En 1988 et 1989, j'ai travaillé une semaine aux Archives Départementales de l'Eure, à Évreux, et une autre semaine à Bernay même, faisant avancer ma généalogie normande (beaucoup d'ancêtres) et ma généalogie des "CATHIGNOL" aussi, bien sûr.
En 2014, j'ai pu la poursuivre car les A.D. de l'Eure ont eu la bonne idée de mettre l'état civil en ligne (du moins jusqu'à 1912), les recensements (hélas seulement cinq, ceux de 1891, 1896, 1901, 1906 et 1911), et les matricules militaires (de 1867 à 1921).
Par ailleurs mon cousin Jean Paul CHORIN s’est offert à m’aider et m’a envoyé les recensements à Bernay de 1856 à 1886, avec photocopies, ce dont je le remercie vivement, d’autant plus qu’il m’a également envoyé des photocopies de contrats de mariage.
Enfin, je vous signale que, si vous désirez photocopier certains actes parmi ceux qui sont en ligne, vous vous rendez à :
Et si vous avez un problème, écrivez-moi.
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Commençons par les naissances des trois derniers enfants du couple CATHIGNOL-LENÈGRE.
Je vais leur donner deux numéros, celui d'ordre de naissance dans la fratrie, puis celui d'ordre de naissance dans la série des 53 "CATHIGNOL".
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— 10-11) Jean-Marie (ou Jean Marie, le tiret n'est pas bien net, tant sur la collection départementale en ligne que sur l'exemplaire municipal que j'ai trouvé à Bernay même en 1988 ou 1989) CATHIGNOL, né le 18 juin 1848 à Bernay.
Voilà un bien curieux prénom, totalement inconnu en Auvergne, où jamais un prénom double ne vit le jour !! J
Le parrain devait s'appeler Jean, je pense, mais les Normands ont dû "raisonner" J les parents et leur faire remarquer que, ici, en Normandie, on ne donnait pas TROIS FOIS le même prénom à trois enfants différents. J
L'acte nous apprend que Jean-Marie est né au domicile de ses père et mère, rue des Manufactures. C'est une rue qui n'existe plus, dommage. Mais la famille n'y restera pas longtemps. Jean CATHIGNOL est ramoneur !! C'est son nouveau métier. Il n'y a pas besoin de beaucoup d'imagination, surtout quand on a visité les immenses étendues campagnardes et montagneuses d'Égliseneuve-d'Entraigues, pour comprendre que les débuts n'ont pas dû être faciles, dans tout ce noir !!
C'est une sage-femme qui a mis l'enfant au monde, Madame Françoise CLÉMENT, qui a signé, et en premier.
L’âge des parents n’est pas précisé.
Jean Marie est le 99ème enfant à naître dans ce registre à Bernay, le 100ème se nommera "CONARD", ça ne s'invente pas !!
Pour sa maman, c'est le 10ème enfant depuis son mariage, soit en moyenne un enfant tous les 21 mois environ. Huit sont encore vivants, et il y a peut-être plus d'un salaire dans la famille, car mon bisaïeul Pierre (16 ans) est en âge de travailler. Peut-être même aussi son frère Jacques (14 ans).
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— 11-12) Pierre CATHIGNOL, né le 18 juillet 1851 à Bernay.
C'est ainsi : chaque siècle, quand un "Jean CATHIGNOL" épouse une jeune fille née en l'an 13, le dernier fils du couple naît le 18 juillet de l'an 51.
L'acte nous apprend que Pierre est né au domicile de ses père et mère, rue Étroite.
Encore une rue qui n'existe plus, dommage.
Son père est ramoneur, « âgé de 47 ans », ce qui est plausible. Sa mère est « âgée de 38 ans », ce qui est vrai.
À noter que l'un des deux témoins soussignés est un « marchand de peaux de lapins ». ^^
À noter que les Normands ont laissé naître ce deuxième "Pierre", peut-être parce qu'il est difficile à confondre avec son frère aîné, qui a déjà 19 ans et qui est peut-être le parrain.
Ce second "Pierre CATHIGNOL" se mariera deux fois, une première fois en 1875 à Bernay, du vivant de ses parents, et une seconde fois, devenu veuf, en 1899 à Paris X° (et non à Paris VI° comme c'est noté en marge de son acte de naissance).
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— 12-13) Désirée CAT(H)IGNOL, née le 2 juin 1855 à Bernay.
C'est le dernier enfant de la fratrie. D'où vient ce prénom ? Il est totalement inconnu en Auvergne. Peut-être (c'est une supposition) ses parents "désiraient" un douzième enfant, à l'image de certains patriarches bibliques. Et, comme en plus il s'est fait attendre quatre ans, on peut faire cette supposition. Mais ce n'est qu'une supposition.
Ce qui est sûr, par contre, c'est que l'adjoint au maire a changé ; et cet individu a oublié le "H" de Désirée.
Je la compte quand même dans la série des "CATHIGNOL", bien sûr, de la même façon que, inversement, dans la commune de Messeix (63750), j'avais vu un jour un acte de baptême d'une certaine "Catherine CATHIGNOL", née le 2/12/1759, au sein d'une famille, qui, depuis plus de deux siècles, s'est toujours appelée "CATIGNOL" (avec variantes, dont celle-ci, donc). C'était accidentel, bien sûr, et Catherine fit partie de la famille "CATIGNOL" comme Désirée fait partie de la famille "CATHIGNOL".
Du reste, j'ai la photocopie de son testament (voir article XIII), et elle dit se nommer « Désirée Cathignol » et signe : "Cathignol".
D'ailleurs on verra que, parfois, dans certains actes (mariage, décès), la lettre "H" de certains de ses frères et sœurs a aussi disparu.
À noter quand même le nom de ce nouvel adjoint qui sut si mal recopier le patronyme du père :
Il se nommait "Pierre Hippolite HACHE" !! Impressionnant, n'est-ce pas, cette profusion de "H" ? J'en vois quatre ; et vous ? J
L'acte nous apprend que Désirée est née au domicile de ses père et mère, hameau de la Pilette. Ce hameau n'existe plus de nos jours. La famille CATHIGNOL y habitait déjà en 1853 et elle va y demeurer longtemps. Le loyer y était sans doute moins cher et l'air y était sans doute bien plus pur.
Elle est « fille de Jean CATIGNOL » (sans "H", donc), « émouleur, âgé de 50 ans », ce qui est plausible, et d'Antoinette LENÈGRE, « âgée de 42 ans » , ce qui est exact.
Émouleur, Jean CATHIGNOL l'était déjà en 1853. À noter par ailleurs qu'il dit toujours ne pas savoir signer alors qu'il l'a fait en 1853 et 1854, aux mariages de sa fille Marie et de mon bisaïeul Pierre (voir plus bas).
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C'en est fini pour les naissances. Voyons maintenant ce que sont devenus les enfants jusqu'aux décès de leurs parents.
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1) Le premier évènement est un décès. C'est l'aîné des deux "Jean CATHIGNOL" qui décède à l'hospice de Bernay, le 22 mai 1850, « âgé de huit ans » . En fait, il en avait presque dix.
Son nom est orthographié "CATIGNOLLES". Pas d'information intéressante.
Note : pour qui l'ignore, je signale que la cause du décès n'a pas à figurer sur l'état civil. Seule exception : actes militaires.
On ne sait donc pas si ce petit Jean est décédé d'une maladie ou bien d'une crise d'appendicite, ou encore d'un accident, etc.
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2) Le deuxième évènement est le mariage de Marie, 3ème enfant du couple, avec Joseph MAILLET. Il eut lieu le mercredi 23 novembre 1853 à Bernay. Pierre "Hippolyte" (orthographe classique du prénom, cette fois) HACHE se charge du mariage, et, fidèle à sa mauvaise habitude, déshabille Marie de son "H". Sans doute trouvait-il qu'il n'en fallait que pour lui, des "H", à ce Monsieur "H" !! L
Marie se marie jeune, à 17 ans, comme sa mère !
Joseph MAILLET est "couvreur en paille", né à Bernay le 14 juin 1831. il est domicilié au hameau de la Pilette, comme sa future.
Marie CATHIGNOL (sans son "H", donc) est "ouvrière rubanière", domiciliée chez ses parents, bien sûr. Les quatre parents sont présents et consentants ; Jean CATHIGNOL, dont Mr HACHE a évidemment omis le "H", étant émouleur.
Un contrat de mariage a été passé, le même jour, devant Maître SIMON.
Les quatre témoins sont quatre Normands inconnus : un cordonnier, deux journaliers et un perruquier. Tout le monde signe, sauf l'épouse et la mère de l'époux.
Marie n’est donc pas allée à l’école, contrairement à son frère aîné Pierre.
On retrouve donc, 23 ans après, l'écriture cursive d'Antoinette LENÈGRE, beaucoup changée.
Et, surtout, pour la première fois, on découvre une signature de Jean CATHIGNOL éponyme !!
Il signe (très difficilement) : j e a n c a t i g n o l (avec un "n" ressemblant à deux "u").
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3) Le troisième évènement a lieu l'année suivante. C'est le mariage de mon bisaïeul, Pierre CATHIGNOL.
Le mariage est célébré à Bernay, « le mercredi 27 septembre 1854 à 8 heures du soir ».
C'est toujours Pierre Hippolyte HACHE qui s'en charge, mais on a dû lui faire la leçon car le nom "CATHIGNOL" est cette fois convenablement orthographié, du moins dans la marge. Le "H" disparaît 3 fois sur 3 dans le corps du texte.
Pierre est domestique et il habite hameau de la Pilette, chez ses parents, présents, consentants et soussignants.
Son père est émouleur.
Pierre épouse ma bisaïeule Maria Amélie LEROUX, lingère, née à St-Martin-du-Manoir (Seine-Maritime) le 27 juillet 1836, demeurant à Bernay rue de la Couture (disparue) chez sa mère, fille de feu mon trisaïeul François Léon LEROUX, et de ma trisaïeule Catherine Mélanie GUILLOUARD, sa veuve, présente et consentante.
Note : François LEROUX, facteur à son décès, était mort le 20 mars de cette année 1854, à Bernay.
La lettre "H" continue de « hanter » la famille CATHIGNOL : non seulement le "marieur" se nomme "HACHE" (on commence à le savoir, mais ce "H" n'est-il pas le thème de ce blog ?), mais encore le contrat de mariage a été passé (le 17 septembre) devant Maître HACHE, notaire à Bernay !!
Voici les témoins :
a) François GUILLOUARD, 52 ans, serrurier, oncle de l'épouse.
b) Jean TOURNADRE, 35 ans, marchand de rouennerie.
c) Jean FLAGÈLE, 45 ans, marchand.
d) Pierre Armand Eugène CONARD, 35 ans, journalier.
Les parties, leurs parents et les quatre témoins ont signé.
Le premier est de ma famille normande, bien sûr.
Le quatrième est hors-famille. On n'a pas de ça chez nous !! J J
Le deuxième porte un nom auvergnat, mais il n'est pas de ma famille (proche).
Le troisième est d'origine auvergnate, sans doute un proche parent de Madeleine FLAGEL (1753-1832), mère de Catherine MATHEUF, encore vivante au mariage de Jean CATHIGNOL et d'Antoinette LENÈGRE, et même à la naissance de Pierre, son arrière-petit-fils, qui se marie ce soir.
On reverra souvent la famille FLAGEL, qui avait gardé des liens avec la famille CATHIGNOL, émigrant peut-être en même temps, au moins pour partie.
Les signatures :
a) Pierre signe en premier, d'une écriture cursive, mais pas bien maîtrisée : pierre catiGnolle
b) Ma bisaïeule signe élégamment : Maria Leroux
c) Jean signe ensuite : j e a n c a t i g n o l (il a toujours du mal à faire les lettres "n", qui ressemblent à des "u", mais il est en net progrès).
d) Antoinette signe curieusement : f catignol (pour "femme catignol"), d'une écriture de moins en moins cursive, chaque lettre étant séparée.
Vous pouvez voir ce mariage ici et là (en vues 96 et 97, sur 348).
Note : ma bisaïeule Maria LEROUX est mon plus ancien ancêtre dont j'ai la photo. La voir dans l'article N°14.
Vous pouvez trouver son acte de naissance ici ("4E 09631"), qui est un lien vers :
Attention ! Pour la Seine-Maritime, on n'a pas le lien direct sur la bonne vue. Il vous faut donc aller ensuite en vue 12 (sur 48) ; l'acte est en haut à gauche.
Quant à son acte de décès, il est ici ("2E 6614", vue 3 sur 111, bas gauche), qui est un lien vers :
http://archives.eure.fr/ark:/26335/a0114431690183pWQnZ/fb5d491168
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4) Le quatrième évènement est un décès.
Jacques CATHIGNOL, 2ème enfant du couple, meurt dans un hôpital militaire à Constantinople le 25 mars 1856, par suite de diarrhées.
Il n'avait pas encore 22 ans. Il était fusilier au "30ème Régiment de Ligne". Son nom est orthographié sans la lettre "H".
Sur les registres de Bernay, on retrouve la transcription de ce décès à la date du 31-12-1856.
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5) Le cinquième évènement est un mariage. Il a lieu à Bernay le vendredi 28 juin 1861.
Léger CATHIGNOL (au nom bien orthographié cette fois) est marié par Pierre "Hippolite" HACHE à Adèle Virginie BUNEL.
Il est « ouvrier rubanier », domicilié chez ses père et mère, présents et consentants, au hameau de la Pilette (Jean est toujours émouleur).
Comme Marie et Pierre avant lui, il est dit « mineur relativement au mariage » car il n'a pas 25 ans. Ce mariage semble moins harmonieux que les précédents car il épouse une jeune fille bien plus âgée que lui : Adèle, domestique, est né au Pin (Calvados) le 10 avril 1834. Elle a donc 27 ans et lui 22 ans et demi seulement.
En plus, mariage un vendredi, inhabituel à cette époque. L Mariage blanc ?
Adèle habite, elle aussi, le hameau de la Pilette.
Son père est décédé mais sa mère, tisserande à Moyaux dans le Calvados, est présente et consentante.
Le contrat de mariage a été passé devant Maître RAFIN, notaire à Bernay, le 25 mars.
Étonnant ce contrat de mariage en carême pour un mariage en été !
Mais il n’y a pas d’erreur : Jean Paul CHORIN m’a envoyé les photocopies de ce contrat de mariage (4 pages) et il eut bien lieu le 25 mars.
Le premier témoin seul est intéressant :
a) Pierre CATHIGNOL (mon bisaïeul), employé au Chemin de Fer, âgé de 29 ans, frère.
Signatures :
Les époux n'ont pas su signer, mais leurs trois parents oui.
Jean signe : c a t h i g n o l (avec un "n" toujours délicat).
C'est la première signature (connue de moi) avec un "h" de toute l'histoire de la famille "CATHIGNOL".
Vous pouvez voir cette première signature de notre nom ici (vue N°220 sur 447).
Antoinette signe : antoinette lenegre (écriture cursive mais lettres rarement jointes).
Pierre signe d'une véritable signature "moderne", sans le "h" toutefois.
Il apparaît clairement que Pierre, mon bisaïeul, aîné de la fratrie, a pu faire quelques études, probablement quand il était encore enfant à Égliseneuve-d'Entraigues.
Comme Marie, Léger, né plus tard, n'a sans doute pas eu cette opportunité, la famille éprouvant sans doute de grandes difficultés quand il eut 6 ou 7 ans. Ce sera pareil pour Jean "Le Cadet" et Françoise.
Léger et Adèle n'eurent pas d'enfant.
J’ai vu Léger comme témoin une seule fois : le 24 avril 1868, lors de la naissance (à Bernay) de son neveu Georges Pierre CATHIGNOL, fils de Jean "le Cadet" et Marie Rose AMIOT.
Léger était alors entré au Chemin de Fer et il avait, entre-temps, appris à signer.
Pour la suite de la vie de Léger et d'Adèle, voir article suivant.
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6) Le sixième évènement est encore un mariage. Il a lieu à Bernay le jeudi 13 octobre 1864.
C'est toujours Pierre H. HACHE qui préside la cérémonie de mariage.
Jean CATHIGNOL, 2ème du prénom, né le 23 juillet 1843 (c'est précisé), journalier, demeurant rue d'Alençon chez ses père et mère (son père n'étant plus émouleur mais journalier), épouse Marie Rose AMIOT, couturière, née à Bernay le 11 avril 1847, et y demeurant chez ses père et mère.
Le contrat de mariage a été passé chez Maître RAFIN, le 9 octobre.
Le premier témoin seul est intéressant :
a) Pierre CATHIGNOL (mon bisaïeul), « employé au Chemin de Fer, 31 ans, frère » ; en fait, il est âgé de 32 ans.
Tout le monde signe, sauf l'époux et la mère de l'épouse.
La mariée signe aisément : Marie Amiot
Jean, père de l'époux, signe : c a t i g n o l (sa signature habituelle, en script et sans "h").
Antoinette signe comme pour le mariage de Léger.
Pierre signe avec aisance, d'une signature moderne : cursive, avec "C" majuscule, léger parafe final, et, pour la première fois en ce qui le concerne, avec un "h" après le "t". C’est notre première signature du type XX° ou XXI° siècle.
Je connais une descendance à ce couple qui fêtera ses 46 ans de mariage et j'aurai l'occasion d'en reparler.
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7) Le septième évènement est encore un mariage. Il eut lieu le lundi 17 juillet 1865 à Bernay.
C'est le mariage de Françoise. Elle épouse, à vingt ans, étant ouvrière rubanière, demeurant « à Bernay » (quelle adresse, précisément ? ce n’est pas dit) chez ses père et mère (Jean est journalier), Alexis Nicolas RENAULT, « journalier, né à Bernay le 1er septembre 1844, y demeurant chez ses père et mère », les quatre parents présents et consentants.
Pas de contrat de mariage !!
Quatre témoins domiciliés à Bernay mais non parents des époux ! L
L'époux a signé, mais pas l'épouse ni son père ni sa mère, qui, tous trois, ainsi que le troisième témoin, ont déclaré ne pas savoir signer. L
Comme ses deux frères et sa sœur nés durant la "période pauvre", Françoise ne savait pas signer. Son époux signa : alexis renault.
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Nous connaissons maintenant un peu (parfois tout) de la destinée des neuf enfants "CATHIGNOL" nés à Égliseneuve-d'Entraigues :
Quatre sont déjà décédés : Géraud, Marie "la Cadette", morts en bas âge en Auvergne, Jean "l'Aîné" et enfin Jacques, le seul qui atteignit l'âge adulte.
Cinq se sont mariés : Marie "l'Aînée", Pierre "l'Aîné" (mon bisaïeul), Léger, Jean "le Cadet" et Françoise.
Restent les trois enfants nés à Bernay :
a) Jean-Marie : je ne sais (presque) RIEN de lui, sauf sa naissance. Cas très rare, parmi les 54 "CATHIGNOL". Ce sera pareil pour son neveu Ernest Eugène CATHIGNOL, né en 1906 à Paris 18ème [découvert le 10 septembre 2018 ; mais pour ce dernier, je crois savoir où il faut le chercher : à Saint-Denis (93)].
Mais je sais depuis le 16 janvier 2019, grâce aux recherches effectuées bénévolement ce dit jour à Évreux par Madame et Monsieur Daniel SALLET (que je remercie très vivement ici), ce dernier responsable du Cercle Généalogique de l'Eure (antenne de Bernay), qu’il n’était pas présent au recensement de Bernay en 1851. En effet, peut-être pour cause de maladie contagieuse, mes trisaïeuls Jean CATHIGNOL et Antoinette LENÈGRE ne furent recensés qu'avec leurs TROIS ENFANTS AÎNÉS ! (Pierre, mon bisaïeul, 19 ans, Jacques, 17 ans, et Marie, future épouse MAILLET, 15 ans, leur sœur). Les plus jeunes enfants (Léger, 12 ans et demi, etc.) ne vivaient pas chez leur parents !!
On peut supposer (c'est un exemple, une idée à moi, car bien d'autres cas de figure sont plausibles) que Marie était atteinte d'une maladie contagieuse et qu'on a voulu ne garder au foyer maternel que ses deux frères aînés, jugés suffisamment "solides", choisissant de confier, pour un certain temps, les enfants plus jeunes, donc plus fragiles, à une famille amie non domiciliée à Bernay. Plein de familles auvergnates ayant émigré dans cette région, les familles amies ne manquaient pas. Et il est donc très vraisemblable que Jean-Marie soit décédé chez cette famille, en dehors de Bernay, donc, en 1851 ou vers 1851.
Je me demande bien où, par exemple, ayant "fait" l'état civil de Bernay, d'Évreux et de VINGT communes autour de Bernay. Mais bon, j'ai pu rater son décès. Je ne suis pas infaillible !!
b) Pierre 2ème : il se mariera deux fois, à 24 ans d'intervalle, après être devenu veuf.
Aucune descendance connue de son premier mariage, mais un enfant de son second mariage : Ernest Eugène CATHIGNOL, né en 1906 à Paris 18ème (découvert le 10 septembre 2018).
c) Désirée : elle est demeurée célibataire, et est décédée, devenue "vieille fille", durant la "Grande Guerre". L
C'est la plus ancienne "CATHIGNOL" dont j'ai la photo. La voir dans l'article N°14.
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8) Le huitième évènement fut un décès. Celui de Françoise CATHIGNOL, ci-dessus mariée.
Elle mourut le 6 août 1866 en son domicile, rue du Collège à Bernay, son père étant journalier.
Elle était ouvrière de fabrique, et son époux était journalier, comme aussi son beau-père, (autre) Alexis Nicolas RENAULT.
Elle avait eu un fils, Paul Désiré Alexis RENAULT, né à Bernay le 30 juin 1866 et y décédé le 29 juillet « âgé de 29 jours » (exact), chez son aïeul paternel.
Françoise CATHIGNOL est très probablement décédée des suites de son accouchement, même si elle y a survécu un peu plus d'un mois. Elle n'était pas en état d'allaiter puisque son fils est décédé chez son beau-père « chez lequel il était en nourrice ».
Autrefois, le décès d'une mère à son premier accouchement était une chose très fréquente, un peu comparable, par sa fréquence et par son âge, au décès d'un homme à sa première bataille militaire.
Nous en avons un exemple parfait dans la destinée de Françoise et de son frère aîné Jacques, mort lui aussi à 21 ans. La fratrie des douze CATHIGNOL enfants de Jean et d'Antoinette LENÈGRE représente d'une façon assez ahurissante (presque) toutes les destinées humaines :
— Mort en très bas âge : Géraud, qui n'a pas vécu un mois.
— Mort en bas âge : Marie deuxième, qui n'a pas vécu un an.
— Mort dans l'enfance : Jean l'Aîné, qui n'a pas vécu dix ans.
Puis Jacques et Françoise, morts en pleine jeunesse dans les affreuses conditions évoquées ci-dessus.
Et on aura encore beaucoup de diversité avec un couple stérile, un homme veuf remarié et une "vieille fille" jamais mariée. Etc., etc.
C'est une des raisons qui font que la vie de Jean CATHIGNOL et d'Antoinette LENÈGRE est si étonnante, avec toutes sortes de destinées parmi leurs enfants. Sans même compter l'émigration sans retour de la "montagne-campagne" de leur tendre enfance, où ils durent laisser pour toujours tous leurs amis et toute leur famille, vers la ville, son air malsain et son parler étrange, sans doute très dure pour Antoinette qui était enceinte, et pas gaie non plus pour Jean qui se retrouva à faire un métier pour lequel il n'était pas du tout fait (ramoneur) et qu'il n'a du reste pas pu exercer très longtemps.
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Françoise CATHIGNOL a dû "en baver" terriblement, vu la longueur de son agonie. En plus, elle a dû apprendre le décès de son fils. Terriblement triste ! L L
Mais la mort de Jacques, loin de son pays et isolé de sa famille, victime de diarrhées qui ont fini par épuiser son corps, a dû être terrible aussi ! L L
Veuf, Alexis Nicolas RENAULT se remaria en 1872 et mourut en 1892 : voir article suivant.
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9) Le neuvième évènement fut un mariage. Il eut lieu le mercredi 13 octobre 1875 à Bernay.
Pierre CATHIGNOL, 2ème du prénom, boucher, demeurant rue d'Alençon (chez ses parents ou chez son employeur ? ce n'est pas précisé), épouse Camille Anastasie AUGÉ, blanchisseuse, née à Orbec (Calvados) le 25 octobre 1855, domiciliée à Bernay chez sa mère, veuve.
Les trois parents sont présents et consentants, Jean CATHIGNOL étant journalier.
Un contrat de mariage a été passé chez Maître HOCHON, notaire à Bernay, le 11 octobre.
Tous les notaires ne peuvent pas se nommer HACHE bien sûr, mais celui-là a quand même trouvé le moyen d'avoir aussi deux "H" dans son nom ! J
Quatre témoins sans grand intérêt, sauf :
a) Pierre CATHIGNOL (mon bisaïeul), employé au Chemin de Fer de l'Ouest, « âgé de 43 ans » (ce qui est exact), frère.
Tout le monde a signé l'acte.
A) L'époux et l'épouse ont signé aisément, d'une écriture cursive, et avec majuscules pour nom (Cathignol, Auger) et (premier) prénom.
Pierre "Le Cadet" a donc pu aller à l'école à Bernay (comme aussi sa petite sœur Désirée, puisque nous possédons une lettre d’elle).
B) Jean éponyme a signé très difficilement. Il est maintenant septuagénaire et ses doigts ne semblent pas en très bon état. Il n'a pas écrit son prénom, mais il n'a pas oublié le "h" de son nom ! J : c a t h i g n o l (avec beaucoup de lettres mal formées, notamment le "n").
C) Antoinette LENÈGRE nous gratifie d'une belle signature, avec écriture cursive continue : antoinette lenegre.
D) Et Pierre "l'Aîné" CATHIGNOL, mon bisaïeul, signe élégamment, d'une signature moderne, avec les 9 lettres de son nom.
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Bien qu'il n'ait pas eu lieu à Bernay mais à Paris X°, je vais noter ici le second mariage de Pierre "le Cadet" CATHIGNOL, devenu veuf (car ça m'est plus simple).
Camille Anastasie AUGER (orthographe de son acte de décès) mourut à l'âge de 43 ans le 14 mai 1899 à Paris XV°, 151 rue de Sèvres (probablement dans un hôpital). Elle était journalière et domiciliée avec son époux, journalier (et non plus boucher), 143 boulevard St-Germain.
"Redevenu" boucher, Pierre CATHIGNOL "Le Cadet", toujours domicilié 143 boulevard St-Germain à Paris, épouse, environ 7 mois après, à Paris X° le 9 décembre 1899, Marthe Alphonsine LÉCAILLON, célibataire, 33 ans, caissière, domiciliée aussi à Paris, née à Chévy-Chartreuse (Aisne) le 19 octobre 1866.
La mère de l'épouse, veuve, est demeurée dans l'Aisne mais elle est consentante.
Un contrat de mariage a été passé devant Maître BESNARD, notaire à Saint-Denis, le 22 novembre.
Les quatre témoins, qui signent, sont tous "hors-famille CATHIGNOL".
L'épouse signe : Lecaillon (sans parafe).
L'époux signe : Cathignol (sans parafe).
Pierre est dit « veuf de Camille Anastasie AUGER » mais l'acte ne nous apprend ni où ni quand celle-ci est décédée. L
Heureusement j'ai fini par trouver l'acte de ce décès par hasard, un jour, en cherchant autre chose.
À noter encore une singularité chez les enfants CATHIGNOL : celui-là, Pierre "le Cadet" donc, apprenti boucher très jeune (14 ou 15 ans) et boucher toute sa vie ou presque, n'a pas souhaité demeurer auprès des siens. Aucun CATHIGNOL témoin à son remariage, par exemple. Et, inversement, je ne l'ai jamais revu à Bernay. Il n'était pas forcément brouillé avec le reste de sa famille mais a pu penser qu'il aurait une vie plus heureuse à Paris.
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D'autres évènements importants auront lieu à Bernay :
A) Le décès, à l'hospice de Bernay, le 7 janvier 1851, de mon quadrisaïeul Jacques LENÈGRE, « marchand de peaux de lapins, âgé de 63 ans » ce qui est exact.
Mais on le dit veuf d'une femme qui ne fut jamais son épouse, et fils de parents qui ne furent pas les siens. C'est assez effarant de voir un acte d'état civil donnant ainsi des informations généalogiques farfelues, simplement pour compléter un texte dont on pense que personne n'ira jamais le contrôler !!
B) Important aussi : le décès de Marie LENÈGRE, « épouse SUCHEYRE », fille de Jacques ci-dessus, et sœur puînée d'Antoinette, ma trisaïeule. Il eut lieu à Bernay, le 3 juin 1866. Marie, « s'occupant du ménage », était « âgée de 43 ans ». Faux, elle avait 45 ans, ce qui reste tout de même bien peu. Je n'ai pas cherché le décès de son époux, Jean SUCHAYRE.
C) J'ai trouvé d'autres actes, bien sûr, dont le mariage de "Jean VERNAIRE", né à Condat le 18-9-1829, « fils des défunts Pierre et Marie CATHINIOL » (orthographe plaisante J).
Il s'agit d'un neveu de Jean CATHIGNOL éponyme, Marie étant l'aînée de ses quatre sœurs, née le 4 janvier 1788. Lui aussi a rejoint Bernay et y a épousé, le 27-9-1861, une Normande, Aimée Louise MOISSON, née à Courbépine (Eure) le 1-10-1833. Je les ai retrouvés 35 ans plus tard à Bernay, au recensement de 1896, avec deux grands enfants au foyer.
Je ne vais pas, bien sûr, tout citer ici de ce qui, de près ou de loin, fit partie de la vie de Jean CATHIGNOL éponyme.
D) Je peux quand même signaler qu'il fut plusieurs fois grand-père d'enfants "CATHIGNOL" nés à Bernay, et que l'on verra donc dans des articles à suivre :
Paul (1856), fils aîné de Pierre mon bisaïeul, Pierre Gustave (1859), Jules (1863), Gabriel Alfred (1864), une fille mort-née (1866), Marie (1867), Georges Pierre (1868) et Georges (1875).
Enfin, Jean CATHIGNOL "éponyme" survécut à un garçon mort-né (1879) deux jours avant sa propre mort, fils de Paul CATHIGNOL ci-dessus (1856-1900), son premier arrière-petit-enfant, donc.
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Enfin survint le décès des deux époux :
1) Jean CATHIGNOL éponyme mourut le 24 juin 1879 en son domicile à Bernay, hameau de la Planquette (ce quartier de Bernay existait toujours en 1990), « gardien d'herbages », « âgé de 75 ans » (ce qui est très plausible).
Le premier déclarant est « Jean VERNER, journalier, 42 ans, cousin du décédé », soussignant.
Il y avait eu un VERNAYRE témoin à son mariage. Il y en eut un autre témoin à son décès.
Vous trouverez son acte de décès ici ("8 Mi 5188", vue 337 sur 588, haut gauche), qui est un lien vers :
http://archives.eure.fr/ark:/26335/a011440744726quY8Ws/53f805d0c9
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Quatre ans et demi plus tard, décéda sa veuve :
2) Antoinette LENÈGRE mourut le 12 décembre 1883 en son domicile à Bernay, route de la Barre, sans profession, « âgée de 70 ans » (ce qui est vrai).
Elle vivait chez son fils aîné Pierre, mon bisaïeul, s'occupant sans doute un peu du septième et dernier enfant de celui-ci, René Dominique CATHIGNOL, né à Bernay le 24 octobre 1879, mon aïeul paternel, et du frère de celui-ci, Georges CATHIGNOL, pas encore bien vieux non plus, car né le 14 juin 1875.
Vous trouverez son acte de décès ici ("8 Mi 5189", vue 63 sur 504, haut droite), qui est un lien vers :
http://archives.eure.fr/ark:/26335/a0114407447260CeLAJ/5852da399f
Pierre Eugène AMIOT, le premier déclarant, est sans doute de la famille de Marie Rose AMIOT épouse Jean "Le Cadet" CATHIGNOL, une de ses brus donc, qui hébergea avec son époux longtemps un frère de Marie Rose, puis, plus tard, les deux vieux parents de celle-ci, qui vécurent très très longtemps l'un et l'autre.
Le second déclarant, Charles SPITZ, est un "habitué" des actes de décès.
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Suite dans l'article N°5.
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Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans le 3 décembre 1949
Contact : cathignol@laposte.net
Note : dans tout ce blog (déjà 21 articles et d'autres sont en préparation) il y a forcément des omissions et des erreurs. C'est bien pour ça que je donne mon adresse électronique, afin que quiconque veuille m'aider puisse le faire.
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Édition du lundi 4 février 2019 à 18h04