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Titre du blog : Les CATHIGNOL (depuis 1830)
Auteur : Cathignol
Date de création : 14-12-2012
 
posté le 19-12-2012 à 00:55:00

III. Avant le départ pour Bernay

Avertissement

Beaucoup d'informations me manquent, même dans l'état civil.

Cet article sera donc sans doute nettement amélioré à l'avenir.

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A) La famille de Jean CATHIGNOL (fratrie).

Voici un résumé de la destinée de la fratrie, tous nés au village de Courtilles puisque Anne BAP, leur mère, y a toujours vécu :
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A-1) Marie CATIGNOL, née le 4 janvier 1788, épouse Pierre VERNAYRE (né le 1er septembre 1785 à "La Pessade" en Égliseneuve-d’Entraigues) à Condat le jeudi 5 juillet 1810. La famille s’installera à Courtilles. Dont nombreuse postérité, à Condat, deux de leurs huit ou neuf enfants naissant à « La Grangeoune sous Courtilles », ce qui nous donne le positionnement du hameau de La Grangeoune (absent sur les cartes IGN) par rapport au village de Courtilles. Marie est décédée avant son époux, à Condat (en sa maison à La "Grangeoune") le 20 mai 1843, âgée de 55 ans donc. Son dernier enfant, Jean (dit "Jean-Baptiste") VERNAYRE, poursuivant la nombreuse migration auvergnate du XIX° siècle, se mariera à Bernay en 1861.
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A-2) Françoise (née "GATINIOL", mariée "CATIGNOL", recensée "GATINIOL", et enfin décédée "GATIGNOL") était née le 2 avril 1791. Son patronyme de naissance est dû à son parrain, « Annet GATINIOL », « oncle paternel », un des quatre frères d’Antoine donc, resté lui, normalement à Bagnols, où l’orthographe et la prononciation étaient "GATINIOL". À noter qu’en fait, aucun des frères d’Antoine (François, Jacques, Jean et Guillaume) ne se prénommait Annet. Encore un "surprénom", donc, comme si souvent à cette époque et dans cette région.
Ce prénom masculin Annet, que j’ai découvert en faisant ma généalogie auvergnate, était assez fréquent à l’époque. C’est le masculin du prénom Anne, selon Internet.
Françoise épouse Jean SERVIÈRE (né à Gioux en Bagnols le 28 décembre 1790, et y demeurant) le lundi 12 juin 1815. C’est dans ce village de Gioux que le couple a vécu. Dont nombreuse postérité à Bagnols.
Décédée veuve chez elle au hameau de Gioux en Bagnols à près de 88 ans le 17 janvier 1879.

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Ensuite vient un cas assez délicat. Suivent en effet deux filles, sœurs des précédentes, toutes deux prénommées Charlotte.

— L'une, surprénommée "Françoise" eut cinq enfants et ne se maria jamais.

— L'autre, surprénommée "Anne", se maria mais n'eut aucun enfant.

La difficulté réside en ceci : je n'ai qu'une seule date de naissance, l'une des deux "Charlotte" étant probablement née dans les lacunes.

En 2015, me fiant à un acte qui disait que "Charlotte dite Anne" était née le 15/02/1794, j'avais rédigé l'article N°3 de l'époque. Mais ça ne me plaît pas, pour beaucoup de raisons. Je pense aujourd'hui (en 2018) qu'Anne a "emprunté" l'acte de naissance de sa sœur pour se marier, vu qu'elle n'en avait pas et que, d'autre part, sa sœur, qui avait choisi de vivre seule (elle vécut longtemps, avec ses enfants, près de 78 ans, sans être jamais recensée avec un concubin) n'en avait pas besoin.

Il faut savoir que, se faire faire un acte de notoriété pour inventer une date de naissance que tout le monde a oubliée, ça coûte très cher. Il faut payer sept ou douze hommes (suivant les régions) pour prêter serment sur quelque chose dont ils ignorent le premier mot, donc payer fort cher car tout le monde n'est pas prêt à un parjure (heureusement !!), puis faire homologuer tout ça, passant par plusieurs administrations / juridictions, qui se font payer elles aussi.

Alors que c'est si simple de dire à sa sœur :

« Ma grande sœur très chérie que j'adore ♥ ♥, prête-moi ton acte de naissance, s'il te plaît ; ce sera ton cadeau pour mon mariage ! »

Bref, voici donc "ma version de 2018", où j'ai changé l'ordre de naissance des deux "Charlotte" par rapport à ma version de 2015.

De toute façon, ça ne pose AUCUN PROBLÈME de généalogie ascendante ou descendante ; aucun problème de filiation, si vous préférez.

Donc, voici : 

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A-3) Charlotte dite "Françoise", que je suppose être née le 15 février 1794, date qui correspond bien à sa vie, et notamment à son âge à son décès, les âges devenant plus précis en fin de 19ème siècle. Mais bon, il est possible en théorie que cet acte de naissance soit celui de sa sœur ci-dessous, Charlotte dite "Anne", qui l'utilisa.

Pour diverses raisons, je pense que Charlotte dite "Anne" est plutôt née vers 1797/1798, et qu'elle utilisa l'acte de naissance de sa sœur pour se marier, celle-ci, célibataire, n'en ayant pas besoin.

C'est ma version de 2018 (différente de celle de 2015, donc). N'ayant aucune preuve, je donne ce qui me paraît le plus vraisemblable. Peut-être un jour, suite à la lecture d'autres documents, reviendrai-je à ma version de 2015, faisant naître les deux "Charlotte" dans l'ordre inverse.

—  Une chose est sûre : il n'y a qu'un seul acte de naissance avec comme prénom "Charlotte".

— Une autre chose est sûre : il y a des erreurs d'état civil pour les actes de Charlotte dite "Anne", quand celle-ci se maria et/ou décéda. 

Par ailleurs, les vies (très différentes) de ces deux "Charlotte" me sont bien connues, et ça ne change pas grand-chose que l'une ou l'autre soit l'aînée.

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Revenons à Charlotte dite "Françoise".

Comment est-ce que j’ai connu son "surprénom" ?
Eh bien, lors de la naissance de ses enfants, la sage-femme déclarait la naissance d’un(e) enfant de « Françoise ».

Mais, lorsque celle-ci mariait ses enfants, elle donnait son véritable prénom : Charlotte.
Par ailleurs, elle figure dans les 5 recensements de 1846 à 1866. Avec les prénoms suivants :
Charlotte (1846), Marie (cas unique, 1851), Charlotte (1856), Charlotte (1861) et enfin Françoise (1866).
J’ai même trouvé un acte d’état civil la concernant et où il est écrit « Françoise dite Charlotte » (en fait c’est le contraire).
Elle est restée vivre à Condat toute sa vie, la plupart du temps à Courtilles, décédant à Vaurs (sous-hameau de Courtilles absent de ma carte IGN ; il m’est arrivé de lire : « Vaurs près Courtilles ») le 10 novembre 1871.
Son fils aîné Pierre fut le déclarant. L’acte indique :
« Charlotte CATIGNOL, âgée de 78 ans, célibataire, journalière, née à La Grangeoune de Courtilles, fille à Antoine, sans autres renseignements ».
A d’abord eu 3 filles puis 2 garçons, le tout de 1818 à 1835. Nombreuse postérité aussi, dont une famille CATIGNOL.
Si l’on tient compte de l’âge indiqué lors des 5 recensements mis en ligne (1846-1866), elle serait née entre 1790 et 1801. Pas de souci, donc.
Sur les recensements, elle est toujours avec ses enfants. Sa famille, c’était ses trois filles, trois « Marie », et ses deux fils Pierre et Jean. Elle a marié ses deux filles aînées et ses deux garçons. Sa première fille avait eu au moins un important ("important" car postérité CATIGNOL toujours vivante) enfant naturel avant son mariage. Et sa troisième fille n'eut que des enfants naturels, à ma connaissance du moins. Dont postérité "CATIGNOL" aussi, mais éteinte.

La deuxième Marie n'a logiquement pas fait perdurer le patronyme CATIGNOL, de ses deux mariages (elle fut veuve). Pierre non plus, n'ayant eu que des filles de son unique mariage. Jean non plus n'ayant pas eu d'enfants de ses deux mariages (il fut veuf).

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A-4) Charlotte, dite "Anne" sur son acte de décès, officiellement née le 27 pluviôse an II, soit le 15 février 1794. Je la suppose donc née en fait après sa sœur ci-dessus, vers 1797 /1798.

De faux usages d'acte de naissance étaient fréquents à l'époque. On les utilisait par commodité, la Révolution ayant chamboulé tant et tant de choses. Peut-être aussi, pour les hommes, pour échapper au service militaire et à la guerre.

Je n'ai pas besoin d'aller chercher loin pour en trouver des exemples : l'autre famille CATIGNOL de Condat de l'époque (celle qui est éteinte) a fait la même chose : une fille s'est mariée avec l'acte de naissance de sa sœur, une religieuse qui n'avait donc plus besoin d'acte de naissance après son entrée en religion. J'ai aussi une enfant BAPT décédée à l'âge de 12 jours (pour une fois, l'âge était parfaitement exact et je m'en étais réjoui) qui s'est mariée vingt ans plus tard, tous les dates et lieux concordant.

En Normandie, j'ai deux frères nés à 10 ans et 1 jour d'écart, mais déclarés en mairie à pile dix ans d'écart, qui ont passé leur vie à se faire passer l'un pour l'autre, Jean se faisant appeler Jean-Baptiste et Jean-Baptiste se faisant appeler Jean. Etc., etc.

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J’ai les photocopies de la collection communale et de la collection départementale. Il apparaît que le rédacteur ne connaissait pas ce nom de famille qu’il a orthographié CATHILINIA ou CATHILINIAT ou quelque chose comme ça (le nom est écrit deux fois dans chaque acte).
Mariée sous le nom de CATHINIOL avec Pierre VIGIER le mardi 10 août 1824 à Condat. Sans postérité. Le couple s’installera à "La Borie des Taules", qui est un hameau de Condat, orthographié "Laborie d'Estaules" par Wikipédia.

Sur son acte de mariage, il est écrit qu’elle est née « le 28 pluviôse an II » (qui est la date de son acte de naissance, vu qu‘elle est née « hier »). Jusque là, donc, pas de souci. Pierre VIGIER est dit « majeur ». Sa date de naissance m’est donnée par son second mariage : 18 vendémiaire an III, soit 9 octobre 1794. En fait, j’ai retrouvé son acte de naissance et, lui aussi étant né « hier », il est né le 8-10-1794. Il est né au hameau de "La Borie des Taules", et c’est là qu’il habite lors de ses deux mariages et habitera encore par la suite (recensements), jusqu’à son décès, à l’hospice de Condat, le 26 août 1855.
Lors de son second mariage, avec une certaine Élisabeth GAUTIER, le 12 août 1834 à Condat, il y est dit « veuf en premières noces de Charlotte CATINIOL, décédée le 15 juin 1833 ».
Tout va toujours bien. Là où apparaît un souci, c’est lorsqu’on recherche l’acte de décès de sa première épouse.
Il date du 16 juin, et nous dit que Anne CATINIOL, « âgée de 35 ans », épouse de Pierre VIGIER, est décédée la veille en son domicile à "La Borie des Taules". Dans la marge, c’est le même prénom : Anne.
Donc cette Charlotte devait avoir "Anne" comme "surprénom". Rien de très surprenant, ce n’est pas nouveau. En plus, ce n’est pas le mari qui a déclaré le décès.
L’âge est un peu étonnant : « 35 ans ».
Comme je l'ai dit plus haut, ça irait mieux, une naissance vers 1797 ou 1798. Et en plus, ainsi, elle se fût mariée avec un homme plus âgé qu‘elle. Et avant 30 ans aussi, ce qui est plus fréquent qu’à 30 ans révolus, pour une femme.
Et une naissance dans les lacunes de 1797-1798 conviendrait donc très bien. D’où possible usage de l’acte de naissance de sa sœur autre Charlotte qui n‘avait plus besoin d‘acte de naissance en août 1824, étant déjà maman de trois filles. Mais bon, rien n’est prouvé, l’âge donné au décès étant toujours approximatif.
Quoi qu’il en soit, cette erreur de prénom sur l’acte de décès de sa première épouse conduisit Pierre VIGIER, lorsqu’il s’est remarié l’année suivante, à faire citer huit témoins au lieu de quatre, rajoutant ses parents et ceux de sa nouvelle épouse, ce qu'on ne fait jamais : les parents sont cités au début, pas en plus rajoutés comme témoins à la fin. Pierre VIGIER a eu (au moins) quatre enfants de sa seconde union. On peut donc penser que "Charlotte dite Anne" était stérile.

J'ajoute que le fait de se remarier DIX ANS ET DEUX JOURS après son premier mariage donne à penser que Pierre VIGIER a essayé de (et réussi à) éviter des ennuis en utilisant la prescription de dix ans.

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A-5)  Jean CATIGNOL, né le 20 avril 1801. Marié sous le nom de « CATHINIOLLE »  à Condat le 25 octobre 1832 avec une femme bien plus âgée, Jeanne BARBAT, née le 16 février 1792 au "Petit Jolon" en Condat.  Aucun membre de notre famille parmi les quatre témoins. Le couple reconnaît pour leur fille une enfant, Françoise BARBAT, née le 30-1-1825 et qui sera appelée CATIGNOL par la suite, et notamment à son mariage, mais qui n’est évidemment pas la fille de Jean. La famille s’installera d’abord au "Petit Jolon" et le couple aura une enfant, Catherine « CATINIOL », née le 16-2-1834, qui se mariera. La postérité existe donc aussi dans cette branche mais ne porte pas le nom de CATIGNOL.
Jean CATIGNOL décédera sous ce nom à Condat, commune où il aura donc toujours vécu, veuf, le 11 septembre 1885.
Il était « cultivateur » comme tout le monde dans la famille.
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A-6) Jean CATHIGNOL, mon ancêtre, né vers 1804. Officiellement né le 20 mai 1797, ce qui est faux. Je dois avoir un seul acte le faisant naître avant 1800 (lire E-1, ci-dessous), contre une cinquantaine le faisant naître entre 1800 et 1808. A épousé Antoinette LENÈGRE à Égliseneuve-d’Entraigues le 28 octobre 1830. L’étude de sa vie et de celles de sa descendance « CATHIGNOL » constituent le sujet principal du présent blog.
Il convient d'ajouter que, dans cette période révolutionnaire où tant d'actes manquent, d'autres enfants sont peut-être nés, dont je n'ai pas trace. Car j'ai quand même plus de mariages que de naissances, pour cette famille (5 contre 4) ! Et j'ai six adultes pour, donc, seulement quatre actes de naissance !

Un comble, surtout à une époque où il y avait encore beaucoup de décès d'enfants en bas âge.
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B) La famille d'Antoinette LENÈGRE.
Je l’ai déjà présentée un peu, elle aussi. Voici quelques compléments.
Sa mère, Catherine MATHEUF, née le 25 mai 1791, était bien chez elle au hameau de "La Farge" (à près de 2 km du bourg, au nord-nord-est). Car les MATHEUF y étaient déjà présents avant 1700 !
Pourtant, contrairement à ses frères et sœurs, elle fut déclarée née au hameau voisin de Dressondeix. Je crois connaître l'explication : ce n'était pas le prêtre habituel qui avait rédigé l'acte de baptême (peut-être à cause des troubles révolutionnaires) et il avait dû confondre les deux hameaux.
Ceci eut une conséquence curieuse : plus tard, quand elle se maria, on donna la date de naissance de son futur époux, mais, pour Catherine, seulement son âge. Je pense qu'on n'a pas dû retrouver l'acte de baptême pour la raison suivante : en marge des actes de baptême figurait, non pas les nom et prénom de l'enfant, mais le nom du hameau où il (ou elle) était né(e). On a donc dû chercher "La Farge" pour l'acte de baptême de Catherine MATHEUF, et, évidemment, on n'a rien trouvé.
Mais moi, qui ai dû lire tous les actes les uns après les autres, je l'ai trouvé, bien sûr. Catherine MATHEUF, quatrième enfant du légitime mariage d'un veuf et d'une mère célibataire, était donc née le 25 mai 1791, paroisse d'Égliseneuve-d'Entraigues. Et, bien sûr, sans doute au hameau de "La Farge", et non celui de "Dressondeix", comme écrit par le prêtre dans la marge.
Son futur mari, Jacques LENÈGRE, onzième enfant (c'est mon record pour un ancêtre, toutes généalogies confondues) d'un couple qui eut au moins 15 enfants (dont 4 "Jean" ^^), était né au hameau voisin de "Bost de Village", le 16 août 1787.
Ils se marièrent paroisse d'Égliseneuve-d'Entraigues bien sûr, le 26 septembre 1811.
Et ce fut Jacques LENÈGRE qui s'en vint vivre au hameau de "La Farge", chez son épouse, donc.
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B-1) Leur premier enfant fut une fille, Renée LENÈGRE, née à "La Farge" le 27 avril 1812.
Cette enfant prématurée (7 mois) décéda le lendemain, « âgée de trois jours » [SIC].
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B-2) Leur deuxième enfant fut notre ancêtre Antoinette LENÈGRE, née, pour rappel, le 18 mai 1813. À "La Farge" bien sûr.
Il y avait de très nombreux "LENÈGRE" à Égliseneuve-d'Entraigues, des riches et des pauvres. Nous descendons d'une branche pauvre de cette famille. C'est comme ça.
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B-3) Puis j'ai Pierre LENÈGRE, né à "La Farge" le 24 janvier 1820, aussi décédé en bas âge le 4 février suivant.
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B-4) Puis Marie LENÈGRE, née le 15 avril 1821. Elle se mariera (le 9-9-1841 à Égliseneuve-d’Entraigues avec Jean SUCHAYRE, né à Égliseneuve-d’Entraigues le 4-3-1818) et émigrera à Bernay après 1851. J’ai longtemps cru qu’elle avait fait le voyage avec sa sœur et son père en 1848, mais j’ai découvert (le 24 mai 2015) qu’elle vivait avec son époux à Bogon en Égliseneuve-d’Entraigues au recensement de 1851. Mais plus en 1856. Marie LENÈGRE est décédée assez jeune, du vivant de son mari, le 3 juin 1866 à Bernay.
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C'est tout. Bizarrement, je n’ai pas trouvé d’enfant dans les naissances de 1814 à 1819, alors que j‘ai beaucoup d‘autres naissance d‘autres "LENÈGRE". Il semble qu’il n’y en ait pas eu car je n’ai pas de trace de mariage non plus dans les décennies suivantes.
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C) Le couple Jean CATHIGNOL - Antoinette LENÈGRE s'installa chez les parents d'Antoinette, au hameau de "La Farge", donc, et c'est là que sont nés, de 1832 à 1845, leurs 8 premiers enfants, qui suivent. La 9ème naîtra en 1847, toujours à Égliseneuve-d’Entraigues, mais au hameau de "La Boubouille" où la famille vivait seule, ce hameau éphémère (inexistant avant et après) ne comprenant que les 10 personnes de ma famille. Pourquoi ce déménagement ? Je l’ignore. Mais par pauvreté et manque de place, peut-on supposer. Les trois derniers enfants naîtront à Bernay.

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D) Les recensements officiels (qui se perpétuent de nos jours) commencèrent en 1836 et eurent lieu tous les 5 ans jusqu'en 1911 (excepté 1872 qui remplaça 1871 pour cause de guerre), avant de reprendre après la "Grande Guerre", en 1921.
Le Puy-de-Dôme les a mis en ligne.

Ils sont souvent très utiles, permettant de voir comment vivent les familles.

Voici le lien, pour la commune d’Égliseneuve-d’Entraigues :
http://www.archivesdepartementales.puydedome.fr/archive/resultats/recensement/n:108?RECH_comune=Egliseneuve-d%E2%80%99Entraigues&type=recensement
On a :
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D-1) Recensement du 16 août 1836. 2125 habitants. Dont à "La Farge" :
— mon quadrisaïeul Jacques LENÈGRE, cultivateur, « 45 ans ». En réalité 49 ans, précisément ce 16 août.
— ma quadrisaïeule Catherine MATHEUF, « femme du précédent », « 44 ans ». En réalité 45 depuis le 25 mai.
— Marie LENÈGRE, « 14 ans ». Faux : 15 ans, depuis le 15 avril. La relation de parenté (elle est fille des deux précédents), n’est pas précisée.
— mon trisaïeul Jean CATHIGNOL, journalier « 30 ans ». Cela le fait naître en 1805 ou 1806. Vraisemblable.
— ma trisaïeule Antoinette LENÈGRE, « 25 ans ». Faux : 23 ans depuis le 18 mai.
— mon bisaïeul Pierre CATHIGNOL, puis Jacques et Marie CATHIGNOL, « 3 ans », « 2 ans » et « 1 an ». Exact pour Jacques, par hasard sans doute. ^^
Visiblement, ce recenseur donnait des âges au pifomètre.
Note : 5 de mes ancêtres vivent dans la même maison ! Il y en eut même sans doute 6 en 1832 à la naissance de Pierre puisque Madeleine FLAGEL (1753-1832), mère de Catherine MATHEUF, vivait encore.
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D-2) Recensement du 26 août 1841. Les âges ne sont plus donnés !! La grande nouveauté est l’absence de Catherine MATHEUF, décédée entre-temps. La famille vit toujours à "La Farge" :
— Jacques LENÈGRE est toujours cité en premier. Il est toujours cultivateur. Vient ensuite sa fille Marie. Puis :
— Jean CATHIGNOL, qui est « cultivateur ». Viennent ensuite son épouse et 5 enfants : Pierre, Jacques, Léger, Jean et Marie.
Note : Marie est citée en dernier car c’est une fille.
Note : Catherine MATHEUF ne sera donc pas du voyage à Bernay : elle est en effet décédée à "La Farge" le 1er mai 1840, « âgée de 51 ans » (ce qui est faux, vu qu'elle n'avait pas encore 49 ans). Parmi les deux déclarants, Jean CATHIGNOL, « 36 ans, gendre de la défunte, cultivateur », ce qui le fait naître comme d’habitude après son frère autre Jean, en 1803 ou 1804, ce qui est très vraisemblable.
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D-3) Recensement du 1er septembre 1846. Les âges sont revenus et ils sont assez bons. La famille, qui comprend désormais dix personnes, vit seule au hameau (ou lieudit) de "La Boubouille". On a :
— Jean CATHIGNOL, cultivateur, chef de ménage, « 41 ans ». Ça le fait naître en 1805 ou fin 1804. Vraisemblable.
— Antoinette LENÈGRE, « sa femme », 33 ans. Âge exact.
— Pierre CATHIGNOL, « leur fils aîné », « 14 ans ». Âge exact.
— Jacques CATHIGNOL, « leur fils cadet », « 12 ans ». Âge exact.
— Léger CATHIGNOL, « leur fils 3ème », « 8 ans ». Âge presque exact ; il aura 8 ans en octobre.
— Jean CATHIGNOL, « leur fils 4ème », « 6 ans ». Âge exact.
— Jean CATHIGNOL, « leur fils 5ème », « 3 ans ». Âge exact.
— Marie CATHIGNOL, « leur fille aînée », « 10 ans ». Âge exact.
— Françoise CATHIGNOL, « leur fille cadette », « 1 an ». Âge exact.
— Jacques LENÈGRE, beau-père du chef de ménage, « 57 ans ». Eh non ! C’est 59 ans ! Mais c’est bien d’avoir essayé ! ^^
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Note : bizarrement, ce sont les vrais prénoms que j’ai trouvés. Je suis déçu de n’avoir pas trouvé de "surprénom", surtout pour l’un des deux "Jean" !
Note : on n’a jamais vu Géraud ; c’est normal, il est né et mort en 1837.
En 1846 et 1851, on trouve ailleurs (à "Bogon") le couple « Jean SUCHAYRE - Marie LENÈGRE ». D’abord seul, puis avec Antoine SUCHAYRE, veuf, père de Jean, qui se retrouvera seul en 1856, son fils et sa bru ayant sans doute émigré vers Bernay entre 1851 et 1856.
Voici maintenant la liste des 9 enfants de Jean CATHIGNOL et Antoinette LENÈGRE nés en Auvergne.
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E-1) Mon bisaïeul Pierre CATHIGNOL, le 8 mai 1832, premier enfant du couple. Le parrain fut Pierre VERNAYRE, son oncle par alliance, cultivateur habitant "La Grangeoune", « âgé de 48 ans » [inexact]. Il remplaçait le grand-père paternel, Antoine CATIGNOL, décédé en 1809.
Jean CATHIGNOL, son père, y est dit « cultivateur » et « âgé de 34 ans ».
Cet âge le fait naître avant 1800, compatible avec la naissance "officielle" du 20 mai 1797. Sans doute une précaution, son acte de notoriété étant encore récent. On verra que tous les actes suivant le feront naître après 1801, année de naissance de son frère aîné, autre "Jean". Idem pour les âges lors des recensements.
Cultivateur, il le sera jusqu'à son départ pour la Normandie, en 1848.
Avec quelquefois des exceptions (alors dit : « journalier »).
La marraine n'est pas citée sur cet acte civil, mais, selon la coutume auvergnate, ce fut sans doute la grand-mère maternelle, Catherine MATHEUF.

Vous trouverez l’acte de naissance de mon bisaïeul Pierre CATHIGNOL ici : (vue 133, sur 240, bas, gauche)

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E-2) Jacques CATHIGNOL, né le 7 mai 1834. Il porte le prénom de son grand-père maternel, son parrain, comme c'était l'usage pour le deuxième enfant. À noter que, normalement, sur un acte de naissance civil post-révolutionnaire (soit à partir de 1793), on n'avait pas à indiquer la filiation spirituelle. Mais, pour ces deux naissances, ce fut le cas (et ça arrivera encore).
Jacques LENÈGRE y est dit cultivateur à "La Farge", « âgé de 45 ans » [légèrement inexact]. En effet, lui aussi le restera jusqu'à son départ pour la Normandie, devenant « marchand de peaux de lapins » à Bernay. L

La marraine est Marie, nommée ici « CATHIGNOL », aînée des tantes paternelles, qui remplace Anne BAP, décédée en 1810.
Normalement encore, les femmes ne pouvaient pas être témoins. J’ai eu de la chance, pour cet acte et pour d‘autres.
L’âge de Jean CATHIGNOL n’est pas précisé. On dit seulement qu’il est « cultivateur ».
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E-3) Marie CATHIGNOL, née le 19 janvier 1836. Son père est dit « journalier », « âgé de 33 ans ». Ça le fait naître en 1802, voire même début janvier 1803, ce qui correspond bien à ma fourchette 1802-1806. Il n’est plus question qu’il puisse être né le 20 mai 1797.
Là encore, les parrain et marraine sont les deux témoins : Jean « CATHIGNOL » et Marie LENÈGRE.
Le parrain fut donc le frère aîné de mon trisaïeul, lequel, comme sa sœur Marie ci-dessus, s’est vu attribué un "H" pour l’occasion.
Et la marraine fut la seule tante de la nouveau-née, du côté maternel.
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E-4) Géraud CATHIGNOL, né à "La Farge" le 13 mai 1837. Le parrain est Géraud AMBLARD, que je n'ai pas su relier à la famille LENÈGRE. Un autre acte m'apprendra que c'est tout simplement un voisin. Il faut dire qu’Antoinette n’a pas de frère et pas encore de beau-frère.
La marraine est « Françoise CATHIGNOL ». C'est logiquement la deuxième des tantes vivantes, celle qui est retournée vivre à Bagnols une fois mariée à Jean SERVIÈRE, en 1815. Elle aussi est nommée « CATHIGNOL », alors que là où elle vit désormais, on l'appelle « GATINIOL ». On s’est donc souvenu d’elle, 22 ans après son départ pour Bagnols.
Mon trisaïeul Jean CATHIGNOL, y est dit « cultivateur, âgé de 30 ans ». Or, s'il était bien né le 20 mai 1797, il serait tout tout près des 40 ans !! Là, 30 ans, ça le fait naître en 1806, ou même 1807.
Géraud n'a vécu que quatre semaines, décédant le 10 juin 1837. À son décès, les deux témoins déclarants furent son père, Jean CATHIGNOL, « âgé de 32 ans », et son grand-père, Jacques LENÈGRE, « âgé de 48 ans » (faux), tous deux « cultivateurs » à "La Farge", y domiciliés. 32 ans, ça fait naître Jean vers 1804-1805, ce qui est excellent.
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E-5) Léger CATHIGNOL, né le 9 octobre 1838, son père ayant « 33 ans » (donc né en 1805, voire fin 1804) et étant « journalier ». L'état civil ne précise plus qui est parrain et qui est marraine. C'est logique mais c'est dommage.
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E-6) Jean CATHIGNOL, né le 3 juin 1840, son père ayant « 32 ans » (il a rajeuni, donc ^^) et étant encore « journalier ». Cet âge le fait naître en 1807 ou 1808, certainement pas le 20 mai 1797 !! Ce nouveau-né décèdera à Bernay, enfant, en 1850.
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E-7) (autre) Jean CATHIGNOL, né le 23 juillet 1843. Son père est redevenu cultivateur et est « âgé de 38 ans », ce qui le fait naître vers 1804-1805, donc.
Parrain : Jean SUCHAIRE ; marraine : Jeanne SUCHAIRE.
Probablement de la famille de Jean SUCHAYRE, de Bogon, le récent époux de Marie LENÈGRE, sœur d'Antoinette, qui vient de se marier, avec un "concitoyen" donc, à Égliseneuve-d'Entraigues le jeudi 9 septembre 1841.
Mon trisaïeul Jean CATHIGNOL, « 36 ans, domicilié à "La Farge", cultivateur, beau-frère de l'épouse », fut le premier des deux témoins de l'épouse au mariage de sa jeune belle-sœur Marie LENÈGRE, bien qu'il n'ait pas su signer.
36 ans le 9-9-1841, ça le fait naître encore vers 1804-1805.
Le parrain est donc très vraisemblablement le nouvel oncle par alliance de l’enfant, et la marraine une de ses sœurs.
Deux membres de la famille LENÈGRE, donc, et aucun de la famille CATHIGNOL. Illogique en apparence, mais ça arrivait.
Le nouveau-né étant le N°7 (nombre impair) des enfants, l’alternance eût voulu que le parrain fût de la famille (ou belle-famille) CATHIGNOL.
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E-8) Françoise CATHIGNOL, née le 26 juin 1845. Elle est née au hameau de "La Farge" comme ses aînés, mais c'est la dernière, car la situation familiale va s'aggraver. Son père est « cultivateur, âgé de 41 ans », ce qui le fait naître vers 1803-1804 ; très vraisemblable, donc, selon moi. Le recensement de 1846 aura lieu l'année suivante, et la famille aura quitté sa maison de "La Farge". Elle habite désormais un hameau d'une seule maison, qui n'existait pas en 1841 et n'existera plus en 1851, nommé "La Boubouille".
Jean CATHIGNOL est devenu « chef de famille » et Jacques LENÈGRE « beau-père du chef ».
Le parrain et la marraine sont Jacques BABUT et Françoise DIF, personnages inconnus de moi.
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E-9) (autre) Marie CATHIGNOL, née le 18 mai 1847, à "La Boubouille" donc ; son père, « âgé de 40 ans » (il a encore rajeuni ^^), étant « cultivateur ». La marraine est une certaine "Marie LENÈGRE", mais j‘ignore laquelle, il y en avait tellement !
Cette seconde "Marie CATHIGNOL" mourut le 17 février 1848 à Égliseneuve-d'Entraigues. Mais pas chez ses parents : à "Bogon", chez Antoine SUCHAYRE, cultivateur en ce lieu. On peut penser à un risque de contagion qui a fait éloigner l’enfant. Bogon (ou "Beaugon", sur l’acte) est un village situé au sud-est du bourg d'Égliseneuve-d'Entraigues, à environ 1,5 km.
Quant à Antoine SUCHAYRE, c’est très vraisemblablement le père de Jean SUCHAYRE, époux Marie LENÈGRE.
Mon trisaïeul Jean habite toujours "La Boubouille" et il est nommé… « CHATHIGNOL » ! Oui, avec deux "H", comme dans le mot "HACHE" ! ^^
Il est « cultivateur » mais son âge n’est pas précisé ; il faut dire qu’il n’est pas le déclarant.
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F) C'est la date de ce décès (associée à la date de naissance de son frère Jean Marie né à Bernay le 18 juin 1848) qui me permet d'affirmer que le départ de l'Auvergne pour la Normandie eut lieu en 1848.
Il eut sans doute lieu à la fin de l'hiver ou au début du printemps, mais pas en train comme je l’ai cru jusqu’en mai 2015, ayant découvert ce mois-là, dans un livre d’histoire, une carte du réseau ferroviaire en 1850 ; et, si Bernay était peut-être desservie à partir de Paris grâce à la ligne qui conduit au Havre, les lignes allant de Paris vers le sud n’atteignaient pas encore l’Auvergne, s‘arrêtant à Châteauroux et Nevers.
Donc le voyage se fit autrement. Peut-être y eut-il une partie faite en train, mais pas au début, donc.
On retrouvera, à Bernay, plein d'habitants d'Égliseneuve-d'Entraigues et d'alentours.
Cette commune du Puy-de-Dôme, qui compta jusqu'à environ 2 305 habitants (1856), n'en comptait plus que 389 au recensement de 2015 !! L

Il faut savoir que, vers 1900, lors de la construction des voies ferrées locales, les notables de la région usèrent de leur influence pour faire construire ces lignes en altitude, là où ils avaient leurs châteaux, et non dans les bourgs des communes, situés très loin en contrebas. D'où la désertification de ces régions, aucune usine ou autre entreprise ne pouvant être desservie correctement ! Une honte, mais les hommes politiques, c'est ça !!  L

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Note : Comme on l'a vu, parmi les enfants, il y a deux "Marie" et deux "Jean". Naîtra aussi un second "Pierre" à Bernay. Je les distinguerai souvent les uns des autres par les qualificatifs "l'Aîné" et "le Cadet" ; au féminin pour les filles, bien sûr.
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Après, donc, une autre vie va donc commencer, et elle sera dure aussi. Rendez-vous à Bernay, dans l'article IV.
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Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans (Sarthe) le 3 décembre 1949.
Contact : cathignol@laposte.net
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Dernière mise à jour, beaucoup corrigée : dimanche 16 septembre 2018 à 22h18. 

Rajout d’un lien direct (acte de naissance de mon bisaïeul Pierre CATHIGNOL) : mardi 18 septembre 2018 à 19h27.