinette SERRE.

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Je ne me souviens que d’une seule autre opposition : un certain Antoine MANARANCHE, veuf d’une certaine Marie GATINIOL (hors famille), "âgé d’environ 65 ans", a épousé une orpheline "âgée d’environ 25 ans" : Jeanne MOUTY.

Mais là, on comprenait tout de suite le motif des opposants (un "GATINIOL" et une "MANARANCHE") : « l’héritage du vieux », pour parler clairement. J

Ils en avaient aussi été pour leurs frais, le mariage eut lieu (28/1/1745 à Chastreix) et Jeanne MOUTY, qui se mit aussitôt "au travail", offrit, en cinq ans et demi seulement, cinq filles non jumelles au "vieux" MANARANCHE, dont une posthume. Ah, elle avait bien mérité son héritage, Jeanne MOUTY ! J Et elle put doter ses filles !

À noter quand même la présence d’un "GATINIOL" comme témoin de ce mariage. Pas rancunier (ni intéressé !), celui-là ! J

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Un seul témoin clairement connu parmi les quatre cités pour ce remariage d’Antoinette :

— François GATINIOL, l’aîné de ses frères très probablement (ce n’est pas précisé car le curé MATHIEU souffrait d‘un cancer du bras droit).

Pour ce qui est des professions, les prêtres de Bagnols ne les indiquaient quasiment jamais dans les BMS. Sauf pour les personnes de haut rang devant lesquelles ils rampaient obséquieusement, bien sûr.

Il pouvait y avoir, dans le bourg de Bagnols, des professions qui ne soient pas laboureurs. Mais je pense qu’au hameau d’Espinasse ne devaient vivre que des laboureurs. Idem pour le hameau de Juilles, et les hameaux en général.

130.François FERREYROL fut cité au moins cinq fois « laboureur » (1692-1696-1702-1711-1716) contre une seule fois « maître menuisier » (1728 ; voir plus bas dans le contrat de mariage). Il n’avait sans doute pas perdu son savoir-faire en quittant le bourg de La Tour-d’Auvergne pour ce hameau de Bagnols, mais sans doute bien des clients, d’où sa reconversion.

Les laboureurs, un siècle plus tard, on les nommera plutôt cultivateurs ; et encore un siècle plus tard, plutôt agriculteurs ; ces trois mots à peu près équivalents existaient tous bien avant 1700.

C’est vrai qu’ils cultivaient la terre mais c’est vrai aussi que, parallèlement, ils étaient éleveurs (de vaches et de chèvres). Ils fabriquaient des fromages. Saint-Nectaire, vous savez, ce n’est pas très loin de Bagnols ni d‘Égliseneuve-d‘Entraigues.

Jean MADEUF survivra à Antoinette et mourra en 1800. 

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— 2) François CATINIOL, né à Espinasse, baptisé à Bagnols le 12 novembre 1730.

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Parrain : son aïeul maternel, comme de coutume : 130.François FAREYROL [SIC], qui lui donna son prénom.

Marraine : son aïeule paternelle étant décédée, on a choisi l’aînée des deux tantes paternelles encore vivantes : Françoise CATINIOL [SIC], qui s‘est acheté une cédille pour l‘occasion. J

Il est amusant de constater que l’ancêtre de la plupart des "GATIGNOL" qui vivent encore à Bagnols soit né avec un "C" comme initiale.

C’est lui en effet qui, comme premier garçon et en vertu du droit d’aînesse, pourra rester vivre à Espinasse.

Il se mariera pourtant tard, à 37 ans et demi, épousant à Bagnols le jeudi 19 mai 1768, une certaine Anne JOURDE, née à Lessart en Bagnols, baptisée le 3 décembre 1734, âgée de 33 ans donc.

Témoins à son mariage :

— A) Jean MADEUF, soussigné. Sans doute le (futur, dans 39 jours) beau-frère du marié (voir ci-dessus).

À noter que, sur les DEUX exemplaires, le curé MATHIEU a précisé que ce témoin était soussigné (contrairement aux trois autres), mais qu’il ne l’a laissé signer sur AUCUN exemplaire, car il n’en avait rien à foutre, de tous ces péquenots-là ! L

— B) Annet GATINIOL, l’aîné de ses frères vivants très probablement (ce n’est pas précisé car le curé Mathieu souffrait d‘un cancer du bras droit).

— C) Guillaume GATINIOL, le troisième de ses frères vivants très probablement (ce n’est pas précisé car le curé Mathieu souffrait d‘un cancer du bras droit).

— D) Michel VERGNE. Sans doute allié à la famille car il sera aussi témoin au remariage d’Antoinette 39 jours après, et il avait épousé une GATINIOL d‘Espinasse, malheureusement pas identifiée par moi avec certitude, le curé MATHIEU (déjà lui !) n’ayant pas donné l’identité des parents des mariés lors de son mariage le 1er mars 1756 à Bagnols, vu qu’il commençait à avoir un peu mal au bras droit.

Le père MATHIEU a même osé marier plusieurs couples dans le même acte ! (trois mariages, si j’ai bien compté, car c’est difficile, vu qu’il y a un fameux fouillis dans cet acte très mal écrit ! L).

Inutile de dire que je ne porte pas ces ratichons dans mon cœur, car la moindre des choses dans un acte d’état civil, c’est D’IDENTIFIER CLAIREMENT les personnes dont on parle ! L

Et je m’honore de n’avoir AUCUN de ces radis noirs parmi mes ancêtres ! L

Un absent de marque : mon quadrisaïeul Antoine GATINIOL, deuxième des trois frères vivants de François. L

Je ne connais que deux enfants à ce couple, le premier né à Lessart en Bagnols, disparu, le second né à Léoty en Cros, deux fois marié pour cause de veuvage (je précise car le divorce était désormais autorisé) ; mais deux garçons, d’où transmission du nom.

Anne JOURDE serait décédée paroisse de Cros le 23 avril 1784 selon le second acte de mariage de son second fils, Jean GATINIOL, remarié GATIGNOL (veuf d’Anne VERGNE, avec Jeanne CHABOZI). L’ennui c’est que je ne peux pas le vérifier car il y a des lacunes à Cros pour 1784 dans les deux collections.

À noter une curiosité : ce remariage eut lieu le mercredi 8 juin 1825 à Trémouille-Saint-Loup après un essai infructueux J en date du mardi 17 mai 1825, même commune. Les fiancés avaient pourtant répondu « séparément et affirmativement » et le maire avait déclaré « au nom de la loi » que les fiancés « étaient unis en mariage ».

Oui mais voilà il manquait les témoins ! L

Le maire s’est donc arrêté après avoir écrit « en présence de Sr », et… il a rayé tout ce qu‘il avait écrit !

Marrant, non ? J

Les deux fiancés se sont donc "remariés" 22 jours après, même lieu, même maire, le temps que… les témoins (dessaoulés ? ^^) arrivent ! J

Marrant, non ? J

Quoiqu’on pourrait encore contester ce mariage ; car si celui (rayé !) du 17 mai était correct, celui du 8 juin est incorrect :

En effet, au début « a comparu Jean GATIGNOL » et à la fin c’est Jean GATINIOL qui est marié ! Il a changé de nom au cours de la cérémonie ! J

Marrant, non ? J

François est né "CATINIOL", fut marié "GATINIOL" et mourut "GATIGNOL", à Espinasse en Bagnols le 8 mai 1804 ; à 73 ans donc. On le dit « veuf d’Anne JOURDES » ; il ne s’était donc pas remarié. Il y eut quatre témoins, les deux premiers étant ses fils Annet et Jean, cités dans cet ordre qui est celui de leur naissance.

François est né avec une cédille, mort avec une cédille, mais le père MATHIEU la lui avait confisquée à l’occasion de son mariage ! L

Une chose reste tout de même étrange dans la vie de François : je le croyais privilégié car il était l‘aîné des garçons. Or un généalogiste de GENEANET le dit « laboureur, métayer ». C’est sans doute à Cros qu’il fut métayer, là où est né son second fils. Ne possédait-il pas de terres à lui, à Espinasse en Bagnols ? L

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IMPORTANT : on constate que 64.Jean GATINIOL et 65.Gabrielle FERREYROL ont tenu à respecter l’alternance "paternel / maternel" pour les deux premiers parrains et marraines de leurs enfants. À savoir :

— Pour l'enfant de numéro impair (Antoinette ci-dessus, N°1), un parrain du côté du père (GATINIOL) et une marraine du côté de la mère (FERREYROL).

— Pour l'enfant de numéro pair (François ci-dessus, N°2), un parrain du côté de la mère (FERREYROL) et une marraine du côté du père (GATINIOL).

Mais ça ne va pas continuer. Les parrains et marraines suivants vont être "irréguliers", si je puis dire. Pourquoi ? Eh bien, tout simplement car certaines familles ne suivaient pas cette vieille coutume auvergnate, ou seulement en partie. 

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— 3) Jacques GATINIOL, né à Espinasse, baptisé à Bagnols le 5 octobre 1732. Disparu.

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Parrain : Jacques LACHAISE. Alias LACHEZE bien sûr (orthographe la plus fréquente), et appelé par moi LACHÈZE.

C’est bien sûr un oncle maternel par alliance, déjà vu plus haut.

Marraine : Jeanne GATINIOL ; c’est bien sûr la cadette des deux tantes paternelles encore vivantes du nouveau-né.

On voit que l’alternance "paternel / maternel", pour les parrains et marraines, n’a pas été respectée. Le troisième enfant aurait dû en effet avoir un parrain du côté paternel et une marraine du côté maternel. Or c’est l’inverse qui est arrivé.

Je n’ai pas trouvé d’enfant intermédiaire né durant l’automne 1731 et mes collègues de GENEANET non plus. Du reste il y a très peu de "place" pour un(e) enfant, moins de 23 mois séparant les naissances de François et de Jacques.

Jacques GATINIOL n’a sans doute pas vécu bien longtemps puisqu’il n’apparaît que le jour de son baptême, contrairement à ses frères puînés Annet, Antoine mon ancêtre N°32, et même Guillaume, pourtant pas marié ce dernier.

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— 4) Jean GATINIOL, né à Espinasse, baptisé à Bagnols le 31 novembre 1734. Disparu.

Oui, vous avez bien lu : il fut baptisé un 31 novembre ! Sans doute à l’occasion d’une année "trissextile" ! J

Ah, on n’est pas payé bien cher mais on rigole bien ! J

Et je ne peux pas me tromper, voici le début du texte :

« le tente [SIC] unieme nvebre [SIC] i734 a este baptisé Jean gatiniol »

C’est signé : ARGAILHOT curé

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Ah, Messire Pierre ARGAILHOT ! Lui aussi c’était un Maître ! Et il a sévi durant plus d'un quart de siècle ! Lisez et relisez ses actes ; si vous voulez savoir CE QUI EST INUTILE, vous le trouverez dans ses BMS. Et si vous voulez savoir CE QUI EST UTILE, vous ne le trouverez pas dans ses BMS. Champion olympique avant l’heure, le père ARGAILHOT !

Ses BMS ne nous apprennent presque rien et surtout pas l’identité des parents des mariés !

Ses BMS sont souvent écrits avec une encre qui rappelle le thé de Nottingham, une encre si pâle que certains actes sont TOTALEMENT illisibles.

Ses BMS qui se marchent souvent sur les pieds, car très mal séparés, au point qu’il est bien souvent très difficile de trouver le début d’un acte ! Et facile d'en sauter un ! L

Ses BMS où PERSONNE ne sait signer, même notre ancêtre maître menuisier François FERREYROL quand il fut parrain. Si ça se trouve, il imaginait que lui seul et ses vicaires savaient écrire dans sa paroisse.

En fait, très vite, Messire ARGAILHOT ne se donna même plus la peine d’écrire, à propos des parrains et marraines, « qui n’ont pas su signer de ce enquis ». Il le faisait au début car c’était la loi mais il a vite arrêté, citant seulement les noms du parrain et de la marraine, craignant sans doute d‘aggraver son cancer du bras droit !

Ses BMS où il oubliait souvent d’indiquer le nom des gens dont il parlait mais, bah, était-ce si grave, puisqu’il laissait un blanc pour qu’on puisse le remplir quelques siècles plus tard ?

Ses BMS où, dans l’incertitude (par exemple sur les prénom et nom d’une jeune fille qu’il venait de marier un quart d’heure avant), il laissait UN BLANC !

À l’occasion du baptême de « Toinete GATINIOL » le 8 décembre 1738, il n’a pas cru utile de préciser que c’était une enfant posthume. Non, il a écrit : « fille de Jean et Jeanne LEOTY ». Comme si ce Jean GATINIOL était encore vivant. Or il l’avait enterré SEPT MOIS avant (!!), le 5 mai 1738.

Autre énormité du père ARGAILHOT :

« Le onzième mars 1741, jai assisté aux mariages dAntoine DIF et dAnne DIF du village de Cornillat, et de Pierre DIF et dAnne DIF du même village. Présents : [] »

Les quatre témoins étaient quatre individus du bourg de Bagnols, visiblement non apparentés aux mariés, ce qui fait quon na aucune information pour trouver lidentité des parents de Pierre, Antoine et des deux Anne.

Comment pouvait-il faire pour ne pas se rendre compte que son acte de double mariage était totalement NUL, ne nous donnant aucune information sur l’identité des mariés ?

Grâce à des contrats de mariage certains généalogistes ont réussi à retrouver cette identité et il se trouve que le dénommé Antoine DIF était veuf dune première épouse, ce que Messire ARGAILHOT sest bien sûr empressé de nous cacher !

Ce qu’il y a de grand et de beau chez lui, c’est qu’il a réussi à faire PIRE que ses prédécesseurs ! Là où ses prédécesseurs faisaient de temps à autre un (tout) petit effort pour identifier les personnes dont ils causaient, Messire Pierre ARGAILHOT, lui, n’en faisait aucun ! Un NUL de chez NUL, voilà ce que fut ce radis noir !

Personnellement, je me demande ce qu’avaient dans la tête les curés qui écrivaient : « aujourd’hui [suivait la date] j’ai enterré Jean CHARBONNEL ».

Messire Pierre ARGAILHOT l’a fait des centaines de fois, ne donnant rien d’autre comme information, du moins au début de son "œuvre", vers 1712, c’est-à-dire sans nom du hameau et sans âge. Vers 1730 il s’est mis à donner le nom du hameau et les âges (très approximatifs bien sûr). Mais même là, ça reste insuffisant pour identifier le défunt. Car des "Jean CHARBONNEL", il en naissait plusieurs par décennie dans le même hameau. Alors, quand, vers 1715, il dit qu’il « a enterré Jean CHARBONNEL » sans rien indiquer d’autre (ni hameau ni âge) il devait quand même comprendre qu’il y avait des tas d’homonymes qui pouvaient "faire l’affaire" ! 

Pourquoi donc bâclaient-ils les BMS, lui et ses confrères et vicaires ? Pour moi, c’est un mystère.

Et le résultat, c’est que, pour plein de couples, j’ai des généalogistes de GENEANET qui donnent des filiations différentes. Car c’est facile de se tromper. Ainsi, Messire Pierre ARGAILHOT, quand il a marié un certain Guillaume GATINIOL le 25 février 1721, il a précisé que la fiancée était domiciliée au Peux (c’est un hameau de Bagnols) mais n’a rien dit sur le fiancé, dont je sais, par son contrat de mariage trouvé naguère aux Archives Départementales, qu‘il était natif de Chastreix et dont je connais les parents. Or, normalement, quand on ne dit rien sur une personne, c’est TOUJOURS un paroissien. Ce Guillaume GATINIOL était PEUT-ÊTRE un de ses paroissiens mais en ce cas certainement pas depuis longtemps vu qu’il était né dans la paroisse de Chastreix, que ses parents n’ont jamais quitté Chastreix (donc lui non plus jusqu‘à la fin de son adolescence AU MOINS), et qu’il s’est marié jeune (à 24 ans, j’ai ses coordonnées exactes) !! Ça, il fallait absolument le mentionner, car les "Guillaume GATINIOL" ne manquaient pas, à Bagnols. Bref, mes collègues de GENEANET tombent dans des pièges comme ça ; ils n’imaginent pas une seconde que le curé n’ait pas pensé à préciser que le fiancé était natif d’une autre paroisse, et, fatalement, s’ils n’ont qu’un seul Guillaume GATINIOL en âge de se marier paroisse de Bagnols, ils vont le confondre avec le vrai !

RIEN ne lui résistait ! Il a réussi le tour de force de baptiser deux jumelles à deux jours d’intervalle, les 24 et 26 mai 1735 !!

Un champion, je vous dis !!

On raconte (mais on dit tant de choses !) que, s'il n'avait pas pu baptiser la seconde jumelle le 25 mai, c'est parce qu'il était parti en auto-stop pour aller passer une IRM à Clermont-sur-Tiretaine, capitale de l'Auvergne, pour savoir où en était exactement son cancer du bras droit ! J 

Enfin, justice fut faite : il n’a pas survécu au 18ème siècle ! J

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Autrement, comme ce fainéant de Pierre ARGAILHOT n’indique toujours pas la date de naissance, je vais supposer que ce petit Jean GATINIOL est né "la veille" du jour du baptême. Et, comme chacun le sait, la veille du 31 novembre, c’est le 30 novembre. Voilà, ça colle ! J

Étonnant quand même que la veille d’un jour qui n’existe pas soit un jour qui existe. J

D’un point de vue philosophique, il y a là une très intéressante étude à faire. J

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Parrain : Jean GATINIOL

Marraine : Gabrielle FERREYROL

Ouais, le parrain, c’est le père, et la marraine, c’est la mère. Pas gêné du tout, Messire Pierre ARGAILHOT ! L

Je vous le dis, c’était un champion !

Alors on va essayer de comprendre à sa place qui fut le parrain et qui fut la marraine.

Notons d’abord que l’alternance "paternel / maternel" est respectée, du moins par rapport au 3ème enfant.

Comme le nouveau-né n’avait pas d’oncle paternel vivant, le parrain a pu être un grand-oncle. Convient bien :

Jean GATINIOL (né Jehan CATINIOL) (1686-1736), qui fut déjà, en 1703, le parrain du père du nouveau-né (voir plus haut).

Quant à Gabrielle FERREYROL (nommée ici FAREYROL, parce que le père ARGAILHOT s’en foutait comme de sa première soutane), il s’agit très logiquement de la deuxième tante maternelle du nouveau-né, née en 1695, 1696 ou même 1697, celle qui a épousé Guillaume MADEUF. Je n’ai pas sa date de décès, mais vu qu’elle a eu son dixième enfant en 1739, elle était bien vivante en 1734. En plus, elle était bien "assortie", question âge, avec le parrain présumé.

Quand on pouvait, on essayait, bien sûr.

Ce qui m’amène à penser que la précédente marraine, Jeanne GATINIOL, mal "assortie" avec Jacques LACHÈZE question âge (il avait 42 ans de plus), 18 ans à la naissance de son neveu Jacques GATINIOL ci-dessus, nous a peut-être fait une crise d’adolescente, voulant à tout prix être marraine après sa sœur Françoise. Et qu’on s’est pliée à ses désirs car on ne résiste pas à une ado qui veut sa poupée ! J

Et hop, j’ai résolu ce problème familial évoqué plus haut ! J

Je plaisante bien sûr, mais c’est une possibilité comme une autre.

Aucune loi française, en effet, n’obligeait une famille à respecter cette coutume auvergnate, bien sûr. Du reste, quand le père et la mère n’étaient pas de la même paroisse, on finissait parfois par prendre uniquement des parrains et marraines de la paroisse où le couple s’était installé. Fréquent aussi était de prendre un jeune couple fiancé ou marié. En ce cas, seul(e) le parrain ou la marraine était rattaché(e) à la famille, côté paternel ou maternel. De simples amis aussi pouvaient être choisis, en cas de lien amical très fort. Etc., etc. La vie est faite de tant de choses…

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— 5) Annet GATINIOL, né à Espinasse, baptisé à Bagnols le 22 février 1737.

Lui a vécu et s’est marié. Notons quand même que je n’ai aucune preuve que ses deux précédents frères soient morts en bas âge. Un homme, ce n’est pas une femme, et il arrivait que certains partent à l’aventure dans d’autres régions et s’y installent.

C’est un peu ce que fit son frère mon ancêtre Antoine (voir plus bas) en allant vivre à Condat. L’absence (présumée) d’Antoine au mariage de François fait que certains de mes collègues généalogistes le croient mort en bas âge.

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Parrain : Annet CHEZAL. Absent de mon fichier. L

Mais je pense qu’il s’agit d’un oncle breton paternel du nouveau-né. En effet, Antonia GATINIOL (née Anthonia CATINIOL) (Bagnols 1690-1730 Trémouille-Saint-Loup), seule tante connue de 64.Jean GATINIOL, avait épousé un certain François CHEZAL, comme dit dans la présentation en début d’article. Ce dernier patronyme était inexistant à Bagnols et le resta, François CHEZAL, de Trémouille-Saint-Loup, y emmenant assez logiquement son épouse. Une petite Anne CHEZAL, cousine germaine paternelle de 64.Jean GATINIOL, y naquit un an après le mariage, en 1716. De nombreux généalogistes la connaissent à cause de son importante descendance (au moins quatre enfants mariés). Ils ne lui connaissent toutefois ni frère ni sœur, mais elle a très bien pu en avoir, dont un frère prénommé Annet. Ce doit être lui le parrain cherché. Il a pu naître entre 1717 et 1729, aussi à Trémouille-Saint-Loup, car ces treize années sont complètement absentes des A.D. en ligne, ce qui explique que personne ne l’ait encore trouvé.

Marraine : Tounete FAREYROL.

Pour ce qui est d’Antonia alias Tounete FERREYROL (nommée ici FAREYROL, par le père ARGAILHOT), il doit s’agir de la quatrième tante maternelle du nouveau-né, née le 23 juillet 1705 à Juilles en Bagnols, celle qui a épousé Michel LACOSTE.

Notons que Catherine FERREYROL, troisième tante maternelle, n’a pas pu être choisie car décédée l’année précédente.

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Annet GATINIOL s’est lui aussi marié relativement tard, à 36 ans. Avec une certaine Ligière BRU (née « ligere bru », mais je n‘admets, dans mon fichier, que deux variantes de ce prénom : Ligier, autrefois, puis Léger, plus moderne, et aujourd’hui abandonné car ce n‘est pas un joli prénom) née à Cornillat en Bagnols, baptisée le 27 décembre 1734. Plus âgée encore, donc, mariée à 38 ans. Le mariage fut célébré le mardi 23 février 1773, à Bagnols. Du fait de son âge assez avancé cette dernière n’aura, semble-t-il, que deux enfants, un fils mort en bas âge puis une fille mariée mère de 13 enfants. Disparition du patronyme GATINIOL dans cette branche donc, mais grande descendance tout de même.

Témoins à son mariage :

— 1) Antoine GATINIOL, « son frère » (c’est précisé) ; donc mon ancêtre N°32, qui ne vivait peut-être pas encore à Condat où il se mariera en 1785.

— 2) Louis MADEUF. Sans doute de la proche famille de Jean MADEUF, beau-frère du marié.

— 3) Louis LACHÈZE. Sans doute son cousin germain, fils de Jacques et d’Antoinette FERREYROL, né en 1724 ou 1728 (il y en eut deux du même prénom), marié avec une certaine Isabeau alias Élisabeth GROUFFAUD depuis le jeudi 11 février 1751.

— 4) Antoine JUILLARD. Peut-être un cousin lointain puisque le marié était petit-fils de 131.Françoise JUILLARD.

À noter l’apparente absence de témoin du côté de la mariée.

Annet GATINIOL est décédé à Cornillat en Bagnols le 10 mars 1808.

Son épouse était décédée avant lui, entre 1792 et 1808, sans doute au même lieu. 

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— 6) Anne GATINIOL, née à Espinasse, baptisée à Bagnols le 7 septembre 1739.

Je crois qu‘elle s‘est mariée et je crois savoir quand et où (Bagnols) et avec qui. Mais, faute de filiation (on la dit seulement domiciliée à Espinasse, le curé MATHIEU ayant une sévère maladie au bras droit), il me manque le contrat de mariage pour le prouver.

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Parrain : Giraud LACHÈZE. Il s’agit d’un cousin germain maternel de la nouveau-née, né à Juilles en Bagnols le 1er avril 1715, deuxième fils d’Antoinette FERREYROL et de Jacques LACHÈZE. Pourquoi n’a-t-on pas pris le premier fils ? Eh bien parce que c’était un enfant jumeau de sa sœur, et qu’il a dû mourir dans les dix jours.

Giraud (alias Géraud) LACHÈZE semble donc avoir été le premier des cousins germains maternels puisque sa mère était l’aînée des sœurs mariées de 65.Gabrielle FERREYROL. Certes, Antoinette FERREYROL avait un frère aîné, Géraud (alias Giraud) FERREYROL, qui lui aussi était marié (avec Jeanne VAREILLE, morte en couches à son sixième enfant) et, normalement, ces quatre garçons auraient dû avoir priorité. Mais parmi ces quatre garçons, il y avait deux jumeaux, qui n’ont donc pas dû vivre dix jours, et le sixième, celui qui coûta la vie à sa mère qui ne put donc pas l’allaiter, semble n’avoir pas vécu. Restait l’aîné des quatre, né en 1713 à La Prugne en Bagnols, qui avait double priorité sur Giraud LACHÈZE ; mais il semble que lui aussi n’ait pas vécu. Famille pas bien heureuse car une des deux sœurs de ces quatre garçons rapidement décédés est morte adolescente à 13 ans et demi en 1729 (une des premières ados dont le décès fut indiqué par les prêtres de Bagnols).

Heureusement pour le moral des parents, il leur restait leur aînée, Françoise FERREYROL, qui vécut et se maria. Les aînés d’une fratrie sont évidemment en général les plus solides car nés de parents en bonne santé d’une part (quand on est malade, on ne se marie pas), et non contaminés par les maladies contagieuses qui peuvent atteindre les puînés, au moins durant un an environ, quand ils sont le plus fragiles, d’autre part.

Françoise FERREYROL mourra en couches dès son premier enfant, en 1741, âgée de pas même 30 ans, mais ça, ses parents, morts avant elle, ne l’auront pas vu, et ils auront donc toujours eu dans leur foyer une enfant vivante.

Marraine : Anne GATINIOL. De qui s’agit-il ? On a vu plus haut que toutes les tantes paternelles étaient "épuisées" : Françoise puis Jeanne GATINIOL (celle qui fit sa "crise d’ado" pour être vite marraine J) avaient déjà été marraines.

Mais, partout en France, et donc en Auvergne, il reste toujours des "Anne" dans une famille !

Je pense donc qu’il s’agit de la fille aînée de Pierre GATINIOL et Catherine VERDIER (qui eurent dix enfants, dont trois "Anne", pour vous servir J), née le 18 septembre 1707 à Espinasse en Bagnols, mariée en carême L le mardi 15 mars 1729 à Bagnols avec un certain Guillaume FAUCHER (1702-1766) et décédée le 23 mars 1784, toujours à Espinasse en Bagnols.

Comme vous voyez, on n’a pas eu à aller la chercher bien loin puisqu’elle a toujours vécu à Espinasse en Bagnols. Mais qui était son père ?

Eh bien ce Pierre GATINIOL était le fils aîné (ayant vécu) de Jacmé GATINIOL (né en 1651), aîné des oncles de 128.Michel CATINIOL époux 129.Anna SABATIER, père de 64.Jean GATINIOL. Question droit d’aînesse, difficile de faire mieux, non ? J

Et… et ça donne quoi, par rapport à la nouveau-née ? L J

Facile, Émile ! Cool, Raoul ! Relax, Max ! À l'aise, Blaise ! Peinard, Bernard ! J

Ça nous donne une cousine au 7ème degré : (3+4) en partant de la marraine vers la filleule, la première étant arrière-petite-fille de mes ancêtres 512.Joseph GATINIOL (?-?) et 513.Jeanne BONHOMME (1631-1693), la seconde une arrière-arrière-petite-fille de ces mêmes ancêtres.

Voili, voilou. J

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— 7) Antoine GATINIOL, né à Espinasse, baptisé le 27 mars 1743.

C’est mon quadrisaïeul. Se reporter à l’article 22 qui lui est totalement consacré.

Parrain : Antoine TOURNADRE.

Qui est-il ? J'en ai plusieurs dans mon fichier.

Possible : Antoine TOURNADRE (1713-1779), second mari d'Antoinette AUDHUY (1723-1753), qui n'eut pas une vie gaie : vendue à 12 ans et 4 jours à son premier mari (Pierre PRADEL, mort moins de trois mois après cet horrible mariage, sans postérité semble-t-il), elle est morte en couches à son sixième enfant, à seulement 30 ans.

Antoinette AUDHUY était fille de Pierre (1693-1730), laboureur, et de Françoise SABATIER (1690-1740), cousine germaine maternelle de 64.Jean GATINIOL. Elle était donc cousine issue de germains du nouveau-né, quoique âgée de presque vingt ans de plus.

Marraine : Jeanne GATINIOL.

Qui est-elle ? J'en ai plusieurs dans mon fichier.

Possible : Jeanne GATINIOL, troisième fille de Pierre et Catherine VERDIER (vus plus haut), née à Espinasse en Bagnols le 11 mars 1714. Par rapport au parrain, l'âge convient très bien.

On a vu que sa sœur aînée Anne, née le 18 septembre 1707, avait déjà été marraine. Donc pourquoi pas elle maintenant ? Eh bien, ce qui me chiffonne, c'est qu'il existe une sœur intermédiaire, Léonarde GATINIOL, née le 22 février 1711, toujours à Espinasse en Bagnols.

Et que cette Léonarde GATINIOL était vivante le mercredi 10 février 1740, lorsqu'elle épousa un certain Pierre BOURSIN, aussi de Bagnols, y né à Cornillat entre 1704 et 1712.

Mais, ceci dit, on ne connaît pas d'enfant à ce couple, et Léonarde GATINIOL a très bien pu mourir en couches à son premier enfant, donc avant la naissance d'Antoine GATINIOL. 

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— 8) Guillaume GATINIOL, né à Espinasse le 18 novembre 1745. Baptisé à Bagnols le même jour.

L’enfant malheureux de la fratrie. Tous les vieux garçons comme moi le comprendront.

Il est décédé à l’âge de 74 ans, le 4 mars 1820. Cité alors « propriétaire ». Pas besoin d’être sorti de Polytechnique pour comprendre qu’il aurait préféré n’être que locataire mais marié. L

Dans les "tables des successions acquittées" du bureau de Tauves (série 15C6463 aux A.D.), qui gérait Bagnols, j’ai trouvé qu’il avait légué ses biens à un de ses neveux, Ligier MADEUF. Avec un patronyme pareil, ce Ligier est peut-être un fils d’Antoinette GATINIOL et de son second mari, Jean MADEUF. L’ennui, c’est que je ne connais qu’une fille, Gabrielle MADEUF (née en 1774) (pas de Ligier, donc) à ce couple âgé marié en 1768. L

Donc possibilité qu’il soit né entre 1769 inclus et 1773 inclus. Mais où ? L

Une autre possibilité est que le terme "neveu" soit approximatif. J’ai souvent vu ça. Et c’est sans doute la bonne, car, dans les "tables des testaments enregistrés" du bureau de Tauves (série Cbis Tauves XXIV aux A.D.), qui gérait Bagnols, j’ai trouvé un testament d’un certain Guillaume GATINOT, d’Espinasse, qui a rédigé son testament le 21 février 1820 en faveur de Ligier MADEUF, son petit-neveu !!

Mais je n’ai pas de Ligier MADEUF petit-neveu dans mon fichier. L

J’en ai toutefois deux qui pourraient correspondre, mais ce ne sont pas de VRAIS petits-neveux.

Nés à Espinasse en Bagnols en 1790 et 1796, ils sont frères, enfants d’un certain Guillaume MADEUF (1757-1828) et d’une certaine Amable JOUVION (1757-1813). Ce Guillaume MADEUF est fils de Jean MADEUF, second époux d’Antoinette GATINIOL, aînée des frères et sœurs d’Annet (voir plus haut).

Tout irait donc bien sauf que ce Jean MADEUF était lui aussi veuf quand il épousa Antoinette (veuf d’Antoinette SERRE) et c’est cette dernière qui est la mère de Guillaume MADEUF ci-dessus et donc l’aïeule des deux Ligier MADEUF.

Aucun lien sanguin ne relie donc ces deux frères à Guillaume GATINIOL.

Toutefois, comme tout ce monde vivait à Espinasse en Bagnols, il est possible que Guillaume GATINIOL ait considéré l’un ou l’autre des deux Ligier MADEUF comme son propre petit-neveu, en quelque sorte par alliance pourrait-on dire, même si le terme n’est pas exact.

On ne sait pas ce qu’est devenu le Ligier MADEUF né en 1790. Par contre, le Ligier MADEUF né le 21 juillet 1796 (à Espinasse en Bagnols donc) s’est marié avec une certaine Louise BOYER de Tauves, à Tauves le 22 février 1816 ; et il était âgé 29 ans lorsque Guillaume GATINIOL rédigea son testament. Ça paraît assez logique qu’il ait voulu aider ce jeune ménage.

Je n’ai certes aucune preuve mais on peut noter deux choses :

— Aucun des autres Ligier MADEUF connus des membres de GENEANET ne peut convenir (sauf son frère aîné, disparu).

— Le deuxième témoin du mariage de ce Ligier MADEUF se nomme… Annet GATINIOL ; il est cultivateur, domicilié à Espinasse lui aussi et est qualifié de « cousin de l’époux ». Je pense que c'est le fils aîné de François GATINIOL. Quoi qu'il en soit, il y avait donc un fort lien entre Ligier MADEUF et ma famille GATINIOL.

Tout ceci donne à penser que le Ligier MADEUF trouvé ci-dessus doit être le bon ; ou son frère aîné s’il était encore en vie (assez peu probable vu les témoins du mariage de son frère puîné).

L’héritage de Guillaume GATINIOL n’a pas été perdu car Ligier MADEUF deviendra lui aussi propriétaire et, surtout, sera maire de Bagnols (sous le prénom plus moderne de "Léger") durant… plus de 29 ans (26/02/1841-7/9/1870) ! Et, n’ayant pas de soucis d’argent, il pourra bien se soigner ce qui lui permettra, avec Louise BOYER son épouse elle aussi bien soignée, de fêter ses noces de Lilas (63 ans de mariage) !

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Parrain : Guillaume MADEUF. Peut-être l’époux de Gabrielle Première FEREYROL, sœur aînée de 64.Gabrielle (seconde) FERREYROL, donc oncle par alliance du nouveau-né. Né en 1681 (marié en 1716, mort en 1756), il était assez âgé (64 ans et demi). Mais on a déjà vu ci-dessus des grands-oncles parrains.

On peut se demander pourquoi prendre des parrains (ou marraines) aussi âgé(e)s. La raison est qu’en ce temps-là, on ne connaissait pas le sexe de l’enfant à naître. Imaginons donc un jeune oncle âgé de 15 ans parrain de sa nièce. Et que 15 ans après, ils tombent amoureux. Il leur était interdit de se marier en raison du "premier degré d’affinité". Eh oui, la "parenté spirituelle" était reconnue par l’Église. Pas forcément à tort d’ailleurs car le parrain aurait pu exercer une pression psychologique (pas nécessairement consciente d’ailleurs) sur sa filleule pour qu’elle accepte de l’épouser.

Bref, pour éviter cela, on n’hésitait pas à prendre des parrains et marraines fort âgés.

Marraine : Jeanne GATINIOL.

Qui est-elle ? Dans ma famille GATINIOL, je n'ai plus que Jeanne GATINIOL, sixième fille de Pierre et Catherine VERDIER (vus plus haut), née à Espinasse en Bagnols, baptisée le 2 juin 1724. Elle peut convenir. De toute façon, je n'ai pas mieux à vous offrir. J

Mais ça suppose que les quatrième et cinquième filles, toutes deux prénommées "Anne", soient décédées. C''est bien possible car je n'ai aucun mariage pour les deux "Jeanne" et ces deux dernières "Anne" (contrairement à la première "Anne", vue plus haut, épouse Guillaume FAUCHER). 

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Tout ceci étant dit, nous arrivons maintenant à ce point très étrange qui fit la particularité rare de la vie de 64.Jean GATINIOL.

À savoir qu’il fit, à seulement SIX jours d’intervalle, les samedi 31 janvier et vendredi 6 février 1728, DEUX CONTRATS DE MARIAGE !! L

Et là, ça n’a rien de drôle, pas pour lui ni sa future épouse, mais pour sa pseudo-fiancée délaissée, quelle qu’en fût la raison.

Je vous donne d’abord les deux textes intégraux (avec explications dessous) ; on essaiera de comprendre après ce qui s’est passé.

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Avertissement concernant les contrats de mariage :

— 1) J’aurais bien aimé en mettre les photocopies dans le présent blog, mais ç’aurait été à peu près totalement illisible.

Je me suis donc contenté d’en recopier les textes.

— 2) J’ai rajouté des ponctuations un peu souvent au hasard en espérant que ce soit correct. Les actes notariés d’autrefois sont difficiles à comprendre. Souvent, le début est assez clair, puis, faute de ponctuation, ça devient de moins en moins clair.

Je cite ci-dessous un administrateur d’un cercle généalogique (donc quelqu’un de bien plus expérimenté que moi) à propos de textes datant de 1700 environ :

« Il n’y a pas de gros problème avec la langue, c’est grosso modo la même qu’aujourd’hui, par contre l’orthographe, les notations abrégées, l’absence de ponctuation, d’accents sont le vrai problème. En relisant un texte une bonne quinzaine de fois, on peut en comprendre 60 à 70%. »

Je pense que ce monsieur devait faire allusion à des textes particulièrement compliqués, peut-être antérieurs à 1700. Car ci-dessous, l’orthographe, les notations abrégées, l’absence d’accents ne m’ont pas gêné. Je les ai comprises presque toujours facilement.

Ce qui est très délicat et peut conduire à des faux sens ou contresens, c’est l’absence de ponctuation.

Car quand ça se complique un peu, les phrases ne me semblent pas toujours grammaticalement correctes, d’où la difficulté de reconstruire cette ponctuation manquante sans risque d’altérer le sens des textes (faux sens, contresens).

Voilà.

3) Avant les deux contrats, je vais donner quelques informations diverses, à peu près communes aux deux.

Mais, pour ce qui est des personnes présentes le jour de chaque contrat, elles seront étudiées après chaque contrat.

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Notes valables pour LES DEUX contrats de mariage ci-dessous :

Notes sur le vocabulaire :

 

Plusieurs mots dans ces actes appartiennent au vieux français.

Voici ce qu'en dit l'ouvrage de Marcel LACHIVER "Les Mots du Passé (Dictionnaire du Monde Rural)" [Librairie Arthème FAYARD, 1997] :

— Apaner : (en vieux français) Donner du pain. ("apaner" a donné le mot "apanage").

— Cuissin : Traversin, en Auvergne.

— Courtine : Rideau de lit (note : ce mot a aussi d'autres sens, non tombés en désuétude).

— Entretènement : Dépense qu'on fait pour les choses nécessaires à la vie.

"Entretènement" figure encore dans le dictionnaire encyclopédique QUILLET, année 1934, qui le qualifie de "vieux". Voici ce qu’il en dit :

—— a) Action d'entretenir en bon état.

—— b) Dépense faite pour l'entretien de quelqu'un.

 

Notes sur les abréviations spéciales :

 

— D’abord il convient de signaler que certaines abréviations étaient signalées à l’attention du lecteur. De deux façons :

—— 1) "lad." signifiait "ladite" et le lecteur le devinait grâce au point après la lettre "d".

Dans mes transcriptions ci-dessous, j’ai laissé ces points et ajouté entre parenthèses ce que ce point sous-entendait.

En toute logique, soit je mets le point et vous laisse deviner l’abréviation, soit je retire le point et je mets les lettres non écrites entre parenthèses. Mais j’ai préféré faire les deux, pour être fidèle au texte d’une part (présence du point) et être sûr que mes transcriptions seront comprises (lettres entre parenthèses) d’autre part ; me réservant d‘expliquer tout ceci en note.

À noter encore ceci : le point indicateur d’abréviation (dans "lad." par exemple) était souvent absent : "lad".

—— 2) "hant" était souvent surmonté d’un trait horizontal sur le "an", hélas impossible à retranscrire pour moi.

Ça signifiait qu’on était en présence d’un mot abrégé et qu’il fallait comprendre "habitant".

Tous les notaires faisaient ainsi, utilisant le point et le trait.

Les prêtres le faisaient également très souvent, surtout pour ce qui est du trait horizontal, n’écrivant pas souvent en entier les mots "habitant" et "paroisse", entre autres.

 

— "ix" signifie quelque chose comme "etc." (pas dans le sens d'une énumération, mais d'un morceau de phrase classique dans ce genre de situation, et sous-entendu ici, avec une idée de conséquence).

D'où : "a paine ix" qui signifie : "sous peine... (d'encourir les peines habituelles)".

Maître BARADUC écrira ainsi une fois ci-dessous : "à peine de tous dépens, dommages et intérêts".

 

Notes valables pour l’un ou l’autre des deux contrats de mariage ci-dessous (souvent les deux) :

Notes sur le soin apporté à la rédaction du texte, l'écriture, l'orthographe, la grammaire et la ponctuation :

— Les deux contrats ne sont pas bien écrits (écriture négligée, lettres plutôt mal formées).

 

Maître BARADUC a omis trois (c'est plutôt beaucoup, car le texte est très classique et pas très long) morceaux de phrase, signalés par ++, +++ et ++o, qu'il a rejetés à la fin du corps principal de son texte, juste avant les signatures (et que j'ai nettement séparés de ce corps principal dans ma transcription).

 

— Une seule petite omission chez Maître GUILLAUME (assez peu pour un texte de quatre pages, plus long que le précédent) : celle du mot "autres" (trois lignes avant la fin) que Maître GUILLAUME a signalée par le signe usuel de renvoi : ++ . On retrouve donc ce signe de renvoi suivi du mot "autres" à la fin du texte.

 

— Par ailleurs je trouve qu'il y a vraiment beaucoup de fautes, surtout pour un "BARADUC" (famille de notaires durant des siècles). Savait-il que son acte n'avait pas valeur de vrai contrat de mariage ? Je ne pense pas, pourtant.

Cependant beaucoup sont des fautes d'étourderie ou de négligence. Exemples : "leur partis". J'ai laissé ces fautes, mais j'ai utilisé du caractère gras et souligné pour les signaler.

Même chose pour certaines orthographes d'autrefois que j'ai estimées "dangereuses à lire" (parroisse, suporter, vallable, etc.). On sait que ce sont des orthographes d’autrefois car on les retrouve dans ces deux contrats et d’autres actes notariés, et en plus ailleurs : chez les prêtres dans les BMS.

Note : à mes débuts en généalogie, on m’a appris que, sous l’Ancien Régime, la notion d’orthographe n’existait pas. Ce n’est pas exact dans la mesure où on n’écrivait pas n’importe quoi n’importe comment.

On écrivait en effet souvent "parroisse" au lieu de "paroisse" ; mais je n’ai jamais vu "paroice" ni "parouasse".

 

— Plus encore de fautes d'orthographe et/ou de grammaire chez Maître GUILLAUME. Certains de ses collègues contemporains locaux n'en faisaient pas (ou très peu). Toutefois la grammaire n'était pas la même à l'époque ; de plus elle était moins rigoureuse.

Exemples : "filhe (...) naturel", "lesquelles parties (...) on dit", "d'autre parties", "sa complira". J'ai laissé ces fautes, ainsi que les orthographes correctes à l'époque (ainsi "trante", "valleur" ou encore "suporter" étaient fréquents).

 

— Les deux textes sont d'écriture (calligraphie) "relativement" moderne pour l‘époque, pas mal de lettres y sont formées comme de nos jours (ce qui n'aurait pas été le cas 40 ans plus tôt). Toutefois, il y a plusieurs mots que je ne suis pas parvenu à lire. J'ai mis des points de suspension à la place, ou bien un essai de lecture entre crochets, et j’ai rajouté ceci : [¿¿??].

J’ai pu aussi me tromper sur certains mots, évidemment. Comme dit plus haut, l’absence de ponctuation rend la compréhension parfois bien difficile. C’est classique chez les notaires de ce temps : pas certain du tout que ce soit grammaticalement correct. L

 

— Pour l'orthographe des noms communs, j'ai laissé les formes anciennes pour qu'on puisse mieux s'y retrouver dans l'acte lui-même. Ainsi : filhe, deffuntz, besoing, authorizée, nostre, Eglize, apostholique, faitte, moyent, travailhant, plain, scavoir, midy, ainsin (chez BARADUC) / ainssy (chez GUILLAUME) (= ainsi), etc.

 

— J'ai transcrit en entier les abréviations usuelles du notaire, en mettant entre parenthèses les lettres omises. Ainsi : "no(tai)re" pour "no.re", "p(rése)nt" pour "pnt", "h(abit)ant" pour "hant", "desd.(its)" pour "desd.", "soubz(sig)ne" pour "soubz.ne", "lab(oureur)" pour "lab.", "par(oisse)" pour "par.", "m(aît)re" et "m(essi)re" (ce dernier cas chez GUILLAUME à cause de la présence d‘un prêtre) pour "m.re", etc.

 

— À noter également les "raccourcis" suivants : "requision" au lieu de "réquisition", "constituons" au lieu de "constitutions", "condion" au lieu de "condition" et "entretement" au lieu de "entretènement".

 

— "pbre" (du latin presbyter, qui signifie prêtre) est l'abréviation usuelle de "prêtre" (vu uniquement chez GUILLAUME ci-dessous à cause de la présence d‘un prêtre).

 

— "presens" est le pluriel normal de "present" (= présent) (le "t" final des mots en "ant" et "ent" tombait au pluriel). Même chose pour "enfans" donc, pluriel normal à l'époque.

 

— À noter que Maître BARADUC a écrit (3ème page) "enfans apannés" là où j'écrirais "enfants apanées" (il s'agit de filles). Par la suite, les autres adjectifs concernant ces trois sœurs resteront aussi au masculin pluriel tant qu'ils seront rattachés à "enfans".

 

— Pour ce qui est de l'orthographe des noms propres, je n'y ai pas touché. Maître BARADUC écrivait "Baignols" (aujourd'hui c'est "Bagnols"), nom exact de la paroisse d’autrefois. "Aunat Soutre" est un hameau de Bagnols qu'on écrit "Aulnat Soutre" de nos jours. "Bourboulou", autre hameau, s'écrit aujourd'hui "Bourbouloux".

On peut voir ainsi dans le texte de Maître GUILLAUME pas mal de variations sur le patronyme "FERREYROL". À noter que "Larode" est une commune s'écrivant de nos jours "Larodde", et que "Boz" (aujourd'hui "Bos") est un hameau de Bagnols.

Ceci dit, si vous prenez un annuaire, vous verrez que tout le monde n’écrit pas de la même façon le nom d’un même hameau.

 

— Pour ce qui est de la ponctuation, j'ai écrit comme j'ai compris, essayant d'en rajouter un minimum.

 

— Les (nombreux) pléonasmes sont faits sciemment, avec l’intention claire d’éviter toute contestation d’un mot qui pourrait être sujet à plusieurs interprétations. Ainsi, dans le segment de phrase de Maître BARADUC :

« a fait cree et Institué », il faut comprendre : « a fait, créé et institué » et non « a fait créer et institué », qui ne voudrait rien dire. On voit donc que, pour cette chose si importante (faire de son fils son héritier général et universel), le notaire n’a pas hésité à employer TROIS verbes synonymes. Dommage qu’il ait oublié de l’écrire et ait donc dû mettre un renvoi à la relecture. J

Notons d’ailleurs un second pléonasme avec « général et universel ». L’un ou l’autre de ces deux qualificatifs suffisait mais « on n’est jamais trop prudent », voilà ce que pensait ce notaire. Tous les notaires faisaient ainsi, du reste.

 

— Enfin :

[cyfait na este = si fait n'a été] (chez BARADUC) ; [maieritte = majorité] (chez BARADUC).

[les biens a elle resus et a resoir = les biens à elle reçus et à recevoir] (chez BARADUC)

[ce seront lesd(its) enfans apanés = se seront lesd(its) enfans apanés] (chez BARADUC)

[i728 = 1728] (écriture classique) (de même, si vous trouvez "gbi" dans une date, sachez que ça veut dire 1600 : "gbi vingt trois" = 1623)

 

Notes sur les lieux mentionnés dans ces actes :

— Toutes les personnes présentes sont de la paroisse de Bagnols (Puy-de-Dôme) sauf Maître GRÉGOIRE (présent dans les deux actes) qui était greffier paroisse de Larodde ; et bien sûr les deux notaires dont la résidence était la ville de La Tour-d'Auvergne.

— "Espinasse" est le hameau où vécurent nos ancêtres GATINIOL de 1651 (et sans doute avant) à 1760 (décès de 64.Jean GATINIOL et de son épouse 65.Gabrielle FERREYROL à quelques jours d'intervalle (sans doute trois jours).

32.Antoine CATIGNOL y a peut-être vécu encore un peu après 1760 car il n'avait que 17 ans, mais rien ne le prouve.

— "La Fage" est un hameau de Bagnols où nous n'avons pas d'ancêtres connus. Ne pas confondre avec "La Farge", hameau d'Égliseneuve-d'Entraigues où nous avons eu des ancêtres de 1700 (et sans doute avant) jusqu'en 1848, dont 8.Pierre CATHIGNOL y né en 1832.

— Autres hameaux de Bagnols (déjà cités plus haut à cause de leur orthographe d’époque différente de celle de nos jours) :

Aulnat Soutre, Bos, Bourbouloux.

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1) Texte du (faux) contrat de mariage de 64.Jean GATINIOL avec l'orpheline Anne BENOÎT, passé à Bagnols le samedi 31 janvier 1728, par-devant Maître BARADUC, notaire royal à La Tour-d'Auvergne

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Notes :

— Les majuscules et capitales des noms propres sont de moi bien sûr ; les soulignements aussi ; la ponctuation aussi ; et les couleurs aussi ! J

— Les portions de mots entre parenthèses, non écrites par le notaire, sont donc aussi de moi.

— Comme on le voit, il n’y a que deux accents : l’accent aigu sur le "e" de "Institué" (2ème page) et celui de "declaré" (vers la fin). Autrement; on a "es" pour "ê" (dans "mesme" par exemple), mais souvent rien du tout : pere, mere, frere, etc.

— On parlait souvent de "gens de labeur" (hommes ou femmes). Donc ci-dessous "labeur" n’est pas une abréviation de "laboureur".

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Pardevant le no(tai)re Royal soussigné et témoins basnommes ont este presens en leurs personnes Michel GATINIOL et sous son authorite Jean GATINIOL son fils naturel et légitime et de deffunte Anne SABATIER de l'estat de labeur h(abit)ant du village d Espinasse parroisse de Baignols faisant pour eux et les leurs d'une part.

Et Anne BENOIT filhe mineure de deffuntz Jozeph et d'Anne CHARBONNEL gens de labeur h(abit)ant du village de La Fage parroisse dud(it) Baignols, icelle en tant que de besoing authorizée par Estienne, Francois et Jean MASSIAS, ses cousins germains, labour(eu)rs, h(abit)ant du village d'Aunat Soutre, Espinasse et Bourboulou le tout parroisse dud(it) Baignols, faisant pour eux et les leurs d'autre partie.

Lesquelles parties de leurs bon gre ix ont reconnu et confesse avoir este parle conclus et arreste de faire et celebrer mariage entre le s(us)d(it) Jean GATINIOL epoux futur d'une part et lad.(ite) Anne BENOIT epouse future d'autre.

 

[fin de la première page]

 

Lequel mariage sacomplira a la premiere requisi(ti)on de lune ou de lautre desd(ites) parties apeine de tous depens dommages et int(érêts) en face de nostre mere Sainte Eglize catholique apostholique et Romaine toutes les solemnites d Icelle bien et duement observées. En faveur duquel mariage et pour ayder a en suporter les charges d Icelluy led.(it) Michel GATINIOL a fait cree et Institué led.(it) Jean GATINIOL son fils et de lad.(ite) deffunte Anne SABATIER +++

[VOIR DEUXIEME RENVOI]

de tous et uns chacuns ses biens quil delessera par son deces et trespas.

Led(it) Jean GATINIOL futur epoux sest de luy mesme constitue en tous et uns chacuns les biens à luy eschu par le deces de lad.(ite) SABATIER sa mere et ce du vouloir et consentement dud.(it) GATINIOL son pere.

Lad.(ite) Institution ainsin faitte par led(it) GATINIOL pere a la charge et condition de payer cyfait na este de son vivant a Gilberte, Francoise et Jeanne GATINIOL ses filhes et de lad.(ite) deffunte Anne SABATIER et a chacune d Icelles la somme de quatre cent cinq(uan)te livres, une vache bonne et Raisonnable, six brebis aussy bonnes et Raisonables, un lit garny de cuitte et cuissins sans plume, une couverture du pays, six linceux, quatre servi(et)tes, deux napes, et un coffre fermant a clef garny de menu linge.

Lesquelles constitutions

 

[fin de la deuxième page]

 

ainsin faittes ausd.(its) apa enfans apannes et ce tant pour bien paternel que maternel.

Lesd.(ites) constitutions seront payables ausd(its) enfans apannes lorsquils auront atain l'âge de maieritte ou trouveront leur partis en mariage ++o

[VOIR TROISIEME RENVOI]

et au moyent du payement desd(ites) constitutions. Lesd(its) enfans apannes seront tenus de quiter et renoncer aux successions de leur d(its) pere et mere ++

[VOIR PREMIER RENVOI]

et jusques a ce seront lesd(its) enfans apanés nourrys et entretenus dans la maison de leurd.(it) pere en y travailhant a leur posible et de la part de lad.(ite) future epouse authorizee comme dissur [¿¿??] elle s'est d'elle mesme constituee en tous et uns chacuns les biens a elle resus et a resoir par le deceds de sesd(its) feu pere et mere freres et autres en quoy que le tout puisse concister et [..it ..is et ..it.es] [¿¿??] generalement quelconques donnant a cette fin lad(ite) future épouse plain et entier pouvoir a sond(it) futur époux de rechercher ses biens voulant que les contrats et actes quil en fera et consentira soient aussy bons et vallables que sy elle mesme authorizee comme dessus les avait fait et consenty avant ces présentes (;) declarant lesd(ites) parties que

 

[fin de la troisième page]

 

leurs biens de part et d'autre sont de la valleur de la somme de cent quatre vingt dix huit livres car ainsin lont voulu lesd.(ites) parties (;) à ce faire et à l'entretenement de ce que dessus lesd(ites) parties contractantes ont oblige tous et un chacuns leurs biens chacun en droit soit une execution ix renonce ....is [¿¿??] ix. Fait et passe au bourg de Baignols, maison de Jacques AUDHUY hoste h(abit)ant aud(it) lieu, en présence de me François GREGOIRE greffier soussigné et de Jacmes SABATIER labour(eu)r h(abit)ant dud(it) village d Espinasse lequel & les d(ites) parties contractantes ont declaré ne scavoir signer de ce enquis le trante un Janvier mil sept cent vingt huit après midy.

 

++ en faveur dud(it) futur epoux

+++ son héritier general et universel

++o et ce suivant qui sera Regle par les principaux parens et amis desd.(its) enfans apanes

 

Mariage

Gregoire ###

Baraduc//// no.re Royal

Con(tro)lle a Latour le quatorze febvrier i728

Baraduc////

R vingt quatre sols

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Notes concernant certaines personnes citées ou présentes dans le contrat de mariage ci-dessus (le premier) :

— Je n’ai pas eu de difficulté à retrouver, dans mon fichier généalogique, Étienne, François et Jean MASSIAS.

Ils sont issus d’une fratrie d’au moins sept enfants, nés de 1666 à 1682. Ils sont nés dans cet ordre et ce sont les trois seuls dont on a les mariages. Et ils étaient bien vivants en 1728, car décédés respectivement en 1736, 1743 et 1735.

Mais ce ne sont pas des cousins germains d’Anne BENOÎT !! Fils de feu Jacques MASSIAS et de défunte Anna BENOIST, ils étaient sans guère de doute les cousins germains du père d’Anne BENOÎT. Celle-ci étant mineure, fille unique et orpheline de père et de mère, ils remplissaient ensemble le rôle de tuteurs.

Anne BENOÎT (écriture moderne pour BENOIT ou BENOIST), pour sa part, était née au hameau de La Fage en Bagnols le 8 novembre 1705. Elle était la fille (et seule enfant) de Joseph et d’Anne CHARBONNEL mariés à Bagnols le 16 janvier 1703. Cette dernière mourut en mettant sa fille au monde ce même jour.

— J’ai un Jacques AUDHUY né au bourg de Bagnols le 26 juin 1671. C’est sans doute lui qui était hôtelier ce 31/01/1728 (étant âgé de 56 ans et demi). Les curés et leurs vicaires de Bagnols, à peu près tous atteints du cancer du bras droit, ne nous donnaient qu’un minimum d’informations dans leurs actes. Certains ont marié des jeunes filles en laissant un blanc à la place de ses nom et prénom ! Ils méprisaient énormément une bonne moitié de leurs paroissiens.

Pierre AUDHUY, son fils, avait épousé, à Bagnols le 20/02/1721, Françoise SABATIER, citée plus haut comme marraine de Françoise GATINIOL dont on parle dans ce contrat de mariage et dont elle était la cousine germaine.

Cela rapprocha les deux familles, et donc Jacques AUDHUY offrit son hôtellerie pour accueillir toutes les personnes citées dans le contrat (9 au total), la résidence de maître BARADUC étant située à La Tour-d’Auvergne.

— J’ai aussi, toujours dans mon fichier généalogique, un François GRÉGOIRE (1667-1736) qui était juge et greffier. C’est sans doute de lui qu’il s’agit.

— Enfin Jacmé SABATIER (1669-1744), appelé ici Jacmes SABATIER, était le seul oncle maternel connu de moi de 64.Jean GATINIOL. Sa présence ici n’a donc rien d’étonnant. Il était venu soutenir son neveu. En 1728, il était devenu veuf de Gilberte ESPINASSE, aussi citée plus haut, et remarié avec une veuve.

Il ne faut pas attacher d’importance à la forme de son prénom. On trouvait : Jacmé, Jammet, Jamet, James, Jacmes etc., etc. C’était le même prénom mais chacun le prononçait et l’écrivait à sa façon. J’en ai trouvé plusieurs qui furent aussi appelés Jacques ; je pense donc que c’était une variante locale de ce prénom biblique.

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Voilà pour ce faux contrat de mariage. Qu’en penser ?

D’abord, deux choses étranges :

— A) Le contrôleur (agent administratif), aussi nommé BARADUC, a la même signature que le notaire. Ce devait être la même personne. Bizarre quand même qu’il soit à la fois notaire et son propre contrôleur.

— B) Dans le second contrat de mariage de 64.Jean GATINIOL (ci-dessous), rédigé six jours après également à Bagnols, et contrôlé également à La Tour-d'Auvergne, deux jours après, lui aussi long de quatre pages, l'agent administratif a perçu non pas 24 sols mais 7 livres 4 sols, soit 144 sols (la livre valant 20 sous) autrement dit 6 fois plus, et ceci pour un acte tout à fait semblable !

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Tout ça est étrange et ça vient s’ajouter à ce qui est le plus invraisemblable : le changement de fiancée ! L

Qu’en penser ?

Je ne vois que deux hypothèses :

— 1) Une farce d’un très mauvais goût.

— 2) Une rupture de fiançailles.

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Examinons ces deux hypothèses.

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1) Une farce d’un très mauvais goût.

C’est le plus vraisemblable selon moi.

Toutefois, cette farce présente deux inconvénients :

— A) Elle coûte cher.

— B) Elle tourne en ridicule certaines personnes de la bourgeoisie (le notaire, le greffier). Ce dernier sans doute pas complice de la farce car né et mort à Trémouille-Saint-Loup, il était officiellement « greffier de Larodde », deux communes qui touchent Bagnols. Ces gens-là pouvaient porter plainte, me semble-t-il.

Bref, une farce coûteuse et dangereuse !

Quoique, à la réflexion, Maître BARADUC, notaire, et Maître GRÉGOIRE, greffier, gagnèrent de l’argent dans cette affaire.

Donc pourquoi iraient-ils traîner en justice le ou les farceur(s), vu qu’un procès, c’est du temps perdu, de la fatigue en plus, et parfois de l’argent perdu.

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Note : il est possible que ce soit une coutume, ce genre de farce de très mauvais goût, car j’ai aussi un contrat de mariage (hors famille) (mais noté dans mes cahiers parce qu’il aurait pu l’être à cause des noms) qui ne fut pas suivi d’un mariage, du moins à Bagnols où je pensais le trouver. Et le "fiancé" s’est marié avec une autre, là aussi.

Il y a des choses comme ça, qui sont affreuses mais qui perdurent, notamment parce qu’elles sont soutenues par les autorités. Je pense au bizutage qui fait des morts chaque année (une jeune fille est morte d’avoir dû avaler de la craie, j’ai lu ça), coutume fortement soutenue par bon nombre de chefs d’établissement au motif absolument délirant que ça permettait une complète intégration. J’ignore si ce monstre est allé raconter ça aux parents de la jeune fille décédée. L

Je pourrais encore parler des corridas qui sont de la torture légalisée, etc., etc.

Sachez que le taureau, animal paisible, ne fonce pas sur le chiffon parce qu’il est rouge, vu qu’il a une vision monocolore du monde, mais parce qu’il souffre abominablement vu qu’on vient de lui planter, avant qu’il « entre en scène » plein de banderilles empoisonnées pour le faire atrocement souffrir et l’exciter le plus possible.

Ça aussi c’est soutenu par nos Présidents de la République, malgré la bulle "De salute Gregis dominici" de saint Pie V en date du 1er novembre 1567 et dont voici le texte :

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Soucieux du salut des brebis du Seigneur confiées à Notre garde par un dessein de la Providence, et poussé par les obligations de Notre charge pastorale, Nous déployons de constants efforts pour préserver tous les fidèles de ce troupeau des maux imminents qui menacent les corps aussi bien que les âmes.


1. Assurément, la coutume détestable du duel introduite par le démon, en vue d’entraîner en même temps que la mort sanglante des corps la perte des âmes, a été condamnée en vertu d’un décret du Concile de Trente ; cependant, en de nombreuses villes et autres lieux, on ne cesse d’organiser des spectacles privés ou publics consistant en des courses de taureaux ou d’autres animaux sauvages destinées à faire exhibition de force et d’audace, courses qui occasionnent fréquemment des accidents mortels ou des mutilations, et sont un danger pour les âmes.


2. Pour Nous donc, considérant que ces spectacles où taureaux et bêtes sauvages sont poursuivis dans l’arène ou sur la place publique sont contraires à la piété et à la charité chrétiennes, et désireux d’abolir ces sanglants et honteux spectacles dignes des démons et non des hommes et d’assurer avec l’aide divine, dans la mesure du possible, le salut des âmes : à tous et à chacun de princes chrétiens, revêtus de n’importe quelle dignité aussi bien ecclésiastique que profane, même impériale ou royale, quels que soient leurs titres ou quelles que soient la communauté ou république auxquelles ils appartiennent, Nous défendons et interdisons, en vertu de la présente constitution à jamais valable, sous peine d’excommunication ou d’anathème encourus ipso facto, de permettre qu’aient lieu dans leurs provinces, cités, terres, châteaux forts et localités, des spectacles de ce genre où l’on donne la chasse à des taureaux et à d’autres bêtes sauvages. Nous interdisons également aux soldats et aux autres personnes de se mesurer, à pied ou à cheval, dans ce genre de spectacle, avec les taureaux et les bêtes sauvages.

 


3. Et si quelqu’un vient à y trouver la mort, que la sépulture ecclésiastique lui soit refusée.


4. Nous interdisons également sous peine d’excommunication aux clercs, aussi bien réguliers que séculiers, pourvus de bénéfices ecclésiastiques ou engagés dans les Ordres sacrés, d’assister auxdits spectacles.


5. Quant aux obligations, serments et vœux, sans exception, faits jusqu’à présent ou promis pour l’avenir par n’importe quelles personnes, par l’Université ou le collège, concernant ces sortes de chasses de taureaux, même lorsqu’elles ont lieu, par suite d’une fausse piété, en l’honneur des saints ou à l’occasion d’une solennité ou fête ecclésiastique quelconques – qu’il faut au contraire honorer et célébrer par des louanges, des réjouissances spirituelles et des œuvres pies et non par ce genre de spectacle – Nous les interdisons absolument, les cassons et les annulons et, suivant les cas, jugeons et proclamons à jamais qu’on doit les considérer comme nuls et non avenus.


6. Nous ordonnons à tous les princes, comtes et barons feudataires de la sainte Église romaine, sous peine de privation de leurs fiefs qu’ils ont reçus de la sainte Église elle-même, et Nous exhortons dans le Seigneur les autres princes et seigneurs chrétiens et leur ordonnons en vertu de la sainte obéissance, par respect et pour l’honneur du saint Nom de Dieu, d’observer strictement toutes les choses prescrites ci-dessus, en leur promettant une magnifique récompense de Dieu en retour d’une si bonne œuvre.


7. Nous ordonnons en outre à tous nos vénérables frères, patriarches, primats, archevêques et évêques, et aux autres Ordinaires des lieux, en vertu de la sainte obéissance, sous peine de jugement divin et de condamnation à l’éternelle malédiction, de publier suffisamment dans leurs villes et diocèses respectifs la présente lettre et de faire observer lesdites prescriptions également sous les peines et censures ecclésiastiques.

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Saint Pie V fut un très grand pape, et pas seulement pour ça. Autre chose que le lèche-cul des musulmans qui nous sert de pape actuel.

Sous l'Ancien Régime, et même plus tard, la corrida n'existait pas en France. Elle y fut introduite en 1852 par la future épouse d’un président illégitime devenu la même année empereur illégitime (Wikipédia).

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— 2) Une rupture de fiançailles.

C’est la seconde hypothèse. Une rupture de fiançailles, ça arrive.

Mais ce qui rend la chose invraisemblable, c’est que, en ce cas, on n’a pas "une fiancée de rechange" sous la main !

C’est pour ça que je penche pour la première hypothèse.

Après tout, la pauvre Anne BENOÎT était une proie rêvée pour ce genre de farce. Elle n’avait ni père ni mère ni frère ni sœur ni beau-père ni beau-frère pour la défendre !

Elle se mariera quand même, mais quatre ans plus tard, le 18 février 1732 à Bagnols, avec un dénommé Antoine BERNARD.

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Reste la possibilité que 64.Jean GATINIOL ait été amoureux de 65.Gabrielle FERREYROL et qu’il lui ait demandé sa main sans succès, celle-ci n’éprouvant qu’un "petit sentiment" pour lui. Jean n’ayant pas souhaité finir vieux garçon, il se serait rabattu sur Anne BENOÎT, qui ne lui déplaisait pas.

Mais le contrat de mariage avec cette dernière aurait "réveillé" les sentiments de Gabrielle qui aurait soudainement pris conscience de son amour pour Jean. Elle le lui aurait alors fait savoir et, du coup, Jean aurait annulé ses fiançailles avec Anne BENOÎT.

On lit des trucs comme ça dans les romans sentimentaux. Et ceux-ci s’inspirent de la vraie vie. Mais bon, je ne suis pas bien certain que cette hypothèse soit la bonne. L

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À mes débuts en généalogie, le secrétaire de l’association à laquelle j’ai adhéré après les vacances d’été de 1988 a donné un cours gratuit aux nouveaux venus. Il nous a appris des tas de choses qui se sont avérées très utiles pour moi par la suite.

Parmi celles-là, la coutume de faire précéder le contrat de mariage très peu de temps avant le mariage, « pour éviter des ennuis ». Il n’a pas donné de détails, ou bien alors je les ai oubliés, mais j’ai souvent vu un contrat de mariage rédigé (ou au moins signé) au dernier moment. Un seul exemple : mon trisaïeul Jean CATHIGNOL, premier du nom, a passé son contrat de mariage avec sa fiancée Antoinette LENÈGRE, ma trisaïeule, le matin de leur mariage et il se sont mariés ensuite à dix heures. Pas de danger qu’ils arrivent en retard car le notaire était aussi l’adjoint du maire et ce fut lui qui les maria.

Peut-être donc était-ce "une blague de l’ancien temps" que de faire croire à une jeune fille sans défense qu’on l’aimait et qu’on voulait l’épouser, quitte à dépenser quelques livres pour cela. Je ne sais pas.

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Six jours après, donc, le vendredi 6 février de l’année sainte 1728, mes ancêtres 64.Jean GATINIOL et 65.Gabrielle FERREYROL passèrent, à la maison curiale de Bagnols, un autre contrat de mariage, cette fois devant Maître GUILLAUME, aussi notaire à La Tour-d'Auvergne (note : autrefois, les notaires se déplaçaient souvent à la place de leurs clients, pour éviter qu‘un autre notaire ne leur souffle le contrat, c‘est une des choses que m‘a apprises le secrétaire cité ci-dessus) et se marièrent peu après. J'ai retrouvé ce contrat et je l'ai aussi fait photocopier. Il ressemble beaucoup au contrat ci-dessus, pour ce qui est de la famille du "fiancé".

Ils se marièrent peu après ; je le sais car ils eurent une fille 11 mois plus tard, en 1729 (Antoinette).

Mais, bien que tous deux de Bagnols, ils n’eurent pas l’audace de se marier à Bagnols.

Ils se marièrent je ne sais où, peut-être dans une des sept communes qui touchent Bagnols car, pour certaines, il y a des lacunes en 1728. Aucun généalogiste de GENEANET n’a pu trouver leur lieu de mariage.

On avait dû parler dans tout Bagnols de cette mystification et bien des gens avaient dû rire, même si moi je ne trouve rien de drôle à ça. C’est sans doute pour éviter une seconde mésaventure que les protagonistes choisirent de passer le second contrat de mariage dans le presbytère et en présence du curé.

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2) Texte du (vrai) contrat de mariage de mes quinquaïeuls 64.Jean GATINIOL et 65.Gabrielle FERREYROL, passé à Bagnols le vendredi 6 février 1728, par-devant Maître GUILLAUME, notaire royal à La Tour-d'Auvergne

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Note : se reporter aux notes vues plus haut pour connaître la manière dont j’ai retranscrit ci-dessous celui-ci.

Il y a cinq accents aigus : trois en 2ème page, deux en 3ème page. Un aussi du contrôleur dans Con(tro)llé.

Les notaires de La Tour-d’Auvergne (une ville autrefois, pas plus peuplée que Bagnols vers 1728 mais composée de plein de bourgeois, en plus de quelques laboureurs dans les hameaux alentour) se divisaient en deux catégories : les "BARADUC" et les autres. Les autres avaient bien sûr aussi des prédécesseurs et des successeurs pour leur étude, mais ils étaient très divers et ne formèrent pas une famille de notaires, contrairement aux BARADUC.

Je n’ai qu’un seul GUILLAUME, je crois, et j’ignore son prénom.

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Pardevant Le no(tai)re royal soubz(sig)ne et tesmoins bas nommes ont esté p(rése)nt(s) en leurs personnes Michel GATINIOL et Jean GATINIOL son fils legitime et naturel et de deffuncte Anne SABATIER lab(oureurs) h(abit)ants du village d Espinasse par(oisse) de bagnol faisant pour eux et les leurs dune part.

Et francois FEREYROLLES, Gabrielle FEREYROLLES sa filhe legitime et naturel et de deffunte francoise JUILHARD m(aît)re menusier h(abit)ant du village de Juilhe pa(roisse) dud.(it) bagnol faisant pour eux d autre parties.

Lesquelles parties de leurs bons grés on dit estre demeure d acord de faire mariage entre led.(it) Jean GATINIOL futur espoux dune part, et lad.(ite) Gabrielle FEREYROLLES future espouze d'au.(tre part), lequel mariage sa complira a la premiere requisi(ti)on de lune ou de lau.(tre) des parties les solamnitte de Lesglize bien et dhuement observees a paine ix et en faveur duquel mariage et pour ayder en suporter les charges led(it) FEREYROLLES a donne et constitue a lad.(ite) future espouze sa filhe et pour elle aud(it) futur espoux premier(em)ent la future espouze habillee de ses habits servant a son uzage, un coffre demenuzerie avec sa ser serure et fermant garny du menu linge de la future espouze, un lict avec ses couettes et cuissins sans plume avec un tour de lit sur courtine, une couverture de laine du pays, six draps de lict, six serviettes, deux napes, une vaches de Raisonable valleur ; six brebis plaine ou six avec leurs agneaux, et en deniers la somme de six cent livres cinq cent livres payables scavoir tous lesd.(its) meubles cy dessus expliques ensemble lad.(ite) vaches et brebis et la somme de cent livres ont este p(rése)ntement payé et deslivre par led(it) FERREYROL ausd.(its) Michel et Jean GATINIOL ainssy quils

 

[fin de la première page]

 

lon reconnut desquels meubles vaches brebis et de lad.(ite) somme de cent livres lesd.(its) GATINIOL ont tenu et tienent quitte led.(it) FERREYROL et promettent faire tenir quitte envers et contre tout et pour les quatre cent livres restant led.(it) FEREYROLLES a promit de les payer aud(it) futur espoux soubs la quitt,(ance) solidaire dud.(it) Michel GATINIOL son pere scavoir cent cinq.(uan)te livres au neuf may prochain et dud(it) jour en un an la somme de trante livres, et dud.(it) jour en un autre an l'autre somme de trante livres et ainssy dannée en annee et a pareil jour semble [= semblable somme] de trante livres jusques en fin de payement de lad(ite) somme de quatre cent livres et le tout sans int(érêt) quaudeffaut de payement des susd(its) terme(s) et au p(rése)nt contract est intervenu Jacques LACHEZE gendre dud(it) FEREYROL h(abit)ant aud.(it) village de Juilhe lequel ayant le p(rése)nt mariage pour agreable de son bon gre a promit et c'est obligé conio(i)ntement et avec led.(it) FEREYROLES pour le payement de lad.(ite) somme de quatre cent livres, la susd(ite) constitu(ti)on faitte a la future espouze savoir soixante quinze livres pour les bien maternelle et le surplus pour bien paternel moyenant laquelle constitu(ti)on led.(it) FEREYROL a forclos lad(ite) future espouze sa filhe a sa future succession et a toutes autres directes et collateralles ausquelles lad(ite) future espouze a quitté ; laquelle constitu(ti)on lesd.(its) Michel et Jean GATINIOL ont des a p(rése)nt assize et a signée sur tous leurs biens pour estre Restituee le cas advenant a qui de droit il

 

[fin de la deuxième page]

 

apartiendra et a ce faire ils ont oblige sur ce deuement leurs biens ; et en faveur du mesme mariage led.(it) Michel GATINIOL pere dud— futur espoux a ycelluy futur espoux institue son heritier universsel de tous et un chacuns les biens qu'il se trouvera saisy lors de son deceds a la charge de payer, si fait na este du vivant dud.(it) Michel GATINIOL, a Gilberte, françoize et Jeanne GATINIOL ses filhes et de lad(ite) deffunte Anne SABATIER et a chacune dycelles la somme de quatre cent cinquante livres, une vache de la valleur de vingt-cinq livres, six brebis, un lict avec ses couettes et cuissins sans plume, un drat dhoit de quatre aulne, six draps de lict, deux napes et quatre serviettes, lesquels constitu(ti)ons seront payables ausd.(ites) filhes lors quelles trouveront leur party en mariage ou quelle auront attein l'age de majoritte et suivant les termes qui seront regles par les parents communs des parties et seront jusques a ce Lesd(ites) filhe nourie et entretenue dans la maison dud(it) Michel GATINIOL en y aportant leurs soins et travaux, et moye(nna)nt lesquelles constitu(ti)ons led(it) Michel GATINIOL a forclos lesd.(ites) filhes a sa future succession et autres directes et collatérales ausquelles lesd.(ites) filhes seront tenue de Renoncer en faveur de lheritier institue. Lesd(ites) constitu(ti)ons faites scavoir cent livres pour bien maternel et le surplus pour bien paternel ; a esté convenu entre les parties que en cas que la future espouze survive au futur espoux elle sera logée, nourie et entretenue dans la maison desd(its) GATINIOL en y aportant ses soins et travaux pendant tout le temps quelle demeurera veuve, a promit le futur espoux habilher la future espouze d une robe de

 

[fin de la troisième page]

 

nopce suivant sa condi(ti)on, et a ce faire et a lentrete(ne)ment de tout ce que dessus les parties ont oblige leurs biens car ainssy lon voulu ix qune ex(écuti)on ix Renonce ix soumis ix.

Fait et passé abagniol, maison curial(e) dud(it) lieu, en presance de m.(essi)re Pierre ARGAILHOT, pbre et cure dud.(it) bag bagnol, de m(aîtr)e François GREGOIRE greffier de Larode, de m.(aîtr)e Michel LADEVIE marchand au village de boz soubz(sig)nes avec led.(it) FEREYROL, et de Jamet SABATIER et Giraud FEREYROLLES et plusieurs autres parants et amis des parties qui, et les ++ parties, ont déclare ne scavoir signer de ce enquis le sixiesme febvrier mil sept cent vingt huit apres midi.

 

++ autres

ferreyroL

Mariage

argailhot curé Gregoire Ladevie## Jean Sabatier

Guillaume-## noe Royal

Con(tro)llé à La Tour le seize febvrier i728

Baraduc////

R. sept livres quatre sols

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Notes concernant le contrat de mariage ci-dessus (le second) :

Avant toute chose, notons qu'il est bien regrettable que Maître GUILLAUME n'ait pas précisé que le marié était « sous l'autorité de son père », comme c'est fait dans le précédent contrat de mariage. L

Notes sur certaines personnes citées ou présentes dans cet acte :

— On l’a vu, 65.Gabrielle FERREYROL, la future épouse, fille de François, présent et soussigné, et de Françoise JUILHARD, décédée, avait une sœur aînée, Antoinette, née le 8 janvier 1692 à Juilles en Bagnols, qui avait épousé un certain Jacques LACHÈZE. C’est de ce Jacques LACHÈZE que Maître GUILLAUME parle dans ce contrat de mariage.

 

130. François FERREYROL, étant né à La Tour-d'Auvergne, a pu apprendre à lire et à écrire, ce qui fait qu'il savait signer, aisément de surcroît. J'ai souvent vu sa signature dans divers actes notariés, même dans un acte où il n'était pas concerné, ce qui laisse supposer qu'il était assez estimé : "en présence de François FERREYROL, laboureur à Juilles, paroisse de Bagnols, ami des parties, soussigné avec nous" (en substance).

L'acte ci-dessus est le seul où je l'ai vu ainsi qualifié de menuisier (maître menuisier même).

Giraud FERREYROL était un frère de François, on l‘a vu. Né dix ans après ce dernier, il devait avoir environ sept ans quand son père a quitté la ville de La Tour-d’Auvergne pour la campagne de Bagnols, ce qui explique que, lui, il ne savait pas signer, faute d‘être allé à l‘école.

— On retrouve Jacmé SABATIER (1669-1744), appelé ici Jamet SABATIER, le seul oncle maternel de 64.Jean GATINIOL connu de moi. Il est cité mais il ne signe pas.

Inversement, Jean SABATIER, non cité mais soussigné, est un fils du précédent, né le 30 septembre 1695 et inhumé le 2 juillet 1734, qu‘on a déjà vu signer lorsqu‘il fut parrain de Jeanne CATINIOL, baptisée le 18 juillet 1714. J’ai reconnu sa signature, laquelle a peu changé depuis l’époque où il était encore un teen-ager. Cousin germain maternel du marié, donc.

Note sur la mention marginale, en haut à gauche :

En haut à gauche de la première des quatre pages de ce contrat de mariage fut écrit, dix-huit ans après : "expédié à Michel MAMPON gendre de l'époux". Voici la signification de cette mention : Antoinette GATINIOL, aînée des 7 enfants de 64.Jean GATINIOL et 65.Gabrielle FERREYROL, épousa à Bagnols le 21-2-1746, un certain Michel MAMPON. À noter que le rédacteur de cet acte de mariage, un prêtre qui n’a pas signé, atteint du cancer du bras droit, n'avait pas indiqué l'identité des parents d'Antoinette. Je me doutais depuis longtemps qu'il s'agissait de la fille aînée de 64.Jean et 65.Gabrielle. Maintenant, j'en ai la preuve.

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Remerciements :

 

Ce que je n'ai pas su lire m'a été lu le 4 mai 2000 par Monsieur Éric TIXIER, auteur de quatre ouvrages sur "Les Anciennes Familles Bourgeoises dans les Insinuations Judiciaires de Riom". Un mot lui a tout de même résisté, qui m'a été lu par Madame veuve Jean SUCHET, née Ginette GAILLARD, généalogiste amateur et ma cousine au quinzième degré (7+8), pour descendre de 130. François FERREYROL & 131. Françoise JUILHARD. À noter que Mme Ginette SUCHET descend d'Antoinette FERREYROL (sœur aînée de 65.Gabrielle FERREYROL) & de son époux Jacques LACHÈZE, dont il est question dans cet acte, et à propos duquel Maître GUILLAUME nous dit que... :

 

J "il a le présent mariage pour agréable" !! J

 

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Rédacteur de ce blog : Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans le 3 décembre 1949.

Pour tout contact : cathignol@laposte.net.

Édition corrigée et complétée du mercredi 13 novembre 2019 à 15h08. 

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