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Titre du blog : Les CATHIGNOL (depuis 1830)
Auteur : Cathignol
Date de création : 14-12-2012
 
posté le 22-12-2012 à 17:51:10

VI. CATHIGNOL, génération 3

Nous allons donc étudier la vie des dix "CATHIGNOL" de la génération III. Il y a eu beaucoup de malheurs, comme on va le voir.

D’abord la vie des sept enfants de mon bisaïeul Pierre "l'Aîné" CATHIGNOL et de Maria Amélie LEROUX (§§ A à G) puis celle des deux enfants de son frère Jean "le Cadet" et Marie Rose AMIOT (§§ J et K). Enfin celle du fils de Pierre "le Cadet" CATHIGNOL (§ Z).

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A) Paul CATHIGNOL (15 mai 1856 Bernay - Bernay 16 mai 1900)

Il épousa Henriette Désirée DELAMARE à Bernay le samedi 7 décembre 1878. Il était « garçon charcutier », âgé de 22 ans et demi donc. Il demeurait chez ses père et mère, rue de la Barre, à Bernay, donc. Pierre, que je surnomme "l'Aîné", son père, mon bisaïeul, était « employé au Chemin de Fer de l'Ouest » et Maria LEROUX, sa mère, « s'occupait du ménage ».

Tous deux présents et consentants, bien sûr.

Henriette Désirée DELAMARE, « ouvrière de filature », était née à Appeville-Annebault (Eure) le 9 août 1855, fille de Louis Pierre (1816-1855/1878) et Henriette Alexandrine PUPIN (1819-1902) mariés à Éturqueraye (Eure) le lundi 18 août 1845. Elle avait donc 23 ans. Elle était domiciliée rue des Agricoles à Bernay, chez sa mère, veuve, présente et consentante.

Un contrat de mariage fut passé devant Maître HOCHON, notaire à Bernay, le 25 novembre.

Quatre témoins sans intérêt. Tout le monde a signé :

a) Paul a signé d'une écriture cursive : Cathignol (avec léger parafe au début et à la fin)

b) L'épouse signe d'une écriture cursive sans parafe : delamare desirée (un seul accent)

c) Pierre signe d'une belle écriture cursive avec parafe : Cathignol

d) Maria LEROUX signe d'une belle écriture cursive sans parafe : f Cathignol leroux

e) J'avais omis la signature de Mme veuve DELAMARE dans la précédente édition de cet article et malheureusement je n'ai pas retrouvé ce document dans mes archives au 23/01/2020 et ne sais donc pas comment elle signa ce jour-là. Mais je sais que, à l'occasion de son mariage, elle signa ainsi : Henriet alixandrine Pupin (avec parafe autour du patronyme). Son époux avait aussi signé à l'époque, ce qui m'a permis de savoir que "Pierre" était son prénom usuel (et non Louis).

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La vie de ce couple fut particulièrement dure, comme on va le voir.

Dans les recensements à Bernay, on trouve logiquement Paul CATHIGNOL en 1876. Il est alors garçon charcutier et demeure rue de Morsan chez ses employeurs (un couple). J'ai la photocopie, offerte par mon cousin Jean Paul CHORIN.

Seule erreur : on le dit « âgé de 16 ans », alors qu'il en a 20 ou presque.  Mais peu importe, on est habitué à ce genre d'erreur.

Mais, après son mariage, Ni Jean Paul (recensements de 1881 et 1886) ni moi (recensements de 1891 et 1896) ne l'avons trouvé à Bernay. Il y est pourtant mort (à l'hospice en 1900). Voir pourquoi un peu plus bas.

Jean Paul a pourtant trouvé son épouse en 1886 (rue de la Concorde, à Bernay), avec leur enfant Marie Désirée née fin 1885.

Et j'ai trouvé Henriette Désirée DELAMARE avec sa fille Marie Désirée CATHIGNOL aux recensements de 1891 et 1901 à Menneval, mais seules (en 1901, c'est normal). Je ne les ai pas trouvées en 1896, ni à Bernay ni à Menneval. Et pour cause ! (voir plus bas)

Bref, à aucun moment, ce couple semble n'avoir été recensé dans le département de l'Eure. Pourtant, jusqu'en décembre 1885 (naissance de Marie Désirée), ils vivaient ensemble. Ensuite Paul a quitté le domicile familial et est parti pour Lisieux (Calvados).

J'ai eu beaucoup de peine à retrouver tout son parcours, d'autant plus que c'est au moment où son épouse mettait enfin au monde, après quatre enfants mort-nés, un(e) enfant viable (qui se mariera) qu'il choisit de la quitter. C'est très inattendu et, évidemment, je ne m'attendais pas à le retrouver au recensement de 1886 à Lisieux. Il y était pourtant, en ce printemps !

Lisieux n'est pas une petite commune et ne l'était déjà pas en 1886 ! (16 267 habitants cette année-là)

Alors, "faire" le recensement, avec le très grand doute de n'y pas trouver Paul CATHIGNOL, ce n'est pas gai ! L Mais j'ai fini par le trouver ! J

Au 18 rue Fournet, dans une grande maison de sept ménages totalisant trente individus, voici ce que j'ai, le concernant : 

— Rose SIMON, 30 ans, tisserande, chef de famille

— Gabrielle ROGERON, 10 ans, sans profession, fille

— Roger ROGERON, 7 ans, sans profession, fils

— Paul CATHIGNOL, 30 ans, journalier, parent

Je vais expliquer tout ça un peu plus bas. Je puis déjà vous dire que Rose SIMON est une jeune veuve et que, l'adultère étant interdit à l'époque, Paul CATHIGNOL s'est fait passer pour un "parent", ce qu'il n'est pas du tout. 

Puis, au recensement de 1891, toujours à Lisieux, on le retrouve au 12 rue Blanche Porte, dans une autre grande maison, comportant huit ménages mais seulement dix-sept individus. Son ménage à lui était constitué de trois personnes :

— CATIGNOL Paul, tisserand, 35 ans, chef de famille

— ROGERON Léonie, ouvrière, 35 ans, femme

— ROGERON Roger, écolier, 12 ans, fils

Paul a perdu son "H" mais il est "monté en grade", devenant "chef de famille".

Quant à sa concubine, c'est toujours la même, sauf qu'elle a été recensée avec son prénom usuel (Léonie, ainsi qu'elle signa lors de son mariage) au lieu de son premier prénom (Rose) et son nom de veuve (ROGERON au lieu de SIMON, son nom de jeune fille).

Et Paul fait carrément passer sa concubine pour sa femme, pour ne pas avoir d'ennuis.

Notons encore que Gabrielle ROGERON a disparu. Ce n'est pas très surprenant car, âgée maintenant de 15 ans, elle doit vivre comme servante ou domestique, quelque part dans Lisieux je suppose.

Enfin, au recensement de 1896, Paul a encore déménagé, habitant toutefois toujours le second canton de Lisieux (le plus peuplé).

Et là, on est très grandement surpris. Car on trouve ceci : 

Paul habite désormais au 14 rue Gaudien, dans une grande maison où logent vingt-six personnes réparties en sept ménages :

— CATHIGNOL Paul, 39 ans, terrassier, chef de famille

— CATHIGNOL Henriette, 40 ans, ouvrière, épouse

— CATHIGNOL Marie, 10 ans, sans profession, fille

— ROGERON Roger, 17 ans, peintre, pensionnaire

Que s'est-il donc passé ?

1) D'abord, Paul a retrouvé son "H", et pas seulement lui !

2) Sa concubine a disparu ! 

3) "Henriette CATHIGNOL", c'est Henriette Désirée DELAMARE, improprement appelée par son nom d'épouse comme le fut Rose Léonie SIMON cinq ans plus tôt, et, bizarrement, par son premier prénom, celui dont elle n'usait jamais.

Paul ne vit donc plus avec sa concubine et a fait venir sa femme à Lisieux ! Très inattendu, mais c'est une bonne nouvelle, du moins pour son épouse et sa fille !

4) Car bien sûr, leur fille Marie Désirée CATHIGNOL est donc présente aussi au foyer.

5) Enfin, inattendu aussi, Roger ROGERON est toujours présent, alors qu'on aurait pu penser qu'il avait suivi sa mère.

L'explication de tout cela, la voici :

Le 18 juin 1855 naquit à St-Agnan-le-Malherbe, toute petite commune du Calvados (environ 200 habitants en 1855), Rose Léonie Natalie SIMON, fille d'un cultivateur et d'un femme au foyer.

Le samedi 23 septembre 1871, à St-Mards-de-Fresne (Eure), âgée seulement de 16 ans, Rose Léonie Natalie SIMON épousa, soussignée (d'où ma connaissance de son prénom usuel), Louis Aimé ROGERON, cultivateur, 26 ans, domicilié à St-Mards-de-Fresne, né à Plasnes (Eure) le 9 avril 1845.

Le couple ne s'est pas installé à St-Mards-de-Fresne ni à Plasnes. Mais il a vécu un certain temps à Bernay, là où sont nés leurs deux enfants :

— A) Gabrielle ROGERON, y née le 12 décembre 1876.

— B) Roger ROGERON, y né le 11 février 1879.

Tous deux fils d'un employé aux Chemins de Fer de l'Ouest soussigné et d'une mère au foyer.

Peu après hélas (était-il tombé malade ?) Louis Aimé ROGERON revint à Plasnes et y mourut le 23 novembre 1881.

Quelques années plus tard donc (1886), Léonie SIMON, devenue veuve, se mit en ménage avec Paul CATHIGNOL, accompagnée bien sûr de ses deux enfants, Gabrielle et Roger.

Ensuite, malheureusement pour elle, âgée seulement de 40 ans, le 7 août 1895, Léonie ROGERON est décédée à son tour, 14 rue Gaudien à Lisieux, ouvrière de fabrique.  

Du coup, Paul CATHIGNOL a fait venir sa femme et sa fille à Lisieux et la famille, défaite alors que Marie Désirée CATHIGNOL n'était qu'un tout petit bébé de quelques mois ou même moins encore, s'est reformée. 

Et Roger ROGERON, qui n'avait plus désormais ni père ni mère, est resté chez Paul CATHIGNOL, avec donc un pseudo beau-père et une pseudo belle-mère. Il n'a pas connu une enfance ni une adolescence bien heureuse. Heureusement, il trouvera à se marier ! J

Le samedi 24 octobre 1903, à Courbépine (Eure) Roger ROGERON, « sans profession » (!!), épousa une jeune couturière de 25 ans et demi (donc d'un an plus âgée que lui), Aline Louise Anastasie ÉVRARD, y née le 13 février 1878, fille d'un journalier et d'une ménagère, présents et consentants.

Étrangement, Roger est dit "mineur", ce que je ne comprends pas, car de l'Ancien au Nouveau Régime, la majorité était passée de 25 ans à 21 ans. Mais c'est confirmé par la présence d'un tuteur, son oncle Jules Désiré ROGERON, « seul membre de sa famille encore en vie », précise l'acte.

Étrangement aussi, une femme fait partie des quatre témoins des mariés, ce qui était interdit à l'époque. Mais peu importe.

Le couple aura au moins une fille (Bernay, 9/9/1904) et, à cette occasion, Roger ROGERON aura retrouvé son métier de peintre en bâtiment. 

Et donc j'ai aussi retrouvé sa sœur Gabrielle ! J

Elle était bien domestique à Lisieux ! Et, toujours à Lisieux, le samedi 8 janvier 1898, elle épousa un certain Ernest Auguste LAMART, valet de chambre, né à Jeantes (Aisne) le 15 février 1873, âgé de près de 25 ans donc. Pour sa part, Gabrielle ROGERON (qui signe joliment), 21 ans désormais, était toujours domestique à Lisieux.

Hélas elle deviendra assez vite veuve, son époux décédant à Thenailles (Aisne) le 21 juin 1907. Ceci dit, elle se remariera, en 1909 à Vervins (Aisne) dans un acte inaccessible en ligne, les A.D. de ce département en étant restés à 1902 alors que nous sommes en 2019 !! L

Une dernière mention marginale nous apprend qu'elle mourut à Vervins le 28 septembre 1848. 

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Comment ai-je eu l'idée d'aller chercher Paul CATHIGNOL à Lisieux ? Eh bien, c'est grâce à sa fiche militaire qui indiquait que, en 1892, ainsi qu'au 17 mai 1893, il habitait au numéro 12 de la rue Blanche Porte.

Il y a beaucoup de notes sur sa fiche militaire mais je n’ai pu déchiffrer que son domicile en 1892 et le 17 mai 1893.

Pourquoi l'armée s'intéressait-elle tant à lui ? Ça, je n'en sais rien, et c'est peut-être mieux ainsi ! J

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En conclusion : sur la fin de sa vie, le foyer de Paul se retrouve enfin reconstitué.

C'est très bien pour lui, avant de comparaître devant Dieu, peu d'années plus tard.

Heureusement, il n'a jamais divorcé ! Car hélas, les divorces étaient déjà très nombreux à cette époque, surtout dans les villes (Bernay, Lisieux).

Peut-être n'en avait-il pas les moyens financiers ? L J

Je préfère penser qu'il avait une épouse admirable, qui préféra tout supporter plutôt que de rompre le lien sacré formulé devant Dieu ! ♥ ♥ 

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Paul CATHIGNOL n'est cependant pas devenu parfait au cours des dernières années de sa vie car on note les deux condamnations suivantes, trouvées grâce à GENEANET (qui me les a envoyées gratis car ils m'envoient, sur ma demande, tout ce qu'ils trouvent sur le patronyme CATHIGNOL).

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— 1) Dans le "JOURNAL DE HONFLEUR", périodique bi-hebdomadaire de Honfleur, on trouve, à la date du samedi 5 novembre 1892, dans la rubrique "Tribunal de simple police de Lisieux" (Audience du 27 octobre 1892) :

http://www.normannia.info/files/original/2a52f370f00d58c2180c55f949128031.pdf 

(page 2 sur 4 ; 5ème colonne, sur 5)

— Cathignol Paul, tisserand à Lisieux, violences et tapage, 3 francs et 11 francs.

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— 2) Puis, dans le journal "Le Bonhomme Normand" en date du vendredi 5 mars 1897, on apprend que Paul CATHIGNOL, « 40 ans, terrassier à Lisieux », a été condamné à 8 jours de prison par le tribunal de Lisieux, au motif de « coups à sa femme ».

Voici l'extrait du journal, légèrement réarrangé par mes soins :

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Ce dernier article est évidemment le plus déplaisant. L L

— "Tapage" (1892), que ce soit diurne ou nocturne, ce n'est pas bien grave.

— "Violences" (1892 aussi), ça reste imprécis, même si ça devient plus inquiétant.

— Mais "Coups à sa femme" (seulement en 1897 heureusement), c'est grave, très grave même !! L L

Peut-être était-il sous l'empire de l'alcool, mais si ça explique un peu cet acte, ça ne l'excuse en rien.

Très triste pour Léonie ROGERON et ses enfants dans un premier temps, donc (1892) ; puis plus triste encore pour Désirée DELAMARE et la petite Marie CATHIGNOL, dans un second temps, donc (1897). L L

Notons quand même, comme consolation, que si Roger ROGERON est resté au foyer de celui qui lui tint lieu de père durant la fin de son enfance et son adolescence (présent à la fois chez Paul de 1886 à 1896), c'est que la vie quotidienne n'y était quand même pas insupportable.

Quoique... où serait-il allé ? Même si, vers 15 ans, il pouvait se placer comme domestique. 

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Ensuite, plus de trace de Paul jusqu’à son décès à l’hospice de Bernay, le 16 mai 1900.

Paul n’a pas eu une vie modèle, c’est sûr, il s'en faut de beaucoup, mais je ne connais personne capable d’avoir une vie modèle quand on a, pour quatre premiers enfants, des enfants mort-nés !!!!

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Paul CATHIGNOL et Désirée DELAMARE eurent sept enfants, mais les quatre premiers furent donc des enfants mort-nés.

Sans doute la médecine moderne aurait-elle pu empêcher cela, mais nous étions encore au XIX° siècle, hélas.

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1-22) Un garçon, présenté « sans vie » le 23 juin, né (et sans doute mort) le 22 juin 1879 à Bernay, rue des Agricoles, chez ses père et mère.

Cet enfant, né 6 mois et demi après le mariage, semble avoir été un prématuré, à moins que sa mère ne se soit mariée en étant déjà enceinte, ce que j'ai vu souvent, bien sûr, mais rien ne le prouve.

Paul est « employé au Chemin de Fer de l'Ouest ». Henriette Désirée est « ouvrière de filature ».

La déclarante est « Madame veuve CLÉMENT, sage-femme, qui a procédé à l'accouchement ».

Elle signe, ainsi que Paul, présent, qui signe aussi, à peu près comme à son mariage : Cathignol, avec léger parafe sur le "l' final.

À noter que cette Madame veuve CLÉMENT n'en est pas à son premier accouchement. C'est en effet elle qui a mis au monde Jean Marie CATHIGNOL, oncle de Paul, et 10ème enfant de Jean éponyme et Antoinette LENÈGRE, le 18 juin 1848, soit 31 ans auparavant. Elle était aussi « déclarante » (mais pas veuve). J'ai reconnu sa signature. À noter aussi qu'elle habite toujours rue de la Poissonnerie. Ah, si nos ancêtres et collatéraux avaient eu une vie aussi simple, ne déménageant jamais !

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2-24) Une fille, née le 31 mai 1880 à Bernay, rue des Agricoles, chez ses père et mère, et présentée « sans vie » le jour même.

Paul est « poseur de rails au Chemin de Fer de l'Ouest ».

Désirée est toujours « ouvrière de filature ».

Déclarante : « Madame veuve Clément, née Adélaïde Hortense FRESNEL, qui a procédé à l'accouchement, âgée de 63 ans ».

Paul n'est pas cité comme témoin.

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3-25) Une fille, née le 24 octobre 1881 à Bernay, rue des Moulins, chez ses père et mère, et présentée « sans vie » le jour même.

Paul est devenu « journalier » tandis que Désirée est toujours « ouvrière de filature ».

Paul est le déclarant et il signe de sa signature habituelle vue ci-dessus.

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4-26) Une fille, née le 17 mai 1884 à Bernay, rue des Moulins, chez ses père et mère, et présentée « sans vie » le jour même.

Paul, le déclarant, est encore « journalier ». Il signe de sa signature habituelle.

Désirée est toujours « ouvrière de filature ».

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5-27) Marie Désirée CATHIGNOL, née le 29 décembre 1885 à l'hospice de Bernay.

Cette petite "CATHIGNOL" est la première à naître en dehors de chez elle, dans ce qui peut être assimilé à une maternité. Là, des médecins compétents sont parvenus à sauver l'enfant.

Impossible de savoir si c'eût été possible avec les enfants précédents, mais une chose est claire : eux sont nés à la maison et n'ont pas bénéficié des bons soins de l'hospice.

Autrement, l'acte nous apprend que les deux parents étaient devenus journaliers et qu'ils étaient toujours domiciliés rue des Moulins.

C'est l'économe de l'hospice qui est le déclarant. Paul n'est pas présent.

En marge de l'acte de naissance, figurent en mention les deux mariages de Marie Désirée.

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En cette année 1885, Paul CATHIGNOL eut déjà affaire à la justice. Il est en effet écrit sur sa fiche militaire qu'il fut condamné par le tribunal correctionnel de Bernay le 18 juin 1885 à trois jours de prison pour « outrage à agents ».

Je ne le félicite pas, bien sûr. Mais, à cette époque, il était déjà père de quatre enfants tous mort-nés, et son épouse, enceinte, attendait un cinquième enfant. On peut comprendre que, dans ces circonstances, il ait été un peu "nerveux".

Ce qui m'étonne davantage, comme dit plus haut, c'est ce départ vers Lisieux après la naissance de sa fille Marie, enfin une enfant vivante. Mais peut-être n'alla-t-il à Lisieux que pour son travail dans un premier temps, puis, se sentant trop seul, prit une concubine.

Là non plus, il n'est pas à féliciter. Mais les tentations sont fortes pour un homme éloigné de son épouse (ou le contraire). Les marins au long cours (et leurs épouses) sont réputés pour leurs infidélités. Un couple ne devrait jamais se séparer, même pour le travail. Mais, bien sûr, c'est plus facile à dire qu'à faire.

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6-28) Albertine Suzanne CATHIGNOL, née le 30 janvier 1888 à Bernay.

Contrairement à ce que je m'attendais, elle n'est pas née à l'hospice, mais « au domicile de sa mère, rue de la Concorde ». On peut penser que l'hospice, c'était cher, mais que la grossesse fut bien suivie, avec les choses apprises lors des grossesses et naissances précédentes.

La déclaration de l'enfant fut l'œuvre de « Adélaïde Hortense FRESNEL veuve CLÉMENT, sage-femme qui a procédé à l'accouchement, âgée de 70 ans, agissant à défaut du père absent ».

On déduit de cela que Henriette Désirée DELAMARE avait toujours confiance en sa sage-femme, qui était donc bien compétente (environ 40 ans d'expérience, quand même !), mais qu'il y avait probablement eu, pour les quatre premiers accouchements, un problème médical à régler ; insoluble (au moins) à cette époque.

Paul était « journalier » et il est, par deux fois dans l'acte, qualifié de « absent ».

H. Désirée, quant à elle, a retrouvé son emploi d'ouvrière de fabrique.

Au recensement de 1891, trois ans après donc, on trouve à Menneval, première commune à l'est de Bernay, en amont sur la Charentonne, au hameau de "La Vallée", « Désirée DELAMARE, 35 ans, ouvrière de fabrique, chef de ménage », seule avec sa fille aînée recensée « Marie CATIGNOL [SIC], 5 ans, sans profession ».

À noter que Henriette Alexandrine PUPIN, veuve Louis Pierre DELAMARE, mère de Henriette Désirée, vit toujours à Bernay, où elle mourra le 24 août 1902, « ouvrière de filature, âgée de 83 ans » [âge exact]. Mais elle ne vit pas avec sa fille, comme on aurait pu le penser. 

Le hasard m'a permis de trouver le décès d'Albertine Suzanne CATHIGNOL. Elle est décédée au Theil Nolent, commune située à environ 10 km au nord de Bernay, le 27 juin 1888, âgée de pas même 5 mois donc ; ce décès eut lieu chez une étrangère à la famille, la « veuve TAILLEBOIS », et ne fut pas déclaré par les parents, mais par des « voisins et amis » de ceux-ci, un instituteur et un cultivateur.

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7-29) Marcel Émile CATHIGNOL, né le 9 août 1892 à Menneval.

Ce fut une énorme surprise pour moi de découvrir ce nouveau CATHIGNOL, le mercredi 22 juillet 2015, plus d’un quart de siècle après la découverte de ses frères et sœurs ci-dessus, nés à Bernay, eux. L’acte, daté du lendemain, nous apprend que l’enfant est né « au domicile de sa mère, situé à Menneval, hameau de la Vallée, fils de Paul CATHIGNOL, âgé de 36 ans, et dont la profession et le domicile sont actuellement inconnus, et de Henriette Désirée DELAMARE, journalière, âgée de 37 ans, son épouse, […] sur la réquisition à nous faite par HUBERT Louise, sage-femme, âgée de 22 ans, domiciliée à Bernay et qui a procédé à l’accouchement ».

Note 1) Il est clair que si l’Administration ignore les domicile et profession de Paul CATHIGNOL, je ne risque pas de les trouver, moi, plus d’un siècle après ! L

Note 2) Les âges de cet acte très précis sont exacts. Le petit Marcel est né le jour des 37 ans de sa maman.

Note 3) La sage-femme a changé ; c’est une toute jeune femme, qui signera l’acte avec les deux témoins.

Note 4) Les deux témoins sont un propriétaire et un instituteur, domiciliés à Menneval, eux.

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Marcel Émile CATHIGNOL n’a pas vécu bien longtemps, décédant chez sa mère le 2 septembre suivant, « âgé de 22 jours ».

Note 5) L’âge est inexact. Né à midi et mort à 5 heures, Marcel CATHIGNOL a vécu 23 jours et 17 heures.

Note 6) Les deux témoins sont les mêmes, « non parents du défunt » précise-t-on.

Note 7) Marcel était-il vraiment fils de Paul ? En d'autres termes, fut-il vraiment un "CATHIGNOL" ? On peut évidemment avoir des doutes car Paul CATHIGNOL fut recensé à Lisieux en 1891, l'année précédant la naissance de Marcel. Mais bon, le recensement de 1891 eut lieu au printemps, et Marcel fut conçu à l'automne. Si l'on ajoute à ça que la ligne de chemin de fer Lisieux-Bernay était directe et que Paul CATHIGNOL avait été employé du Chemin de Fer, on déduit qu'un court voyage pour revoir sa femme et sa fille ne lui était pas du tout impossible. Il pouvait avoir en plus des affaires à régler à Bernay.
Par ailleurs, je n'ai pas trouvé de concubin pour Henriette Désirée DELAMARE, et pas de remariage non plus après 1900, quand elle fut devenue veuve. Elle semble donc avoir toujours été une parfaite épouse malgré l'infidélité notoire de son mari. Au premier mariage de Marie Désirée CATHIGNOL (1905), elle vivait seule avec sa fille. Et au second mariage (1923) de sa fille Marie Désirée, devenue veuve, elle vivait toujours seule à Menneval.

Bien sûr, tout ça ne prouve rien. Mais, en l'absence de preuves contraires à ce qui est écrit sur son acte de naissance, je classe Marcel Émile parmi les "CATHIGNOL" authentiques. 

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Marcel Émile fut donc le dernier enfant du couple. Enfin, je pense.

Venons-en aux fins de vie et décès.

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Paul CATHIGNOL mourut à l'hospice de Bernay le 16 mai 1900, à l'âge de 44 ans, donc.

Il était « terrassier, domicilié à Bernay, rue des Charrettes, […] époux de Henriette Désirée DELAMARE […], fils de […] ».

Enfin un domicile bernayen (et même toujours une profession) pour Paul ! Mais je n’ai pas plus de détails, car pas de recensement cette année-là, bien sûr.

Sa mère, ma bisaïeule Maria Amélie LEROUX, veuve Pierre CATHIGNOL, est citée dans l'acte, « domiciliée à Bernay, boulevard du Bas-Bouffey, sans profession ».

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Les très déplaisantes interdictions de communications de documents jugés « trop récents » ne m'ont pas permis de trouver l'acte de décès de Mme veuve Paul CATHIGNOL avant le 23 janvier 2020. D'où ce segment d'article progressif :

— Henriette Désirée DELAMARE fut recensée en 1911. Elle vivait alors seule à Menneval, étant « sans profession », après avoir marié sa fille aînée avec un veuf, le 4/9/1905 à Menneval (voir article 12, sur les recensements et la vie des familles autour de 1900).

— Elle est encore citée vivante le 3/2/1923  au remariage de sa fille Marie Désirée, comme vu plus haut ; et toujours domiciliée à Menneval (non présente à ce remariage). Elle était alors sans profession et vivait loin de sa fille, installée depuis assez longtemps en Seine-Maritime. "Sans profession" ne veut pas dire "sans ressources". Il est en effet probable que Marie Désirée, quasiment fille unique et qui a très peu connu son père, qui travailla en plus longtemps dans la même usine que sa mère, et n'eut donc pendant vingt ans guère que sa mère pour famille et relation, n'a pas dû la laisser tomber à ses mariages. Il serait intéressant de pouvoir lire, à ce sujet, ses contrats de mariage.

Il est regrettable quand même que Henriette Désirée DELAMARE n'ait pas pu accompagner sa fille en Seine-Maritime. Car, à part la compagnie de celle-ci qu'elle a eu le bonheur d'élever jusqu'à la conduire à son premier mariage, elle a eu, comme son mari, une vie particulièrement affreuse. L L 

— Enfin j'ai fini par trouver son acte de décès le 23 janvier 2020. Elle est décédée le 24 novembre 1927 à l'hospice de Bernay. Elle y est dite « journalière, domiciliée à Menneval. »

A-t-elle pu recevoir la visite de sa fille au moment de quitter ce monde, après tant et tant d'épreuves, dont une très longue solitude de 22 ans pour finir ? Je l'ignore car en ce temps-là seul les hommes pouvaient être témoins et Marie Désirée CATHIGNOL ne le fut donc pas. Ce fut le "Directeur économe de l'hospice" qui déclara (seul) le décès.

À noter que j'ai encore eu bien de la chance qu'elle ne soit pas décédée chez elle, à Menneval. En effet, pour cette petite commune, les NMD ne figurent pas dans des registres séparés, contrairement à ceux de Bernay. Et, comme ils ne veulent pas que nous puissions lire les naissances et mariages de 1927, les actes de décès de 1927 à Menneval ne sont pas en ligne contrairement à ceux de Bernay.

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B) Pierre Gustave CATHIGNOL, né à Bernay le 7 novembre 1859, est décédé à Bernay le 13 septembre 1871, au domicile de ses père et mère, rue du Collège, « âgé de 11 ans et 10 mois, sans profession ».

L'âge est très exact. Vu son âge, Pierre Gustave devait être encore écolier.

Destinée très comparable à son oncle Jean "l'Aîné" CATHIGNOL, mort à pas même dix ans, sans doute aussi écolier lui aussi. 

Son père, Pierre "l'Aîné", mon bisaïeul, est « employé au Chemin de Fer de l'Ouest ».

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C) Jules CATHIGNOL (né le 4 avril 1863 à Bernay), pour sa part, est mort à la guerre, en Indochine.

Il était zouave de première classe et est décédé de la variole à l'hôpital militaire de Nam Dinh le 27 décembre 1886, fauché en pleine jeunesse, donc, à 23 ans.

L'acte a été transcrit sur le registre d'état civil de Bernay le 10-02-1887.

Destinée très comparable à celle de son oncle Jacques CATHIGNOL (1834-1856), lui aussi décédé militaire loin de la France (Constantinople).

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D) Gabriel Alfred CATHIGNOL (3 mai 1864 à Bernay - Évreux 21 mai 1905) a dû avoir une triste vie. Il fut en effet dispensé du service militaire. On peut penser qu'il était handicapé car, en 1884, l'année de ses 20 ans, Jules n'étant pas encore mort, il n'a pas pu bénéficier d'une exemption pour cela, mais d‘une dispense. C'est son dernier frère, mon aïeul René Dominique CATHIGNOL, qui bénéficiera (partiellement) de l‘exemption.

Comme sa tante Désirée, ce malheureux garçon n'a pas trouvé à se marier. L

Il est décédé le 21 mai 1905, âgé de 41 ans, « à Évreux, section de Navarre, route de Conches où il résidait, célibataire, sans profession, domicilié à Bernay ».

Qu'entend-on par « domicilié à Bernay » ? Je ne sais pas. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'y fut pas recensé en 1891, 1896, 1901.

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Aucun membre de cette fratrie de six garçons et une fille n'aura eu une vie "normale", avec mariage réussi ET descendance L (y compris mon aïeul paternel René Dominique CATHIGNOL ci-dessous, qui n'a pas vu grandir son fils unique, étant mort à 29 ans).

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E) Marie CATHIGNOL (13 février 1867 Bernay - Bernay 22 novembre 1905), sœur des quatre garçons précédents et des deux garçons suivants, s'est mariée, épousant le samedi 10 octobre 1885 à Bernay, Pierre Adolphe HULBERT.

Il est « apprêteur de rubans, âgé de 25 ans, né à Bernay le 6 septembre 1860 et y domicilié chez ses père et mère, présents et consentants ».

Marie est « blanchisseuse, âgée de 18 ans, domiciliée rue de la Barre chez ses père et mère, fille mineure de Pierre CATHIGNOL, employé au Chemin de Fer de l'Ouest, et de "Marie" (au lieu de "Maria") Amélie LEROUX, son épouse, sans profession, aussi présents et consentants ».

Un contrat de mariage a été passé devant Maître HOCHON, notaire à Bernay, le 9 octobre (la veille, donc).

Quatre témoins sans intérêt. Tout le monde signe.

a) Marie CATHIGNOL signe en premier, d'une jolie écriture cursive : Marie Cathignol

b) L'époux signe de même : Adolphe HULBERT

c) Maria LEROUX signe de même : f Cathignol

d) Pierre CATHIGNOL signe de façon moderne avec des lettres indéchiffrables

C'est, sauf erreur de ma part, le premier mariage "CATHIGNOL" avec les onze signatures : l'épouse, l'époux, les quatre parents, les quatre témoins, le maire ou son adjoint.

Vous pouvez trouver ce mariage ici (vue 62, sur 519, à droite).

Et les onze signatures ici (vue suivante, 63, à gauche).

Vous pouvez zoomer pour mieux lire. 

Le couple aura un fils, Louis Gustave HULBERT, né au domicile de ses père et mère, rue de la Barre à Bernay le 20 décembre 1886, et décédé en bas âge le 2 janvier 1887, « âgé de 12 jours » (exact, car il est décédé peu après 00h00).

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Et puis ce sera tout ! Pas d'autre enfant. Marie sera blanchisseuse toute sa vie d'adulte, mais mourra jeune, à 38 ans, le 22 novembre 1905. On peut mourir à tout âge, bien sûr, mais 38 ans, c'est assez inhabituel. Je me demande si ce métier de blanchisseuse était bien hygiénique, à cette époque. L

Je n'ai pas vu de remariage pour son époux, pourtant veuf encore jeune, et sans enfant à charge.

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F) Georges CATHIGNOL (14 juin 1875 Bernay - Rouen 2 mai 1945)

Bien que commis greffier (premier métier de "classe moyenne" dans notre famille CATHIGNOL très "populaire"), mon grand-oncle Georges est resté très longtemps célibataire. Sans doute même pensait-il qu'il ne se marierait pas, quand son frère puîné, René CATHIGNOL mon aïeul, décéda, le 26-02-1909, mon père n'ayant pas encore six mois.

Du coup, il épousa sa veuve, Juliette Ernestine Alphonsine CHORIN, pour un mariage "blanc", selon ma mère. Ce mariage ne se fit d'ailleurs pas bien vite, ayant lieu le vendredi (notez le jour de la semaine, inhabituel à l'époque) 31 octobre 1913.

Ce couple émigra à St-Vincent-du-Boulay (Eure) où Juliette CHORIN, mon aïeule paternelle donc, née à Bernay le 7 août 1882, mourut le 13 octobre 1918, son second époux, Georges CATHIGNOL, étant alors commerçant.

Il semble que Georges ait accepté de quitter la fonction publique après le décès de sa mère en 1915, dont il était le dernier enfant vivant.

Devenu veuf avec un garçon de dix ans à élever (mon père était fils unique), Georges CATHIGNOL émigra alors à Rouen où vivait, mariée de son côté, la marraine et tante maternelle de son beau-fils, Berthe Léontine Félicie CHORIN (1886-1966), épouse Louis Léon Gabriel TOUZEAU (1885-1962), mariés à Bernay le 27 juin 1910.

Georges CATHIGNOL ne se remaria pas et décéda, veuf, le 2 mai 1945 à Rouen, sans postérité donc.

Voir de nombreux détails sur sa vie dans l'article XII (recensements à Bernay de 1891 à 1911) et l'article XIII (documents en ma possession).

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G) René Dominique CATHIGNOL (24 octobre 1879 Bernay - Bernay 26 février 1909), mon aïeul paternel, a donc épousé Juliette Ernestine Alphonsine CHORIN. Mariage célébré à Bernay le jeudi 5 juin 1902.

Juliette CHORIN, mon aïeule, était née le 7 août 1882, chez ses père et mère, rue des Manufactures, à Bernay.

À son mariage, elle était « ouvrière de fabrique, domiciliée rue des Fontaines à Bernay, chez ses père et mère, présents et consentants ».

René CATHIGNOL était « ouvrier fondeur, âgé de 22 ans, domicilié avec sa mère à Bernay, boulevard du Bas-Bouffey, sans profession, présente et consentante ».

Il n'a point été fait de contrat de mariage.

Parmi les témoins :

b) Georges CATHIGNOL, « employé de bureau, âgé de 26 ans, domicilié aussi à Bernay, boulevard du Bas-Bouffey, frère de l'époux »

Tout le monde a signé. Parmi les signatures :

a) Juliette CHORIN signe : J. Chorin

b) René CATHIGNOL signe : R. Cathignol

c) Maria LEROUX signe : veuve Cathignol

d) Georges CATHIGNOL signe (avec léger parafe sur le "l" final) : G Cathignol

Vous pouvez voir l'acte de mariage de mes aïeuls paternels ici (vue 296 sur 325, gauche et droite). 

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Ce couple n'aura qu'un enfant, mon père :

1-32) Jean Robert CATHIGNOL, né à Bernay le 7 septembre 1908, au domicile de ses père et mère, rue des Manufactures.

Son père, René, est devenu « employé d'octroi ». Il est présent et signe : R. Cathignol (avec léger parafe sur le "l" final).

Juliette, sa mère, est « ouvrière d'usine ».

Vous pouvez voir l'acte de naissance de mon père ici (vue 33 sur 50, en haut à droite). 

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René CATHIGNOL mourut le 26 février 1909, « employé de commerce, à son domicile, rue des Manufactures à Bernay, âgé de 29 ans ».

Je possède le contrat de travail de mon aïeul. Les conditions étaient terribles. Pas étonnant qu'il n'ait pas passé l'hiver ! L

Vous pouvez voir son acte de décès ici ("2E 389", vue 313 sur 367, bas gauche), qui est un lien vers :

http://archives.eure.fr/ark:/26335/a011440744726xYFOIW/bed98717ec

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La mairie de St-Vincent-du-Boulay ne m'a pas fait l'honneur de m'envoyer une copie intégrale de l'acte de décès de mon aïeule Juliette CHORIN, mais seulement un court extrait.

Et comme elle est décédée en 1918 et que les Archives Départementales de l'Eure en ligne ne vont à ce jour que jusqu'à 1917 (des fois que mon aïeule viendrait leur demander des comptes), je n'ai toujours pas accès au texte intégral de son acte de décès. L

Voir ci-dessus, donc, puisqu'elle était alors remariée avec son beau-frère, Georges CATHIGNOL.

Et, pour ce qui est de son acte de naissance, vous pouvez le trouver ici, avec ses deux mentions marginales, pour ses deux mariages : "8 Mi 5176", vue 196 sur 326, bas gauche.

Lien développé :

http://archives.eure.fr/ark:/26335/a0114407447263151T6/a378765a49

Note : sa date de décès n'est pas indiquée en mention marginale. Celle de René CATHIGNOL ne l'était pas non plus sur son propre acte de naissance (voir le lien dans l'article N°5 du présent blog). Ils sont en effet morts trop jeunes, vu que c'est  en application de l’ordonnance du 29 mars 1945 que la mention du décès fut (théoriquement) portée en marge de l’acte de naissance de l’intéressé(e).

Ceci dit, la loi n'était pas toujours appliquée, et elle ne le fut pas pour Georges CATHIGNOL, qui n'a que son mariage en mention marginale sur son acte de naissance, que vous trouverez ici, alors qu'il est décédé le 2 mai 1945. Il n'y a que des corrections d'un employé mal réveillé dans la marge, en plus de la mention marginale concernant son mariage. L

Lien développé (la fin de l'acte est en page suivante) :

http://archives.eure.fr/ark:/26335/a011440744726RhivRU/3e510d748f

On trouve parfois des mentions marginales complémentaires en fin d'année quand la place manque dans la marge, ce qui est le cas ici, le numéro de l'acte faisant alors référence, mais je me suis reporté en fin d'année 1875 et je n'ai rien trouvé sur Georges CATHIGNOL. L

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Note : ma bisaïeule Maria Amélie LEROUX (1836-1915), dont nous avons une photo, avait perdu, fin 1909, six de ses sept enfants. Seul lui restait Georges. L

Et, de ses huit petits-enfants (7 "CATHIGNOL" et 1 "HULBERT"), il ne lui restait plus que Marie Désirée CATHIGNOL, mariée et ayant déjà quitté Bernay (voir article XII : les recensements) et Jean Robert CATHIGNOL, mon père, âgé d'un an. L

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C'en est fini pour la descendance de Pierre "l‘Aîné" CATHIGNOL, mon bisaïeul, dans la génération III.

Nous allons maintenant étudier la descendance de Jean "le Cadet" et de Marie Rose AMIOT, qui se résume presque à étudier la vie de Georges Pierre CATHIGNOL.

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J) Une fille, née le 28 juin 1866 à Bernay, hameau des Champeaux, chez ses père et mère, et présentée « sans vie » le jour même (voir article précédent).

Jean CATHIGNOL, journalier, est le déclarant. Il ne sait pas signer. (Louis) Michel AMIOT, son beau-père, l’accompagne. Il est « âgé de 42 ans, ouvrier rubanier, domicilié à Bernay ». Lui signe : Amiot

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K) Georges Pierre CATHIGNOL (24 avril 1868 Bernay - Broglie 30 novembre 1923)

Il épousa Clémence Eugénie HERVIEU le lundi 10 avril 1893 à Bernay.

Georges était « jardinier, âgé de 24 ans, domicilié 12 rue des Sources à Bernay, chez ses père et mère, présents et consentants ». Son père est « jardinier », sa mère est « rubanière ».

"Jardinier", c'était le métier des hommes de cette branche. Georges Pierre ou son père fut en effet surnommé « le roi des jardiniers » ou quelque chose dans ce goût-là. Je tiens ça de ma mère, je crois. Dommage de n'avoir pas plus de précisions à ce sujet.

Clémence Eugénie HERVIEU était « employée de commerce, âgée de 23 ans, domiciliée avec sa mère rue du Collège à Bernay, née à Fontaine-la-Louvet (Eure) le 15 novembre 1869 ». Sa mère, veuve, s'est remariée. Elle est absente mais consentante.

Il n'a point été fait de contrat de mariage.

Quatre témoins sans intérêt. Tout le monde a signé. Notamment :

a) L'épouse signe très élégamment : Eugenie Hervieu (sans accent mais avec léger parafe)

b) L'époux signe de façon moderne : G Cathignol (avec parafe englobant l'ensemble)

c) Jean CATHIGNOL signe d'une écriture cursive, mais assez malaisée : J cathignol

Pour rappel, Jean "le Cadet" CATHIGNOL n'avait pas su signer à son propre mariage, contrairement à ses deux témoins, ses deux frères aînés, Pierre "l'Aîné" mon bisaïeul et Léger. Lui aussi, comme son père, a appris sur le tard.

d) Marie Rose AMIOT signe un peu plus aisément : femme Cathignol

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Enfants de ce couple : je n'en ai trouvé qu'un :

1-30) Un garçon, « né sans vie, le 12 février 1894, au domicile de ses père et mère, rue des Charrettes à Bernay ». Son père est jardinier, sa mère employée de commerce.

Georges (Pierre) est présent et signe de sa signature moderne déjà vue.

C'est le sixième et dernier enfant né sans vie à Bernay dans la famille CATHIGNOL.

Après, je n'ai plus d'acte concernant ce couple.

On retrouvera régulièrement ce couple aux recensements jusqu'en 1911 (voir article XII), puis, à une date inconnue de moi (il n'y eut pas de recensement en 1916, pour cause de guerre bien sûr, et le recensement de 1921 n'est pas actuellement disponible en ligne), lui et son épouse se sépareront (sans divorce toutefois).

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Georges Pierre CATHIGNOL a eu un deuxième enfant, une fille, née de Hélène Marie GIRARD :

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2-33) Pierrette Jacqueline CATHIGNOL, née le 13 mai 1923 à Broglie (Eure), sur la Charentonne, comme Bernay, mais en aval, à environ 10 km au sud-sud-ouest de Bernay, à vol d'oiseau.

Cette cousine "issue de germains" de mon père était, à ma connaissance, la dernière "CATHIGNOL" à ne pas descendre de mon bisaïeul Pierre CATHIGNOL.

Le déclarant est Georges Pierre, « domicilié route de l’Aigle avec Hélène Marie GIRARD, 34 ans, cultivateurs demeurant ensemble route de l’Aigle ». Signature moderne habituelle.

En mention marginale sur l’acte de naissance :

a) Reconnue en cette mairie le 2 janvier 1924 par sa mère.

b) Mariée à Broglie le 2 mars 1946 avec Roland Désiré CHEMIN.

Pierrette Jacqueline CATHIGNOL est décédée, veuve de Roland CHEMIN, le 1er février 2017, âgée de 93 ans et demi, donc. Domiciliée à Bailleul-sur-Thérain (Oise), elle est décédée à Clermont (Oise).

J'ai trouvé ce décès un jour grâce à un avis posté sur Internet. C'est, à ce jour et à ma connaissance, la personne née "CATHIGNOL" qui a vécu le plus longtemps. 

Pierrette CATHIGNOL était la dernière des 10 arrière-petits-enfants nés "CATHIGNOL" de Jean CATHIGNOL et Antoinette LENÈGRE.

Avec elle s'est éteinte la branche des "CATHIGNOL" descendant de Jean "le Cadet" et de Marie Rose AMIOT. Nous avons toujours bien sûr des cousins issus de cette branche, mais ils ne sont donc pas nés "CATHIGNOL".

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Georges Pierre était un peu plus âgé que son cousin germain Georges (7 ans d'écart) mais ils se sont connus et fréquentés, tant qu'ils ont vécu l'un et l'autre à Bernay. Ainsi, il nous reste une belle photo de Georges Pierre. L'un comme l'autre souffraient d'hypertrophie cardiaque mais Georges ne fit pas de service militaire, tandis que son cousin fut réformé après coup. Voir l’article XII.

Ensuite, l'éloignement des domiciles a séparé les deux cousins, comme dans beaucoup de familles.

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Georges (Pierre) CATHIGNOL mourut à Broglie le 30 novembre 1923, « cultivateur, époux de Eugénie HERVIEU ».

Il était donc âgé de 55 ans.

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Clémence Eugénie HERVIEU, son épouse, devenue veuve, s’est remariée. C’est (mal) écrit en mention marginale sur son acte de naissance mais j'ai retrouvé l'acte !

À Paris 16ème, le mardi 28 mars 1933, en Carême donc, alors âgée de 63 ans, toujours marchande de primeurs, domiciliée à Bernay 2 rue des Sources, elle a épousé, en secondes noces donc, Louis Joseph PIOVANI, domicilié à Paris, 28 rue Félicien-David, de nationalité non précisée, mais veuf aussi, cordonnier, âgé de 70 ans pour être né à Piadena (province de Crémone, Italie) le 5 août 1862.

Les deux époux ont signé, "E Hervieu" pour l'épousée. Témoins sans intérêt.

Il y eut un contrat de mariage passé par-devant Maître BOIZET, notaire à Bernay.

Ce détail est important car il semble que Louis PIOVANI était en fin de vie (décédé aussi en 1933 selon GENEANET qui a retrouvé sa tombe près de sa première épouse). Je pense donc que ce mariage entre deux personnes âgées si différentes (et dont on se demande même comment elles ont pu se connaître) a eu pour but, sinon principal au moins annexe, de déshériter certaines autres personnes.

Ceci dit, je me trompe peut-être : monsieur PIOVANI était peut-être en excellente santé lors de son second mariage et était donc alors loin de se douter qu'il mourrait la même année.

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Enfin, Clémence Eugénie HERVIEU est décédée à Bernay le 3 juin 1947 (toujours en mention marginale).

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De son côté, Hélène Marie GIRARD a épousé (après 1923, mais j’ignore où et quand) Alfred LANDRIEU.

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C'en est fini pour la descendance de Jean "le Cadet" CATHIGNOL et de Marie Rose AMIOT.

Il ne nous reste plus maintenant qu’à étudier la descendance de Pierre "le Cadet" CATHIGNOL et de sa seconde épouse, Marthe Alphonsine LÉCAILLON, qui se résume à étudier la vie de Ernest Eugène CATHIGNOL.

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Z) Ernest Eugène CATHIGNOL, né le 17 avril 1906 à Paris 18ème, 104 rue de la Chapelle. Disparu.

Ce n’est pas bien compliqué : je ne sais presque rien de lui.

Son prénom usuel devait être Ernest car c’était celui de son oncle maternel et sans doute parrain car très attaché à sa sœur.

Je sais qu’il n’est pas décédé à Paris, ou alors c’est après 1986 car depuis peu on a les décès jusqu‘à cette année, et j'ai fait tous les arrondissements et toutes les années. J’ai trouvé des "CATIGNOL" (une branche bien connue de moi, assez récemment éteinte, non reliée à notre famille) mais pas de "CATHIGNOL".

Son père étant décédé à Paris 18ème le 5 juin 1921, « époux [...] en secondes noces de Marthe Alphonsine LÉCAILLON », on peut supposer que la famille vivait normalement et qu’Ernest CATHIGNOL a atteint ses quinze ans.

Malheureusement, les recensements quinquennaux de 1906 à 1921 ne sont pas encore disponibles sur le site des Archives Départementales de Paris. C’est assez dommage car le délai de consultation pour les recensements est de seulement trente ans et on devrait donc avoir les recensements jusqu’à celui de 1982. Un peu moins suivant les recommandations de la CNIL qui limite en général d’un quart de siècle supplémentaire les publications sur Internet. Mais les recensements de 1946 et 1954 devraient être accessibles sur Internet ; et ils n’y sont pas, ni même, donc, ceux de 1906 à 1936. Mais bon… L

En voyant que la famille avait disparu de Paris après le décès de Pierre "le Cadet" CATHIGNOL, j'ai tout de suite pensé que Marthe Alphonsine et son fils étaient allés vivre à Saint-Denis (93) car là vivait Ernest Juvénal LÉCAILLON, frère aîné de Marthe Alphonsine pour être né à Chéry-Chartreuve le 15 novembre 1861 et très attaché à sa petite sœur (témoin à son mariage, premier témoin à la naissance de son fils dont il fut sans doute le parrain vu les premiers prénoms, premier déclarant au décès de Pierre "Le Cadet" CATHIGNOL) et il se trouve que j'avais raison.

En effet j'ai demandé au  Cercle Généalogique de la Seine-Saint-Denis s'ils pouvaient me rechercher Ernest CATHIGNOL après 1921 pour les années qui ne sont pas accessibles en ligne, et Mr Jean LÉCUYER, que je remercie vivement ici, administrateur de ce Cercle, a bien voulu me faire ces recherches, bénévolement de surcroît. Et il a trouvé l'acte de décès de Marthe Alphonsine LÉCAILLON, à Saint-Denis donc, en date du 27 février 1929.

Elle est décédée ce même jour, « sans profession », en son domicile (82 boulevard Ornano), et c'est encore son frère Ernest Juvénal (aussi « sans profession », aussi domicilié à Saint-Denis mais pas dans la même rue) qui est venu déclarer ce décès. Mais aucune mention n'est faite de son fils puisque, déjà, à l'époque, un déclarant suffisait, sans besoin de témoin(s). Ernest CATHIGNOL avait alors près de 23 ans et mon correspondant me signale que, de 1922 à 1942, il ne l'a pas trouvé dans les mariages ni les décès à Saint-Denis.

Qu'est-il donc devenu ? Aucune idée, hélas. Sûr : s'il s'est marié, ce n'est pas à Paris avant fin 1940 ni à Saint-Denis avant fin 1942.  

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Suite dans l'article VII qui traitera de la vie des "CATHIGNOL" de la génération IV.

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Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans (72000) le 3 décembre 1949

Note 1 : les informations complémentaires sont les bienvenues.

Note 2 : les rectifications d'erreurs possibles sont, encore plus, les bienvenues.

Dans les deux cas, contact : cathignol@laposte.net.

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Dernière mise à jour : jeudi 23 janvier 2020 peu après 21h30 ; par rapport à l'édition du vendredi 15 février 2019 à 22h59, on trouve des nouveautés sur Henriette Désirée DELAMARE, épouse puis veuve Paul CATHIGNOL. Rien d'autre de nouveau.