posté le 18-12-2012 à 17:13:25
II. La première génération
Avant-propos
Je vais donc lister les "CATHIGNOL" que je connais, et parler de leur vie.
IMPORTANT :
1) Pour les personnes décédées, je donnerai toutes les informations en ma possession et présentant à mes yeux, et, je l'espère, à ceux des lecteurs, un certain intérêt.
2) Pour les personnes vivantes, je serai beaucoup plus discret. Mon but étant que ces personnes ne trouvent pas ici une information qu'elles ne souhaiteraient pas y voir.
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Note
Comme le précédent, ce deuxième article et les suivants seront sans doute plusieurs fois améliorés dans le futur, au fur et à mesure que j'en apprendrai davantage sur les personnes dont je vais parler, par l'un(e) ou l'autre de leurs descendants, et, éventuellement, par des personnes qui auront découvert des actes, pas forcément d'état civil, que je ne possède pas.
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Avertissement
Bien des documents me manquent, les communes de Bagnols, Égliseneuve-d'Entraigues, Condat, Aurillac, Bernay et Évreux m'étant actuellement inaccessibles et m'ayant toujours été d'un accès très difficile, ce qui m'a empêché de faire bien des recherches.
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GÉNÉRATION N°1
Elle ne comporte donc qu'un seul personnage :
1) Jean CATHIGNOL (ancêtre éponyme)
On a donc vu que, officiellement, il est né le 1er prairial An V de la République Française, soit le 20 mai 1797.
On a vu aussi qu'il ne possédait pas d'acte de naissance pour son mariage et que, en conséquence, il se fit faire un acte de notoriété dressé le mardi 12 octobre 1830 par le juge de paix du canton de Marcenat (Cantal).
L'acte est perdu à ma connaissance. Ceci dit, bien que je descende de l'aîné de ses 12 enfants, je ne descends pas de l'aîné de ce fils aîné, et, peut-être, une autre branche de la famille CATHIGNOL possède cet acte, quoique ne portant plus le nom de CATHIGNOL.
Aux Archives Départementales d'Aurillac, j'ai pu lire l'acte d'homologation, en date du samedi 23 octobre 1830, par le Tribunal Civil de Murat (Cantal), de cet acte de notoriété, mais on m'a refusé d'en faire une photocopie.
Je l'ai donc recopié. En marge, il est écrit qu'il fut expédié ce 23 octobre 1830.
Le texte est très long et il n'y a pas la moindre ponctuation, sauf trois virgules.
Il y a très peu d'accents et de majuscules.
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Voici les principales choses à retenir de cet acte d’homologation (audience du 23 octobre 1830) :
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1) Jean CATHIGNOL ne semble pas avoir été présent. Il était représenté par son avoué, prénommé Pierre, mais dont je n‘ai pas su déchiffrer le nom.
2) Il est nommé sept fois dans l’acte, et, les sept fois, son nom est orthographié « CATIGNOL » (sans "H", donc).
3) Il y est dit être « fils majeur et légitime à défunt Antoine et à défunte Anne Bapt de l'état de cultivateur, habitant du lieu de Courtilles commune de Condat ».
4) Son acte de naissance ne se trouve pas inscrit sur les registres de l'état civil de la commune de Condat où il est né.
5) Il est constaté par l'acte de notoriété dressé par monsieur le juge de paix du canton de Marcenat le 12 du courant qu’il est né à Courtilles, commune de Condat, le 20 mai 1797.
6) Le tribunal homologue le susdit acte de notoriété pour valoir acte de naissance audit Jean CATIGNOL à l'effet pour lui de pouvoir contracter mariage seulement.
7) Les témoins qui ont certifié que Jean était bien né le 20 mai 1797 au hameau de Courtilles, commune de Condat, ne sont pas nommés. C'est dommage mais c'est ainsi.
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J'ai cherché vainement l'acte de notoriété, toujours aux A.D. d'Aurillac, donc.
J'ai bien trouvé la collection, mais il en manque beaucoup, peut-être les deux-tiers, je ne sais plus, dont celui de mon trisaïeul, donc.
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Ceci étant, j'ai expliqué que je ne croyais pas à cette date de naissance.
Selon moi, le plus vraisemblable est que Jean avait bien son frère aîné, autre Jean, comme témoin à son mariage, mais que cet autre Jean n’avait pas 34 ans comme c’est écrit, étant né le 20 avril 1801, et donc, que, par conséquent, Jean CATHIGNOL éponyme, mon trisaïeul, avait dû naître en 1802, 1803, 1804 ou 1805 environ.
Ce qui lui faisait bien environ 75 ans à son décès, le 24 juin 1879 à Bernay.
Autre chose étrange : dans cet acte d’homologation, il est dit que mon trisaïeul était né et domicilié à Courtilles, en Condat.
Né, d’accord. Mais domicilié, c’est surprenant, car, sur son acte de mariage, il est écrit qu’il habitait « actuellement et depuis longtemps » Égliseneuve-d’Entraigues.
Mais bon, il pouvait avoir un « domicile officiel » et un autre domicile, d’usage, non officiel.
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Il y eut un contrat de mariage, reçu par Maître BOYER, le 28 octobre 1830. Donc le matin du mariage ; avant 10 heures, donc. C’était fréquent, à cet époque, de signer le contrat de mariage juste avant le mariage.
Le notaire de cette région fut LE DERNIER à déposer ses actes aux Archives Départementales du Puy-de-Dôme à Clermont-Ferrand, alors que la loi était passée depuis des lustres ! Une honte !
Il fallut l'intervention de Mr Henri HOURS, nouveau Conservateur nommé peu avant l‘an 2000, pour que la loi fût enfin respectée !
C'était hélas bien tard pour moi, et, à ce jour, je n'ai pas pu lire cet acte notarial, à supposer qu'il n'ait pas disparu, lui comme tant d'autres actes.
Dans la table des contrats de mariage du bureau de Besse (aujourd'hui commune de Besse-et-St-Anastaise, 63810), il est dit que Jean CATIGNOL (orthographié sans H, donc) était « propriétaire à "La Grangeoune" et qu'il possédait 200 francs ».
Antoinette LENÈGRE, pour sa part, y est dite « cultivatrice à "La Farge" et possédant 1600 francs ».
Jean était sans doute propriétaire en indivision, ses parents étant morts. Antoinette, mineure, vivait chez ses parents.
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L’enfance et la jeunesse de Jean CATHIGNOL et celles d'Antoinette LENÈGRE.
Pour ma trisaïeule, ce sera vite fait : elle semble avoir eu une enfance heureuse, auprès de ses parents et de sa sœur cadette Marie. Vivaient aussi probablement dans la même maison ses grands-parents maternels, nos ancêtres Pierre MATHEUF (1750-1820) et Madeleine FLAGEL (1753-1832) mariés le mercredi 11 juin 1783, à Égliseneuve-d’Entraigues.
Est-elle allée à l’école ? C’est probable car elle habitait à moins de 2 km du bourg d’Égliseneuve-d'Entraigues, au nord. Le hameau de "La Farge" n’étant pas loin de la route principale, celle qui va vers le nord jusqu’à l’actuelle commune de Besse-et-Saint-Anastaise, le trajet n’était donc ni long ni dangereux et pouvait se faire deux ou même quatre fois par jour. Ce qui est sûr, c’est qu’elle a su signer à son mariage, et d’une écriture cursive, au contraire de Jean, qui ne sut pas signer. Plus tard, Jean apprendra à former les lettres de son nom, mais ne signera jamais d’une écriture cursive.
Pour sa « jeunesse », ce n’est pas compliqué, vu qu’elle s’est mariée adolescente. Je ne pense pas que, à 17 ans, elle ait choisi d’épouser un homme de 33 ans. Encore une raison qui me fait penser que Jean CATHIGNOL est né vers 1804 et non le 20 mai 1797. Elle est dite « cultivatrice » sur le contrat de mariage. Ça signifie qu’elle aidait ses parents dans la vie de tous les jours. Après son mariage, elle n’aura plus jamais de profession.
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D'elle, j'ai son acte de naissance, bien sûr. Vous le trouverez ici ("6E 144/7", vue 6 sur 242, 2ème acte de la page de gauche), qui est un lien vers : Vous noterez que, dans la marge, au-dessus de ses nom et prénom, figure le nom du hameau où elle est née (La Farge). C'est qu'Égliseneuve-d'Entraigues compte 56,43 km2 (soit plus de la moitié de Paris !) et que, donc, c'était une indication précieuse que de mettre le nom d'un des très nombreux hameaux où l'enfant était né(e). Sous l'Ancien Régime, les curés ne mettaient d'ailleurs que ça dans la marge ! Ce qui n'était pas drôle, je vous l'assure, car des déménagements avaient lieu, bien sûr. Mais les curés d'Égliseneuve-d'Entraigues m'ont réservé des "gâteries" que je n'ai retrouvées nulle part ailleurs ! L
Leurs actes de mariage étaient si imprécis (manque de filiations alors qu'il y avait plein d'homonymes, vu qu'il y naissait une "Anne BAPT" ou un "Jean LENÈGRE" tous les six mois) que c'est le seul lieu de France où il me manque encore l'identité de quelques sexaïeuls ! L (sur 128 quand même !)
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L’enfance et la jeunesse de Jean CATHIGNOL furent autrement difficiles.
Comme ses frères et sœurs, il est né au hameau de Courtilles, situé à l'extrême nord du Cantal, à 500 mètres du Puy-de-Dôme.
D’abord, en 1809 (le 5 décembre), Jean perdit son père ; puis sa mère en 1810 (le 30 octobre). Il fut donc orphelin très vite.
Sa sœur Marie se maria entre les deux décès de ses deux parents (5 juillet 1810).
Et sa sœur Françoise (née le 2 avril 1791) n‘était pas encore majeure fin 1810.
Toutefois il restait un adulte majeur dans la maison, ce qui permit à la fratrie de rester ensemble et chez eux. En effet, la mère d’Anne BAP, Françoise SAVIGNAT, veuve Bernard "BAPT", qui passa aussi toute sa vie à Courtilles, ne mourut que le 16 juin 1823, « âgée de 82 ans ».
Jean CATHIGNOL n’est pas allé à l’école. D’abord, le bourg était beaucoup trop loin, pour des enfants (Courtilles est assez haut perché au-dessus de la grand-route, ce qui rajoute au trajet). Ensuite, ses parents étant décédés et sa grand-mère âgée, il y avait du travail à faire à la maison, pour toute la fratrie.
Puis il a dû travailler dans les environs, ce qui lui a peut-être permis de faire la connaissance de sa future épouse, domiciliée dans la commune voisine. À moins qu’ils se soient connus dans un bal populaire… ^^ ♥ ♥
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À leur mariage, à Égliseneuve-d'Entraigues le jeudi 28 octobre 1830, Antoinette signa « Lenegre », et Jean ne sut pas signer, donc, ni son frère, ni les parents d‘Antoinette, Jacques et Catherine MATHEUF, présents et consentants.
Les quatre témoins furent :
1) Jean CATHIGNOL (SIC !), 34 ans (SIC !), frère de l’époux, cultivateur habitant du lieu de "la Granjoune".
2) Pierre VERNAYRE, 45 ans (exact !), beau-frère de l’époux, cultivateur habitant du lieu de "la Granjoune".
3) Louis LENÈGRE, 52 ans, cousin de l’épouse, propriétaire, habitant du lieu de "La Farge".
4) Guillaume GIRARD, 30 ans, propriétaire, habitant du hameau du Moulin de "La Farge", ami des époux.
Les trois derniers témoins ont signé, dont Pierre VERNAYRE (il signa "vernaire"), qui n’avait pas su signer à son propre mariage avec Marie CATIGNOL, vingt ans plus tôt.
Parmi nos ancêtres était sans doute aussi présente à ce mariage Madeleine FLAGEL (1753-1783-1832), veuve Pierre MATHEUF (1750-1783-1820), grand-mère maternelle d’Antoinette. Elle décédera à "La Farge" le 2 août 1832, ayant donc vu naître son arrière-petit-fils, Pierre CATHIGNOL, mon bisaïeul agnatique, né le 8 mai 1832, au hameau de "La Farge" aussi.
On retrouvera des « VERNAYRE » en Normandie, et ce fut précisément un certain « Jean VERNER », journalier, 42 ans, domicilié à Bernay, « cousin du décédé », qui déclara le décès de Jean CATHIGNOL, en juin 1879.Vous trouverez le début de l’acte de mariage ici (vue 160, sur 190, bas, droite) :
À noter que sur cet exemplaire (collection départementale, je pense), Jean CATHIGNOL est appelé "CATHIGNIOL" au début. Mais au début seulement ; pas dans la marge, ni quand il est uni par les liens du mariage en fin d'acte.
Sur l'exemplaire que je possède chez moi (collection communale, je pense) Jean y est partout appelé "CATHIGNOL".
Quant à Antoinette, elle n'a jamais son accent grave sur le deuxième "E" de "LENÈGRE". Mais là, peu importe.
Vous trouverez la fin de l’acte de mariage ici (vue 161, sur 190, haut, gauche) :
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Jean CATHIGNOL travailla toute sa vie d'homme, décédant "gardien d'herbages" à 75 ans environ. Il était né pauvre, vécut pauvre et mourut pauvre.
L'acte de mariage précise que Jean était né à Courtilles commune de Condat, mais qu'il habitait depuis longtemps à Égliseneuve, tout en étant originaire du lieu de "La Granjoune", commune de Condat.
"La Granjoune" (ou "La Grangeoune", plus long mais étymologiquement plus logique) était, en fait, une petite dépendance du hameau de Courtilles.
Antoinette LENÈGRE, sans doute un peu moins pauvre, vivait chez ses parents. La famille MATHEUF vivait depuis plus d'un siècle en ce hameau de "La Farge".
Ce fut d'abord chez ses beaux-parents que vécut Jean CATHIGNOL, une fois marié.
À noter que, Antoinette LENÈGRE, encore qualifiée de « cultivatrice » sur son contrat de mariage une ou deux heures environ avant son mariage, fut ensuite qualifiée, toute sa vie d’épouse durant, de « sans profession ».
Elle "se contenta" de porter, de mettre au monde puis d'élever ses douze enfants, ainsi que de tenir sa maison, ce qui n'est déjà pas si mal. (!!)
Le couple eut une vie dure et difficile, mais remplie de nombreux petits moments de bonheur.
Ainsi, ils purent "fêter" jusqu'à leurs noces d'améthyste (48 ans) et marièrent jusqu'au dernier de leurs enfants qui contractèrent mariage.
Ce fut sans doute Antoinette qui apprit à signer à son époux, que je n‘imagine pas aller dilapider son argent en prenant des « cours du soir ».
Il écrivait en script et séparait bien les lettres, signant presque toujours :
c a t i g n o l
Je l'ai toutefois vu signer avec un "h" (acte de mariage de son fils Léger, à Bernay le 28 juin 1861), donc avec son orthographe officielle :
c a t h i g n o l
Il fut, je crois, le premier de la famille à signer avec ce "h" mais le fit très rarement.
Durant ses années de veuvage (1879-1883), Antoinette vint s’installer chez son fils aîné, et put continuer son œuvre d’éducation auprès des derniers enfants de Pierre, dont le dernier, René Dominique CATHIGNOL (1879-1902-1909), qui fut mon aïeul paternel.
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Pour des détails sur la vie du couple, voir l’article III.
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Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans (Sarthe) le 3 décembre 1949
Contact : cathignol@laposte.net
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Édition du mercredi 19 septembre 2018 à 20h36