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Titre du blog : Les CATHIGNOL (depuis 1830)
Auteur : Cathignol
Date de création : 14-12-2012
 
posté le 08-05-2019 à 23:23:14

XXII. Antoine CATIGNOL et Anne BAP, mes quadrisaïeuls

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Avec cet article débute l’ascendance patronymique de Jean CATHIGNOL, premier du nom, né en 1804 ou vers 1804 à Condat (Cantal), marié le jeudi 28 octobre 1830 dans la commune voisine d’Égliseneuve-d‘Entraigues (au sud-ouest du Puy-de-Dôme, mais près de 20 km à l‘est de Bagnols) avec Antoinette LENÈGRE (Égliseneuve-d‘Entraigues 1813-1883-Bernay), et décédé, gardien d’herbages, à Bernay « âgé de 75 ans » le 24 juin 1879.

Vous allez y lire de drôles de choses, avec des tas d’incertitudes (sur les dates notamment) et de bizarreries, mais heureusement, sans aucun problème de filiation. Mes collègues généalogistes amateurs de GENEANET donnent beaucoup d’informations fausses (souvent recopiées sans vérification la plupart du temps) mais aucun d’entre eux ne donne des filiations différentes.

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Couleurs dans cet article :

— En rouge : mes quadrisaïeuls Antoine GATINIOL / CATINIOL / CATIGNOL et Anne BAP.

— En vert : chacun de leurs six enfants, si j’en parle dans le paragraphe qui leur est concerné.

— En bleu : leur conjoint, si j’en parle dans le paragraphe qui leur est concerné.

— En bleu-vert : tout petit-enfant d’Antoine GATINIOL / CATINIOL / CATIGNOL et Anne BAP si j’en parle dans le paragraphe concerné à leurs parents.

— En orange : le conjoint d’un petit-enfant, si j’en parle dans le paragraphe concerné à leurs parents.

— En marron : les arrière-petits-enfants d’Antoine GATINIOL / CATINIOL / CATIGNOL et Anne BAP (sauf celui ci-dessous, qui a droit à une couleur spéciale), et toujours si j’en parle dans le paragraphe concerné à leurs parents. Leurs conjoints (très peu nombreux) ne sont pas coloriés.

— En jaune foncé : Jean CATIGNOL, né le 6 janvier 1845 à Courtilles en Condat, arrière-petit-fils d’Antoine GATINIOL / CATINIOL / CATIGNOL et Anne BAP, et ancêtre (d’où sa couleur spéciale) de tous nos (nombreux) cousins CATIGNOL vivants.

— En fuchsia alias magenta : comme dans tous mes blogs, ce qui est amusant, bizarre, comique, curieux, drôle, étonnant, farfelu, gai, ironique, plaisant, etc.

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Tous les ancêtres connus de mon trisaïeul Jean CATHIGNOL éponyme habitèrent le sud du Puy-de-Dôme, au cœur de l’Auvergne traditionnelle (= Puy-de-Dôme plus Cantal plus arrondissement de Brioude en Haute-Loire), et ils furent pour la plupart des paysans (agriculteurs, cultivateurs, éleveurs, journaliers agricoles, etc.), mais pas tous.

Jean (qui sera colorié en vert dans le paragraphe 6, qui lui est consacré) était fils d’Antoine GATINIOL / CATINIOL / CATIGNOL (orthographes de ses actes de baptême, de mariage et de décès) et d’Anne BAP, née, mariée et décédée avec cette orthographe.

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Le père d’Anne BAP était nommé en général BAPT (sauf dans l’acte de baptême de sa fille Anne BAP, naturellement) et celui-ci avait un oncle nommé BAPTISTE. Ce qui nous donne l’étymologie de « BAP ».

Dans "BAPT", c’est le "T" qui n’était pas prononcé, et non le "P", au contraire de la prononciation moderne (= de nos jours) du prénom « BAPTISTE ». Ce qui est confirmé par le grand nombre de familles BAP/BAPT vues un peu partout dans cette région, et notamment à Égliseneuve-d’Entraigues où c’était le patronyme le plus répandu aux 18ème, 19ème, et 20ème siècle. Ça l’est toujours mais depuis longtemps seule la forme BAPT a subsisté. Mais on trouve des BAP ailleurs.

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Au 19ème siècle, BAPT était aussi des plus patronymes les répandus (BARBAT était le plus répandu) dans la commune voisine de Condat (Cantal), appelée souvent Condat-en-Féniers, pour la différencier des deux communes Condat du Puy-de-Dôme. Il y avait une abbaye à Féniers, l‘un des hameaux de Condat. Une famille CATIGNOL vint s’y installer par un mariage célébré à Condat le lundi 16 février 1801, et l’influence religieuse de l’abbaye voisine a dû s’y faire sentir car l’une des six enfants de ce couple devint religieuse. Malheureusement, ce ne fut pas la nôtre. Cette famille CATIGNOL, qui descendait aussi d’une famille GATINIOL d’une autre paroisse (Chastreix, 63), est aujourd’hui éteinte.

En 1990, Égliseneuve-d’Entraigues, malgré son nombre d’habitants devenu très petit (694), était encore la commune de France qui comprenait le plus de personnes nommées BAPT.

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Antoine eut donc trois orthographes différentes pour les trois principaux actes d’état civil de sa vie, avec par deux fois déformation de la prononciation de son patronyme.

Né au hameau d’Espinasse, paroisse et commune de Bagnols (dans l’extrême sud-ouest du Puy-de-Dôme, à la limite de la Corrèze et du Cantal), il fut baptisé le 27 mars 1743. L’acte de baptême ne mentionne pas sa date de naissance qui fut probablement la veille ou le jour même selon la coutume de l’époque. Normalement l’acte de baptême devait mentionner le jour de naissance mais le curé (ou son vicaire car l’acte n’est même pas signé) de Bagnols souffrait d’un cancer du bras droit, ceci expliquant cela.

Septième enfant d’une fratrie de huit frères et sœurs, il était fils de Jean GATINIOL (Bagnols, 1701 ou 1703-1760 Bagnols) et Gabrielle FERREYROL alias FERREYROLLES (Bagnols 1701-1760 Bagnols). Voir l’étude de ce couple et de leur famille dans l’article XXIII.

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Notes phonétiques :

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— Dans les BMS (registres de baptêmes, mariages et sépultures tenus par les curés, qui constituaient l’état civil sous l’Ancien Régime, depuis août 1539 jusqu’à fin 1792) de Bagnols et alentours, on trouvait les orthographes CATINIOL et GATINIOL, cette dernière étant de beaucoup la plus fréquente. On voyait encore, quoique rarement, des CATHINIOL et des GATHINIOL, puisque ainsi que j’ai déjà eu l’occasion de l’expliquer, des "H" après des "T", j’en ai trouvé à peu près partout, jusque dans la « thable des matières » (authentique), à cause des deux lettres grecques "tau" (transcrit normalement "t" en français), et "thêta" (transcrit normalement "th" en français. Les rédacteurs ne savaient donc pas toujours s’il convenait ou non de mettre ou non un "h" après le "t".

Mais on ne trouvait pas de CATIGNOL ni de GATIGNOL !!

Car il y a quelques siècles on faisait assez bien la différence entre les sons NIOL et GNOL.

Elle est moins sensible aujourd’hui. Et il se trouve que j’ai lu un jour un long article de phonologie historique qui détaillait la lente évolution, en France, de "NIOL" vers "GNOL", ou encore de "NIAT" vers "GNAT", etc., etc.

Bref, le patronyme GATINIOL a pratiquement disparu de nos jours (seulement 8 000 réponses sur Google) au profit du patronyme GATIGNOL (638 000 réponses sur Google).

Même chose bien sûr pour CATINIOL (4670 réponses) et CATIGNOL (10 100 réponses).

Ou encore pour le patronyme de la même région SAVINIAT (17 400 réponses) devenu de nos jours le plus souvent SAVIGNAT (108 000 réponses).

Ce qui explique qu’Antoine se soit marié « CATINIOL » et soit décédé « CATIGNOL ».

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Examinons maintenant l’évolution du "G" en "C".

Ce sont deux sont consonantiques très voisins. L’alphabet phonétique international simplifié, que vous pouvez trouver sur Wikipédia, nous apprend que "C", noté [k], est une occlusive vélaire sourde (alias « non voisée ») tandis que "G", noté [g], est l’occlusive vélaire sonore (alias « voisée ») correspondante. C’est-à-dire que c’est le même son sauf que, dans le second cas, le locuteur fait vibrer les cordes vocales.

Voir :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alphabet_phon%C3%A9tique_international

Note : en fait, les choses ne sont pas aussi simples car le son [g] de GA n’est pas le même que le son [g] de GOU. Mais peu nous importe ici, car le français ne fait pas de différence entre ces deux sons [g], vu qu’ils ne sont jamais en concurrence.

Bref, la différence entre les sons [k] et [g] est très mince.

C’est la même qui existe entre [p] et [b], [t] et [d] [différence que les Japonais qui apprennent le français (ou l’espéranto) ont tant de mal à assimiler], [f] et [v], [s] et [z] et, pour finir, [ʃ] (écrit « ch » en français) et [ʒ] (écrit « j » en français).

Etc., etc.

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Bref, la différence due à la vibration des cordes vocales est la plus petite différence qui existe en phonétique, d’une certaine manière. On s’en rend compte quand on voit que :

— « Quand on » se prononce « Quant on ».

— « veuf » a pour féminin « veuve » et non « veufe ».

— « j’te vois » se prononce « ch’te vois », le son [ʒ] s’étant transformé en [ʃ].

D’une manière générale, il est un peu plus facile de prononcer une consonne voisée (sonore) qu’une consonne non voisée (sourde), surtout entre deux voyelles, toujours voisées elles bien sûr.

C’est pour ça que le féminin de "veuf", c’est "veuve".

C’est pour ça qu’un "s" entre deux voyelles se prononce "z" comme dans "oiseau".

Le français n’a d’ailleurs que six consonnes sourdes (non voisées), les six mentionnées ci-dessus. Ainsi [m] et [n] sont sonores (voisées) et n’ont pas d’équivalent sourd (non voisé).

Et donc, il est arrivé la même chose à CATINIOL, fréquent il y a quelques siècles, devenu GATINIOL pour plus de facilité à prononcer (puis GATIGNOL, forme moderne, très fréquente).

Antoine s’appelait donc sans doute CATINIOL en langage soutenu, mais il fut baptisé GATINIOL comme beaucoup, par facilité.

Quand il a émigré à Condat, il a tenu à donner son nom « correctement », et, comme ce nom était inconnu à Condat, il fut respecté et non transformé, du moins pour son initiale non voisée. Mais plus tard, il a, pour sa partie finale, subi la transformation classique, qui, des SAVINIAT fit des SAVIGNAT, et des GATINIOL, fit des GATIGNOL. Donc qui des CATINIOL, fit des CATIGNOL.

J’ai vu cela souvent : des GATINIOL qui, une fois émigrés, s’appelèrent CATINIOL, car ce devait être la prononciation la plus correcte de leur nom. Puis finalement, CATIGNOL. Beaucoup de ces familles CATIGNOL ont hélas disparu. Il n’en reste plus que deux, dont l’une est cousine de la nôtre, car descendant d’Antoine.

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Antoine avait un frère aîné François GATINIOL (1730-1804) qui se maria et eut une descendance (voir article N°23 à suivre).

Au cours d’une visite en voiture dans cette région un peu avant l’an 2000 (l‘un de mes plus beaux souvenirs et mon dernier en famille), ma mère, mes sœurs et moi ont connu la veuve d’un de ses descendants né GATIGNOL (orthographe moderne avec une légère déformation de la prononciation), une charmante vieille dame née en 1917, vivant seule malgré dix enfants, partis vivre ailleurs pour y travailler car le sud du Puy-de-Dôme se désertifie à la vitesse Grand V à cause de l’altitude et de l’isolement (il n’y a pas d’autocars qui y vont, c’est dire !) qui fut très heureuse de nous accueillir et de connaître ce lointain cousinage.

Peut-être parce qu’il était l’aîné, François GATINIOL put rester vivre à Bagnols et sa descendance aussi, du moins une partie, jusque de nos jours comme on vient de le voir.

Et inversement, peut-être parce qu’il n’était pas l’aîné, mon quadrisaïeul Antoine CATIGNOL se trouva plus ou moins dans l’obligation d’aller vivre ailleurs. Il vint donc à Condat, situé environ à 20 kilomètres au sud-est de Bagnols.

Antoine avait un autre frère aîné Annet (1737-1808) qui lui aussi se maria à Bagnols et y vécut.

Enfin, il avait un frère puîné, Guillaume (1745-1820), huitième et dernier enfant de ses parents, resté à Bagnols, qui, demeuré célibataire, fit des dons à des enfants d’Antoine, preuve qu’il n’y avait pas eu de brouille familiale.

Autre preuve : Françoise, une des filles d’Antoine (la deuxième des quatre que je lui connais, voir plus bas), eut comme parrain Annet « oncle paternel », qui fit donc le déplacement de Bagnols à Condat pour cette occasion.

Et, plus tard, Françoise, épousa à Condat où elle était née (les six enfants connus d’Antoine naquirent au hameau de Courtilles, dans la paroisse puis commune de Condat) un habitant de Bagnols (voir plus bas), nouvelle preuve qu’Antoine n’avait pas rompu avec sa famille de Bagnols.

Je ne veux évidemment pas médire des femmes car les hommes sont pareils, à savoir : intéressés par l’argent.

Mais notre pauvre Guillaume GATINIOL ne trouva pas à se marier. Je pense que, s’il avait eu l’héritage de son aîné François, il se serait marié.

Pour mon quadrisaïeul Antoine, troisième garçon "vivant" sur quatre (plus précisément cinquième garçon sur six mais deux ont disparu, sans doute morts en bas âge), ce fut de justesse qu’il se maria. Il épousa ma quadrisaïeule Anne BAP à l’âge de 42 ans révolus. C’était très rare qu’un homme se marie après 40 ans, excepté les veufs, bien sûr. Je crois n’avoir pas d’autre exemple parmi mes ancêtres. Il était bien parti pour finir célibataire lui aussi mais a eu « la chance » que le père de sa future épouse, mon quinquaïeul Bernard BAPT (1734-1761-1785, le tout à Condat), laboureur au hameau de Courtilles, décède (probablement) le 29 mai 1785 (date exacte inconnue, car le vicaire de Condat souffrait aussi d’un cancer du bras droit, mais date probable car sépulture le 30 mai 1785). Il laissait une veuve, ma quinquaïeule Françoise SAVIGNAT (1741-1761-1823) qui restait seule avec quatre… filles ! Pas un homme pour faire le travail masculin, le seul garçon étant mort en bas âge. En tout cas, je n’en ai pas trouvé car je suis assez surpris que ma quadrisaïeule Anne BAP, née à Courtilles le 16/12/1765, n’ait pas eu de frère ni sœur avant Françoise BAP, née le 9/12/1774, soit neuf ans après, au hameau de Courtilles aussi. Toutefois, c’est possible si, par exemple, leur père fut militaire durant cette période. L’absence de recensement (le premier aura lieu en 1836) m’empêche de savoir si d’autres enfants sont nés et ont vécu durant cette période de neuf ans, qui séparent les naissances de ma quadrisaïeule Anne BAP et de sa petite sœur Françoise. Quoi qu’il en soit, cette petite Françoise BAP n’avait que dix ans à la mort de son père et elle avait encore deux petites sœurs âgées, elles, de trois ans pour l’une, et, pour l’autre, de… 26 jours !!

Bref, comment faire, dans cette maison, où il y avait une mère et quatre filles dont une nouveau-née ? L

Eh bien, la solution fut que la mère se remariât ou que l’aînée des filles se mariât !

Ma quinquaïeule Françoise SAVIGNAT avait environ 43 ans ; je n’ai pas sa naissance ; n‘oubliez pas qu‘elle est née dans le Cantal, ce qui a compliqué mes recherches, car, sans voiture, on va plus facilement de Clermont-Ferrand à Lille que de Clermont-Ferrand à Aurillac. De nos jours je pourrais rechercher son acte de naissance dans les différents villages voisins car l’état civil du Cantal est en ligne. Mais il ne l’était pas à mes débuts en 1988, bien sûr. Par ailleurs il n’est pas sûr que je trouverais cet acte de baptême car :

Françoise SAVIGNAT, fille de mes sexaïeuls Jean SAVIGNAT et Charlotte TARTIÈRE, fut probablement la première enfant de ses parents, mariés à Espinchal (Puy-de-Dôme) le mardi 7 février 1741. Elle a dû naître fin 1741. Mais pas à Espinchal, où était née sa mère ni à Condat, où était né son père et où Françoise a vécu avec ses parents dès 1742.

On trouve en effet l‘enfant suivant de ses parents : François SAVIGNAT, né le 16 novembre 1742 à Courtilles (en Condat, donc), baptisé le lendemain.

Beaucoup de généalogistes (sur Internet) ont pensé qu’il y avait eu une erreur de sexe et que c’était Françoise SAVIGNAT qui était née ce 16 novembre 1742. Évidemment, ça expliquerait le fait qu’on n’ait pas trouvé son acte de baptême. Et des erreurs de sexe n’étaient pas rares ; j’en ai effectivement trouvé.

Mais je ne crois pas que ce soit le cas ici. Pour trois raisons principales :

— 1) Il y a la place pour les deux enfants, une fille Françoise, née fin 1741 (ou même milieu 1741 car les parents se marièrent à 19 ans et 18 ans et c’était donc peut-être urgent) et un garçon François né le 16 novembre 1742. Vous savez, dans une autre branche de ma généalogie, j’ai vu deux frère et sœur non jumeaux nés la même année, et… l’aîné(e) n’était pas né(e) en janvier et sa sœur (ou son frère je ne sais plus) n’était pas né(e) en décembre !! (février et novembre)

— 2) Le parrain du premier enfant aurait dû être de la famille du père. Ce n’est pas le cas de François, qui eut un TARTIÈRE pour parrain, oncle maternel. La marraine de ce premier enfant aurait dû être de la famille de la mère. Ce ne fut pas le cas de François, qui eut pour marraine Anne SAVIGNAT, tante paternelle (les parentés sont écrites dans l‘acte de baptême).

Note : cette raison-là n'est pas suffisante à elle seule car il arrivait de temps à autre que le premier-né avait un parrain de la famille de la mère et une marraine de la famille du père.

Exemple : si l'aïeul paternel était décédé et l'aïeule maternelle aussi mais pas les deux autres aïeuls, on pouvait "gagner un tour" en prenant, pour le premier-né, l'aïeul MATERNEL pour parrain et l'aïeule PATERNELLE pour marraine. C'est assez logique, mais j'ai rencontré d'autres cas plus ou moins semblables.

Par contre, la troisième raison, qui suit, est difficile à contredire. La voici : 

— 3) Enfin, le parrain se prénommait « François » !! (François TARTIÈRE, donc). Et l’on donnait toujours (enfin, disons dans 99,99% des cas), dans cette région de l’Auvergne et à cette époque, le prénom du parrain pour un nouveau-né de sexe masculin, et celui de la marraine pour une nouveau-née de sexe féminin ! Alors je veux bien que le curé se soit trompé sur le sexe d’un nouveau-né (ils avaient beaucoup de travail, et, donc, se trompaient de temps à autre) mais pas sur toute une famille !!

Pour en terminer avec notre ancêtre Françoise SAVIGNAT, je signale qu’elle est décédée « veuve de Bernard BAP vivant cultivateur, en sa maison à Courtilles le 16 juin 1823, âgée de 82 ans ». Ce qui va plutôt bien avec mes conjectures, rapport à l’époque de sa naissance. Mais bon, il n’y a rien de plus farfelu que les âges donnés aux recensements et au décès, et on ne peut pas vraiment se fier à cet âge de 82 ans, même si c‘est agréable pour moi de voir qu‘il me convient très bien.

Il y avait en effet quelques (très) rares familles qui savaient compter et donnaient l'âge exact au curé. J'en ai vu trois exemples ces deux derniers mois (mi-juillet-mi-septembre 2019).

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Bref, et de toute façon, qu’elle soit née en 1741 ou 1742, question d’âge, ma quinquaïeule Françoise SAVIGNAT aurait très bien pu épouser au milieu de l’année 1785, Antoine CATIGNOL, né en 1743, célibataire de 42 ans et 2 mois.

Mais mon quadrisaïeul préféra épouser la fille de Françoise SAVIGNAT, ma quadrisaïeule Anne BAP, âgée de 19 ans et 5 mois !

Bref, le mariage se fit dans la précipitation : TREIZE JOURS après le décès de son père Bernard BAPT, Anne BAP épousait Antoine CATIGNOL, à Condat le samedi 11 juin 1785 !!

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Les actes d’état civil nous apprennent beaucoup de choses, mais bien sûr pas autant que les actes notariés.

Et il serait intéressant de savoir quels étaient les sentiments dans la famille BAPT alias BAP.

Car pour ce qui est d’Antoine CATIGNOL, c’est sûr qu’on ne l’a pas forcé ! J

Toujours célibataire à 42 ans, et sans doute pas bien riche, il ne pouvait pas rêver d’un plus beau mariage.

Autrement, Bernard BAP mourant était-il pour ou contre ce mariage à venir ? Françoise SAVIGNAT a-t-elle exercé une pression sur sa fille pour qu’elle épouse un homme qui avait plus de deux fois son âge ?

Ou bien au contraire Anne BAP était-elle amoureuse d’Antoine CATIGNOL, après tout jeune encore ? ♥ ♥

On ne le saura jamais. Certains actes notariés éclairent parfois ce genre de choses, mais pas toujours, loin s’en faut. De toute façon, alors que j’ai d’intéressants (quoique en rien extraordinaires) actes notariés concernant mes ancêtres du Puy-de-Dôme recueillis vers l’an 2000 aux Archives Départementales du Puy-de-Dôme (on en verra des exemples dans les articles à venir), ceux des Archives Départementales du Cantal me sont inaccessibles.

Sauf si je gagne au loto, bien sûr. Mais… je ne joue pas au loto ! L

Le hameau de Courtilles est superbe, mais il est extrêmement isolé. On peut difficilement faire plus isolé vu qu’il est à environ 6 kilomètres du bourg de Condat (commune dont il dépend) et à environ 5 kilomètres du bourg d’Égliseneuve-d’Entraigues (Puy-de-Dôme), les deux bourgs étant distants de 11 kilomètres par une départementale qui suit la Rhue (rivière), Courtilles n’étant pas sur cette route mais environ à 2 kilomètres de la vallée, près de 150 mètres plus haut. C’est encore un facteur qui a pu jouer dans cette affaire de mariage très précipité. Dans un bourg, on a des facilités qu’on n’a pas en pleine campagne ; qui plus est en montagne car, à Courtilles, nous sommes là au cœur de l’Auvergne, à environ 1039 mètres d’altitude !

Il y avait, quand nous y sommes allés, des endroits complètement isolés, sans même un chemin pour y aller. Peut-être Antoine CATIGNOL était-il le premier homme qu’Anne BAP ait vu dans sa vie de jeune fille ! J

Pas étonnant alors qu’elle l’ait trouvé beau ! J ♥ ♥

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C’est très beau, cette région ; mais que c’est isolé ! Aucune grand-route n’y passe, même de nos jours. Seulement une toute petite route.

Tenez, une anecdote : quand j’ai voulu aller à Égliseneuve-d’Entraigues la première fois, j’ai vu qu’il n’y avait pas de train passant dans cette région. Je suis donc allé à la gare routière, afin d’y aller en autocar. Là, on m’a dit que cette région du Puy-de-Dôme n’était pas desservie par les autocars. Devant mon air éberlué, le préposé m’a montré une grande carte murale. Et j’ai pu voir que toutes les régions du Puy-de-Dôme étaient desservies, sauf le sud-ouest (Bagnols, mais aussi Égliseneuve-d’Entraigues).

J’ai donc questionné le préposé et je lui ai demandé :

« Mais alors, les gens qui veulent aller par là-bas, et qui, comme moi n’ont pas de véhicule, comment font-ils ? »

Je le revois encore, me répondant avec son large sourire très amusé :

« Mais, mon bon monsieur, à part vous, personne n’y va, à Égliseneuve-d’Entraigues. On en part, oui, mais on n’y revient jamais ! »

Et effectivement, cette commune qui compta jusqu’à 2 305 habitants en 1856, n’en, comptait plus que 389 en 2015 !!

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D’après des notes que j’ai trouvées dans le Cantal, il semble que Françoise SAVIGNAT était propriétaire à son veuvage ; et qu‘elle savait lire et écrire aussi, chose très rare pour une femme à cette époque et en cette contrée. Il est donc possible qu’Antoine CATIGNOL ait été employé agricole dans cette villa de Courtilles. Bref, s’il était le seul homme du voisinage, Anne n’avait guère le choix !

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Le couple a donc eu (au moins) une demi-douzaine d’enfants. Mais, si Anne BAP a sans doute eu, avant son mariage, une vie de jeune fille assez ordinaire, il n’en est pas de même d’Antoine CATIGNOL, qui eut quelques petits démêlés avec la justice, ce que je m’en vas vous conter ! L J

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Dans toutes les Archives Départementales, il n’y a pas que l’état civil !! L’état civil (ancien ou moderne), c’est en général la série E. Et il existe des séries de A à Z !! Comprenant, les actes notariés, les affaires judiciaires, les affaires militaires, et bien d’autres encore !

Quand je voyageais autrefois (1988-1990) dans d’autres départements que le Puy-de-Dôme, je ne « faisais » que l’essentiel : l’état civil.

Mais à Clermont-Ferrand, disposant de plus de temps, j’ai pu faire des recherches (vers l’an 2000) dans d’autres séries que la série E, et, quelquefois (pas souvent hélas) il m’est arrivé de trouver « des choses intéressantes ».

Pour les actes notariés, j’en ai trouvé neuf concernant mes ancêtres du côté de Bagnols. J’en parlerai plus tard.

J’aurais voulu en trouver aussi du côté d’Égliseneuve-d’Entraigues mais il se trouve qu’un notaire du Puy-de-Dôme (UN SEUL PARMI TOUS LES NOTAIRES DU PUY-DE-DÔME !!) n’avait pas déposé ses anciennes minutes aux Archives Départementales de Clermont-Ferrand, EN TOTALE CONTRAVENTION AVEC LA LOI !

Et, pour mon malheur, c’était celui de la région d’Égliseneuve-d’Entraigues !! L

Je n’ai donc rien de ce côté-là.

À l’époque, c’était une vieille fille qui était directrice des Archives Départementales et on m’avait expliqué que jamais elle n’oserait traîner en justice ce notaire récalcitrant.

Enfin, cette vielle fille timorée jusqu’à l’incompétence caractérisée prit sa retraite et fut remplacée par quelqu’un de sérieux, monsieur Henri HOURS, nouveau conservateur des Archives Départementales du Puy-de-Dôme, donc, peu avant l’an 2000.

Joli nom, n’est-ce pas ? Henri, avec un "H" comme dans CATHIGNOL ; et HOURS avec un "H" comme dans Maître Hippolyte HACHE ("H" !!!!!!!), notaire à Bernay (Eure), qui s’occupa de nos contrats de mariage. Ah, ce "H" de CATHIGNOL, je le retrouve partout ! J J

Note : il faut prononcer le "S" final de "HOURS" comme dans le mot « ours ». Pas très étonnant quand on sait que ce monsieur est originaire du… Jura ! J

Je l’ai peu connu personnellement, mais un jour, en remplacement de son adjointe qui nous donnait des cours de paléographie gratuits, il nous en a donné un et je puis vous dire que je ne savais pas qu’on pût lire aussi vite. Surtout qu’il lisait dans le texte un manuscrit du 17ème siècle !! L Bravo à lui ! Et merci pour son cours, le dernier que je pris.

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Monsieur HOURS, homme sérieux et compétent donc, fit donc venir les Archives notariales du notaire récalcitrant. Hélas, pour moi, c’était bien tard. Elles n’étaient toujours pas classées quand j’ai arrêté d’aller aux Archives Départementales du Puy-de-Dôme, vers l’an 2000. Désormais, les sorties m’épuisent et ça me sera difficile d’y retourner un jour.

Toutefois, concernant la région d’Égliseneuve-d’Entraigues, j’avais au moins accès aux Archives Judiciaires.

Et là, j’ai trouvé un jour un très long document concernant mon quadrisaïeul Antoine CATIGNOL.

Huit pages environ, que j’ai photocopiées mais hélas perdues, toujours à cause de ce fichu déménagement imposé en 2012 par la TMMSCF (Très Méchante Mairie Socialiste de Clermont-Ferrand), qui fait que, sept ans après, j’ai toujours environ 15 cartons non vidés, faute de place.

J’aurais donc bien voulu vous recopier le texte intégral des compte-rendus de cette affaire judiciaire, mais, à défaut, je puis vous en donner les grandes lignes. Les voici :

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1) Mon quadrisaïeul Antoine CATIGNOL, bien que vivant à Condat, avait connu une jeune fille domiciliée à Égliseneuve-d’Entraigues. Rien d’étonnant à cela puisque les deux communes se touchent et que le hameau de Courtilles se trouve à 500 mètres du département du Puy-de-Dôme, au sud de la vaste commune d’Égliseneuve-d’Entraigues. La jeune fille se nommait Françoise ROUX, si mes souvenirs sont exacts.

2) Cette jeune fille avait prêté cinq francs (toujours si mes souvenirs sont exacts) à mon quadrisaïeul, pour des besoins inconnus.

Il s’agissait bien d’un prêt et non d’un don.

3) Un jour, Françoise ROUX réclama son argent à Antoine CATIGNOL. Celui-ci ne put lui les rendre.

4) L’affaire fut portée en justice par Françoise ROUX.

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Je n’ai pas trouvé l’arrêt du jugement, qui fut peut-être prononcé dans le Cantal puisque Antoine CATIGNOL vivait dans le Cantal. Mais j’ai certaines informations.

Je sais en effet que, peu de temps après, Antoine CATIGNOL vendit une parcelle de terrain qui lui appartenait. Là encore, j’ai perdu mes documents, n’ayant plus que mes cahiers généalogiques à ma disposition.

On peut donc supposer qu’il a été condamné et que, pour rembourser Françoise ROUX, il a dû vendre un peu des terres qu’il possédait.

Une question : comment se fait-il qu’il possédât des terres ?

Eh bien, souvent, le fils aîné d’une famille héritait — par testament de son père — de la maison paternelle, mais, en compensation, il était tenu de doter ses sœurs et de donner des terres à ses frères. Voilà pourquoi Antoine et Guillaume (et sans doute aussi Annet) possédaient des terres.

Je pense qu’il a dû plaider coupable mais a dû expliquer qu’il n’avait plus cet argent et qu’il ne pouvait donc plus rembourser mademoiselle ROUX. Ce qui me fait penser qu’il a dû plaider coupable est que ce prêt, s’il ne fut pas mentionné par-devant un notaire, était au moins de notoriété publique.

En effet, dans le long texte que j’ai perdu, il y avait cette phrase bizarre émanant d’une dame qui connaissait Antoine CATIGNOL et s’adressait à lui (peut-être à titre de témoin en audience préalable en vue d‘une éventuelle conciliation entre les deux parties). Voici à peu près ce qu’elle lui disait (je cite de mémoire) :

« Monsieur CATIGNOL, vous aviez la réputation d’un honnête homme jusque-là ; que pensera-t-on de vous si vous ne rendez pas à mademoiselle ROUX l’argent que vous lui devez ? »

Je me souviens avoir lu ce très long texte à ma mère et ce n’était pas triste ! J L

Ma mère pensait — et c’est assez vraisemblable — que Françoise ROUX était amoureuse de mon quadrisaïeul et pensait qu’il allait l’épouser prochainement, ce qui eût effacé la dette, évidemment. Mais que, comme ce ne fut pas le cas, elle réclama son dû, ce qui est logique. Il est dommage que je ne me souvienne pas de la date de cette affaire mais ça, je l’ai complètement oublié.

Voili, voilou. J L

Retenons, pour sauver l’honneur de mon quadrisaïeul, qu’il « était considéré comme un honnête homme ». Parfois, dans la vie, on emprunte et on se croit sûr de pouvoir rembourser à une certaine date, mais les aléas de l’existence en décident autrement.

C’est ce qui arrive à de nombreux Gilets Jaunes. La plupart ne sont pas excessivement pauvres (moins que moi qui ne possède pas de maison ni de voiture) mais ils ont fait des emprunts pour acheter une maison (parfois même une simple automobile, nécessaire pour se rendre sur leur lieu de travail) et la politique économique dévastatrice d’Emmanuel L’éborgneur (23 éborgnés au 15/4/2019, 5 mains arrachées, 9000 blessés dont 100 très graves dont plusieurs dizaines de mâchoires et crânes fracturés) les empêche de joindre les deux bouts à cause de l’argent à rembourser chaque mois, ce qu’ils n’avaient pas prévu.

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Bien entendu, si un jour je retrouve ce document judiciaire que j’avais pu faire photocopier aux Archives Départementales du Puy-de-Dôme, je referai cet article, en donnant le texte complet dudit document. Mais je n’ai aucune idée de l’endroit où il se trouve car je pensais pouvoir déballer tous mes cartons en 2012, lors de mon déménagement forcé et je n’avais donc rien listé. Hélas, la place m’a manqué.

Quant à la vente du terrain d’Antoine CATIGNOL, je n’ai évidemment pas pu en lire l’acte puisque ces archives notariales m’étaient inaccessibles à l’époque (vers l’an 2000 ou un peu avant) mais il y a des tables qui indiquent les actes et les notaires et c‘est ainsi que je l‘ai su.

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LA VIE DU COUPLE

Elle semble avoir été normale, peut-être même heureuse.

Antoine et Anne semblent n’avoir pas souffert de la barbarie révolutionnaire (1789-1804) ni de la barbarie napoléonienne qui a suivi. Sans doute car ils vivaient très loin du monde. Courtilles n’est pas spécialement petit comme hameau, mais il a des dépendances et il semble que le couple vivait à « La Grangeoune-sous-Courtilles »., donc de façon très isolée.

Anne BAP a eu la chance de naître vivre et mourir à Courtilles, sans donc jamais être déracinée, ce qui est précieux. Par contre sa vie ne fut pas longue. Née le matin du 16 décembre 1765 et baptisée le jour même, fille de Bernard et Françoise SAVIGNAT tous deux laboureurs, mariée à 19 ans le samedi 11 juin 1785, laboureur ou cultivatrice (selon les actes), elle est décédée à moins de 45 ans le 30 octobre 1810. Elle était mère d’au moins six enfants (ceux qui devinrent adultes), et déjà veuve. Par contre, il lui restait sa mère, qui lui survécut plus de 12 ans.

Antoine CATIGNOL, orphelin de père puis de mère à trois jours d’intervalle à l’âge de 17 ans, n’a pas vécu très vieux non plus, mais mourant à 66 ans et demi, ce n’était pas si mal pour un homme à cette époque. Et, surtout, il a évité la tristesse d’un célibat qui lui pendait au nez, vu que, chez Françoise ROUX, ce qu‘il aimait surtout, c‘étaient les pièces de cent sous. ^^.

Né le 26 ou 27 mars 1743 au hameau d’Espinasse dans la paroisse de Bagnols, baptisé ce 27, il s’est donc marié à plus de 42 ans et vécut à Courtilles à partir de ce moment-là, dans « l’immeuble » [SIC ; trouvé dans un acte] qui appartenait à sa belle-mère. Il a eu le bonheur d’avoir une femme toujours jeune mais il ne vivait pas chez lui et habitait loin de ses frères Bernard, Annet et Guillaume et de sa sœur (une seule a vécu, l’aînée de la fratrie, Antoinette GATINIOL, mariée deux fois à Bagnols) et il dut « supporter » sa belle-mère, ce qui est peu agréable quand c’est elle qui vous loge, même si c’est une femme de haute vertu et de grande gentillesse. Laboureur ou cultivateur (selon les actes), il mourut à Courtilles le 5 décembre 1809 entouré des six enfants que je lui connais.

— Les enfants du couple.

Là, c’est un grand mystère et, cette fois, la période révolutionnaire en est sans doute la cause.

Je leur connais six enfants qui devinrent adultes, tous les six ayant eu une destinée différente. Et, comme dans chaque famille, il y eut sans doute des enfants morts en bas âge, mais je n’en ai aucune preuve, aucune trace.

On va les examiner un par un, le sixième étant mon trisaïeul Jean CATHIGNOL, premier du nom, futur époux Antoinette LENÈGRE.

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— 1) Marie CATINOL ou CATINOT (orthographe peu claire de son acte de baptême, avec un "l" final qui a une barre)

Puisque Courtilles dépendait de Condat, elle aurait dû être baptisée en l’église de Condat. Mais elle le fut en l’église d’Égliseneuve-d’Entraigues. Pourquoi ? Je ne sais pas, mais on peut supposer que la raison, c’est que c’était plus près.

Née le 4 janvier 1788, elle n’était peut-être pas l’aînée des enfants ; une naissance est en effet possible dix mois après le mariage des parents (cas le plus fréquent), soit en avril 1986. Mais je n’en ai aucune trace et mes collègues de GENEANET, qui connaissent (au mieux) les mêmes six enfants que moi, non plus.

Marie a eu une vie totalement classique. Elle a épousé, le jeudi 5 juillet 1810, sous le nom de CATIGNOL, un jeune cultivateur natif du hameau de La Pessade en Égliseneuve-d’Entraigues, Pierre VERNAYRE, né le 2 septembre 1785 sous le nom de VERNEYRE. Elle avait 22 ans et lui 24 et demi ; ce fut donc un beau mariage. Je leur connais huit enfants, dont deux Jean, tous deux mariés, l‘un resté au pays, l’autre marié à Bernay. Pierre VERNEYRE / VERNAYRE n’a pas signé (il faut dire qu’il n’y avait guère de place, le texte se terminant par des rajouts) mais bientôt il signera élégamment : vernaire (avec très léger parafe)

À noter que, sur l’acte de décès de mon trisaïeul Jean CATHIGNOL premier du nom, le 25 juin 1879 (il était décédé la veille, le 24 juin), le premier témoin, et seul de sa famille, fut un certain « Jean VERNER, journalier, cousin, du défunt ».

À noter que Jean CATHIGNOL premier du nom avait comme saint patron Saint Jean (bien sûr), qu’il est décédé « âgé de 75 ans » le jour de la Saint Jean, et que moi, son biographe, je suis domicilié… 75... boulevard Saint-Jean !

J’ai bien sûr pensé que c’était plutôt son neveu, Jean VERNAYRE, né à Condat le 18 septembre 1829, et marié à Bernay avec Aimée Louise MOISSON, native de Courbépine (Eure), le 27 septembre 1861.

Qu’on ait mit « cousin » à la place de « neveu » n’est pas très gênant. Mais c’est l’âge qui me chiffonne. On le dit âgé de 42 ans ; or « mon » Jean VERNAYRE né en 1829 avait alors presque 50 ans. Ça fait un gros écart d’âge, quand même. J’ai vu pire, bien sûr, mais, en 1879, on commençait à savoir compter, surtout en Normandie, plus évoluée que l‘Auvergne. Mais bon, c’était sans doute un proche parent de Jean CATHIGNOL, et probablement via l’époux de sa sœur aînée Marie.

Marie CATIGNOL (orthographe habituelle qu’elle eut toujours plus tard) eut la chance de toujours vivre au hameau de « La Grangeoune de Courtilles » alias « La Grangeoune près Courtilles » ou, mieux, « La Grangeoune-sous-Courtilles », là où elle était née. Ce dernier terme est plus précis, en effet. Car, à partir du centre du hameau, il y a une pente très raide sans chemin qui doit, je suppose, conduire à ce sous-hameau. Quand ma mère l’a vue, au cours d’une promenade, elle a déclaré :

« Ce coin, isolé de tout, était une tentation permanente pour les hommes peu sérieux. »

Et c’est vrai qu’ils pouvaient y venir le soir sans être vu de quiconque et en repartir de même le lendemain, tôt le matin.

Il y eut du reste beaucoup d’enfants naturels nés à Courtilles et La Grangeoune-sous-Courtilles. Ceci dit, j’en ai vu des centaines d’autres ailleurs, à Bernay (Eure) comme à Cernay (Haut-Rhin), petites villes où l‘anonymat d‘un salaud était facile à obtenir. Mais il y en eut très peu dans la paroisse de Stundwiller, qui ne connaissait que quatre petits bourgs et aucun hameau isolé. Ainsi qu’à Bagnols, ce qui m’a surpris, car contenant aussi de nombreux hameaux.

Le premier des deux Jean VERNAYRE (celui né en 1815), fils de Marie CATIGNOL et de son époux, épousa ainsi une enfant naturelle née à Courtilles ; et nommée curieusement Anne BAPT. mais bon, Anne était le prénom féminin préféré des Auvergnats de cette région, et BAPT le patronyme le plus courant ; donc rien d’extraordinaire à cela.

Marie CATIGNOL n’a pas vécu très longtemps. Elle est décédée le 20 mai 1843, à La Grangeoune-sous-Courtilles, là où elle a donc toujours vécu, « âgée de 58 ans, épouse de Pierre VERNAYRE, propriétaire ». En fait, 55 ans seulement.

Son veuf s’est remarié à Condat le lundi 7 septembre 1846, alors terrassier, avec une jeune femme née le 7 avril 1820 à Cros (Puy-de-Dôme). L’écart d’âge est énorme (34 ans et demi) mais cette jeune femme, Jeanne GRAVIÈRE de son nom, n’avait pas que des atouts : elle était une enfant naturelle d’autre Jeanne GRAVIÈRE, et mère célibataire d’une petite fille. Logiquement, elle survécut à Pierre VERNEYRE / VERNAYRE, qui mourut, âgé de 63 ans, le 29 avril 1849, journalier, demeurant toujours à La Grangeoune de Courtilles.

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— 2) Françoise GATINIOL (pour le nom de famille, orthographe de son acte de baptême), cultivatrice (1850 et 1852)

Née « FranCoize GATINIOL » le 2 avril 1791 « au village de Courtilles », elle fut baptisée le lendemain, en l’église de Condat cette fois, comme il se doit. Son parrain fut « Annet GATINIOL, oncle paternel, soussigné » qui… n’a pas signé ^^. La marraine se nomme « Françoise BAPT », et c’est une (jeune, 16 ans) tante maternelle, déjà vue plus haut.

La nouveau-née est dite fille d’Antoine et de « Françoise BAPT », au lieu de « Anne BAPT », bien sûr (ou mieux encore : « Anne BAP »). La confusion des prénoms est due au prénom de la nouveau-née et de sa marraine d’une part, et, d’autre part, au je-m’en-foutisme du vicaire local. L

Il faut dire que, le pauvre, il ne devait pas voir souvent ces paroissiens-là, sans doute parmi ceux domiciliés le plus loin de son église.

Comme sa sœur aînée, Françoise s’est mariée et a eu une vie de famille normale, avec des enfants (sept, semble-t-il).

La grande différence, c’est qu’elle a épousé un habitant de Bagnols, et est donc revenue vivre dans la paroisse et commune d’où son père était originaire. Pas au même hameau toutefois : Espinasse pour son père, Gioux pour elle est son mari, ainsi que leurs enfants bien sûr.

Une autre différence est qu’elle a vécu très longtemps (87 ans) et que c’est elle qui devint veuve et non pas son mari.

Je ne sais pas trop comment on voyageait au début du 19ème siècle quand on était pauvre, mais elle est citée dans des actes concernant sa sœur aînée, qu’elle voyait donc de temps à autre à Condat (Courtilles). Elle fut notamment celle qui déclara la naissance de sa première nièce, Françoise VERNAYRE (non coloriée en bleu-vert car elle est citée ici dans le paragraphe de sa tante et non dans celui de sa mère), dont elle était, selon toute vraisemblance, la marraine, vu l‘identité des prénoms et sa place dans la famille (première sœur de Marie).

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Ça peut vous paraître bizarre qu’une femme ait été autorisée à déclarer une naissance en mairie. Mais, en 1811, l’époque était encore troublée, et il arrivait encore qu’une femme puisse déclarer la naissance d’un enfant. Ce fut plus tard que les femmes furent totalement interdites (hors sage-femme, bien sûr, pour les naissances d’enfants naturels quand elles étaient les seuls témoins) de déclarer quoi que ce soit ou d’être témoin de quoi que ce soit sur les actes d’état civil.

On trouve quand même des exceptions, souvent dues à la force des choses (absence d‘hommes comme témoins à un décès) ; j‘ai un cas en 1880 dans ma généalogie descendante alsacienne ; et plusieurs à Bagnols et environ, hors famille.

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Née donc à Condat le 2 avril 1791, Françoise GATINIOL y a épousé (sous le nom de CATIGNOL), le lundi 12 juin 1815, Jean SERVIÈRE, qui fut cultivateur et scieur de long.

Elle était orpheline de père et de mère depuis le 30 octobre 1810 mais possédait encore sa grand-mère maternelle Françoise SAVIGNAT, chez qui elle a donc passé enfance et jeunesse.

Elle est décédée, sous le nom de GATIGNOL, en sa demeure, au hameau de Gioux en Bagnols le 17 janvier 1879, à 87 ans et demi, donc (88 ans selon l‘acte), n’ayant connu que deux lieux d’habitation dans toute sa longue vie, mais trois orthographes : GATINIOL (naissance), CATIGNOL (mariage) et GATIGNOL (décès).

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Son époux était son aîné de quelques mois, né à Gioux le 28 décembre 1790. Beau couple donc, marié à 24 ans.

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À noter, pour ceux que ça intéresse, que l’acte de baptême de Jean SERVIÈRE est très facile à trouver et, surtout, très facile à lire : écriture cursive du 21ème siècle (ou presque) !! J

Vous vous connectez d’abord sur le site des Archives Départementales du Puy-de-Dôme (section "état civil numérisé") :

http://www.archivesdepartementales.puydedome.fr/archive/recherche/etatcivil/n:13

Dans la liste des communes, vous choisissez Bagnols.

Puis, pour « année début », vous tapez : 1790 ; pour « année fin », vous tapez aussi : 1790.

Enfin, vous choisissez, pour « type d’actes » : baptêmes.

Et vous cliquez en bas sur « RECHERCHER ».

On vous propose alors deux registres, celui communal (3E 28/12) ou celui départemental (6E 28/3) .

J’ai choisi le premier en cliquant sur la visionneuse associée, qui comprend 124 vues.

Et j’ai trouvé mon bonheur dans la page de droite de la vue N°79. C’est le dernier acte.

On y voit que le futur époux est né « SERVIERE », sans accent sur le 2ème "E".

C’est aussi le dernier acte du registre départemental (6E 28/3), en vue 165 (gauche ; la page de droite est vide) sur 253. Mais là, c’est plus dur à trouver car les actes ne sont pas séparés ni marginés.

D’une manière générale, la collection communale, destinée à rester dans la paroisse, était bien plus lisible que l’autre, destinée à être expédiée à la préfecture. Et on y trouvait souvent des signatures non présentes sur le registre départemental, car celui-ci était parfois recopié après coup par le curé.

Notez encore les majuscules jamais au début des noms propres mais parfois présentes ailleurs (Baptisé).

Et les orthographes : parrein , marreine ; sçavoir.

Pour ceux que ça intéresse, sachez qu’on trouvait aussi en Auvergne des « parins » et donc des… « marines » !! J

Quant au "ç" de « sçavoir » , il est dû à une erreur d’étymologie très fréquente, le verbe français « savoir » venant du latin « sapere » et non du latin « scire », comme le croyaient les curés. J’ai appris cela en suivant des cours de paléographie en 1988. Le "ç" de « sçavoir » est donc le résidu de… quelque chose qui n’a jamais existé. Amusant, non ? J

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Note : on a la chance, ici, qu’aient été numérisées et microfilmées les deux collections. En général, on n’en a qu’une, car ça fait double de travail, bien sûr, mais souvent, quand sont présentes des lacunes notamment, les Archives Départementales numérisent les deux collections.

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Vous verrez dans cet acte que Jean SERVIÈRE était fils de Hilarion (prénom très rare) et de Françoise MATEUF.

Ce dernier nom, ordinairement écrit MATHEUF du côté d’Égliseneuve-d’Entraigues, est un des mes patronymes préférés. J

Ben oui, chacun ses goûts, quoi !! J

Et je suis fier d’avoir deux femmes MATHEUF dans mes ancêtres d’Égliseneuve-d’Entraigues !! J

J’ignore son étymologie mais j’ai tendance à croire que c’est l’abréviation de « MATHIEU FILS », opinion toute personnelle bien sûr.

Une chose est sûre : ce magnifique patronyme a été CENSURÉ avant 1915 car, à partir de cette date, plus aucun MATHEUF n’est né en France. Voir par exemple :

http://www.geopatronyme.com/nomcarte/MATHEUF

Or l’extinction de ce patronyme, très répandu à Égliseneuve-d’Entraigues et dans les communes alentour n’a pas pu se faire toute seule. On a remplacé ce nom par MATHIEU.

Et j’en ai une preuve !!

En effet, à mes tout débuts en généalogie [1988, juste après l‘élection du député normand Claude GATIGNOL (vétérinaire) en Normandie, qui m‘intrigua], j’avais demandé à la mairie d’Égliseneuve-d’Entraigues la photocopie de l’acte de naissance d’Antoinette LENÈGRE, ma trisaïeule.

Et j’ai reçu, non pas une photocopie, mais un extrait d’acte de naissance, comme quoi elle était fille de « Jacques LENÈGRE et… Catherine MATHIEU !! »

Elle était pourtant gentille, la secrétaire de mairie, et me donna même un petit bureau pour y travailler lorsque je vins plus tard en sa commune, mais là, falsifier un acte d’état civil, c’est vraiment osé ! Peut-être avait-elle des ordres, je ne sais pas.

Par contre, la forme « voisée » du nom (voir en haut de cet article) MADEUF (même étymologie, mais dans laquelle le "D" remplace le "T"), fréquente dans la région de Bagnols et environs, ne fut jamais censurée et a donc logiquement perduré de nos jours. Il y en a même une vingtaine sur Twitter ! J

Je me demande quel est le triste sire (un préfet sans doute) qui s’est permis de CENSURER un patronyme au prétexte qu’il ne lui plaisait pas, et de le remplacer par un autre de son goût, augmentant les homonymes (et donc de possibles confusions) et diminuant le patrimoine auvergnat (et même français tout court, à cause des migrations : un MATHEUF est né à Paris).

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L’acte de mariage à Condat est très dur à lire, car écrit de façon extrêmement bâclée, mais on peut quand même y voir que l’époux a désormais un accent grave sur son 2ème E et que Françoise y est nommée « CATIGNOL ».

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Jean SERVIÈRE (écrit SERVIÉRE) mourut le 4 avril 1852 à Gioux (où il avait toujours vécu, donc), après presque 37 ans de mariage « dans sa maison, époux de Françoise GATIGNOL, âgé de 64 ans ». En fait, il n’en avait pas encore 62. Mais peu importe.

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Le couple a eu trois garçons puis quatre filles, nés de 1816 à 1830 environ. L’aîné fut prénommé « Hilarion » [plus précisément : Ylarion] comme son grand-père et sans doute parrain ; mais il fut recensé « Pierre » dans les recensements quinquennaux (à partir de 1836). J

Au moins Hilarion (qui émigra dans le Cantal) et Michelle, première fille, ont assuré, par leur mariage, une descendance jusqu’à nos jours.

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AVERTISSEMENT : suivent deux "Charlotte CATIGNOL" et, comme je l’ai dit dans un autre article, je n’ai aucune preuve que l’aînée fut celle qui fut surprénommée Françoise. Je crois (à ce jour) que celle qui s’est mariée a "emprunté" l’acte de naissance de celle qui ne s’est pas mariée car ça rend des tas de choses plus vraisemblables.

L’intérêt d’utiliser l’acte de naissance de sa sœur pour qui n’en possède pas est évident : cela évite de se faire faire un acte de notoriété, avec démarches longues et surtout de très grands frais.

De toute façon, peu importe. Ça ne change rien aux filiations ni aux destinées de l‘une et de l‘autre. Car qu’on soit d’accord avec moi ou pas, on est tous bien d’accord là-dessus : il y eut une Charlotte surprénommée Françoise qui ne se maria pas mais eut cinq enfants, et une Charlotte surprénommée Anne qui se maria mais qui n’eut pas d’enfant.

Il n’y avait, dans les registres d’état civil, qu’UN SEUL acte de naissance au nom de Charlotte CATIGNOL. Donc la première à se marier (et de fait la seule) utilisa cet acte de naissance. Ce fut celle qui était surprénommée Anne, avec d’autant moins de scrupules que, depuis six ans, Charlotte dite Françoise avait choisi son genre de vie qui lui avait donné trois enfants naturels et ne nécessitait point d’acte de naissance pour un éventuel mariage, désormais exclu.

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— 3) Charlotte CATIGNOL, première du prénom, surprénommée « Françoise », cultivatrice et journalière.

Très vraisemblablement née le 15 février 1794 (27 pluviôse an II, acté le lendemain 28 pluviôse) à La Grangeoune de Courtilles en Condat.

Décédée à Vaurs près Courtilles (aussi commune de Condat, Cantal) le 10 novembre 1871, « âgée de 78 ans ». En fait, elle n’avait que 77 ans et demi.

Jamais mariée. Mère célibataire de trois filles prénommées Marie puis de deux garçons, Pierre et Jean, nés de 1818 à 1835.

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— La première Marie est née "variablement" le 13 ou le 14 novembre 1818 à La Grangeoune-sous-Courtilles avec un patronyme de naissance "variable" aussi. L

En effet :

— Dans la collection communale, que j’ai lue moi-même à Condat et dont je possède la photocopie, l’acte est du 14, l’enfant est née la veille, donc le 13 novembre, et se nomme Marie CATINIOL.

— Dans la collection départementale, celle que vous trouvez en ligne sur Internet, l’acte est du 15, l’enfant est née la veille, donc le 14 novembre, et se nomme Marie CATHINIOL.

Je serais curieux de savoir si le maire, Jean François CHOMETTE, aurait traité avec le même mépris Anne Gilberte Laurence Clémence BURIN des ROZIERS, née deux ans et demi auparavant à Bagnols.

En plus ce maire nous dit que la nouveau-née est fille de « Françoise CATHINIOL, fille naturelle » !!

Eh non, mon pote, Françoise CATHINIOL, N’ÉTAIT PAS fille naturelle ; c’est sa fille qui le fut !

Eh oui, les mots ont un sens, mon gars ! On ne disait certes pas « mère célibataire » mais « fille mère » à cette époque, pour la maman ; par contre, pour l’enfant, on a TOUJOURS dit « fils (ou fille) naturel(le) ».

Marie (Première) CATIGNOL (on va l’appeler comme ça ; c’est d’ailleurs sous ce patronyme qu’elle est citée dans la marge de la collection communale) (et c’est celui qui lui sera le plus souvent attribué par la suite) a eu un enfant naturel (Jean CATIGNOL, né à Courtilles le 6 janvier 1845) puis s’est mariée (bien plus tard) à Compains (Puy-de-Dôme), cultivatrice résidant à Vaurs en Condat, le mercredi 21 septembre 1853. avec un homme bien plus jeune qu’elle, Antoine ADMIRAT, orphelin majeur, propriétaire cultivateur, né le 30 mai 1828 au hameau de Belleguette en Compains, y domicilié. Il sut signer, mais difficilement (presque tout en script) : Admirat

Elle avait eu, 6 mois auparavant, un garçon naturel (autre Jean) né le 16 mars 1853 chez son futur époux (à Belleguette en Compains), et reconnu par cet époux lors de son mariage. Ce second Jean CATIGNOL changea alors logiquement de nom et devint Jean (Premier) ADMIRAT.

Suivirent deux autres enfants : Antoine ADMIRAT, né à Belleguette le 24 mai 1856, et Jean Second ADMIRAT né vers 1860/1861, j’ignore où.

Charlotte avait fait le déplacement et était présente et consentante à ce mariage.

Parmi les témoins, aucun CATIGNOL hélas, ses deux sœurs « ayant le tort » d’être des femmes et Jean celui d’être mineur. Mais Pierre, 25 ans, aurait pu être témoin. Peut-être n’osa-t-il pas car il ne savait pas signer. Dommage car, si les trois premiers témoins ont bien signé, il n’en fut pas de même du quatrième témoin.

À noter enfin que Marie Première CATIGNOL ne s’est pas mariée dans sa commune de résidence (et de naissance) contrairement à la coutume, et que les quatre témoins furent tous des habitants de Compains. Il faut dire qu’elle était dans une situation délicate, ayant déjà eu deux enfants naturels (peut-être même trois, voir plus bas Marie dite Séverine).

Marie Première CATIGNOL est décédée après le recensement de 1896 mais j’ignore où car sa famille ne fut plus recensée à Compains en 1901.

Elle est citée cultivatrice de 1853 à 1884.

Jean Premier ADMIRAT et Antoine (junior) ADMIRAT se marièrent et eurent des enfants. J’ignore si ce fut le cas de Jean Second ADMIRAT.

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— La deuxième Marie, surprénommée Christine dans quasiment tous les recensements, née, SELON UN ACTE DE NOTORIÉTÉ, à Vaurs près Courtilles le 1er avril 1821, s’est mariée deux fois pour cause de veuvage, sans avoir eu d’enfant naturel au préalable. Vie classique, donc. Mais sans descendance CATIGNOL, donc aussi.

De son premier mari, Pierre PICHON, né le 1er février 1819 au hameau de Belleguette en Compains et épousé à Condat le lundi 21 décembre 1840 (durant l’Avent, donc, mais, on va le voir, c‘était très urgent), Charlotte étant présente et consentante, naquirent deux enfants : Marguerite (dite Marie) PICHON et Pierre (dit Antoine) PICHAUD, nés à Condat en 1840 et en 1846.

Marguerite (dite Marie) PICHON est précisément née le 28 décembre 1840, à hameau du « Creux du Loup », en Condat. Hameau inconnu de Wikipédia.

— Quoi ? Que me dites-vous ? Que sa mère s’était mariée au sieur Pierre PICHON seulement SEPT JOURS avant ? Et alors, où est le problème ? La grossesse fut rapide, voilà tout ! J

— Quoi ? Que me dites-vous ? Que ça jette un doute sur l’identité réelle du père ? Ça c’est bien possible, ma brave dame ; Marie deuxième (dite Christine) CATIGNOL a bien pu trouver un père à l’enfant « au dernier moment » en ce brave Pierre PICHON.

Mais peu nous importe, car Marguerite (dite Marie) PICHON était en tout cas « fille de sa mère », donc fut bien ma cousine, quel que fût son vrai père biologique.

Devenue veuve le 29 avril 1871, Marie Deuxième CATIGNOL, cultivatrice, se remaria avec un certain Jean SEGAUD, charbonnier, né à Liernolles (Allier) le 11 avril 1810, veuf d‘une certaine Marie SEGAUD. Mariage célébré le samedi 29 novembre 1873 à Condat. Parmi les quatre témoins, ses deux frères Pierre et Jean, cultivateurs.

À cette époque, la ménopause était précoce et, en généalogie, je n’ai encore jamais rencontré de maman âgée de plus de 46 ans. C’est donc logiquement qu’il n’y en a pas eu de ce second mariage.

Marie Deuxième CATIGNOL est décédée à Vaurs près Courtilles en Condat le 28 avril 1875. Son second époux, après elle.

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— La troisième Marie, née CATHINIOL à Courtilles le 12 mai 1824, a eu trois (ou deux ?) enfants naturels et ne semble pas s’être mariée, prenant donc la suite de sa mère, du point de vue du genre de vie ; et fournissant donc des CATIGNOL.

—— D’abord naquit Marie (1848) décédée en bas âge sous le surprénom de Séverine (1850).

À noter que Marie dite Séverine pourrait très bien être une enfant naturelle de Marie Première CATIGNOL, pas encore mariée en 1848, et déjà mère d‘un enfant naturel en 1845 (Jean). J’avais écarté cette hypothèse par un raisonnement que je ne retrouve plus (et qui était peut-être erroné, donc). Marie dite Séverine est en effet née et décédée entre deux recensements. Ce ne sera pas le cas de Léger ci-dessous, qui suit, lui aussi né avant le mariage de Marie Première CATIGNOL, mais qui fut élevé avec sa petite sœur Jeanne par leur mère commune Marie Troisième CATHINIOL / CATIGNOL, ce que je sais bien sûr par les recensements.

Si Marie dite Séverine fut une enfant naturelle de Marie Première CATIGNOL, cela pourrait expliquer la naissance de Léger à Clermont-Ferrand. Car alors il serait le premier enfant de Marie Troisième CATHINIOL / CATIGNOL, qui n’aurait peut-être pas souhaité accoucher à Condat d’un enfant né hors mariage. Mais bon, j’ai attribué Marie dite Séverine à Marie Troisième CATHINIOL / CATIGNOL.

En conclusion, il est clair que, du moment où il y a identité des prénoms des mères, il peut y avoir difficulté à savoir qui est l’enfant de qui.

—— Puis naquit Léger, surprénommé une fois Jean et une fois Antoine, né le 6 juin 1851 à l’hospice de l’Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand. Comme elle fut absente au recensement de Condat en 1856 (avant d’y revenir en 1861), j’ai d’abord supposé que Marie Troisième CATHINIOL / CATIGNOL avait trouvé du travail en cette ville ; mais c‘est contredit par l‘acte de naissance qui nous dit que Marie est « native de Condat et y domiciliée ». Quant au père (non mentionné dans l’acte, inconnu donc) de Léger, il devait habiter Condat car Marie Troisième CATHINIOL / CATIGNOL y fut recensée (chez sa mère Charlotte, exceptionnellement surprénommée Marie et non Françoise), avec ses deux frères Pierre et Jean, au début du printemps 1851. Tous quatre étant journaliers.

Léger CATIGNOL, pour sa part, épousera, journalier, soussigné, à Montpellier le vendredi 9 mars 1877 (un vendredi de carême donc, mais attention, ça, c‘est la date du mariage civil), Marie Pascale GALY, cuisinière, née le 16 avril 1843 à Gourbit (Ariège), ne sachant pas signer.

On retrouve là ce que je détaille plus bas : né avant 1850, on ne savait pas signer. Né après 1849, on savait signer.

Ce n’est ÉVIDEMMENT PAS une règle absolue, mais ça marche si souvent que, sur mon logiciel de généalogie, j’indique qu’une personne sait signer si c’est le cas ET si elle est née avant 1850, et j’indique qu’une personne ne sait pas signer si c’est le cas ET si elle est née après 1849. Autrement je n’indique rien.

Quoique son aînée de huit ans, elle donnera à son mari quatre enfants. Mais que des filles ! Voilà pourquoi cette branche CATIGNOL s’est éteinte elle aussi :

——— A) Marie-Louise CATIGNOL : née à Poussan (Hérault) en 1878, décédée à Montpellier en 1949. Sans mariage en mention marginale.

——— B) Anne Henriette CATIGNOL, épouse Jules François DEJEAN : née à Montpellier en 1879, y décédée en 1956.

——— C) Une fille mort-née à Montpellier en 1982.

——— D) Marie Jeanne CATIGNOL : née à Montpellier en 1884, décédée à Lyon 3ème en 1961. Cette dernière avait épousé un dénommé Jean Charles DUCROS, son principal mari (environ 40 ans de mariage). Devenu veuve, elle épousa en 1947 le frère puîné de celui-ci, Victor Georges DUCROS, deux fois veuf pour sa part.

Marie Pascale GALY sera citée sans profession de 1878 à 1906, sauf en 1882 (cuisinière).

Léger CATIGNOL sera cité employé en 1878, employé au chemin de fer (1879 et 1906) et, plus surprenant,… agent de police J (1882 et 1884). Je n’ai pas son décès ni celui de son épouse, trop récents.

—— Enfin naquit Jeanne dite Marie, à Laborie d'Estaules en Condat le 17 mai 1859.

Laborie d'Estaules est l‘orthographe moderne de ce hameau de Condat, connu de Wikipédia, souvent orthographiée autrefois : "La borie des Taules".

"Borie", sous des formes diverses, comme ci-dessus, est un nom de hameau très répandu dans le sud de la France, dont l‘Auvergne, donc.

Wikipédia nous apprend que :

« Borie est la francisation du mot occitan féminin bòria (avec un accent grave sur le o) désignant le domaine agricole, la ferme, à l'ouest du Rhône. »

Et dit encore :

« Le terme borie a deux acceptions, l'une ancienne ou première, de "domaine agricole", "d'exploitation rurale", de "ferme" ou de "métairie", encore présente dans une bonne partie du Sud-ouest (Dordogne, Lot, Aveyron, Tarn, Tarn-et-Garonne, etc.), l'autre, plus récente, de […] ».

Jeanne CATIGNOL épousera, couturière, soussignée, âgée de 23 ans et dix mois, « fille majeure non reconnue de Marie CATIGNOL », à Brive-la-Gaillarde (Corrèze) où elle était domiciliée, Antoine MEISSONNIER (recensé Cyprien et Joseph), ouvrier, soussigné, né à Chirac (Lozère) le 21 avril 1857. Mariage célébré le vendredi 16 mars 1883. Un vendredi de carême, donc de nouveau, mais là encore c‘est la date du mariage civil.

Le couple aura au moins quatre enfants, nés à Condat, Jaleyrac (Cantal) et peut-être ailleurs, mais ces enfants ne s‘appelleront évidemment pas CATIGNOL, mais MEISSONNIER (ou variantes).

À noter que les époux savaient signer. Comme dit plus haut, c’était assez normal pour qui était né après 1849. Ce fut environ 30 ans plus tard que Jules FERRY rendit l’école gratuite et obligatoire mais ce fut sans doute là l’aboutissement législatif d’un état qui existait déjà dans la pratique, même dans des communes reculées.

Autrement, qu’entendit-on par « fille majeure non reconnue de Marie CATIGNOL » ? Rien de bien méchant car Marie Troisième CATHINIOL / CATIGNOL a bien élevé ses deux (ou trois ?) enfants, les reconnaissant donc dans la pratique. Mais bon, la naissance fut déclarée par la sage-femme bien sûr, et la loi obligeait normalement (en 1859) que la mère vînt à la mairie quelques jours plus tard pour reconnaître son enfant. Ce que n’a pas fait Marie Troisième, pour sans doute deux raisons bien simples :

— Ça ne lui semblait sans doute pas utile. Peut-être même ignorait-elle cette loi, n‘ayant pas le Journal Officiel comme livre de chevet.

Laborie d'Estaules était un hameau éloigné du bourg de Condat et Marie Troisième CATHINIOL / CATIGNOL n’avait pas que ça à faire (parcourir environ trois kilomètres en montagne, plus le retour).

Jeanne CATIGNOL mourut veuve en février 1940, j’ignore où.

Note : je n’ai pas le décès de Marie Troisième CATHINIOL / CATIGNOL, vivante en 1891. Il est bien possible qu’elle soit allée retrouver, dans ses vieux jours, sa fille Jeanne en Corrèze ou son fils Léger à Montpellier.

Mais il existe une autre hypothèse, plus vraisemblable : voir plus bas.

Souvent citée « sans profession » (1848, 1859, 1877), Marie Troisième CATHINIOL / CATIGNOL fut « chiffonnière » (1866), « journalière » (1872 et 1891) et même « aubergiste » (1876) sans doute alors aidée par sa fille Jeanne, 17 ans, recensée avec sa mère.

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— Pierre CATHINIOL, né à la Grangeoune de Courtilles le 1er août 1828, s’est marié à Condat le mardi 30 octobre 1855, avec une postérité CATIGNOL éteinte dès la génération suivante.

Il fit pourtant un beau mariage, surtout compte tenu de sa situation. Son épouse, Marie FLORAT, était née à Espinassouse en Condat le 21 juin 1830. Déjà, on voit que les âges correspondaient bien : 27 et 25 ans. Ensuite, Marie FLORAT savait signer, contrairement bien sûr à son fiancé : marie florat

Enfin, les parents de Marie, cultivateurs, étaient présents et consentants (Charlotte aussi, mais ça c’est plus naturel).

Et, cerise (inattendue) sur le gâteau, le troisième témoin fut : Pierre VIGOUROUX, curé de Condat, 52 ans !

Je n’ai pas souvenir d’avoir vu ça, un curé comme témoin d‘un mariage civil ! Surtout avec un marié enfant naturel.

Je suppose que le curé devait tenir la famille FLORAT en haute considération. Quant à notre pauvre Charlotte, je ne sais pas trop si elle se sentait bien à son aise ! J L

Le couple a voulu un enfant tout de suite :

Antoinette CATIGNOLLE, dite Marie, naquit le 14/12/1856 à la Grangeoune de Courtilles. Demeurée célibataire, elle est décédée le 23/10/1920, toujours à la Grangeoune de Courtilles, sous-hameau qu’elle semble donc n’avoir jamais quitté.

Puis, malheureusement, le couple a pris la mauvaise coutume si répandue au 19ème siècle, qui consistait à essayer d’avoir le moins possible d’enfants, sans se soucier si de mauvais calculs en faisaient naître un ou deux de plus.

Au 19ème siècle en effet, la foi catholique s’étant éteinte un peu partout, on trouvait ainsi de très nombreuses familles avec deux (ou trois, mais pas plus) enfants, qui étaient des « accidents de la vie ». C’est le cas des familles CATIGNOL / FLORAT, PICHON / CATIGNOL et peut-être même ADMIRAT / CATIGNOL (3 enfants dont l‘aîné certainement pas souhaité car né six mois avant le mariage des parents).

Les couples parentaux faisaient « ce qu’ils pouvaient » pour éviter d’avoir un enfant mais ne se tracassaient pas du tout quand il en venait un au monde. Ça leur faisait une petite famille pas trop chère à nourrir, et au moins un enfant ou un petit-enfant plus tard pour les accueillir et soigner dans leur vieillesse.

De nos jours, c’est encore pire bien sûr, vu qu’on appelle (sans rire !) « famille nombreuse » une famille avec trois enfants !

Ainsi naquit, plus de onze ans après, leur seule autre enfant, Jeanne CATIGNOL dite Eugénie, à la Grangeoune de Courtilles le 17/12/1867. Cette dernière se maria, à 20 ans, épousant à Condat le samedi 7 juillet 1888, Antoine BARBAT, ouvrier menuisier, né à Courtilles le 15/12/1853, âgé de 34 ans donc. Ses parents étaient « propriétaires cultivateurs » comme le père du marié, veuf, tous présents et consentants. Les époux signèrent : Jeanne Catignol (et) Barba

Bien que domiciliée officiellement à Condat lors de son décès, elle mourut à La Garenne-Colombes (92), le 5/12/1930, veuve d’Antoine BARBAT. Sur cet acte, retranscrit sur les registres de Condat, elle est nommée « Jeanne dite Eugénie CATIGNOLE » et est dite « sans profession ». Son surprénom la suivit donc jusque dans la tombe !

J’ai connu des descendantes de Jeanne dite Eugénie CATIGNOL épouse Antoine BARBAT, cousines entre elles, en deux visites distinctes, l‘une que je fis avec mes sœurs et ma mère, l‘autre qu‘on me fit chez moi. De beaux et nostalgiques souvenirs, comme toujours.

Pour sa part, Marie FLORAT mourut le 17/4/1897 en sa maison sise à Espinassouse.

Pierre CATHINIOL mourut environ dix ans plus tard, le 8/10/1907, « âgé de 79 ans (exact), cultivateur, domicilié et né à la Grangeoune de Courtilles, veuf de Marie FLORAT ». Non remarié, donc.

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— Jean CATIGNOL, né à la Grangeoune de Courtilles le 6 mai 1835, s’est marié deux fois pour cause de veuvage, à chaque fois avec des femmes âgées qui ne lui ont pas donné d’enfant.

— A) Épouse, « sans profession », à Condat le jeudi 3 novembre 1859, une certaine Jeanne PALLUT, célibataire, aussi « sans profession », de presque 21 ans son aînée (née le 27 mai 1814 à Laborie d'Estaules en Condat), fille d‘une veuve cultivatrice, présente et consentante. Charlotte, « sans profession », est bien sûr présente et consentante.

À noter que l’épouse est aussi dite « présente et consentante » ! Manquerait plus que ça, que la future épouse soit ABSENTE à son mariage et/ou NON CONSENTANTE ! Mort de rire, comme disent les jeunes ! J J

Jeanne PALLUT est décédée à Laborie d'Estaules le 9/8/1881.

— B) Épouse, cultivateur, à Condat le vendredi 9 juin 1882, une certaine Madeleine VERNET, célibataire, de presque 11 ans son aînée (née à Condat le 22 mai 1824), sans profession indiquée, et à qui on donna généreusement 48 ans alors qu’elle en avait dix de plus.

Jean CATIGNOL est décédé le 8/5/1891 à Laborie d'Estaules.

Madeleine VERNET est décédée le 20/6/1899 à Laborie d'Estaules.

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Nos (nombreux) cousins CATIGNOL vivants descendent donc tous de Jean CATIGNOL, né le 6 janvier 1845 à Vaurs (en Condat, près de Courtilles), fils de père inconnu et de Marie Première CATIGNOL, qu’elle a eu plus de huit ans avant son mariage avec Antoine ADMIRAT car les autres branches CATIGNOL de notre famille se sont éteintes comme on l’a vu ci-dessus, ou comme on le verra ci-dessous.

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De nos jours, il n’existe qu’une seule autre famille CATIGNOL, celle-là donc non apparentée à la nôtre, originaire du hameau de Méclier, situé autrefois dans la commune de Messeix, puis, à sa création (29 juillet 1872), dans la toute petite commune de Saint-Sulpice (87 habitants en 2015), au sud-ouest du Puy-de-Dôme, environ 15 kilomètres au nord de Bagnols, et aussi tout près de la Corrèze.

Dans cette famille aussi bien sûr, il y eut d’innombrables orthographes bizarres et même bizarroïdes (CATINIAT).

Ma préférée fut la seule qui porta mon nom sur son acte de baptême : Catherine CATHIGNOL, avec un "H" donc, née le 2 décembre 1759, à Méclier. Sagittaire aussi, elle n’est cependant pas née un 3 décembre ! Ah, personne n’est parfaite ! J L J

Autrement, curiosité, bien que tous les garçons de cette famille ne se soient pas appelés Jean, bien sûr, il y en eut tellement (de "Jean") que ce fut, durant environ deux siècles, un "Jean" qui hérita de la ferme ; au moins six de suite, le premier connu de moi marié en 1715 ou peu avant, le sixième marié en 1883 ; suivirent un Eugène Jean CATIGNOL marié en 1921, jignore où, puis de nouveau un Jean CATIGNOL, marié vers 1950, jignore où ; mais ce dernier est bien né à Méclier en Saint-Sulpice et ses trois enfants aussi.

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L’acte de naissance de Charlotte Première du prénom est trouvable dans la collection communale (5 Mi 541/1) en vue 81 (sur 298), page de droite. Vous pourrez lire « Courtilles » dans la marge. Le père est nommé Antoine CATHILINIA. C’est presque la plus grande déformation de mon patronyme que j’ai jamais vue, en ayant pourtant vu une cinquantaine environ ! L L

Il est qualifié de « citoyen habitant du village du village [SIC, avec un "bis" donc] de Courtilles ». J

Anne BAP est bien la mère (c’est écrit un peu plus bas) et le nom officiel de l’enfant est : Charlote [SIC] CATHILINIAT [SIC].

Cette fois, on y est : avec ce "t" final, c’est bien la plus grande déformation de mon patronyme que j’aie jamais vue, en ayant pourtant vu une cinquantaine environ ! L L

Les témoins sont Bernard BAP et Jean BAP (sans parenté indiquée bien sûr, histoire de m'enquiquiner un peu) ; et… « le "paire" [SIC] de l’enfant et les deux témoins ont déclaré ne savoir signer de ce requis. » J

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Note sur la déformation du patronyme GATINIOL / CATINIOL / CATIGNOL / CATHIGNOL, évoquée ci-dessus :

J'ai trouvé PIRE ENCORE dans la (minuscule) commune de "La Godivelle" avec d'invraisemblables déformations telles celle-ci : "Marguerite GALTHINOILLE". J

Mais il s'agit là d'une famille GATINIOL /.../ CATHIGNOL non reliée à la nôtre.

Le cas évoqué ci-dessus concerne NOTRE famille.

Voici, pour vous distraire ^^, l'acte où figure ce nom :

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Naissance de Marguerite GATHINOILLE (nommée ainsi dans la marge)

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L’an 1847 et le 14 octobre […] sont comparu […] et jeans ROCHE agée de senquantes trois ans […] de la ditte commune de LA GODIVELLE […] un enfant de sexe féminin née ce matins à deux heur quatorze née de Michelle GATTHINOGLE et Elizabette PAPON et pouse de Michelle GATTHINOILLE cultivateur […] et auquel il ont declare vouloire donner le prénom de Marguerite GALTHINOILLE […].

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Comme vous le voyez la petite Marguerite (hors famille) n’a pas le même nom dans la marge et dans le corps du texte ; quant à son père, qui a un prénom féminin (répété deux fois), il a deux autres noms encore différents, suivant qu’on parle de lui ou de sa « pouse » « Elizabette ». ^^

Notez encore la précision de l’heure de naissance : 2h14. ^^

Note : LA GODIVELLE (13 habitants en 2016) (TREIZE !!) est la commune la moins peuplée du Puy-de-Dôme. Elle est située entre deux lacs : au nord : le lac d’En-Haut et, au sud, le lac d’En-Bas (authentique).

Le premier lac a 44 mètres de profondeur et le second contient de l’uranium.

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Marguerite a eu des frères et sœurs, avec encore d’autres orthographes : Elizabette GATIGNL par exemple (assez difficile à prononcer vers la fin because le manque de voyelle). Mais son père ne manquait pas de voyelles : Michelle GATIGNELT.

Il y a encore d’autres orthographes, dont je vous fais grâce. ^^

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Plus sérieusement, ce qu'il faut bien comprendre, c'est que c'est déjà bien (et même très bien !) que, dans cette si minuscule commune, on ait trouvé quelqu'un qui sache écrire et qu'on ait bien voulu qu'il fût maire ! Sinon, on aurait peut-être eu des lacunes, et ça, c'est autrement grave ! Ne nous moquons donc pas du rédacteur, mais remercions-le plutôt !

Fin de cette parenthèse amusante. 

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Le surnom (ou plutôt surprénom) de Charlotte dite Françoise CATIGNOL

Je l’ai découvert par la comparaison entre les recensements et les actes de naissance de ses enfants.

En effet, la ou les sage-femmes qui mirent au monde ses enfants l’appelaient « Françoise » et c’est sous ce prénom qu’elle fut déclarée mère, quatre fois (sa deuxième fille, née en 1821, n’ayant pas d’acte de naissance).

Mais lors des recensements, où elle était questionnée en personne, elle donnait son vrai prénom : Charlotte. comme signalé plus haut, elle fut une fois recensée « Marie », par erreur du recenseur, mais peu importe.

Entre autres preuves plus formelles encore, signalons celle-ci, concernant sa fille aînée, Marie Première.

— A) Elle est née à Condat le 13 ou le 14 novembre 1818 « fille de Françoise CATHINIOL » (voir plus haut).

— B) Elle s’est mariée à Compains, « née à Condat le 14 novembre 1818 », en présence de sa mère consentante, « Charlotte CATIGNOL », avec lieu de résidence : « Vaurs, commune de Condat ».

C’est donc là une preuve que Charlotte était surprénommée Françoise. Mais j’en ai bien d’autres.

Au passage, notons que, de l’acte de mariage de Marie Première, on ne peut pas déduire le jour EXACT de sa naissance. En effet, les maires recopiaient très souvent la date de L’ACTE de naissance, sans regarder plus loin pour savoir si l’enfant était né(e) la veille ou le jour même. Donc ci-dessus, « née le 14 novembre 1818 » ne nous apprend RIEN. Ce peut être aussi bien la date de l’acte (en ce cas : naissance le 13 novembre) que la vraie date de naissance. C’est du fifty-fifty !

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La vie de Charlotte dite Françoise CATIGNOL

Elle m’est assez bien connue notamment grâce aux recensements. Et car, bien qu’elle ait souvent déménagé, elle n’a jamais quitté Courtilles et ses environs, sauf au moins une fois pour un court voyage, pour aller marier sa fille aînée à Compains.

Au début de l’année 1818, alors même que sa grand-mère maternelle Françoise SAVIGNAT était encore vivante mais très âgée (décès le 16 juin 1823), ses deux sœurs aînées étaient mariées, Charlotte devint, à 24 ans, la maîtresse de la maison, avec une petite sœur aussi prénommée Charlotte (mais surprénommée Anne, voir plus bas), deux petits frères tous deux prénommés Jean (dont mon trisaïeul Jean CATHIGNOL) et donc une vieille grand-mère à charge.

À 24 ans, elle pouvait encore espérer se marier mais bon, ce ne fut pas la voie qu’elle choisit (ou ne choisit pas) pour des raisons et dans des circonstances qui nous demeureront toujours inconnues.

Elle préféra avoir des amants occasionnels, et mit donc au monde des enfants de père inconnu. Au moins cinq (peut-être six, voir plus bas, mais je ne le pense pas). Elle était principalement journalière et cultivatrice, et, vécut toujours en famille avec ses enfants (et parfois gendres et petits-enfants) mais ne fut jamais recensée seule ni non plus en concubinage avec un homme.

Au début de 1818, Charlotte était majeure certes mais sans le soutien de ses parents, décédés depuis longtemps lors de la conception de Marie Première CATIGNOL. Elle était donc livrée à elle-même et, ma foi, elle a vécu comme elle a pu. Il est possible aussi qu’elle ait eu à nourrir mon trisaïeul Jean CATHIGNOL, qui, au moment de la conception de Marie Première CATIGNOL (février 1818), ne devait avoir que 13 ou 14 ans et ne travaillait peut-être pas encore. Or, si l’on veut manger l’entrecôte, il faut avoir les sous pour l’acheter.

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Les recensements de 1836 et 1841 (à Condat) ne sont malheureusement pas en ligne. Mais les recensements suivants le sont, c’est ce qui m’a permis de bien connaître la vie de Charlotte.

Bien qu’elle ne soit pas notre ancêtre, mais seulement sœur d’un de nos ancêtres, Charlotte dite Françoise CATIGNOL reste, par sa vie longue et surtout très originale, un personnage incontournable de ma généalogie. Très attachant aussi, je trouve, mais ça c’est un sentiment personnel que ne partagent sans doute pas ceux qui ont réussi leur vie. Mais je trouve beau, par exemple, qu’elle se soit déplacée jusqu’à Compains pour le mariage de sa fille aînée, qui était majeure depuis longtemps et pouvait donc bien se marier toute seule. Charlotte était alors mère de cinq enfants illégitimes et sa fille aînée de (au moins) deux autres, sans doute nés de sept (ou huit) pères différents, et on ne devait pas manquer de les montrer du doigt. Mais justement c’était enfin jour de fête pour son aînée et elle a tenu, par sa présence et sans souci du qu’en-dira-t-on, à ce que la fête soit complète. Personne de notre famille, hélas, parmi les quatre témoins, comme dit plus haut.

J’ajoute que Charlotte dite Françoise CATIGNOL a bien dû, comme ses sœurs aînées, rêver au prince charmant. Avant de prendre conscience, à 24 ans, qu’il n’y en aurait pas pour elle. Pour quelle raison ? Je n’en sais rien. Mais moi, ayant souffert d’un semblable mépris de la part du sexe opposé, je demeure évidemment particulièrement attaché à elle, plus que celles et ceux qui ont réussi leur vie sentimentale.

Enfin, chose rare au 19ème siècle, les cinq enfants de Charlotte ont vécu, tous les cinq ont atteint l’âge adulte, bien qu’elle n’ait pas eu de conjoint pour la soutenir dans les épreuves qu’elle a forcément traversées comme chacun d’entre nous ; et les quatre premiers ont eu une postérité jusqu’à nos jours. Seul Jean, marié pourtant deux fois, n’a pas eu d’enfant.

J’ai rarement vu un cas semblable dans ma famille ; j’ai quand même une Madeleine MATERN, mère célibataire de quatre enfants, à Cernay dans le Haut-Rhin ; et, bien sûr, Marie Troisième CATHINIOL / CATIGNOL, étudiée ci-dessus, mère célibataire de deux ou trois enfants.

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Signalons encore ceci, non clairement élucidé :

Le 24 mai 1895 mourut à Condat (au bourg) une certaine Marie CATIGNOL, « célibataire, journalière, âgée de 72 ans, fille naturelle de défunte Charlotte CATIGNOL, née à Limoges (Haute-Vienne). »

Là javoue être stupéfait. Les deux comparants semblent sérieux : le garde-forestier, voisin de la défunte, et linstituteur. Si lâge est exact, ce qui nest pas certain bien sûr, ça fait naître cette Marie CATIGNOL en 1822 ou 1823.

En théorie, cétait possible ; il y a en effet de la place entre le 1er avril 1821, date de naissance officielle (selon acte de notoriété) de Marie Deuxième, et le 12 mai 1824, date de naissance réelle de Marie Troisième.

Notons quil ne peut sagir de :

Marie Première, vivante en 1896, habitant Compains, et mariée.

Marie Deuxième, deux fois mariée et décédée à Vaurs près Courtilles le 28 avril 1875.

S’agit-il de Marie Troisième, demeurée célibataire malgré ses trois enfants, et décédée « après 1891 » ? (disparue au recensement de 1901 ; quant au recensement de 1896, il manque.)

Je ne vois que ça comme solution, mais hélas ça pose un problème vu que j’ai ses date et lieu de naissance : née le 12 mai 1824 à Courtilles. Pas à Limoges.

Autrement, l’âge convient bien, compte tenu des approximations habituelles.

En 1891 elle vivait « place Besse » chez sa fille Jeanne, mariée le 16/3/1883 à Brive-la-Gaillarde mais revenue vivre à Condat, en l’absence (provisoire ?) de son mari (Jean Cyprien MEISSONNIER, marié "Antoine" et surprénommé Joseph), et avec trois petits-enfants. Elle était journalière. Cette famille MEISSONNIER / CATIGNOL disparaît ensuite de Condat (recensements de 1901 et suivants).

On peut donc supposer que Marie Troisième ne les a pas suivis et a préféré rester à Condat. Place Besse, c’est sûrement dans le bourg. Et elle y serait restée journalière.

Tout cela concorde, sauf cette invraisemblable naissance à Limoges.

Donc il me fallait faire des recherches à Limoges sur le site des Archives Départementales de la Haute-Vienne.

Dans un premier temps, je nai rien trouvé car la Haute-Vienne fut un département qui tarda énormément à mettre en ligne son état civil.

Jy revins quelques années plus tard et tout était en ligne, sauf une commune : Limoges !

Jy suis retourné le 16 avril 2019 à loccasion dun carré de la lune avec mon soleil natal. Autant dire que je savais davance que je ne trouverais rien. Certes, je nai rien trouvé mais ça ma pris plusieurs heures. En effet les naissances de Limoges étaient enfin en ligne. Et jai cherché longtemps de 1813 à 1832. Et donc je nai trouvé aucune naissance de Marie CATIGNOL, ni de CATIGNOL avec un autre prénom, ni même de GATIGNOL.

Que penser, donc ?

Eh bien il est possible que ce fût bien Marie Troisième mais qu’on n’ait pas retrouvé de papiers d’identité chez elle.

Mais pourquoi l’a-t-on fait naître à Limoges ?

Eh bien parce que c’est assez loin, qu’elle ne pouvait rien réclamer ni sa mère, et que personne nirait vérifier avant très longtemps. Toutefois son frère Pierre était encore vivant, mais bon, il habitait à la Grangeoune de Courtilles, donc très loin du centre ville, et il est bien possible qu’il ait été prévenu bien après la rédaction de l’acte de décès. Idem pour sa sœur Marie Première, qui habitait la commune de Compains en 1895.

Autrement, si vous avez une meilleure idée, écrivez-moi.

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J’ajoute encore que, à cause des surprénoms, j’ai vu apparaître dans les recensements de Condat jusqu’à la guerre de 14-18, plusieurs "demoiselles CATIGNOL" que je n’ai pas su identifier. Voici un exemple :

En 1876, alors que les deux Charlotte CATIGNOL étaient mortes, fut recensée à Laborie d'Estaules :

« Charlotte CATIGNOL, cultivatrice, célibataire, 65 ans, née à Condat » (vivant seule)

Chose impossible, selon moi, si l’âge est exact. Je n’ai aucune idée de qui ça peut être.

À noter qu’elle vivait juste à côté d’Élisabeth GAUTIER, veuve Pierre VIGIER, qui fut l’époux de Charlotte dite Anne CATIGNOL (voir juste ci-dessous). Mais bon, ça ne me mène à rien. L

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— 4) Charlotte CATHINIOL (orthographe de son acte de mariage), seconde du prénom, surprénommée « Anne », cultivatrice

Je n’ai pas son acte de naissance. En fait, selon son acte de mariage, c’est elle qui est née le 15 février 1794. Sa filiation est donnée, avec même dates de décès de ses parents. Aucun problème de ce côté-là, donc.

Mais par ailleurs, si j’accepte cette thèse, cela me pose beaucoup de problèmes.

J’ai donc préféré supposer qu’elle était née vers 1797/1798 (peut-être en l’an VI, lacunes totales à Condat) et que sa sœur lui avait offert son acte de naissance comme cadeau de mariage, puisque, avec son choix de vie, elle n’en avait pas besoin (elle avait déjà mis au monde trois filles de père inconnu et ne comptait pas s‘arrêter là), et qu’il n’y a qu’une Charlotte CATIGNOL née d’Antoine et d’Anne BAP sur les registres d’état civil de Condat.

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Vous savez, les interventions d’identité, j’ai déjà vu ça. En Normandie, précisément : deux frères d’un de mes ancêtres, nés à 10 ans et 1 jour d’écart ont interverti leurs identités, Jean se faisant passer pour Jean-Baptiste et Jean-Baptiste pour Jean.

C’était relativement facile car les actes de naissance dataient de pile 10 ans d’écart. Et les prénoms se ressemblaient beaucoup.

Quant à la raison, c’est peut-être pour échapper au service militaire, voire à une guerre. Ou encore pour payer moins d’impôts. Etc., etc.

Plein de gens trichent ainsi. Exemple : la célèbre Jeanne CALMENT qui a pris l’identité de sa mère pour échapper au fisc.

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Charlotte dite Anne s’est mariée à Condat le 10 août 1824. Si l’on accepte une naissance au 15 février 1794, ça lui fait presque 30 ans et demi à ce mariage. Oh, ça arrivait, et même fréquemment ; en ces temps-là, où on ne vivait souvent pas bien vieux et qu’on n'avait guère que le sexe pour prendre du plaisir, on n’était pas difficile et, si on trouvait l’occasion de se marier, on le faisait. Et, à 30 ans passés, Charlotte dite Anne n’était plus en position de « faire la difficile ».

Son époux, Pierre VIGIER, était né le 8 octobre 1794 à Laborie d'Estaules. Il aurait donc été plus jeune qu’elle, ayant lui, moins de 30 ans. Et là, mêmement, Pierre VIGIER, s’il n’avait pas que des atouts, était bien content d’épouser une jeune femme, même trentenaire, même plus âgée que lui. Les mariages entre hommes et femmes plus âgées étaient beaucoup plus fréquents que de nos jours ; du reste, il y en a plein, rien que dans le présent article.

Exemples :

— Marie Première CATHIGNOL qui a épousé Antoine ADMIRAT, bien plus jeune qu’elle. Ceci dit, la situation était délicate pour Antoine ADMIRAT car Marie Première CATHIGNOL avait accouché d’un enfant illégitime DANS SA MAISON À LUI ! Il ne s’est d’ailleurs pas décidé tout de suite à ce mariage, mais au bout de six mois, peut-être mal vu de pas mal de monde qui lui fermait leur porte, il a fini par se marier. Donc situation un peu différente.

— On a aussi vu, toujours dans le présent article, un Jean CATIGNOL de 24 ans épouser une Jeanne PALLUT de 45 ans. Mais là c’est clairement une histoire d’argent, vu qu’ils étaient tous deux sans profession.

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Bref, deux cas bien différents ; mais, comme dit plus haut, Charlotte dite Anne, si elle avait vraiment 30 ans, n’était plus en position de « faire la difficile » ; et, de son côté, Pierre VIGIER, s’il n’avait pas que des atouts, était bien content d’épouser une jeune femme, même trentenaire, même plus âgée que lui.

Ceci bien compris, il est clair quand même qu’une naissance de la future épouse vers 1797/1798 « convient mieux ».

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Mais de toute façon, ma conjecture ne repose pas vraiment sur ces points d’âge mais plutôt sur d’autres, plus étonnants, qui suivent.

Et, je le redis, quitte à paraître lourd, si je me trompe sur l’ordre des naissances des deux "Charlotte", ce n’est pas gênant du tout. Vraiment pas. Mais bon, à ce jour, je crois, disons à 60% contre 40%, que Charlotte dite Anne est née en second.

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Comme Charlotte, Pierre VIGIER n’a pas su signer. Ses parents, Georges VIGIER et Madeleine PAPON, cultivateurs, présents et consentants, habitaient toujours Laborie d'Estaules. À noter que Georges VIGIER savait signer.

Parmi les quatre témoins, tous « amis des époux, soussignés », Pierre VERNAIRE, 40 ans, propriétaire, habitant Condat.

J’ai reconnu la signature du mari de Marie CATIGNOL, l’aînée des sœurs des deux Charlotte, donc leur beau-frère. Il n’avait pas tout à fait 40 ans, ni même 39, mais peu importe vu que c’est toujours difficile de connaître parfaitement « l’âge de Pierre ». Vous en trouverez un exemple ici :

https://www.youtube.com/watch?v=pEC8liISUEE (peu après 400’’) Les nouvelles perles du bac (2017) 7 37’’ J J

Ce couple n’a pas eu d’enfant. Et, un peu moins de 9 ans après, Charlotte dite Anne est décédée.

L’acte indique ceci :

Anne CATINIOL, âgée de 35 ans, épouse de Pierre VIGIER, est décédée le 15 juin 1833 au lieu de Laborie d'Estaules.

C’est comme ça que j’ai connu son surprénom, vu qu’elle ne fut citée que deux fois dans sa vie : à son mariage et à son décès (les recensements débuteront en 1836).

Et l’âge, s’il est exact, la fait naître en 1797 ou 1798.

Évidemment, il est peut-être inexact. Ce ne serait pas la première fois (!!!!!!!!!!).

Mais bon, sa sœur, Charlotte dite Françoise, avait un âge, à son décès, qui la faisait naître vers fin 1792- fin 1793. Donc penser que c’est cette dernière qui est née le 15 février 1794, et Charlotte dite Anne quelques années après, ça me plaît plutôt bien.

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Mais ce n’est pas tout. Pierre VIGIER va se remarier. Avec une date curieuse et des témoins curieux, comme s’il se savait en faute. Et c’est principalement ça qui soutient ma conjecture.

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D’abord il va attendre que dix ans soient écoulés, se remariant le mardi 12 août 1834, soit 10 ans et 2 jours après son premier mariage. J’ai tout de suite pensé à une histoire de prescription. En effet, si quelqu’un est au courant d’une fausse date de naissance pour sa première épouse, et qu’il veut « l’ennuyer » avec ça, eh bien il en sera pour ses frais car dix ans se sont écoulés !

Dix ans et deux jours en plus ! Car :

— 1) 10 ans pile, c’était impossible : ça tombait un dimanche.

— 2) Dix ans et un jour, soit le minimum possible au-dessus de 10 ans, cela eût semblé louche.

Mais 10 ans et deux jours, c’est excellent.

Quant au texte du mariage, il est ahurissant dans la mesure où il n’y a pas les quatre témoins habituels mais huit témoins, le maire ayant rajouté les quatre parents des deux mariés comme témoins en fin d’acte alors qu’ils sont déjà cités en début d’acte ! Du jamais vu, pour moi en tout cas !

D’autant que, sur ces huit témoins, il y a maintenant deux femmes, ce qui est interdit !

Et alors qu’on avait plein de témoins sur place, on a fait venir Jean PAPON, oncle de l’époux, de Gisors dans l’Eure !

Ahurissant, quand on sait que nos familles ne roulaient pas sur l’Eure… euh, sur l’or ! ^^

Certes rien ne nous dit qu’il ait pris l’avion, mais quand même, le voyage n’est pas gratuit ! Je vous rappelle qu’à cette époque le chemin de fer n’atteignait même pas Clermont-Ferrand ! Alors, Condat, dans les montagnes du cœur de l’Auvergne, même pas en rêve !

Et je doute qu’il desservît Gisors. Mais bon, à défaut d’avion et de train, le sieur Jean PAPON a pu prendre sa Ferrari, ce n‘est pas interdit. J J

Enfin, son beau-frère Pierre VERNAIRE a été évincé des témoins qui, nous dit le maire Antoine SAVIGNAT, « ont été choisis par les parties ». Merci, on avait compris. J

Mais ça reste, de la part du maire, une étrange remarque. Car bien sûr, dans TOUT mariage, les témoins sont « choisis par les parties ».

Le maire semble vouloir dire : « Moi, je fais mon métier ; si des gens ont triché par ailleurs, je ne suis pas censé le savoir ! » 

À noter encore que les trois autres témoins du premier mariage ont aussi disparu. Bref, tout ça sent un complot bien préparé, et je n’y vois qu’une explication : la peur qu’on découvre une vérité dérangeante. L

Et le présence des quatre parents, liés avec les quatre témoins normaux, forme une espèce de lien que personne n’a intérêt à briser. Avec cette idée :

« Que personne, parmi les huit témoins, ne vienne jamais faire d’histoires aux autres, puisque, comme il a signé avec eux, il est maintenant complice ! »

Autrement, tous ces gens semblent corrects.

Pierre VIGIER y est dit « cultivateur, veuf en premières noces de CATINIOL Charlotte, décédée le 15 juin 1833 ». Là, on est d’accord.

L’épouse est « GAUTIER Élizabeth, fille majeure de Jacques et MAGE Antoinette, cultivatrice, habitant au lieu de Trémizeaux en Condat ».

À noter que chaque époux, pourtant majeur, « procède du consentement de ses père et mère présents ».

Mais bon, on trouvait de temps à autre ce genre de formule (pourtant inadaptée) même pour des époux majeurs (dont un veuf !).

La future épouse n’a pas d’acte de naissance. Bah, pleurez pas, mademoiselle, on ne peut pas tout avoir dans la vie.

Je connais bien quelqu’un à qui deux prêtres ont refusé, à vingt ans d’écart, le baptême catholique. Et il n’en est pas mort, le bougre, puisqu’il écrit ces lignes !

Montrez un peu. Oui, vous avez un acte de notoriété qui affirme que vous êtes née « dans le courant du mois de mai 1807 ». Levez la tête, un peu, pour voir. Oui, c’est net : vous avez bien 27 ans et environ 3 mois. J

À noter que, sur cet acte de notoriété, vous êtes appelée "GAUTHIER", avec un "H", comme "Maître Hippolyte HACHE, notaire à Bernay-près-Gisors". Bof, pas grave, mamzelle, car des "H" après des "T" j’en ai vu jusque dans la thable des matières ! J

Dernière remarque : cette fois, les âges correspondent bien : un veuf de 39 ans épouse une jeune catherinette de 27 ans. Ça, je l’ai déjà vu mille fois.

Pierre VIGIER est décédé le 26 août 1855 à l’hospice de Condat. Il était alors marchand ambulant.

Sa veuve est recensée en 1876 avec sa fille et son gendre, maçon. Donc décédée après.

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— 5) Jean CATINIOL

Lui a un acte de naissance : né le 20 avril 1801 (30 germinal an IX ; déclaré le lendemain, 1er floréal) à Courtilles. Vie compliquée aussi, mais pas trop. Maire à sa naissance : Antoine SAVIGNAT.

Le lundi 29 octobre 1832 à Condat, devant un maire nommé (encore !) Antoine SAVIGNAT, il épouse, sous le nom de CATHINIOLLE, sans profession précisée, une mère célibataire âgée, cultivatrice au Petit Jolon en Condat, Jeanne BARBAT, y née soi-disant le 16 février 1892. C’est évidemment impossible : j’ai bien sûr pensé au 16/2/1792, d’autant qu’on nous dit qu’elle a 40 ans. L’ennui, c’est qu’il n’y a aucune naissance de Jeanne BARBAT à cette date ni quoi que ce soit qui y ressemble.

Bref, ce mariage avec encore des âges curieux est sans doute dû au fait que Jean CATHINIOLE (on va l’appeler comme ça vu que le maire n’en démord pas, respectant constamment cette orthographe tout au long de l’acte et jusque dans la marge) n’avait pas de profession. Or il faut bien manger ; il épouse donc une cultivatrice, mère célibataire de surcroît.

Sitôt mariés, les deux époux reconnaissent pour leur enfant légitime une fille de l’épouse, Françoise BARBAT, née le 30 janvier 1825. Faut pas avoir peur du ridicule, quand même. L

Quoi qu’il en soit, cette fillette née au Petit Jolon sera par la suite appelée Françoise CATIGNOL.

Heureusement c’est une fille car elle n’est pas de notre famille bien sûr. Et ce faux nom de CATIGNOL disparaîtra chez ses enfants après son mariage. Elle épouse en effet le 3 août 1848 à Condat un certain Antoine DURIF, y né le 27 juillet 1827. Ce couple sera recensé à Condat et y aura beaucoup d’enfants.

De son côté, malgré son âge avancé, Jeanne BARBAT donnera un enfant à Jean CATINIOL alias CATHINIOLLE :

Une fille nommée Catherine CATINIOL, surprénommée Jeanne, née au Petit Jolon le 16 février 1834, son père étant devenu cultivateur.

Cette enfant puis jeune fille, devenue catherinette le 16 février 1859, trouvant peut-être que sa vie manquait de plaisir, se balada en Condat où, dès le mois de mars, elle rencontra le trop célèbre "père inconnu" ! L

Et donc, le 18/12/1859 naquit un petit Jean CATIGNOL, à Veysset en Condat. Il aurait pu donner une nouvelle branche de notre famille s’il avait vécu. Hélas, ce fut un enfant mort-né.

Catherine eut quand même une descendance car, le mercredi 5 septembre 1860 à Condat, sous le nom de CATIGNOLE, sans profession, elle épousa un certain Jean BAPT, né, selon un acte de notoriété, à Veysset le 1er mars 1838.

Le couple aura sept enfants, nos cousins donc, nés de 1861 à 1877 dont au moins trois qui se marieront.

Catherine CATINIOL, surprénommée Jeanne, vécut longtemps, 83 ans, mourant le 18 mars 1917 à Condat.

En 1911, elle fut recensée vivant avec cinq petits-enfants, frères et sœurs entre eux.

Jean BAPT, son mari, étai mort le 12 avril 1901 à Condat. 40 ans de mariage, c’est assez beau.

Il fut cité (plusieurs fois pour chaque profession) « cultivateur », « marchand colporteur » et « journalier ».

Jean CATINIOL, pour sa part, était mort le 11 septembre 1885, à Condat (sans doute au bourg), âgé donc de 84 ans.

Il fut cité « agriculteur » en 1859 et « cultivateur » en 1860.

Il était veuf de Jeanne BARBAT, décédée le 9 décembre 1859, à Veysset en Condat. Elle y fut dite « âgée de 70 ans », ce qui était faux ; j’ai en effet chercher sa naissance vers 1789. Elle a bien eu cinq frères et sœurs de 1783 à 1791, mais n’est pas née durant cette période. Je pense qu’elle a dû naître dans les lacunes de fin 1792. Cette année, la dernière des BMS, n’est en effet jamais terminée car les rares curés qui avaient sauvé leur tête étaient en fuite.

Elle y est dite « épouse de Pierre CATIGNOL », ce qui est faux. Mais je suppose que Jean fut surprénommé Pierre.

Ça ne fait jamais qu’un surprénom de plus ! J’avoue ne pas comprendre cette épidémie de surprénoms ; ça me dépasse totalement. L

Des surnoms, oui, il y en eut toujours, et pas seulement en Auvergne. Ils pouvaient servir à qualifier un homme (parfois, mais rarement, une femme) ou bien encore à le distinguer d’un homonyme. Ainsi, là où ma mère a grandi, il y avait trois "FOURNIER", qui, chacun, avait son surnom, pour éviter des confusions.

Mais là, ces surprénoms ENGENDRENT des confusions au lieu de les supprimer ! L

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— 6) Jean CATHIGNOL

Lui, je ne vais pas vous en parler longtemps dans cet article puisque tout ce blog est consacré à sa famille. J

Vous savez depuis longtemps que, faute davoir un acte de naissance, mon trisaïeul dut se faire faire un acte de notoriété comme quoi il était né à Courtilles le 20 mai 1797, soit le 1er prairial an V. C'était une date bien trouvée, car les recueils d'état civil des naissances pour Condat pour lan V sarrêtent 34 jours avant par un acte du 27 germinal, tant dans la collection communale que dans la collection départementale. Ensuite, manque aussi lan 6, létat civil des naissances ne reprenant quen l'an 7, avec encore des lacunes ensuite.

En réalité, je le suppose né en 1804 ou vers 1804. J’ai une trentaine d’âges qui lui sont donnés, par les naissances de ses 12 enfants, le mariage de 6 de ses enfants, le décès de plusieurs de ses enfants, les recensements de 1836 à 1876, etc.

Sauf erreur de ma part, je crois qu’un seul acte le fait naître avant 1800 (hormis bien sûr son propre mariage qui donne une date de naissance fausse). Tous les autres le font naître entre 1800 et 1806.

Je considère comme les plus sérieux les trois actes de naissance de ses enfants normands. Malheureusement son âge n’est pas donné à la naissance de Jean-Marie (né le 18/6/1848).

Mais il est donné à la naissance de Pierre "le Cadet" (18/7/1851) : 47 ans.

Et à la naissance de Désirée (2/6/1855) ou plutôt au lendemain (date de l’acte : 3/6/1855) : 50 ans.

Si l’on se fie à ces deux actes, on déduit que Jean CATHIGNOL est né entre le 4 juin et le 18 juillet 1804.

Évidemment, il n’y a aucune certitude ; ces âges peuvent être erronés, surtout si Jean CATHIGNOL ne connaissait pas lui-même sa VRAIE date de naissance, ce qui est bien possible ! Mais bon, 1804, ça me convient.

Autrement, s’il fut baptisé, ce qui est probable, on peut peut-être (je ne sais pas) consulter, aux Archives Départementales du Cantal, à Aurillac, une série qui correspondrait à la série 33J des Archives Départementales du Puy-de-Dôme, qui poursuit les actes de baptême à partir du 1/1/1793 quand ils ne constituèrent plus l’état civil officiel. Je l’ai fait pour le Puy-de-Dôme à Clermont-Ferrand (voir article 19) et il y avait des lacunes, la première année (isolée) étant 1813, puis on trouvait les suivantes, sans lacunes cette fois, à partir de 1836.

Bref, assez peu probable de trouver à Aurillac, l’acte de baptême de mon trisaïeul, à situer en 1804 ou vers 1804.

Mais de toute façon, je n’ai pas les moyens d’aller à Aurillac.

Jean CATHIGNOL, premier du nom, a épousé Antoinette LENÈGRE à Égliseneuve-d’Entraigues le jeudi 28 8bre (= octobre) 1830 à 10 heures du matin, aussitôt après avoir signé son contrat de mariage chez le notaire, qui, aussi adjoint au maire, maria le couple.

Antoinette LENÈGRE était née au hameau de La Farge en Égliseneuve-d’Entraigues le 18 mai 1813, fille de Jacques et Catherine MATHEUF. Elle signa très aisément : Lenegre

Principaux témoins :

— A) son frère aîné Jean « CATHIGNOL » [SIC] « 34 ans » [SIC], non soussigné.

— B) Son beau-frère Pierre VERNEYRE / VERNAYRE, soussigné : vernaire

Note : ses deux autres beaux-frères, Jean SERVIÈRE et Pierre VIGIER, étaient sans doute présents mais ne sont pas cités comme témoins probablement car ils ne savaient pas signer. Il ne faut pas oublier que cet acte de mariage fut le SEUL papier d’identité de Jean CATHIGNOL, à charge de le garder chez lui toute sa vie durant !!

Il valait mieux donc qu’il fût bien signé ; on ne fit exception que pour son frère aîné, à qui on donna l’âge farfelu de 34 ans, vu qu’on en avait donné (implicitement) 33 au marié.

Quelles étaient les relations de Jean CATHIGNOL avec ses frères et sœurs ? Bonnes, sans doute, on veut l’espérer. Et on a au moins une preuve pour :

— son frère Jean présent à son mariage ; et parrain de Marie CATHIGNOL (née en 1836), troisième enfant du couple, qui doit son prénom à sa marraine Marie LENÈGRE, la petite sœur d‘Antoinette, qui rejoindra cette dernière à Bernay (avec son mari) après 1851.

— sa sœur Marie ; en effet ça semble clair aussi puisque l’époux de celle-ci, Pierre VERNEYRE / VERNAYRE, fut le deuxième témoin ; puis, plus tard, le parrain de son premier enfant, mon bisaïeul Pierre CATHIGNOL, qui lui doit son prénom.

À noter que cette qualité de parrain n’aurait pas dû être indiquée sur un acte datant de 1832 (après le 1/1/1793 donc). Mais bon, il y est et c’est tant mieux ! Marie « CATHIGNOL » [SIC] fut ensuite la marraine de Jacques (né en 1834), deuxième enfant du couple (son parrain étant son aïeul maternel Jacques LENÈGRE). Là, c’est encore plus ahurissant qu’on ait signalé cela sur un acte des NMD ! Mais c’est tant mieux !

— sa sœur Françoise, marraine de Géraud CATHIGNOL (né et décédé en 1837), quatrième enfant du couple. À noter qu’elle ne fit pas le déplacement de Gioux en Bagnols jusqu’a l’église d’Égliseneuve-d’Entraigues (environ 15 kilomètres) mais se fit représenter par sa filleule Françoise VERNAYRE, aînée des huit enfants de Pierre VERNEYRE / VERNAYRE et Marie CATINOL / CATIGNOL (voir article N°19).

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Restent les deux Charlotte.

Charlotte dite Anne n’a pas pu être marraine car elle est décédée trop tôt (1833).

Charlotte dite Françoise aurait dû être marraine de Jean "l’Aîné" CATHIGNOL, sixième enfant du couple. Mais elle ne le fut pas, soit parce qu’on ne le lui proposa pas, soit parce qu’elle déclina cette offre (voir article N°19).

Cela ne signifie pas pour autant brouille entre le frère et sa sœur aînée. Vu son genre de vie elle ne convenait pas pour être marraine, voilà tout.

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Enfin, quelles furent les relations du couple CATHIGNOL / LENÈGRE avec leur famille après la grande migration vers Bernay de 1848 ? Là, je n’ai aucun élément en ma disposition, si ce n’est la présence d’un Jean VERNER (alias VERNEYRE / VERNAYRE / VERNAIRE bien sûr) comme témoin du décès de Jean CATHIGNOL en 1879.

Jean CATHIGNOL lui-même ne pouvait pas écrire à sa famille, bien sûr, faute d’instruction. Mais Antoinette LENÈGRE le pouvait, sachant lire et écrire, puisqu’elle signa à son mariage. Et donc donner des nouvelles. Probablement a-t-elle pesé sur la décision de sa petite sœur Marie et le mari de celle-ci pour venir les rejoindre à Bernay, mais bon, je n’ai aucune preuve.

Quant à faire des visites en Auvergne pour des baptêmes, des mariages ou des enterrements, c’était hors de question : bien trop cher !

Un dernier mot sur les mariages des enfants du couple CATHIGNOL / LENÈGRE : Pierre, Marie "l’Aînée", Léger, Jean "le Cadet", Françoise et Pierre "le Cadet" n’épousèrent pas des Auvergnats expatriés mais des Normands de souche, ou encore d’adoption, mais venant d’un département bien moins éloigné. L’auvergnat est un patois occitan mais faut croire que les Normands de souche ou d’adoption arrivaient à le comprendre… jusqu’au mariage ! ♥ ♥ J J

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Jean CATHIGNOL est décédé à l’hospice de Bernay le 24 juin 1879, « gardien d’herbages, âgé de 75 ans ».

Antoinette LENÈGRE est décédée route de la Barre à Bernay, chez l’aîné de ses 12 enfants, mon bisaïeul Pierre CATHIGNOL, « sans profession, âgée de 70 ans ».

La mariance de ce couple qui dura 17771 jours est très élevée : 583,864...

C’est la plus élevée de ce blog.

Toutefois ce couple n’est pas ce que j’appelle UN COUPLE D’OR, avec mariance de 600 points, que l‘on obtient, par exemple, avec 12 enfants ET 50 ans de mariage..

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Rédacteur de ce blog : Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans le 3 décembre 1949.

Pour tout contact : cathignol@laposte.net.

Édition du jeudi 23 janvier 2020 à 23h59.

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