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Titre du blog : Les CATHIGNOL (depuis 1830)
Auteur : Cathignol
Date de création : 14-12-2012
 
posté le 14-12-2012 à 22:53:50

I. Apparition du nom avec cette orthographe

À ma connaissance, de nos jours, au XXI° siècle, il n'existe qu'une seule famille "CATHIGNOL" en France et dans le monde.

Ce n'est cependant pas quelque chose que j'ai pu prouver. En théorie, il se peut que je me trompe.

Toutefois, depuis environ dix ans, quand je tape "CATHIGNOL" sur un moteur de recherche, je retrouve toujours les mêmes personnes, la plupart vivantes, certaines décédées, mais toutes faisant partie de ma famille.

Je n'en suis pas très étonné.

En effet, en 1988, j'ai commencé de faire ma généalogie, et, bien que celle-ci soit encore incomplète (j'ai des disparitions de personnages), je connais au moins l'origine de mon patronyme avec cette orthographe, les dates et lieux de mariage et de décès de mon ancêtre éponyme, un certain "Jean CATHIGNOL" qui épousa, à dix heures du matin le jeudi 28 octobre 1830, à Égliseneuve canton de Besse dans le Puy-de-Dôme (aujourd'hui Égliseneuve-d'Entraigues) une jeune fille de 17 ans, née dans cette même commune le 18 mai 1813 et décédée à Bernay, sous-préfecture de l'Eure, le 12 décembre 1883.

Sauf erreur de ma part, mon nom de famille, avec cette orthographe, date du contrat de mariage qui précéda de très peu (une heure ou à peu près) cet acte de mariage, et dont je possède la photocopie (la voir en article N°21), ou bien d'un acte de notoriété qui l'a précédé de seize jours (rédigé à Marcenat, Cantal, le mardi 12 octobre 1830) et qui a disparu.

Je n'ai pas trouvé, dans les assez nombreux actes qui ont précédé ce contrat de mariage, mon nom de famille écrit avec cette orthographe. Il manquait toujours la lettre H.

Ceci dit, je n'ai pas pu retrouver tous les actes qui précédèrent ce contrat de mariage. Il m'en manque quelques-uns, probablement perdus pour toujours.

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INFORMATIONS GÉNÉRALES À CONNAÎTRE :

1) En France, l'orthographe définitive des patronymes coïncide en général à peu près avec l'apparition du livret de famille (loi du 5 avril 1884).

En fait, il y eut de nombreux retards un peu partout.

Et il y eut même des erreurs, y compris au XX° siècle. J'ai connu personnellement une femme née en 1946 et dont le père et l'oncle n'avaient pas hérité de la même orthographe.

En 1830, donc, et notamment dans les villages de l'Auvergne profonde, l'orthographe était fantaisiste. La lettre H pouvait ainsi apparaître ou disparaître au gré du rédacteur ! Surtout après un T ! J'ai retrouvé ces "fautes d'orthographe" jusque dans la "thable des matières" !! [absolument authentique J !!]

2) Les "actes d'état civil officiels" sont, avant 1793 environ, des "BMS" (Baptêmes, Mariages religieux, Sépultures), et, à partir de 1793 environ, des "NMD" (Naissances, Mariages à la mairie, Décès).

Ce sont les actes basiques des recherches généalogiques. 

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INFORMATIONS PARTICULIÈRES À L'ORTHOGRAPHE DU NOM CATHIGNOL :

Même la prononciation n'était pas bien fixée !

Ainsi, le père de Jean "éponyme" CATHIGNOL ci-dessus, prénommé Antoine, a "hérité" de trois orthographes différentes, sur ses actes de baptême, mariage et décès :

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A) Le 27 mars 1743, il fut baptisé sous le nom de "GATINIOL". Et ceci, paroisse de "Baniol" (aujourd'hui Bagnols, Puy-de-Dôme) !

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B) Le samedi 11 juin 1785 (encore célibataire malgré son âge), il fut marié sous le nom de "CATINIOL", avec une jeune fille baptisée et mariée "Anne BAP" (mais parfois nommée "BAPE" ou encore "BAPT", et dont un oncle fut marié sous le nom de "BAPTISTE" en 1750 !), très jeune par rapport à lui, orpheline de père depuis environ treize jours (corps inhumé le 30 mai, sans doute décédé la veille), née au hameau de Courtilles, paroisse de Condat (aujourd'hui dans le Cantal) le 16 décembre 1765, où Antoine vivait "depuis plus de dix ans" et où eut lieu le mariage, donc.

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C) Le 6 décembre 1809, il fut déclaré mort de la veille par un acte où il est nommé "CATIGNOL".

À noter encore que son épouse, de sa naissance à son décès domiciliée à Courtilles en Condat, y décéda le 30 octobre 1810. L'acte fut rédigé le lendemain ; elle y est nommée "Jeanne (SIC !) BAP" dans le corps du texte et "Anne BAPT" dans la marge. Aucune confusion n'est possible, car elle habitait toujours le hameau de Courtilles, et, surtout, y est dite "veuve d'Antoine CATINIOL".

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Des "CATHIGNOL", j'en ai trouvé ailleurs et en d'autres temps (XVIII° siècle, par exemple).
Mais il s'agissait d'une orthographe fantaisiste accidentelle qui ne donnait pas de suite.
La "source" de ce patronyme auvergnat "GATINIOL" se trouve à Chastreix (63680), commune touchant Bagnols, au pied du Sancy, et où les "GATINIOL" (parfois nommés "CATINIOL") pullulaient au XVII° siècle et plus tard. Je me souviens d’un acte de décès vers 1800 où les déclarants étaient « Jean GATINIOL » et « Jean "deux" GATINIOL » sans autre précision.
Ils sont encore nombreux de nos jours à Chastreix, mais tous nommés "GATIGNOL", orthographe et prononciation qui ont prévalu.
Il existe toutefois deux familles "CATIGNOL" en France, dont l'une cousine de la mienne, plusieurs familles "GATINIOL", (au moins) une famille "GATINIOLE" et (au moins) une famille "GATHIGNOL".
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L'ouvrage "Tous les noms de famille en France et leur localisation en 1900" (Laurent FORDANT, éditions "Archives & Culture", Paris 1999), qui prétend donner tous les patronymes de 1891 à 1990, en oublie beaucoup, dont précisément "CATHIGNOL", qui est ou fut celui de mon père, le mien, celui de mes cinq frères et sœurs, de mes sept neveux et nièces, de trois cousins et d'une cousine éloignés, tous quatre décédés [ça fait quand même 18 "CATHIGNOL" tous nés en France métropolitaine (de 1892 à 1979) et tous inconnus de l'auteur du livre], signale toutefois, dans sa seconde partie (patronymes en voie de disparition) l'existence d'une famille "GATIGNOLES", à Chanterelle, près de Condat (Cantal). Mais il ne connaît pas davantage le patronyme "CATHIGNOL" dans les "noms en voie de disparition" !! L 
On trouve encore, sur les moteurs de recherche : "GATIGNOLLES" et sans doute bien d'autres variantes inconnues de moi.
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L'APPARITION DU "H" DANS MON NOM :
Elle est due à ceci : mon trisaïeul, Jean (éponyme) CATHIGNOL, lorsqu'il voulut se marier, ne trouva pas son acte de naissance. Comme sa mère qui y vécut toujours, il était né au hameau de Courtilles, dépendant de Condat (Cantal) mais très loin (environ 5 km à vol d’oiseau) du bourg, et très loin aussi (environ 4,5 km à vol d’oiseau) du bourg d'Égliseneuve-d'Entraigues où l'aînée de ses sœurs, Marie [mariée le jeudi 5 juillet 1810  à Condat avec Pierre VERNAYRE (né en 1785 à Égliseneuve-d'Entraigues), dont forte postérité à Condat, mais aussi dans l'Eure], fut baptisée sous le nom de "CATINOL" le 4 janvier 1788 (née le même jour).
J’ajoute que Courtilles se trouve en altitude, bien loin de la route qui relie Condat à Égliseneuve-d'Entraigues, ce qui peut expliquer, en cette période révolutionnaire, l’absence de nombreux actes de naissance (il en manque beaucoup, et pas seulement dans ma famille).
Courtilles, c’est très beau, mais c’est très sauvage et c’est loin de tout !
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Après Marie (née le 4-1-1788) vue ci-dessus, mes quadrisaïeuls Antoine CATIGNOL et Anne BAP eurent d’autres enfants :

— Françoise (née le 2-4-1791), sa mère étant prénommée par erreur aussi Françoise.
— Charlotte dite "Françoise" (née le 15-2-1794).
— "autre Charlotte" dite "Anne" (sans acte de naissance, née vers 1797/1798).
— Jean (né le 20-4-1801).
— Puis enfin "autre Jean", mon trisaïeul, (né selon moi vers 1802/1804).
Ces six enfants, tous nés à Courtilles puisque leur mère y passa sa vie entière, devinrent adultes.
Il y a peut-être eu des enfants décédés en bas âge (nés de 1786 à 1806 environ), mais je n’en connais pas.
Aucun des enfants ci-dessus n’est né avec la même orthographe :
— Marie est née « CATINOL ».
— Françoise est née ("Francoize") « GATINIOL ».
— La première Charlotte est née « CATHILINIAT ».
— Le premier Jean est né « CATINIOL ».
Pour les deux autres, donc, pas d’acte de naissance. En fait ces actes ont peut-être existé mais il y a de nombreuses lacunes dans l’état civil révolutionnaire de Condat, tant dans la collection communale que dans la collection départementale. Je l’ai constaté par moi-même, suite à mon voyage à Condat et à mon voyage à Aurillac.
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Pas d'acte de naissance donc pour mon trisaïeul, "autre Jean", qui, selon toute vraisemblance, est né après son homonyme, entre 1802 et 1804, et non avant comme prétendu par son acte de mariage
.
En effet, faute d’avoir un acte de naissance, mon trisaïeul dut se faire faire un acte de notoriété comme quoi il était né à Courtilles le 20 mai 1797 soit le 1er prairial an V. C'était une date bien trouvée, car les recueils d'état civil des naissances pour Condat pour l’an 5 s’arrêtent par un acte du 27 germinal, tant dans la collection communale que dans la collection départementale. Ensuite, manque aussi l’an 6, l’état civil des naissances ne reprenant qu’en l'an 7, avec encore des lacunes ensuite.
Et, sur son acte de mariage
, il est dit « âgé de trente-trois ans », donc.
Cette date de naissance est-elle exacte ? Je n’y crois pas car était présent à ce mariage, « (autre) Jean CATHIGNOL, âgé de trente-quatre ans, frère de l'époux ». Or, si j'ai bien un "autre" Jean, il est né le 20 avril 1801 et avait donc 29 ans au mariage du 28-10-1830.
Évidemment, en Auvergne et à cette époque, il était fréquent de donner le même prénom à des frères ou sœurs, vu qu'ils et elles n'en avaient qu'un, toujours celui du parrain pour les garçons et celui de la marraine pour les filles. J'ai ainsi vu, dans une famille qui ne comprenait que trois sœurs, trois fois le même prénom, Catherine en l'occurrence !!
Il a donc pu naître un "Jean" vers 1796, frère aîné de mon trisaïeul. Pas impossible en théorie, mais je n'ai trouvé son éventuelle naissance nulle part ! Ni un éventuel mariage, ni un éventuel décès. Jamais témoin non plus.
Par ailleurs, il n’y a pas de lacunes dans les naissances de Condat de 1793 au 27 germinal an 5. Pourquoi donc alors ce frère aîné « âgé de 34 ans » n’aurait-il pas, lui aussi, d’acte de naissance ? Ça fait beaucoup d’invraisemblances et je pense que mon trisaïeul n’a eu qu’un frère prénommé Jean, celui né en 1801. Et puisque c’était son frère aîné, ça veut dire que mon trisaïeul est né après 1801.
Enfin, et c'est peut-être le plus net, tous les recensements quinquennaux, tous les très nombreux actes où il fut cité (il eut 12 enfants et en maria 6) lui donnent toujours un âge le faisant naître après 1800, parfois même bien après, jusqu'en 1807 environ ("40 ans" le 18 mai 1847).
Quoi qu'il en soit, il faut retenir ceci : mon trisaïeul Jean éponyme CATHIGNOL, qui émigra en Normandie avec épouse, enfants, belle-sœur, beau-frère, beau-père et cousins en 1848 (après pour sa belle-sœur Marie LENÈGRE et la famille de celle-ci), n'eut jamais rien d'autre que son acte de notoriété et son acte de mariage comme papiers d'identité, tout le long de sa vie, qui se termina à Bernay le 24 juin 1879, « âgé de soixante-quinze ans » ! Cet acte le fait naître vers 1804, ce qui est plus raisonnable, comme expliqué ci-dessus.
Beaucoup d'actes le font naître en 1804, notamment les deux actes d'état civil les plus "sérieux" que je possède, à savoir les deux actes de naissance de ses deux derniers enfants. Jean habitait alors Bernay et n'avait plus aucune raison de donner un âge inexact.
Les deux fois, il était le déclarant, et il a donné
à chaque fois l'âge exact de son épouse (38 ans, puis 42 ans). Pour lui, il s'est donné 47 ans, puis 50 ans, et la juxtaposition de ces deux actes le fait naître entre le 4 juin et le 18 juillet 1804.
L'acte de notoriété a disparu. Seul reste à Aurillac l'acte du juge l'homologuant.
Ensuite, en Normandie, où le couple CATHIGNOL-LENÈGRE a vécu avec ses douze enfants (sauf deux décédés en bas âge en Auvergne), le "H" de "CATHIGNOL" est toujours resté, sauf très rares exceptions, car c'était un nom inconnu des Normands et on y respecta donc en général impeccablement l'orthographe qui est celle du mariage (et peut-être aussi celle de l'acte de notoriété disparu, mais ce n'est pas sûr, car il n'y a jamais de "H" sur le très long acte d'homologation de cet acte de notoriété qui répète pourtant très souvent le patronyme).
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Enfin, pourquoi cette bizarre idée de positionner un "H" après le "T", puisque la prononciation demeure inchangée ?

— Il est possible qu’on ait voulu le distinguer d’une famille CATIGNOL (aujourd’hui éteinte) qui vivait au hameau de Féniers, aussi commune de Condat, et à la même époque. Il y avait aussi deux garçons prénommés « Jean » dans cette famille, et, en plus, l’aîné, qui figure dans les tables décennales des naissances de Condat à la date du 28 brumaire an X (19-11-1801), ne possédait pas non plus d’acte de naissance, les actes de l’an X manquant eux aussi dans les deux collections.

Et comme ce n’est pas très rare d’avoir un "H" après un "T" dans la langue française (distinction du grec "tau", transcrit "t" en français et du grec "thêta", transcrit "th" en français), cela pouvait passer puisque cela ne changeait pas la prononciation du nom.

Des mots comme "orthographe", "théorie", "hypothèse", "cathédrale", "rythme", d’origine grecque, s’écrivent avec un "H" après le "T".

— D’où cette autre possibilité de l’addition de la lettre "H" : l’habitude de mettre un "H" après un "T", pour les noms que l’on ne savait pas écrire, comme la fameuse « thable des matières » que j’ai découverte un jour.

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Pierre-Antoine CATHIGNOL, né à 15h15 le samedi 3 décembre 1949, au centre ville du Mans (72000).

Contact : cathignol@laposte.net

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Dernière mise à jour : samedi 20 octobre 2018 à 10h55